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Le texte traite de l’importance des paroles en islam et de la manière de les utiliser avec sagesse et vertu. Al Ghazali énumère les différents défauts de la langue qui sont blâmables ou illicites, tels que parler de ce qui ne nous regarde pas, la polémique, la dispute, la grossièreté, la médisance, etc…L’auteur évoque des versets coraniques et des hadiths pour appuyer ses propos et montrer les conséquences néfastes de ces défauts sur la foi et la société.
Sache que les dégâts causés par la langue (les mots, la parole) sont énormes, et rien ne peut être plus salutaire que sa retenue. Ainsi la loi religieuse (coran, hadiths) vante le mutisme et insiste sur l’importance du silence.
On rapporte d après un Hadith que : « Le silence est une sagesse mais rares sont ceux qui la pratiquent. » Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit dans un hadith : « La foi d un serviteur n acquiert la droiture que si son cœur est droit et le cœur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite. »
Moua’dh Ibn Jabal –qu’Allah l’agrée– demanda au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– « Ô envoyé de Dieu, serons-nous jugés pour nos paroles ? Et le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui répondit O Ibn Jabal! C’est la moisson de la langue qui jette le plus souvent les gens dans l’Enfer! »
Et d’après Sahl Ibn Saadine As Aaidi –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Celui qui me garanti ce qu’il a entre ses mâchoires, et ce qu’il a entre ses jambes, je lui garanti le paradis. »
Et d’après Abou Hourayra –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement, qu’il dise du bien ou qu’il garde le silence. »
On a dit a ‘Issa (Jésus) –‘aleyhi sallam– : « Montre nous une œuvre qui nous fait entrer au Paradis ? Il leur répondit :”Ne parlez jamais”. On lui dit : “Mais on ne peut pas se retenir de parler.” Il leur dit : “Alors parlez pour dire du bien”. »
Soulayman (Salomon), fils de Daoud (David) –‘aleyhim sallam– a dit : « Si la parole est en Argent, le silence est en or. » Et dans les traditions des Compagnons du Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– on rapporte que Abou Bakr –qu’Allah l’agrée– mettait une petite pierre dans sa bouche, pour s empêcher de parler, et il disait en faisant allusion a sa langue : « C’est elle qui me fait engager dans les sentiers dangereux.
‘AbdAllah Ibn Mass’oud –qu’Allah l’agrée– a dit : « Par Allah, qui, il n’y a d’autres divinités que Lui, nul organe n a besoin d être emprisonné plus que la langue qui est déjà derrière 2 obstacles; les lèvres et les dents ! » Tawuss –qu’Allah l’agrée– a dit : « Ma langue est un lion, si je le libère, elle me dévorera. »
Si tu poses la question sur l origine des grandes vertus du silence (mutisme) sache alors que ces vertus ne sont autres que l absence des péchés causée par la langue comme le mensonge, la médisance, la calomnie, l’ostentation, l’hypocrisie, la perversion, la vilénie, la vanterie, les vaines discussions, les disputes.
1) Parler de ce qui ne vous regarde pas
Sachant que le capital du croyant est son temps, les instants de sa vie sont précieux et passent sans retour, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Un des signes de perfection de la foi chez l’individu c’est l’abandon de ce qui ne le regarde pas. »
Et le récit suivant est très significatif à cet égard : On rapporte, d’après Anas –qu’Allah l’agrée– : « Un jeune homme était tombé en martyr le jour de la bataille de Ouhoud, et nous avons trouvé callé a son ventre une pierre (pour alléger les effets de la faim). Sa mère essuya la poussière du visage de son fils et dit : “Le Paradis sera doux pour toi mon fils!”. Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit alors : “et qui t’assure qu’il ne parlait pas de ce qui ne le regardait pas ?” »
Parler de ce qui ne nous regarde pas c’est dire ce qui peut être délaissé sans que ce soit un péché, ni un mal présent ou futur ; et plus grave encore, c’est de perdre ton temps et de faire perdre à ton interlocuteur son temps, en posant des questions du genre : « Est ce que vous jeûnez ? ». S’il vous répond par oui son jeune perd de sa vertu ultime qui est d’être observée en secret, car l’adoration en secret est plus élevée : s’il répond par « Non », il aurait menti, s’il ne répond pas il aurait méprisé son interlocuteur, et s’il ruse pour détourner la question, il gaspillera son énergie etc….
Ainsi par une parole (question) sur quelque chose qui en te regarde pas, tu as exposé quelqu’un a l’ostentation en dévoilant son jeune, ou au mensonge ou au mépris ou a une rude épreuve etc….
