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Al amîn, viatique transgénérationnel

Article paru dans “Minbar at tijani, special Gamou Abrar” 2019

Voilà deux ans déjà que notre vénéré murshid était rappelé à Dieu. Depuis lors, qu’est-ce qui n’a pas été dit à son endroit en hommage pour que nous ayons encore de la matière pour écrire sur lui ? Sans doute rien de nouveau, mais le devoir de mémoire et de gratitude envers celui qui, de tout temps, par ses gestes, ses paroles et silences, nous orientait sur la voie de l’élégance morale, reste constant.

De son vivant déjà, il n’avait cessé de recevoir hommages sur hommages, de la part de ses pères et pairs, de ses disciples et condisciples. Le surnom de « al amîn » ne valait-il pas à lui seul tous les hommages? Bien sûr que oui, car porteur des valeurs fondamentales de sûreté, d’intégrité qui font l’honnête homme. Serigne Abdoul Aziz a été un personnage multidimensionnel : guide religieux et maître spirituel de la tijaniyya, médiateur social et politique, exploitant agricole, bref, citoyen modèle…

Pourtant en dépit de toutes ces charges qui auraient pu le rendre indisponible, son style c’est de n’avoir vécu ni sur un piédestal ni dans une tour d’ivoire. Il a été toujours disponible et accessible, toujours présent auprès des fidèles, partageant leurs espoirs et craintes, leurs joies et peines. Abdoul Aziz ibn Seydi Abubakar a eu une vie sociale engagée auprès des plus faibles, plaidant leurs causes auprès des gouvernants, tel un avocat sans robe. Son sacerdoce a toujours été la solidarité.

Sa vie a été pleine d’enseignements et son parcours d’une richesse inestimable. Responsabilisé très jeune déjà par son guide et père, il n’a, pour ainsi dire, jamais eu à vivre une jeunesse insouciante et oisive. Ce sens de la responsabilité l’a toujours habité et c’est tout naturellement que, porte-parole de notre communauté pendant plusieurs décennies, il fut plus que la seule voix de la hadara. Il en fut la pierre angulaire, le socle de son unité, l’intendant, le diplomate et que sais-je encore… ( à suivre)
[03/02, 11:05] Issa Faye Cellule: Suite de l’article: “C’est la rigueur de sa formation qui l’a autorisé à dire, alors que les disciples le plaignaient pour le grand âge, qu’il était insensible à la fatigue.

Un seul exemple, parmi tant d’autres, peut illustrer la dimension diplomatique du murshid. Lorsqu’en période de troubles politiques, les manifestations de rue contre une troisième candidature du président sortant d’alors se succédant, une bavure policière avait profané la zawiya Cheikh Seydi El Hadji Malick SY, par le jet d’une grenade lacrymogène, à quelques minutes de l’ouverture de la séance de recollection hebdomadaire du vendredi. Les fidèles si attachés à cette zawiya pour ce qu’elle représente dans le prosélytisme maodien, ont voulu en découdre, attendant juste un signal des autorités religieuses. Il convoqua à un rassemblement le dimanche suivant, sur les mêmes lieux. Ceux qui s’attendaient à un mot d’ordre hostile, à un discours va-t-en-guerre en eurent pour leurs frais. Il servit à la foule pourtant survoltée un prêche apaisant, de pardon et de miséricorde, fit faire des bénédictions pour la paix dans notre pays. N’était-ce pas suffisant pour attester de son leadership, cette capacité à se mettre au-dessus de la colère et de l’émotion ? Sage posture de protecteur du vivre-ensemble. Telle était aussi l’une des multiples facettes du très digne de confiance qu’a été Abdoul Aziz SY. Les exemples foisonnent qui illustrent que la vie de Serigne Abdoul Aziz al amîn est un viatique pour toutes les générations.

Puisse Allah lui renouveler Son agrément et nous rendre digne de son héritage !”

Issa Faye
Membre Cellule Zawiya Tijaniya

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