DAYAA DIOP est un village du Sénégal situé dans la région de Thiès, département de Tivaouane, arrondissement de Méouane. Fondé en 1902 par Serigne Alioune Diop, surnommé « Jubal », grand Moukhadam de Seydil Hadji Malick Sy, DAYAA DIOP a depuis servi de lieu d’épanouissement de l’islam et de la Tarikha Tidiane. Le nom DAYAA vient de l’expression arabe « AD-DIYAA-OU », signifiant « lumière ». Plus d’un siècle après sa fondation, ce village continue de briller par son engagement spirituel et éducatif, perpétuant ainsi l’œuvre de son fondateur.
Serigne Alioune Diop est né en 1835 dans la région du Cayor, à Keur Massamba. Fils de Cheikh Massamba Diop et de Seyda Binta Fall. Serigne Alioune Diop entreprit un parcours d’apprentissage du Coran et des sciences islamiques à Keur Massamba, puis poursuivit ses études à Ndiarem, Ndar (Saint-Louis) et enfin à Gandiol, où il ouvrit un Daara. Plus tard, il revint au Cayor pour y enseigner ses connaissances, s’installant finalement à DAYAA Ndakhaar. Trouvant ce lieu peu propice à la transmission de ses enseignements, il s’installa dans ses champs, fondant ainsi « Keur Serigne Alioune Diop », aujourd’hui plus connu sous le nom de DAYAA Diop.
Serigne Alioune Diop, bien qu’ayant 25 ans de plus qu’ El Hadj Malick Sy, était l’un de ses fervent disciple. Il s’est distingué par sa moralité exemplaire, son respect scrupuleux des principes de l’islam et son profond engagement à enseigner les préceptes de son maître et guide spirituel. Ses qualités spirituelles étaient si remarquables qu’il fut surnommé « Jubal » par Mame Maodo, en présence d’illustres personnalités de la Tarikha comme El Hadji Rawane Ngom, dans les champs de Fass. Ce surnom, qui signifie que ses cinq sens étaient en parfaite harmonie avec la volonté divine, reflétait son engagement spirituel exceptionnel. Seydil Hadji Malick affirmait avec ferveur que travailler pour Serigne Alioune Diop garantissait le paradis. Ce privilège rare n’est accordé qu’à quatre personnes dans la Tarikha Tidiane, désignées respectivement comme « Al Khalifatou », « Wal Wazirani » et « Wa Mafaaatikhoul Kounouse ». Serigne Alioune Diop était l’un des 14 érudits ayant reçu une Ijaza spéciale (Ijaza Itlaq) de Seydil Hadji Malick Sy. Selon Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, à son retour au Sénégal, Seydil Hadj Malick Sy a constaté la présence de plusieurs grandes figures religieuses dans le pays. Parmi celles-ci, deux grands hommes se distinguaient particulièrement par leur proximité avec Dieu dont l’un était Serigne Alioune Diop, surnommé « Jubal ».
Serigne Alioune Diop avait quatre épouses :
- Sokhna Maty Sall (épousée à Tivaouane), mère de Serigne Massamba Diop, Serigne Assane Diop, Serigne Cheikh Diop, Serigne Malick Diop.
- Sokhna Fatimatou Sarr (épousée à Massar), mère de Serigne Alioune Diop, Serigne Moussa Diop, Serigne Youssoupha Diop, Serigne Babacar Diop, Sokhna Anta Diop, Sokhna Safietou Diop.
- Sokhna Aichatou Diop (originaire de Ndiobee), mère de Serigne Abdoulahi Diop, Serigne Cheikh Ibrahima Diop, Serigne Cheikh Mor Codou Diop, Sokhna Walimata Diop.
- Sokhna Aminatou Sy (épousée à DAYAA Diop), mère de Serigne Meissa Diop, Serigne Mor Diop, Sokhna Fatimatou Diop.
Toute sa vie, Serigne Alioune Diop s’est détourné des mondanités et des dérives de ce bas monde. Il a fait rayonner l’islam et la Tarikha Tidiane dans le village qu’il a construit, jusqu’à sa mort en 1938, à l’âge de 103 ans, après une vie entièrement consacrée à la recherche des bienfaits de son Créateur.
