lundi, octobre 7, 2024
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La modestie du Prophète Mouhammad (SAW)

La simplicité et la modestie font partie des traits de caractère les plus remarquables chez le Prophète (saws). La modestie était inhérente à sa personne. Il ne forçait pas sa nature pour laisser apparaître une image trompeuse de modestie. Mohammad (saws) était et demeure la simplicité et la modestie personnifiées. La modestie émanait du plus profond de son être. Même s’il avait un certain pouvoir, il s’écartait de tous les signes ostentatoires et n’aimait pas recevoir les marques de révérence. Il était simple et accessible. Il accueillait le lointain, le proche, ses compagnons, ses ennemis, sa famille et les délégations des rois naturellement et sans adopter un comportement artificiel.

Il dit au sujet de la modestie :

« Voulez-vous que je vous dise qui sont les gens du Paradis ? Tout être modeste, dont les gens abusent de sa modestie, s’il implorait Dieu en jurant que Dieu lui exauce son imploration, Dieu la lui exaucerait. Voulez-vous que je vous dise qui sont les gens de l’Enfer ? Toute personne brute, avare et orgueilleuse »[1]

« Jamais une aumône n’a rien diminué d’une richesse. Quand l’homme pardonne, Dieu ne lui ajoute grâce à cela que considération et puissance. Chaque fois que quelqu’un se montre modeste par amour pour Dieu (non par crainte ou convoitise), Dieu ne fait que l’élever davantage »[2]

Il arrivait souvent qu’une femme parmi les femmes de Médine prenne le Prophète (saws) par la main et  l’emmène là où elle voulait (afin de lui poser des questions)[3].

Il répondait à toute invitation, quel que soit celui qui l’invite et quel que soit la modestie de ce à quoi on l’invite. Il dit : « Si l’on m’invitait à un pied d’agneau ou à son bras, je répondrais à l’invitation, et si on me les offrait, je les accepterais ».[4]

Le Prophète (saws) ne refusait jamais d’accompagner la veuve, le pauvre ou l’esclave jusqu’à pourvoir à leurs besoins[5].

Lorsqu’il passait devant des enfants, il les saluait et passait la main sur leurs têtes[6]. Il rendait visite aux plus faibles parmi les musulmans, visitait leurs malades et assistait à leurs funérailles[7].

Un jour, en voyage, le Prophète (saws) demanda qu’on immole un mouton. Un homme dit : « Ô Messager de Dieu, je me charge de l’immoler » Un autre dit : « Ô Messager de Dieu, je me charge de le dépouiller » Un autre dit : « Ô Messager de Dieu, je me charge de sa cuisson » Le Messager de Dieu (saws) dit alors : « Et moi je me charge de ramasser du bois » Ils dirent : « Ô Messager de Dieu, nous pouvons t’épargner le travail» Il dit : « Je le sais, mais je n’aime pas me distinguer de vous »[8]

‘Aïsha, que Dieu l’agrée disait qu’à la maison, le Prophète (saws) était au service de sa famille, il raccommodait ses vêtements, réparait ses chaussures et faisait ce que les hommes faisaient chez eux[9].

D’après Anas, que Dieu l’agrée, le Prophète (saws) visitait les malades, assistait aux funérailles, répondait à l’invitation des esclaves et montait l’âne[10]. Parfois, il montait l’âne sans selle.

S’écartant de tous les signes de l’arrogance et de la majesté, le Prophète (saws) ne repoussait personne et ne refusait personne, et les compagnons n’empêchaient personne de le rencontrer. Sa porte n’était jamais fermée aux gens, aucun garde ne se tenait à sa porte. Il était accessible, celui qui voulait rencontrer l’envoyé de Dieu le rencontrait.

‘Adiy ibn Hatim vint voir le Prophète (saws) pour négocier la libération d’un nombre d’individus de sa famille devenus captifs suite à une bataille. Il dit, en pensant qu’il allait rencontrer un roi : « Je suis rentré voir Mohammad alors qu’il se trouvait dans la mosquée. Après l’avoir salué, il me demanda : « Qui es-tu ? » Je dis : « ‘Adiy ibn Hatim » Il se leva et me prit chez lui. Par Dieu, en marchant avec moi, il rencontra une femme faible et âgée. Elle l’arrêta. Il resta longtemps avec elle alors que celle-ci le sollicitait pour un besoin. Je me dis : « Par Dieu, cet homme n’est pas un roi ! » Puis, il poursuivit son chemin en ma compagnie. Lorsqu’il me fit entrer chez lui, il me donna un oreiller en cuir fourré de feuilles sèches de palmiers et me dit : « Assieds-toi sur ceci ! » Je répondis : « Non, c’est plutôt à toi de t’asseoir dessus ! » Il dit : « Non, toi ! » Je m’assis sur l’oreiller et le Messager de Dieu (saws) s’assit par terre. Je me suis dit alors : « Par Dieu, il ne se comporte pas comme un roi »[11] …

