mardi, décembre 2, 2025
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Serigne Mansour Sy, héritier spirituel et éducateur majeur du tidjanisme sénégalais

Né le 15 août 1925 au cœur de Tivaouane et disparu le 9 décembre 2012 à Neuilly-sur-Seine, Serigne Mouhamadoul Mansour Sy, surnommé avec respect Borom Daara Ji (« le maître des écoles coraniques »), fut bien plus qu’un héritier spirituel : un bâtisseur, un poète et un médiateur. Quatrième khalife général de la confrérie tidjane au Sénégal, son nom reste indissociable d’une tradition religieuse profondément ancrée et d’une vision pédagogique résolument tournée vers l’avenir.

Issu d’une lignée d’érudits ( petit-fils du vénéré El Hadj Malick Sy, fils de Seydi Ababacar Sy et de Sokhna Aïssatou Seck, issue de la prestigieuse lignée léboue du Cap-Vert ), Mansour Sy grandit entouré de parchemins et de paroles saintes. Maîtrisant très jeune le Coran, les Hadiths et le droit musulman, il forgea une pensée à la croisée des sciences islamiques classiques et d’une culture arabe vivante.

Son intronisation au khalifat, le 14 septembre 1997, marqua le début d’un mandat de quinze années au cours desquelles il consolida l’autorité spirituelle de Tivaouane, tout en œuvrant sans relâche pour le dialogue interreligieux et l’unité nationale. Dans un Sénégal pluriel, il incarna une voix apaisante, refusant les clivages et prônant une foi ouverte et tolérante.

C’est cependant à travers l’éducation que son empreinte fut la plus durable. Véritable Borom Daara Ji, il fonda et supervisa un vaste réseau d’écoles coraniques, alliant rigueur doctrinale et pédagogie adaptée aux réalités contemporaines. Des générations de disciples y apprirent un islam de paix, ancré dans la société mais tourné vers le monde.

Son engagement ne se limita pas aux chaires et aux chuchotements pieux. Poète à la plume acérée, il répondit aux caricatures du prophète Mohammed publiées en Europe par un poème puissant, Tabat Yadakoum, devenu depuis une référence de résistance spirituelle et culturelle.

À sa disparition en 2012, c’est tout un pays qui accompagna sa dépouille jusqu’à sa dernière demeure, à Tivaouane. Son frère cadet, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, prit sa succession, perpétuant une dynastie spirituelle qui continue de façonner le visage religieux et social du Sénégal.

Aujourd’hui encore, l’héritage de Serigne Mansour Sy rayonne : celui d’un homme qui sut être à la fois gardien d’une tradition soufie séculaire et architecte d’une modernité sénégalaise inclusive, éduquant les âmes tout en bâtissant des ponts entre les époques et les consciences.

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