samedi, décembre 6, 2025
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À l’ombre du maître ou l’héritage impérissable de Borom Daradji !

S’il est vrai que l’histoire est la science des hommes dans le temps, elle demeure aussi, pour les peuples qui savent encore se souvenir, l’un des derniers refuges d’une vérité qui résiste, la vérité des faits, ces témoins têtus qui traversent les générations.
Je voudrais ainsi inviter à un bref retour vers notre propre histoire, celle d’un homme dont la vie se confond avec l’élan spirituel et scientifique d’une communauté entière, Serigne Mansour Sy Borom Daradji.
Tivaouane, première moitié du XXᵉ siècle. Un Sénégal encore comprimé sous la chape coloniale, cherchant malgré tout, ses chemins de dignité. Dans cette tension entre domination et aspiration, une figure se détachait déjà par sa stature morale et son autorité scientifique. Borom Daradji, le maître auprès duquel la plus exigeante des sciences devenait un savoir clair, presque familier. Au colisée du savoir, Serigne Mansour ne combat pas, il est celui qui façonne les combattants.  » Bu gaynde yendo déég, séull yendo marr. »
Il fallait d’ailleurs être d’une assurance rare dans son propre savoir pour oser dire à une assemblée de savants « lo tekk, » tant sa maîtrise était reconnue et incontestée.
Ceux qui l’ont approché racontent moins un homme qu’une présence, une discipline de l’esprit et du verbe, sobre et féconde. Chaque mot, chez lui, semblait exhumé des profondeurs même du sens. Le Professeur Abdoul Aziz Kébé disait qu’il était un archéologue des mots, tant il savait déterrer, dépoussiérer et offrir la vérité enfouie dans chaque expression. Son enseignement, pétri de mesure et de gravité, était un art du dévoilement, où la parole devenait une trace subtile confiée à ceux qui s’engageaient à la porter avec fidélité. Serigne Mansour n’était pas un simple maître d’école, il était l’école, le foyer ardent d’une tradition savante où l’on venait s’asseoir pour se former et se hisser.
À l’écart des clameurs et des vaines agitations, il façonna patiemment une génération d’érudits qui devinrent les piliers de l’université populaire de Tivaouane.
Aujourd’hui, alors que les disciples s’apprêtent à lui rendre hommage, il convient de rappeler qu’aucun héritage ne survit si ceux qui le reçoivent ne choisissent pas d’en vivre la substance. Or, s’abreuver à l’héritage de Serigne Mansour Sy Borom Daradji, c’est reconnaître la grâce inaltérable accordée à notre communauté, celle d’avoir été guidée par un maître dont la science, la rectitude et le souffle intérieur continuent de marquer les cœurs d’une empreinte vive et indélébile.
Que ses enseignements poursuivent leur effusion en nous et accompagnent chacun de nos pas !

Baba Galle Diao Mansour.

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