Lorsque son fils Ibrahim est mort, une éclipse solaire se produisit. Les gens dirent alors : « Le soleil s’est éclipsé pour la mort d’Ibrahim » Le Prophète (saws) dit alors : « Le soleil et la lune sont deux signes parmi tant d’autres de Dieu. Ils ne s’éclipsent ni pour la mort ni pour la naissance de quiconque ! »[12] Une âme pure qui aime ardemment la vérité, rien que  la vérité, qui refuse par modestie et honnêteté d’utiliser à son avantage les superstitions des gens.

Le Prophète (saws), lorsqu’il se rendait chez l’un de ses compagnons demandait l’autorisation d’entrer comme tout le monde. Qays ibn Sa’d dit à ce sujet : « Le Messager de Dieu (saws) nous rendit visite chez nous. Il dit (à la porte) : « Que la Paix et la miséricorde de Dieu soient sur vous ! » Mon père répondit tout doucement. Je dis à mon père : « N’autorises-tu pas le Messager de Dieu (saws) à entrer ? » Il dit : « Laisse-le multiplier ses implorations de paix sur nous ! » Le Prophète (saws) dit à nouveau : « Que la Paix et la Miséricorde de Dieu soient sur vous ! » et repartit. Sa’d le rattrapa alors et lui dit : « Ô Messager de Dieu ! J’entendais bien ta salutation et je te répondais tout doucement pour que tu multiplies tes implorations de paix sur nous ! » Le Prophète (saws) revint avec Sa’d sans ressentiment ni rancœur. En entrant, Sa’d donna de l’eau au Prophète (saws) pour les ablutions puis il lui donna une serviette parfumée de Safran. Le Prophète (saws) l’utilisa, puis leva les mains en disant : « Seigneur Dieu ! Fais descendre Ta paix et Ta miséricorde sur la famille de Sa’d » Lorsque le Prophète s’apprêta à partir, Sa’d lui apporta un âne et demanda à son fils Qays d’accompagner le Prophète (saws). Lorsque Qays commença à accompagner le Prophète (saws), celui-ci lui dit : « Monte avec moi ! » Qays refusa. Le Prophète (saws) lui dit alors : « Sois tu montes, sois tu repars ! »[13], il refusa ainsi d’être escorté par quelqu’un qui se trouvait à pied alors que lui était  sur une monture.

Ainsi s’est achevée cette visite. Le chef d’Etat, détenteur du pouvoir, rend visite à l’un de ses compagnons en toute discrétion, sans protocoles ni festivités. Il s’y rend en marchant et repart à dos d’âne sans escorte ni garde du corps.

Un jour, alors que le Prophète (saws) était à dos d’âne en compagnie du jeune Mou’adh ibn Jabal derrière lui, un homme vint à lui en marchant. Le Prophète (saws) lui dit : « Monte ! » et il recula pour lui faire de la place en disant : « C’est à toi de monter sur les dos de ton âne, sauf si tu me donnes ce droit ! » L’homme dit : « Je te donne ce droit ! »[14]

Un bédouin se présenta devant le Prophète (saws). Impressionné, il fut pris d’un tremblement. Le Prophète (saws) le réconforta en disant : « Ne t’en fais pas ! Je ne suis que le fils d’une femme qui mangeait de la viande asséchée à la Mecque ! »[15]

Un jour, le Prophète (saws) sortit voir ses compagnons. Ces derniers l’accueillirent en se levant. Le Prophète (saws) leur dit alors : « Ne vous levez pas à l’instar de ceux qui se vénèrent les uns les autres »[16]

Le Prophète (saws) n’aimait pas les marques de révérence et détestait qu’on s’adresse à lui avec des titres de majesté. Une délégation de la tribu des Banou ‘Amir vint à lui et lui dit : « Tu es notre maître ! » Il dit : « Le maître, c’est Dieu ! » Ils dirent : « Tu es le plus munificent et le plus généreux d’entre nous ! » Il dit : « Dites ce que vous voulez dire mais ne vous laissez pas emporter par Satan »[17]

Il était d’une simplicité et d’une politesse extraordinaires. Il était le premier à saluer les autres. Lorsqu’il parlait à quelqu’un, il faisait preuve d’attention à son égard et se tournait vers lui de tout son visage et de tout son corps. En serrant la main de quelqu’un, il  était le dernier à retirer la sienne. Lorsqu’il faisait une aumône, il la déposait dans la main du pauvre. Lorsqu’il arrivait, il s’asseyait là où se présentait une place. Il se rendait au marché et portait seul ses marchandises. Il disait : « Qui d’autre que moi est plus digne de les porter ? » Sa maison, son habillement et sa nourriture étaient caractérisés par la modestie et la simplicité.

