Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux
Chers représentants du Khalife Général des Tidianes
Mesdames, Messieurs les journalistes,
Chers membres du Comité d’organisation COSKAS
Chers consoeurs et confrères de la Zawiya Tijaniyya
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue à Tivaouane, à l’occasion de cette conférence de presse qui, chaque année augure du dispositif organisationnel et communicationnel que le Comité d’Organisation et la Cellule Zawiya Tijaniyya voudraient partager avec vous, au nom et sous l’autorité du Khalife Général des Tidianes, Serigne Babacar SY Mansour.
Je voudrais tout autant vous remercier pour la peine que vous vous donnez chaque fois pour répondre à notre invitation, comprenant en cela l’importance de la commémoration de la naissance du Meilleur des Hommes, le Prophète Guide, Seyyiduna Mouhammad, Paix et salut sur lui, dans la vie de notre nation, et pour cette belle communauté de destin spirituel, fondée par mawlana Cheikh Al Hadj Malick SY.
L’exercice qui nous réunit ce jour est devenu, dès lors, une tradition pour vous livrer le message du Khalife Général des tidianes, message qu’il destine à la communauté musulmane du Sénégal, en cette si heureuse occasion, aux disciples de la Tijaniyya, d’ici et d’ailleurs, aux plus hautes autorités de l’Etat du Sénégal.
C’est la raison pour laquelle, et fidèle à l’héritage dont il est le garant le plus irréductible et le continuateur du legs transmis par ses illustres devanciers, il a instruit le comité d’organisation de retenir comme thème de cette édition : « Célébrer le Mawlid pour une société plus cohésive». Le choix de ce thème lui est dicté par le constat alarmant d’une société humaine fracturée, où le vivre-ensemble et la coexistence pacifique des communautés sont devenues des chemins de croix. Partout, de Gaza à Jérusalem, de Moscou à Kiev, d’Islamabad à Bombay, au Soudan, en RDC, des hommes et femmes partageant les mêmes origines et les mêmes valeurs et parfois les mêmes espaces s’empoignent ou s’étripent, méconnaissant l’océan de ce qui les unit pour ne voir que le petit filon, parfois artificiel, qui les sépare. Foulant en même temps du pied les principes sacrosaints de la fraternité humaine.
Et pourtant, le Coran nous exhorte à aller au dela de nos différences et à apprendre les uns des autres. « Wa ja’alnâkum chuhûban wa qabâ’ila lita’ârafû ». (S. 49, verset 13)
« Nous vous avons érigé en peuples et en tribus différents que pour que vous appreniez les uns des autres »
وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا
Wallah yad’û ilâ dâri salâmi wa yahdî man yashâ’ ilâ cirâtin mustaqîm »
« Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui il veut vers un droit chemin » (S. 10, verset 25).
وَاللَّهُ يَدْعُو إِلَىٰ دَارِ السَّلَامِ وَيَهْدِي مَن يَشَاءُ إِلَىٰ صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ
Dans notre pays, la situation, même si elle n’est pas plus catastrophique qu’ailleurs, n’en est pas plus reluisante. L’intolérance, l’insulte et les invectives, l’animosité et la violence se banalisent. Les valeurs fondamentales qui ont toujours fait notre fierté sont devenues des anachronismes : la fameuse « kersa », le « wek », la parenté, le respect mutuel ont disparus de nos rapports sociaux.
L’avènement des réseaux sociaux – on aurait dû les appeler » les réseaux a-sociaux » – qui exploitent le mal-devenir des générations tardives perdues dans les limbes du désespoir, parce que mal guidées mal instruites, moralement et spirituellement mal armées pour faire face aux vicissitudes de notre époque trouble, a fini de transformer notre vieille bonne volonté de vivre en commun en un inextricable instinct de vengeance et d’humiliation de son vis-à-vis.
Comment sauver cette génération sinon que de l’attirer vers les enseignements du Prophète-guide, Paix et salut sur lui, les ramener à la source, les enraciner aux valeurs et vertus fondatrices de la vraie humanité telles qu’il l’a incarné et continuera de l’incarner jusqu’à la fin des temps.
Le Khalife Général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, veut placer cette présente édition du Mawlid qui coïncide avec le 1500ème anniversaire du Meilleur des hommes, Seyyiduna Muhammad (PSL) sous le sceau de la cohésion sociale et de l’unité retrouvée de la nation sénégalaise.
Il en appelle à la bienveillance, à la vigilance et à l’exhortation des chefs religieux auprès de leurs fidèles. Il en appelle au sens des responsabilités et à la tempérance des hommes politiques pour davantage pacifier le champ politique.