2) Le surplus dans la parole
C est a définir comme l’excès de parole dans un intérêt quelconque. Si on a besoin de 2 mots pour exprimer quelque chose, d’utile alors le 3eme mot est en plus. Cette indiscrétion n’est pas interdite mais elle est déconseillée. Les domaines de l excès dans la parole sont illimités et le Coran nous désigne ce qui est important et bon a investir par la parole : « Il n y a rien dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l un d eux ordonne la charité, une bonne action, ou une grande réconciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l ‘agrément de Dieu, a celui la Nous donnerons bientôt une récompense » (Coran 4/114). Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Heureux est celui qui retient le surplus de sa langue et dépense le surplus de son argent. »
De notre temps, les gens agissent inversement puisqu’ils retiennent le surplus de l argent et distribuent le surplus de la parole. ‘Atta’ –qu’Allah lui fasse Miséricorde– disait : « Les croyants qui vous ont précédés détestaient le surplus de la parole et pour eux le surplus est tout ce qui vient après le Coran, la Tradition, le commandement du bien la pourchasse du mal, et de parler pour un intérêt vital et obligatoire, et ils avaient a l’esprit les versets suivants qui évoquent les anges préposés a notre surveillance : « Alors que veillent sur vous des gardiens, des nobles scribes, qui savent ce que vous faites » (Coran 82/10-12) »
« Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt a l’inscrire. » (Coran50/18.)
Le jour du jugement ! Quelle honte pour le fidèle de voir son temps ici-bas rempli de futilités qui n’ont été d’aucun intérêt pour sa foi, ni pour sa vie et quels regrets ! Un des compagnons disait : Parfois quand quelqu’un me parle, j’éprouve autant l’envie de lui répondre que l’assoiffé de boire, mais je m’abstiens de peur que ce soit un surplus de parole.
3) Parler vainement
il est des habitudes des gens de parler dans leurs assemblées, des femmes des histoires débauchées dans les tavernes, des rois, des riches et leur vie de luxe, et de leurs mauvaises habitudes, de rire des gens et de dire des vanités. Cela est illicite.
Allah dit dans le Coran : « Dans Le Livre, Il vous a été déjà révélé ceci: lorsque vous entendez qu’on renie les signes de Dieu et qu’on s’en rit, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’a ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Dieu rassemblera, certes les hypocrites et les mécréants, tous dans l’Enfer. » (Coran 4/140). Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Un homme profère un mot pour faire rire les gens de l’assemblée, et par ce mot il chute dans l Enfer plus loin qu’une étoile. »
Il a dit également: « L’homme prononce un mot qui provoque la satisfaction de Dieu ,il ne pensait pas que ce mot atteindrait ce qu’il a atteint et Dieu lui accorde ,par ce mot Sa satisfaction jusqu’au jour du jugement, de même ,un homme prononce un mot qui provoque la colère de Dieu ;il ne croit pas qu’il atteindrait ce qu’il a atteint, et Dieu lui inflige par ce mot Son courroux jusqu’au jour du jugement. »
4) Sournoiserie et polémique
La définition technique du mot « Moraa’t », décrit celui qui contredit les autres en faisant apparaître dans leur discours des failles, et cela est soit dans les idées, dans la forme en grammaticale, dans la prononciation, l’éloquence ou même dans les intentions de l’orateur et cela a tort ou a raison.
Quant à la « Moujadala », c’est de vouloir mettre un interlocuteur dans l’embarras, le tourner en ridicule, montrer son incapacité de répondre, le confondre pour enfin mettre en évidence l’ignorance de son adversaire.
Et ces 2 attitudes sont fortement déconseillées par le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– qui a dit : « N’agace pas ton frère, ne plaisante pas avec lui et ne lui donne pas un rendez vous sans y aller (et une promesse sans la tenir) »
Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également: « Il n y a pas un peuple qui s’égare sans qu’il leur soit donné d’être polémiste » « Le serviteur ne peut acquérir la vérité de la foi que lorsqu’il abandonnera la polémique et la papelardise même s’il a raison. »
Bilal Ben Saad –qu’Allah lui fasse Miséricorde– a dit : « Si vous voyez quelqu’un ayant un caractère de polémiste fier de son opinion et inopportun, alors sachez que sa perdition est totale », quant a Ibn Abi Lail –qu’Allah lui fasse Miséricorde-, parlant à ce sujet il a dit : « Je ne polémique jamais avec un ami car j’aurais soit à le confondre soit à le mettre en colère. »
L’imam Malik Ibn Anas –qu’Allah lui fasse Miséricorde– a dit : « Il n’y a rien dans la religion qui nécessite une polémique” et il a dit aussi “les sournoiseries (miraa’) rendent les cœurs durs (les uns envers les autres) et fait hériter des haines et des inimitiés. »
Et la Foi oblige le croyant à se tenir à l’écart de toute polémique et papelardise, et quand il s ‘agit d’une discussion savante, il faut y prendre part pour poser des questions dans le dessein d’apprendre et comprendre, sans aucune volonté de chercher à nuire à son interlocuteur et à le pousser à se défendre avec du vrai comme du faux, ou prendre la parole pour exprimer une science si tu en es porteur sans aucune volonté de montrer que tu es savant intelligent et informé etc… Et cela en utilisant dans ton discours des vérités ou des mensonges.
