jeudi, novembre 21, 2024
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AL AMINE OU MON AMOUR INCONDITIONNEL

« L’amour ne disparaît jamais

L’amour ne disparaît jamais, la mort n’est rien.

Ce que nous étions l’un pour l’autre nous le sommes toujours »

Chanoine Henri SCOTT-HOLLANDE

Je l’aime point. Et mon amour n’est pas conditionnel mais inconditionnel.

Dans l’amour conditionnel, vous donnez votre âme en contrepartie de manière consciente ou inconsciente. Cela peut être une noblesse ou une vertu extraordinaire perçue chez l’autre, ou encore un bien-être matériel, de l’affection, de l’attention etc. La valeur de cet amour est inférieure à celle de l’amour inconditionnel qui se manifeste sans aucune explication causale ; l’amour inconditionnel se déploie sans aucune frontière. Certes cet amour n’est pas facile à appliquer mais plus riche à vivre et épanouissant. Il s’agit d’un amour qui vit dans l’absolu, le dévouement, l’affection intense et ne peut être rompu. C’est un amour romantique, pure et beau qui ne donne rien en retour. Le sens et la beauté de cet amour réside dans son caractère gratuit. C’est véritablement cet amour sans condition qui me lie avec MAWLAYA   SERIGNE ABDOU AZIZ  SY AL AMINE.

Je l’aime sans cause, sans pause et sans clause. Je l’aime sans sa générosité distinguée et sans sa connaissance proprement léguée. Je l’aime sans son élégance indiscutablement remarquée et sans son éloquence formidablement illimitée. Je l’aime sans son humanisme béton et sans son charisme fécond. Je l’aime sans son spiritualité exacerbée et sans sa temporalité prouvée.  Je l’aime sans sa diplomatie appréciée et sans sa suprématie acceptée. Je l’aime sans sa posture de citoyenneté modèle et sans son allure de droiture exemplaire. Je l’aime sans sa personnalité justement rectiligne et sans sa moralité foncièrement digne. Je l’aime sans ses discours de sagesse et sans ses sourires de gentillesse. Bref je l’aime tout simplement et tout naturellement sans explication et explicitation.

Et c’est Al AMINE qui me comble, c’est lui qui fait mon bonheur. Il me suffit pour être heureux, il est dans mon sang, dans mes veines, dans mon esprit et je le sens dans mes pratiques de tous les jours. Al AMINE est sécurité, il est confort, et tranquillité. Il est mon inconditionnel, mon essentiel et mon impératif vital. AL AMINE est mon début, mon centre et ma finalité. Je l’aime sans réflexion aucune et sans mesure.

Mon amour envers ce grand homme ne sera jamais comparable à celui du bédouin arabe du nom de Majnoun envers Layla. Malgré l’intensité de son amour, Majnoun connut d’une manière  implicite  la  cause  déclencheur  de  ses  sentiments  envers  la  fille.  Parce  qu’à  la question « pourquoi aimes-tu cette femme qui n’a rien d’extraordinaire ? Elle est moins belle que la moins belle des femmes », Majnoun répondit « c’est parce que je vois sa beauté et mon amour pour elle est infini ». Cela laisse entrevoir que Majnoun fonda son amour sur la beauté singulière que lui procurait Layla. J’outrepasse ce garçon arabe par le simple fait que les causes de mon amour envers Al Amine me sont inconnues. Je l’aime, point ! Il est ma vie, ma source vitale et mon ADN viral.

Certainement mes amis philosophes me diront :  pourquoi cet amour sans raison, sans logique et sans esprit critique ? je leur répondrai parce que, pour moi, contrairement à vous tout n’est pas raisonnable, tout n’est logique et tout ne renvoie pas à l’esprit critique.  Ce bonheur inattendu que me procure mon amour envers le guide dépasse largement le bonheur tant recherché par les Epicuriens et le supposé souverain bien des stoïciens. Métaphysiquement parlant, Al AMINE est ma philosophie première ; je pars de lui vers lui. Il est à la fois mon sujet et objet, donc ma conscience absolue.

QUI ÉTAIT MAWLAYA ABDOUL AZIZ SY AL AMINE ?

