La Journée mondiale de la philosophie a été proclamée par l’UNESCO le troisième jeudi de novembre de chaque année.
L’un des domaines de recherche actuels dans le domaine de la philosophie, consiste à étudier l’importance ou les effets pratiques de la philosophie islamique dans le monde de la philosophie.
Parmi ces recherches, nous pouvons citer les efforts d’Henry Corbin pour analyser et expliquer la philosophie islamique. Ses recherches se sont poursuivies jusqu’à ce qu’il trouve apparemment, les réponses à certaines questions restées sans réponse en Occident et en Orient.
A ce propos, l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), a eu un entretien avec le professeur Tarad Konj Hamadeh, professeur d’université, poète et ancien ministre du Travail du Liban. Hamadeh est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université de la Sorbonne en France, et a travaillé comme professeur d’enseignement secondaire et maître de conférences à l’Université du Liban et à l’Université islamique Azad de Beyrouth.
Le 19 juillet 2005, il est nommé ministre du Travail au nom du Hezbollah dans le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniure, sous la présidence d’Emil Lahoud, et il reste à ce poste avec d’autres ministres chiites, jusqu’au 11 novembre 2006, date de sa démission.
En réponse à une question sur la philosophie islamique contemporaine influencée par le Coran, l’héritage du Prophète (as), la jurisprudence et les principes islamiques, il a répondu : « Le Messager de Dieu a dit dans un testament rapporté par l’Imam Ali bin Abi Talib (as) : « Accrochez-vous au Livre de Dieu, dans lequel il y a des nouvelles sur le passé et le futur, et un jugement sur ce qui se passe entre vous. Celui qui suit le Coran sera guidé et celui qui suit un chemin autre que celui du Coran, s’égarera.
La relation entre philosophie et religion
L’histoire du Moyen Âge est l’histoire des relations entre la philosophie et la religion, en particulier la relation entre la philosophie grecque et la philosophie islamique, née d’un travail intellectuel complexe auquel de nombreuses nations ont participé. Ibn Rushd a abordé cette question dans son livre « Fazal al-Maqal » et estime que la sagesse et la charia proviennent de la même source et sont en accord et liées l’une à l’autre. Le philosophe français Henri Corbin qui après Ibn Rushd, s’est intéressé à la philosophie islamique ou à ce qu’il appelle la philosophie divine ou la philosophie des Gens du Livre, dit qu’il semble que la philosophie islamique soit l’œuvre de penseurs qui appartiennent avant tout, à un groupe religieux que le Coran appelle « les Gens du Livre ».
Racines iraniennes de la philosophie islamique
Le professeur Tarad Hamadeh a ajouté : « Mes écrits sur Mulla Sadra à l’Université de la Sorbonne en France en 1993, ont montré que la philosophie islamique est fondamentalement une philosophie coranique et que la sagesse transcendantale est basée sur le Coran et les traditions des Imams (as).
La philosophie de l’Allameh Tabataba’i, de Seyed Mohammad Baqer al-Sadr et de Motahhari, et celle des centres chiites, estime que la philosophie islamique à ses racines en Iran. Désormais, le sujet de la philosophie échappe au monopole grec et la discussion sur le sens et le concept de la philosophie, ne se limite plus à son concept grec et est un sujet qui nécessite une longue recherche.
La philosophie, cependant, est en réalité, étroitement liée au comportement humain, c’est pourquoi les thèmes de l’éthique sont considérés comme des thèmes de philosophie et le soufisme est considéré comme une philosophie pratique. Il existe une relation étroite entre la philosophie et l’action humaine. L’action humaine est une action volontaire réalisée par une personne consciente et libre. Comme le dit Ibn Maskawayh, la morale est la meilleure chose qui ait été créée et c’est avec l’action humaine qu’elle prend sens et améliore les actions d’un être humain dont la volonté et la liberté doivent être respectées. Sans aucune justification, les humains tendent vers le bénéfice ou l’altruisme, le respect des autres et le sacrifice. C’est une morale spontanée, résultant d’inclinations naturelles, sans exigences extérieures, et sujette à récompenses et punitions.
Réforme du système mondial après la réforme de soi
Notre monde contemporain souffre de nombreux problèmes moraux dus à l’exploitation, à la tyrannie, à la corruption, à la guerre, à la pauvreté et à l’exploitation de la nature. C’est un monde où règnent la cruauté et les déviations morales et sexuelles, l’homosexualité, les mensonges des médias, le terrorisme et la corruption.
Le monde a besoin d’être réformé de telle sorte que la philosophie du bien, qui est la pure existence, l’emporte, sur le mal.
La réforme du système mondial commence par la réforme de l’âme humaine, des relations entre Dieu et l’homme, entre l’homme et son frère dans l’humanité, la religion et la gestion des affaires. Cela nécessite de la bonne volonté, du courage et un travail continu pour diffuser la philosophie de l’éthique et les vertus révélées et acceptées par la raison ».
La place de la philosophie dans l’Islam
En réponse à une question sur la place de la philosophie dans l’Islam et son rôle dans la formation de la civilisation islamique, le professeur Tarad Hamadeh a déclaré : « Le travail de la philosophie consiste simplement à observer les créatures et à prêter attention à leur importance aux yeux du Créateur. Cette définition de la philosophie selon « Qazi al-Qurtubi Abu al-Walid bin Rushd » nous pose un défi sur le sens de la philosophie. Dans la définition d’Abu al-Walid bin Rushd, il y a une fusion entre conscience philosophique et conscience religieuse, qui correspond à la définition grecque de la philosophie de Socrate, Platon et Aristote, et d’autre part, montre le lien entre la philosophie et Dieu, et entre philosophie et religion.
La philosophie islamique retrouve sa position prestigieuse dans les études islamiques contemporaines, et nous assistons à la présence de jeunes étudiants à la recherche d’un dialogue scientifique sur la philosophie et ses sujets.
En fait, la philosophie trouve sa production créatrice dans les régions chiites, notamment en Iran, dans la sagesse transcendantale, le mysticisme théorique, la nouvelle théologie et la définition de la philosophie et du rôle des centres islamiques qui nécessite un débat indépendant ».
Iqna.ir