Sinon garder le silence reste le meilleur remède pour éviter les péchés qui résultent des polémiques et des papelardises.
5) Les disputes
La dispute va au delà la polémique et de la papelardise, car si ces dernières n’ont d autres objectifs que de ridiculiser l’adversaire et d’apparaître sous son meilleur jour, dans la discussion ,la dispute cherche a aboutir a un objectif bien déterminé comme la reprise d’un droit ou la restitution d’un bien, et cela en comment la dispute ou en la repoussant; et l’excès y est interdit, et chaque mot qui ne serait pas dit dans l’objectif visé est un mot en trop mais sachant que les disputes ne font ,en plus qu’enraciner la colère, et la haine, il vaut mieux éviter cela.
6) L’âpreté dans la parole
Une parole est destinée a transmettre des informations, quelconques, et tout effort dans les mots ou dans la forme qui dépasse l’objectivité est blâmable, telle la recherche de l’éloquence, de la composition (des propos rimés et élevés), un certain artifice dans la parole etc..
Par contre l’embellissement des paroles dans le dessein d’influencer l’auditoire pour l’intérêt de celui-ci ,comme le fait d’essayer d’émouvoir les gens dans leur religion, mais pas dans un intérêt de celui qui parle pour qu il soit vu éloquent savant etc…,tout cela est louable.
7) Le libertinage, l’insulte et la vulgarité
« Al fohche » se définit par rapport à la clarté de description de certaines choses relatives à la pudeur, Ibn Abbas –qu’Allah l’agrée– a dit : « Dieu est pudique Généreux Il pardonne et Il fait allusion (à propos des choses pudiques au lieu de les exprimer crûment). Il a fait allusion a l’acte sexuel par le mot contact (al lams) » ; d’autres termes sont utilisés pour décrire ce contact. Lorsqu’ils sont trop expressifs, ces termes sont considérés comme fohche.
En général, toute chose qui éprouve la pudeur ne doit pas être citée expressément. On rapporte que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Evitez d’être grossiers dans votre langage, car Dieu l exalté n’aime pas le fohche (grossièreté, obscénité) ni le fait d’être grossier. »
Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également : « Le croyant n’est pas injurieux, ni maudisseur, ni grossier, ni indécent ». Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également : « Dieu n’aime pas les grossièretés, ni les grossiers, crieurs dans les marchés ». Quant aux insultes, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « C’est commettre un acte d’indécence que d’insulter un croyant, et c’est de l’impiété (kufr) que de le combattre (avec les armes). »
On rapporte que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « L’un des grands péchés est d’insulter ses propres parents. Etonnés, les compagnons lui ont demandé : O Envoyé d’Allah ! Comment quelqu’un peut-il insulter ses propres parents !
Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– leur a répondu : « Il insulte les parents de quelqu’un d’autre et celui-ci réagit à cela en insultant ses propres parents ». Quant à l’indécence, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « L’indécence et le langage cru (là où il faut être pudique) sont 2 branches parmi celles de l’hypocrisie. » Les causes qui poussent à cela sont soit la volonté de nuire à autrui, soit la fréquentation des libertins, et de ceux qui sont habituellement grossiers.
8) Le fait de maudire
Il est dans les habitudes des gens de maudire des objets, des animaux, ou des hommes, et tout cela est blâmable, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Le croyant n’est pas maudisseur. »
Maudire quelqu’un revient à lui souhaiter du mal ou à demander à Dieu de lui faire du mal, car la malédiction a pour sens l’éloignement du maudit de son Seigneur, alors qu’on doit éviter de maudire même le libertin de son vivant ou après sa mort. Il y a d’autres savants qui ne déconseillent pas de maudire ceux que Dieu a maudit dans le Coran ; en disant par exemple ; Que Dieu maudisse les renégats, les injustes etc…
9) La poésie et les chansons licencieuses
Beaucoup d’encre a coulé a ce sujet. Il en résulte que la poésie est un support d’expression qui peut véhiculer de bonnes ou de mauvaises paroles avec de bonnes ou de mauvaises intentions. Ainsi ce qui est licite de ces paroles et intentions, est licite et ce qui ne l’est pas est alors illicite.