Vu le jour 1928 dans la ville sainte de Tivaouane, Al AMINE est fils d’un grand érudit « Tijaan » SERIGNE BABACAR SY et d’une grande princesse Toucouleur SOKHNA ASTOU KANE.

Cette figure stipulant la splendeur du bien, entérine toute sa vie pour le succès et la béatitude de la hadara Malikia. De par ses valeurs précieuses et indélébiles, AL AMINE a toujours œuvré pour le succès de l’Islam et la « Tarîqa Tijaania ». C’est à travers sa personnalité intègre, charismatique et imposante, que le respect et la considération envers les patrimoines substantiels et platoniques de la « Hadara Malikia » étaient une obligation pour l’humanité.

Le grand homme dont il est ici question, a disposé d’un agissement citoyen remarquable qui faisait cortège avec une érudition islamique incommensurable. En effet, il a axé sa vie entre les bornes de la spiritualité et de la temporalité. Cela veut dire qu’il était à la fois un référent spirituel par excellence et une icône qui symbolise la citoyenneté et le républicanisme.

Le social était son crédo, de la même manière que le travail était son viatique. Le grand fermier de « Boulel » a mené durant toute sa vie, une fonction de régulateur dans toutes les sphères sociales. Il était juste et digne, honnête et véridique. AL AMINE était un homme de dialogue et de paix, c’est pourquoi il a toujours souhaité que les disciples deviennent de par leur comportement, les premiers acteurs de la stabilité du pays. Ce grand homme faisait preuve de pondération et de vertu quand il s’est toujours agit pour prendre une décision.

La personnalité exceptionnelle dont il est ici question a été une puissance motrice qui forge l’implication des jeunes Malikites dans le processus de l’émergence de la dite « Hadra ». Cette légende spirituelle a parcouru le monde entier dans le but de semer les graines de l’islam et la « Tariqa Tijaaniya ».

AL AMINE est celui qui fut au temps le bras droit de son père à l’âge de 16 ans. Celui qui a assuré tant d’années, avec sagesse et courtoisie l’intendance de Tivaouane sans faille.  Celui qui a marché, parlé, travaillé et sacrifié son temps pour défendre la cause de l’Islam et de la confrérie. Á travers son esprit d’ouverture, le fils de Sokhna Astou Kane a été à la fois unificateur et éducateur, médiateur et conciliateur, régulateur et bâtisseur.

De par ma voix toute la jeunesse Malikite vous dit merci. Merci à lui qui nous a quitté la nuit du jeudi 22 septembre 2017. Merci à lui qui nous a laissé un vide que personne ne saurait combler. Merci à lui qui nous a orientés sur le bon et idyllique chemin, merci à l’homme généreux pour l’affection et l’amour que nous ressentons envers la « Tariqa Tidjania » à travers tes enseignements.

Merci à lui qui a réussi avec habileté sa lourde mission. Je remercie celui qui nous a enseigné les bonnes manières, les bonnes actions et les valeurs de l’Islam à travers ses discours et son comportement prototype. Merci à celui qui a initié la célébration de la « Qadratul jummah

» dans les espaces publics.

Merci à cette étoile rayonnante qui nous a montré le sens et l’essentiel de la vie. Merci à lui qui a été guide, père, référence, défenseur, précepteur et ami de la jeunesse Malikite. Merci à celui qui a levé notre voile d’ignorance.

Merci d’avoir fait de nous des jeunes dignes de confiances, respectés, considérés et admirés par tous. Merci de nous avoir enseigné le sens du pardon, de la tolérance et de l’acceptation de l’autre. Merci de nous avoir fait comprendre que la « Tijaaniya » est une confrérie de paix reposant entièrement sur la connaissance. Merci éternellement. Merci de nous avoir donné l’opportunité d’accepter toujours la contradiction. Merci de nous avoir fait comprendre que, même à votre absence, votre mission continue inéluctablement.

Nos larmes ne cessent de couler, car ton absence reste toujours difficile à supporter. Que le « Tout puissant » augmente tes lumières afin que tes disciples s’en jouissent.

DIEUREUDIEUF AL AMINE

MORY CISSE AL AMINE

Philosophe

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