À DAYAA DIOP, aujourd’hui, se dresse à l’entrée du village ce que l’on peut considérer comme la consécration de tout érudit de l’islam : Un Daara nommé Madrasatoul Malikayni, fondé sous l’initiative de Serigne Mor Diop. L’appellation « Malikayni », fait référence à deux grandes figures : d’une part, à Iman Malick Ibn Anas éminent savant et chef du soufisme à Médine et d’autre part, à Seydil Hadj Malick Sy guide spirituel et pilier de la Tijaniyya au Sénégal. Au centre du village se trouve un élément essentiel de l’islam, un lieu de rencontres et de prières : une mosquée appelée Masjidoul Moultazam, construite en 1978 grâce aux efforts de Serigne El Hadj Youssoupha Diop. Ce dernier avait arrêté l’organisation du Gamou en 1963 pour se consacrer à la construction de la mosquée. L’édifice a été inauguré par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh.
Les trois principes fondamentaux de Serigne Alioune Diop étaient : DIA-DIOU-BA.
- DIA : Diangue (étudier)
- DIOU : Djiouli ( prier, adorer Dieu)
- BA : Baay ( travailler, avoir un métier)
Tous ses enfants furent des savants, passionnés par l’apprentissage du Coran. L’un de ses fils, Serigne Hadji Malick Diop, a écrit le Coran de sa main 99 fois. Il fut rappelé à Dieu avant d’achever le centième exemplaire, tâche qui fut poursuivie par son homonyme El Hadj Malick Diop, dit Baye Malick. Cette appétence particulière pour le savoir et l’enseignement religieux a toujours été au centre des préoccupations de la famille de Serigne Alioune Diop.
Le Gamou de DAYAA Diop , fut organisé pour la première fois en 1902, avec l’approbation de Seydil Hadji Malick Sy. Ce dernier avait choisi et confié la nuit du 8e jour du mois de naissance du Prophète (SAW) à Mame Alioune Diop pour cette célébration. La date a été maintenue par les illustres khalifes qui lui ont succédé, notamment Serigne Moussa Diop et Serigne Youssoupha Diop. En 1963, Serigne El Hadj Youssoupha Diop suspendit l’événement pour entreprendre la construction de la mosquée de DAYAA Diop. En 1986, une délégation dirigée par Serigne Babacar Diop confia l’organisation du Gamou à Serigne Mor Diop, fils cadet de Serigne Alioune Diop. Il choisit de fixer la date au dernier samedi avant le Ramadan afin de permettre à ses proches vivant à Dakar d’y assister et d’avoir une date fixe pour le Gamou. Depuis lors, cet événement religieux rassemble chaque année des milliers de fidèles.
Serigne Mor Diop se rendit auprès de Serigne Moustapha Sy Djamil pour lui annoncer la reprise de l’organisation du Gamou et solliciter ses prières. Serigne Moustapha Sy Djamil insista alors sur l’importance de préserver cette tradition ancestrale, soulignant que son respect garantirait son succès. Il recommanda également de fixer une date qui ne coïncide ni avec le Ziaara Général ni avec le Gamou de Tivaouane.
Aujourd’hui, le Khalife de Daya Diop, Serigne Mor Diop, dernier fils de Serigne Alioune Diop et de Sokhna Aminatou Sy, perpétue cet héritage avec humilité. Né vers 1930, il a reçu le Wird Tidiane et une Ijaza dès son enfance. Installé aux Parcelles Assainies (Unité 25), il dispense son enseignement dans la discrétion, loin des projecteurs, mais avec un impact spirituel indéniable.
Son engagement rappelle les trois piliers fondamentaux prônés par son père :DIA-DIOU-BA . Ces principes continuent d’animer la communauté de DAYAA Diop et d’inspirer des générations entières.
La 119ème édition du Gamou de DAYAA Diop se tiendra le samedi 22 février 2025, sous la présidence de Serigne Mor Diop. Ce rendez-vous religieux, ancré dans l’histoire de la Tarikha Tidiane, continue d’attirer des fidèles venus de tout le Sénégal et au-delà, perpétuant ainsi l’œuvre de Serigne Alioune Diop, ce guide intemporel dont l’héritage spirituel illumine encore nos cœurs.
Cellule de Communication Gamou Daya