On tolère même les paraboles et les images abstraites pour exprimer certaines idées ; pour dire par exemple de quelqu’un qu’il est généreux : « S’il n’avait en sa possession que son âme, il l’aurait donnée… »
Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a même dit à son sujet : « Il y a dans la poésie une certaine forme de sagesse. » Toutefois il est blâmable de trop s’y attacher.
Quant aux chansons, elles sont dans le même cas que la poésie mais de plus pour être licite, il faut que les consonances de leur rythme n’incitent pas à la débauche et ne séduisent pas les gens au point de négliger leurs obligations religieuses et de sombrer dans l’immoralité. etc…
10) La plaisanterie
L’excès de plaisanterie est une chose blâmable, car il fait hériter à la longue des attitudes badines, un esprit léger, de la haine dans certains cas, et il fait apparaître entre les croyants, la vénération et le respect.
Mais il n’est pas pour autant interdit, ni même déconseillé de plaisanter, car le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit de lui-même : « Je plaisante mais je ne dis que la vérité. »
En effet il nous est parvenu plusieurs histoires ou le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– plaisantait avec les croyants : Une fois une vieille femme a rendu visite au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– qui au cours de la discussion lui dit : « Aucune vieille n’entre au paradis. »
Et la vieille se mit à pleurer, mais le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui ajouta : « Mais tu ne seras pas vieille ce jour-la (quand tu rentreras au paradis) puis il récita ce verset » : « C’est Nous qui les avons créées à la perfection et nous les avons faites vierges. » (Coran 56/35-36).
Une autre fois ; pendant une tournée une dame est venue vers le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et lui dit : « O Envoyé de Dieu ! Fais-moi monter sur un chameau. » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit : « Mais nous allons te faire monter sur le fils d’un chameau. »
Et la dame lui répondit : « Je n’en ai rien à faire du fils d’un chameau, il ne peut pas me porter. » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– rajouta alors : « Tout chameau est fils de chameau. »
Et d’après Anas, Abou Talha –qu’Allah les agrée– avait un fils nommé Abou Omayr –qu’Allah l’agrée-, et quand le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– leur rendait visite il lui disait : « Et ! Aba Omayr, qu’est-il advenu de Norayr ? »
On rapporte d’après Aicha –qu’Allah l’agrée– : « Au cours d une sortie avec la Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam-, il lui a proposé de faire une course. Ils coururent et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a gagné la course. Il a dit à Aicha: “Celle ci est pour celle-là!”. »
Faisant allusion, disait Aicha –qu’Allah l’agrée-, au jour ou elle était enfant, son père l’avait envoyé avec quelque chose dans la main, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit : « Alors donne-moi ce que tu as »; n’ayant pas voulu le lui donner, il courut derrière elle sans pouvoir la rattraper.
D’après Abou Salama –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– sortait sa langue pour son petit fils Al Hassan, fils de Ali –qu’Allah les agrée-, et celui-ci s en étonnait. On rapporte que Noayman al Ansari –qu’Allah l’agrée– était homme qui aimait plaisanter, a chaque fois qu’il rentrait a Médine, il achetait quelque chose qu il offrait au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam-, et quand le commerçant vient demander le prix de la marchandise a Noyman , celui -ci le ramenait chez le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et lui disait : « O Envoyé De Dieu ! Paye le prix de sa marchandise ! Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui disait: “Ne me l’a tu pas offert ?” »
Et Noayman –qu’Allah l’agrée– lui répondait « O envoyé de Dieu ! Je n’avais pas de quoi payer et j’ai tant aimé que vous le mangiez… » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– souriait et ordonnait qu’on paye le marchand. Ainsi ce genre de bonne humeur et de plaisanterie est admise, mais sans excès ni dans la durée ni dans l’intensité.
Selon une autre opinion qui se base sur un hadith du Prophète –qu’Allah l’agrée– il est très déconseillé de plaisanter : en effet ce hadith dit : « Ne fait pas acte de moraa’t envers ton frère, et ne plaisante pas avec lui. »
Si on objecte aux tenants de cette opinion : « Comment peut-on déconseiller de plaisanter alors qu’il nous est parvenu du Prophète -qu’Allah l’agrée- qu’il plaisantait ainsi que ses compagnons ? »
Leur réponse est que cela est répréhensible, sauf quand il s’agit de quelqu’un qui est capable à l’instar du Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et de ses compagnons, en plaisantant de dire la vérité, sans offenser les coeurs des interlocuteurs et sans excès alors il peut plaisanter.
