(par Majib Sène)
Elhadj Ibrahima Sakho de son vivant, se positionnait comme le maître incontesté des chants religieux. Son savoir fécond, son verbe séduisant, sa mémoire éléphantesque, et son art oratoire en faisaient un éminent chantre du prophète Mouhammed PSL. Beaucoup de sénégalais de plusieurs générations, ont connu et aimé d’un amour sans tâche, le dernier prophète de l’islam grâce à cheikh Ibrahima Sakho. Il était sans pareil dans la traduction des œuvres panégyriques sur le prophète Mouhammed PSL, de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, ce merveilleux chantre, le meilleur sans doute de toute sa génération. Il ne se passait de week-end sans que Ibrahima Sakho, quelque part, organisât des chants religieux pour faire l’éloge du Prophète de l’Islam. Il avait le don rare de mémoriser les œuvres de son mentor qui a érigé la ville de Tivaouane en un sanctuaire étincelant comme des perles de diamant exposées au soleil. Il savait communier avec son auditoire qui ne se lassait jamais de l’écouter, tant l’homme était prenant et attachant. Ibou Sakho avait une pétillance d’esprit tellement développée qu’il savait aborder dans tous les sens, le « Khilâssou Zahab » du maître de Tivaouane. Sa force de conviction était telle que beaucoup de ses compatriote, vouaient au Prophète PSL une profonde et affectueuse estime.
Si les œuvres de Mawdo Malick sont connues et appréciées par les sénégalais, c’est grâce à la remarquable pédagogie de Ibrahima Sakho qui est un narrateur de classe exceptionnelle qui savait conquérir et convaincre son auditoire composite. Son enseignement a fait des émules car tous les spécialistes contemporains de chants religieux imitent son art oratoire sans jamais l’égaler.
Grâce à Allah SWT et la bénédiction de Taha l’Intercesseur PSL, il avait un profond sens pédagogique très développé qu’en l’écoutant parler avec plus ou moins d’attention, on comprenait tout ce qu’il enseignait. Il était une sorte de vase communicant dont la générosité et l’esprit de partage étaient sans commune mesure. Il était aimé de tous les sénégalais qui s’abreuvaient sans retenue à cette source abondante et limpide comme les eaux du Nil. Jamais il ne se lassait d’enseigner les préceptes de l’Islam qu’il maîtrisait parfaitement grâce à une formation de qualité, pure de toutes souillures. Il avait l’art de galvaniser les foules, de les enclore dans une profonde méditation, celle-là qui vous détache des futilités de la vie et facilite votre liaison avec Taha l’Intercesseur PSL. Pourtant, il ne s’en glorifiait jamais, convaincu qu’il n’accomplissait que son devoir de guide religieux.
Cet homme de Dieu symbolisait ce qu’il y a de mieux dans l’Islam confrérique en particulier dans la voie tracée par Aboul Abass Ahmada Tijane RTA. Il était un des meilleurs théoriciens du soufisme et il le démontrait à cœur joie dans toutes les rencontres religieuses avec sa verve habituelle, son allant et son alacrité. Il symbolisait toute l’intelligentsia qui se développe chaque jour dans la confrérie Tidiane avec les têtes de file que sont Cheikh Oumar Foutyou Taal, Cheikh Seydi Hadj Malick Sy, Cheikh Abdallah Niass et leur respectable fratrie. Dans le cadre que voilà, Allah SWT l’avait doté de beaucoup de dons qu’il exploitait à merveille en faisant l’apologie de son maître Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, un des prestigieux pôles du tijanisme au Sénégal.
Pour tout dire, Cheikh Ibrahima Sakho, familièrement appelé Ibou Sakho, avait marqué son époque à tel point qu’il demeure vivace dans les cœurs et les esprits de ses compatriotes. Né en 1911 à Rufisque, où il avait élu domicile, il était rappelé à dieu à l’âge de 83 ans précisément en 1994 et enterré à Nguékokh, située dans le département de Mbour. Il y a édifié une belle mosquée qui est le couronnement de sa belle vie entièrement consacrée à l’Islam. Son fils aîné Serigne Habib Sakho est maintenant le gardien du temple de savoir édifié par son valeureux père qui est véritablement une des locomotives du tijanisme au Sénégal.
Plaise à Allah SWT, par le truchement du Prophète Mouhammed PSL et la bénédiction de Aboul Abass Ahmada Tijane RTA et son maître Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, qu’il repose dans ses splendides jardins amine.
Majib Sène