Il en appelle à la réconciliation des cœurs et des esprits des citoyens, de quelques bords qu’ils se situent, pour faire de ce pays ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : une nation tolérante et résolument engagée dans l’unité de tous ses fils et filles pour bâtir un devenir meilleur, en s’agrippant résolument à la corde de Dieu . « Wa’tasimû bi hablil lâhi jamî’àn wa lâ tafarraqû ». (S. 3, verset 103)
وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللَّهِ جَمِيعًا وَلَا تَفَرَّقُوا
Mais, il nous importe également de nous focaliser sur la première assertion de cette thématique : comment devons nous célébrer le Mawlid ? Devons-nous le célébrer en convoquant tout ce qu’abhorre celui par qui cette commémoration est devenue une institution ici au Sénégal, je veux nommer Mawlana Cheikh Al’Hadji Malick Sy qui dans son célèbre vers « Alâ hazimû laylal wilâdati hisbatan izâ lam yakun nahwal harami ‘udûlu »
الا عظموا ليل الولادة حسبة
إذا لم يكن نحو الحرام عدول
nous met en garde contre les pièges du blâmable dans la commémoration de la Nativité du Prophète . Il y’a donc bien une façon de reproduire le modèle prophétique. Et c’est vers cela que Sérigne Babacar Sy Mansour appelle tous les fidèles qui se dirigeront vers Tivaouane dans les prochains jours : par la purification des intentions, par le retour à Dieu et par la multiplication des actes d’adoration et des prières sur le prophète (PSL). Venir à Tivaouane pour cette occasion est un acte de pèlerinage. Rien ne doit y être tenu qui nous éloigne du chemin de grâces, celui qu’on emprunte pour espérer son intercession :donc ni excès, ni extravagances, ni mondanités, ni parades de biens. Rien de cela ne ressemble au Prophète PSL, rien de cela ne ressemble à Mawlaya Cheikh Al Hadj Malick dont lla maison qu’il avait voulu vouer à Son Seigneur reposait sur quatre piliers : la faim, le silence , la solitude et la veille.
C’est vous dire, chers journalistes que c’est autour de la reproduction du modèle prophétique que va s’articuler toute la programmation scientifique et culturelle du Mawlid, suivant ainsi les enseignements de Cheikh Àl Hadj Malick Sy mais également de ses muqaddams, modèles achevés de sagesses et de sainteté, tous taillés dans le cordeau et la rigueur intellectuelle de son université populaire, son séminaire mythique de Njarndé , qui a vu défiler pendant sept ans ( de 1895 à 1902) des centaines d’étudiants mus par la seule quête du savoir, l’envie d’une orientation spirituelle saine et la volonté de transformation sociale par le travail partagé ( jang-julli bay : ja-ju-ba).
C’est ainsi que le symposium qui sera organisé par la Zawiya Tijaniyya cette année va tourner autour des écrits de Cheikh Al Hadj Malick SY « Mbindum Maam Maodo ». En même temps, un colloque sera organisé par l’Association Sirâj al hadra Al Malikiyya autour du thème central : El Hadj Malick SY, Parcours d’un homme, empreinte d’une époque ».
Il y’a également « Leçons et lumières de Ndjarnde » institué depuis deux années. Il s’agit de mettre en lumière cette période déterminante dans la stratégie de Cheikh Al, Hadj Malick visant à former des formateurs qui vont essaimer sur tout le territoire national et au-delà. Cette année, Leçons et lumières de Njarnde se focalisera sur des figures nationales de la Tijaniyya dont les noms nous sont devenus familiers et dont la hagiographie est tout aussi épique que celle de leur Maître, comme Seydou Nourou TALL, El Hadji Malick SARR, Serigne Birahim DIOP.
Leurs vies et œuvres seront revisitées à travers un films documentaire qui sera projeté le jour du repos.
L’édition 2025 sera également un arc tendu entre enracinement et ouverture. C’est la raison pour laquelle l’innovation sera encore au cœur de la programmation avec l’organisation d’un hackaton en partenariat avec Sonatel ci su gnu gox. L’idée est d’inciter les jeunes développeurs informatiques à la créativité et à mettre leur talent au service de la hadra Malikiyya. Le Hackathon est à sa 3ème édition. Le but est de faire à terme de Tivaouane une cité connectée numériquement. Puisqu’elle a déjà été connectée spirituellement, il y’a près de 120 ans par Mawlana Cheikh Al Hadji Malick.
D’autres activités, toutes aussi intéressantes et impactantes les unes que les autres comme l’exposition numérique, les Burds populaires, le Forum de l’Université populaire de Maodo, mais aussi le Takkusaan Seydi Jamil, le takkusaan Seydina Cheikh Ahmad Tijâni RTA de Sokhna Aida Sy, le Forum sur le tourisme religieux, aux côtés des classiques que sont la Cérémonie officielle et la Nuit du Gamou.
Nous souhaiterions en définitive aborder avec vous les questions relatives aux conditions d’exercice de votre métier lors du Gamou : accréditations, hébergement et dispositions prises pour vous faciliter votre travail de relais de l’information.
Je laisserai le soin à mes collègues de la CEZAT de vous fournir toutes les informations pratiques y afférentes.
Sachez compter sur notre engagement à vous apporter notre modeste concours dans toutes les circonstances auxquelles vous serez confrontés dans la poursuite de vos missions d’information.
En vous remerciant de votre aimable et courtoise attention.
Abdoul Hamid SY
Président de la Cellule Zawiya Tijaniyya
Président de la Commission Communication du Coskas