Mais c’est une grave erreur que de s’adonner tout le temps a la plaisanterie car on serait alors comme celui qui passe son temps à regarder la danse des africains en prétextant que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a autorisé ‘Aicha –qu’Allah l’agrée– a les regardé une fois. Il y a des petits péchés qui deviennent des péchés majeurs à force de les répéter, comme il y a également des choses licites qui deviennent des péchés mineurs a force de s’y adonner fréquemment.
11) La moquerie
Le fait de se moquer les uns des autres est illicite car Dieu dit dans le Coran : « O vous les croyants ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : Ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : Celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets quel vilain mot que “perversion” lorsqu’on a déjà foi. Et quiconque ne se repend pas, ceux-là sont les injustes. » (Coran, 49/11)
Et se moquer de quelqu’un revient à le mépriser, le diminuer à citer ses défauts pour rire de celui ou le mimer et le singer ; toutefois il y a des amis qui ne se sentent pas offensés de se moquer les uns des autres, cela n’est pas interdit, mais les risques sont courus.
12) La divulgation du secret
C’est encore un des dégâts de la langue, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « La parole entre vous est un dépôt. »
Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit aussi : « Quand un homme parlant (a un autre) de quelque chose, une fois prononcée sa parole devient un dépôt (pour celui qui la entendu). »
Et ainsi divulguer un secret devient la trahison d’un dépôt qu’on vous aurait confié. Il reste alors que cette trahison est illicite si elle engendre des dégâts sinon c’est de la vilénie. Al Hassan –qu’Allah lui fasse Miséricorde– disait : « Divulguer le secret de ton frère, c’est le trahir. »
13) La promesse mensongère
La langue a tendance à promettre très facilement, alors qu’être fidèle à ses propos est parfois impossible, et dans ce dernier cas si l’on a fait l’effort de tenir sa promesse sans succès cela n’est pas grave si ce n’est pas fréquent, alors que si l’on savait ne pas vouloir ou pouvoir tenir sa promesse au moment où on la donnait, cela est de l’hypocrisie, Dieu dit dans le Coran : « O vous qui croyez ! Soyez fidèles à vos engagements (pactes) » (Coran, 5/1)
Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Trois choses font de quelqu’un un hypocrite même s’il jeune, fait sa prière et se dit musulman : Quand il parle il ment, quand il promet il n’honore pas sa promesse et si on lui confie un dépôt il trahit. »
Il ressort de cela que le croyant peut par facilité de la parole, s’exposer à la tentation de devenir hypocrite. Aussi, il est de son devoir d’éviter l’image de l’hypocrisie de même qu’il évite le fond de l’hypocrisie.
14) Le mensonge dans la parole et le serment
Ce genre de mensonge relève des péchés graves et des défauts pernicieux. Ceci est attesté par plusieurs hadiths de l’envoyé de Dieu en ce sens : « Prenez garde au mensonge ! Il est associé a l’impudence. Et tous deux conduisent en Enfer. »
– « Le mensonge est l’une des portes de l’hypocrisie. » Passant près de deux hommes qui s’entendaient sur la vente d’une chèvre et qui s’échangeaient des serments : L’un d’eux disait « Par Allah ! Je ne peux baisser pour toi son prix au delà de telle somme ! L autre lui répliqua : Par Allah ! Je ne te donnerai pas au delà de telle somme ! L envoyé de Dieu –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit une fois que l’acheteur de la chèvre était passé devant lui : « Le péché et l’expiation s’impose a l’un d eux. »
– « Il y a trois sortes d’hommes auxquels Dieu ne s’adressera pas au jour de le Résurrection et ne les regardera pas. Ce sont : Celui qui ne cesse de rappeler son bienfait (al mannane), Celui qui vend sa marchandise a coup de jurements impudiques, Celui qui fait traîner par terre les pans de son manteau. »
– « Contre celui qui fait un jurement impudique pour s’accaparer illégalement les biens d’un musulman, Allah sera courroucé au moment de la rencontre Ultime. »
Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit à Mou’adh –qu’Allah l’agrée– : « Je te recommande d’être véridique dans tes propos, de t’acquitter de ce qu’on te confie, d’honorer ton engagement, d’offrir à manger, d’être bienveillant avec les croyants ».