William Muir dit en décrivant la modestie et la simplicité du Prophète (saws):

« Quand il [Muhammad] se tournait vers quelqu’un lors d’une conversation, il ne se tournait pas partiellement, mais de tout son visage et de tout son corps. En serrant la main de quelqu’un, il n’était pas le premier à retirer la sienne et n’était pas le premier à rompre la conversation avec un étranger, ni à détourner son oreille. Sa vie était d’une grande simplicité. Il avait pour habitude de tout faire de ses mains. S’il faisait une aumône, il la plaçait de sa main dans celle du mendiant. Il aidait ses femmes dans leurs tâches ménagères […] Il était facile d’accès …

La simplicité était à l’image de toute sa vie. La courtoisie et la bienséance font partie de ses qualités les plus manifestes dans sa façon de traiter le plus insignifiant de tous  ses disciples. La modestie, la compassion, la patience, l’abnégation et la générosité sont des qualités intrinsèques à sa personne, qui attiraient l’amour de tout le monde autour de lui. Il n’aimait pas dire non.

Il ne refusa jamais aucune une invitation, même venant du plus simple des hommes, et ne rejeta jamais aucun cadeau, même celui qui pouvait paraître insignifiant. Dans son assemblée, il n’était pas surélevé et ne cherchait pas à se distinguer. Nul ne pouvait ressentir qu’il n’était pas attentif à lui, en particulier, même s’il était insignifiant. S’il rencontrait quelqu’un de joyeux après un succès, il lui prenait la main et partageait sa joie. Avec celui qui était en deuil ou affligé, il faisait preuve d’empathie et se montrait extrêmement compatissant. Doux et indulgent envers les petits enfants, il n’hésitait pas à  les accoster lors de leurs jeux pour les saluer. Dans les moments de difficulté, il partageait sa nourriture avec les gens. Il était constamment préoccupé par le bien-être et le bonheur de ceux qui l’entouraient.»[18]

Le Docteur Gustave Weil dit dans l’Histoire des Peuples Musulmans : « Muhammad était un exemple patent pour son peuple. Sa maison, ses vêtements et sa nourriture étaient d’une rare simplicité. Il était tellement humble qu’il n’admettait aucune marque de révérence spéciale de la part de ses Compagnons de même qu’il n’acceptait aucun service de la part de ses esclaves à partir du moment où il pouvait le faire lui-même. Il était d’un caractère pur et se montrait toujours disponible et ouvert à tous. Il rendait visite aux malades et se montrait compatissant envers tous. Sa bienveillance et sa générosité aussi bien que son souci pour le bien-être de la Communauté étaient sans limite »

En conclusion, et après avoir exposé les cinq qualités essentielles du Prophète (saws), il paraît évident que le monde n’a jamais connu et ne connaîtra jamais une morale aussi sublime que celle qui émanait de Mohammad (saws). Le Coran atteste de ceci en disant : « Tu es certes d’une moralité éminente » (Sourate 68, Verset 4). Le Prophète Mohammad (saws) est le modèle parfait auquel aspire l’humanité. Le poète allemand Goethe[19] (1749-1832) dit : « J’ai cherché dans toute l’Histoire un modèle d’homme parfait et je l’ai trouvé chez le Prophète arabe Muhammad.»

Auteur: Moncef Zenati, source https://www.havredesavoir.fr/la-modestie-du-prophete/

[1] – Rapporté par al-Boukhari et Mouslim
[2] – Rapporté par Mouslim
[3] – Rapporté par al-Boukhari
[4] – Rapporté par al-Boukhari
[5] – Rapporté par an-Nasa-y, al-Hakim et at-Tirmidhi
[6] – Rapporté par al-Boukhari et Mouslim
[7] – Rapporté par Abou Ya’la, at-Tabarani et al-Hakim
[8] – Rapporté par at-Tabari
[9] – Rapporté par Ahmed
[10] – Rapporté par Abou Daoud
[11] – Rapporté par Mouslim et Ahmed
[12] – Rapporté par al-Boukhari et Mouslim
[13] – Rapporté par Ahmed
[14] – Rapporté par Ahmed
[15] – Rapporté par al-Hakim
[16] – Rapporté par Abou Daoud
[17] – Rapporté par Abou Daoud
[18] – The life of Mahomet de William Muir
[19] –  Poète, écrivain et dramaturge allemande. Il compte à son actif plusieurs chefs-d’œuvre littéraires et scientifiques, notamment en botanique. Il a également eu à occuper diverses fonctions gouvernementales dans son pays.

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