vendredi, novembre 22, 2024
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Vie et œuvre de Serigne Babacar, un saint homme qui a marqué indélébilement l’histoire sociale et religieuse du Sénégal.

À l’occasion de l’anniversaire du rappel à Dieu de Serigne Babacar SY (rta), je voudrais revenir brièvement sur la vie et l’œuvre de ce saint qui a marqué indélébilement l’histoire sociale et religieuse du Sénégal.

Fils de Seydi El Hadji Malik Si (1) et de Soxna Rokhaya NDIAYE, il est né à Saint-Louis au 42 de la rue André Lebon, qui porte aujourd’hui son nom (rue Khalifa Ababacar Sy), en 1885. Après avoir reçu une première éducation de son père, il fut confié à Serigne El Hadji Malick SARR, puis à son oncle Mor Khoudia Si. Après avoir appris le Saint Coran, il retourna auprès de son père pour étudier les sciences littéraires (grammaire, métrique, rhétorique, etc…), les Hadiths et le Fiqh. C’est après avoir reçu cette solide formation que El Hadji Malick SY l’initia au Tawassuf : après avoir reçu le wird Tijaan, Serigne Babacar quitta son père et s’installa d’abord à Rufisque où il enseigna le Coran et transmit le wird à plusieurs fidèles. Il œuvra pour la création de mosquées et de dahiras, et en prêchant dans la région, il contribua à l’entrée dans l’Islam de plusieurs personnes. Après Rufisque, il s’établit à Dakar : représentant son auguste père dans la ville, il s’installa rue de Thiers. Il se dédia également aux activités commerciales pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, tout en continuant son activité de propagation de l’Islam et d’enseignement religieux. Il participa à la construction de la célèbre Zawiya El Hadji Malick SY située à l’angle de la rue Amadou Assane Ndoye et de l’avenue Lamine Gueye, et passa aussi du temps à Gorée en transmettant le wird et en augmentant le nombre de disciples. Il retournait aussi fréquemment à Tivaouane.

En 1921, à la demande de son père, il s’établit à Saint-Louis pour suivre la construction de la Zawiya de la ville, et retourna vivre dans la maison familiale au 42 de la rue Lebon. Après le rappel à Dieu de son saint père en 1922, fils aîné après le décès de Sidi Ahmed SY, il devint le premier khalife.

La période historique de son khalifat fut extrêmement difficile : après-guerre, deuxième guerre mondiale et après-guerre encore. Cependant, il assuma sa fonction avec une force incroyable et un haut sens de responsabilité. Il réorganisa les célébrations religieuses telles que le Gamou et les Ziars, mais aussi l’éducation, en réorganisant les centres d’enseignement islamique, dont la Daara de Tivaouane créée par son père, en la modernisant et en nommant des professeurs de grande carrure. Déjà engagé dans le commerce qu’il avait pratiqué dans les quatre communes, il se dédia également avec grande énergie dans le développement agricole. Il invita à la création de Daara dans tout le pays et au cours de son khalifat, des centaines furent ouvertes dans tout le pays. Il entretint également d’excellentes relations au sein de la Umma avec les autres autorités islamiques de toutes les confréries, ainsi qu’avec la famille de Cherif Ahmed Tijaani : il invita pour la première fois au Sénégal en 1947 un membre de sa famille.

Serigne Babacar fut également un écrivain très prolifique qui a laissé une immense production littéraire. Sa célèbre plume poétique est de haute qualité, tout comme sa prose qu’on retrouve dans une abondante correspondance. Quant à sa grandeur de dimension spirituelle, elle n’est même pas à rappeler. Dès sa jeunesse, elle était évidente : quand Serigne Babacar n’était pas occupé par le travail ou l’enseignement religieux, il aimait la méditation mystique dans des lieux solitaires. Ses contemporains témoignèrent unanimement de sa politesse, de son élégance, de sa générosité, de sa bonté d’âme. Sa dimension morale était également grandiose, et on se souvient encore de ses nombreuses maximes éducatives qui seraient utiles à proposer également dans la société d’aujourd’hui, surtout à la jeunesse. Je pense par exemple à son célèbre diction, qui qualifie le «gor», l’honnête homme, l’homme honorable, dans la société traditionnelle et qui dit: «Gor du tiit ba fenn, gor du jaxle ba sacc, gor du xam fakk, gor du japp bayyi, gor du soppeku».

Bibliographie:

Dieng I. 1987 Seydi Ababacar Sy 1885-1957 (mémoire de maitrise), département d’Arabe UCAD.

Articles du quotidien Paris-Dakar.

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