Chronique en route vers la ziara générale J-8 –par Diakoula CISSÉ — Cellule Zawiya Tidiane
« Kham kham ba kham kham jeex, kham sa bop mo ci geune. Reer ba reer jeex, reere sa bop mo ci geuna yeess. »
— Serigne Babacar Sy (rta)
Traduction :
« La plus grande des connaissances est de se connaître soi-même. La pire des ignorances est d’ignorer qui l’on est. »
Cette parole magistrale de Serigne Babacar Sy (rta) est un appel à l’introspection. Dans une société où l’apparence, le savoir académique ou le statut social prennent souvent le pas sur l’âme, il nous rappelle que la base de toute élévation est intérieure.
Il ne s’agit pas ici simplement de savoir réciter des textes ou maîtriser des concepts, mais de connaître sa vérité intérieure : qui suis-je ? Quelles sont mes intentions ? Qu’est-ce que je vaux en tant qu’être humain devant Dieu, loin des regards ?
Dans cette quête, le Saint Coran nous interpelle puissamment :
> « Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela, la vérité. »
(Sourate Fussilat, verset 53)
La connaissance de soi, dans la vision de Serigne Babacar Sy (rta), est un acte de lucidité et d’humilité. Cela signifie être capable d’assumer ses forces comme ses faiblesses, de maîtriser ses passions, de reconnaître ses torts, de cultiver ses qualités, mais surtout d’orienter son être vers le Créateur.
C’est aussi la meilleure arme contre l’égarement spirituel. Car celui qui ignore qui il est peut être manipulé, vivre dans l’illusion, ou agir à contre-courant de sa propre nature. Il devient alors étranger à lui-même, et donc, éloigné de la lumière divine.
D’ailleurs, le Prophète Muhammad (saws) disait :
> « Heureux celui qui est occupé par ses propres défauts au point de ne pas voir ceux des autres. »
(Hadith rapporté par al-Bayhaqi)
Et comme le dit aussi l’adage soufi souvent attribué au Prophète :
> « Celui qui se connaît lui-même, connaît son Seigneur. »
(Même si ce hadith est discuté, il illustre une vérité spirituelle profonde.)
La leçon ici est capitale : il ne suffit pas de cumuler les diplômes, les biens, ou même les apparences pieuses. Il faut apprendre à se connaître, à s’écouter, à se corriger. Car c’est en creusant en soi que l’on accède à la sincérité, à la foi véritable, et à la proximité avec Dieu.
La méconnaissance de soi, quant à elle, est la racine de l’orgueil, de la jalousie, de la colère, et de la dispersion intérieure. On agit alors sans cap, sans profondeur, et sans baraka.
Serigne Babacar Sy (rta) nous invite à un travail profond sur notre être, à entamer un voyage intérieur, où la connaissance de soi devient le miroir de notre relation avec Allah (swt). Un miroir qu’il faut régulièrement nettoyer avec la sincérité, le dhikr, le repentir, et la quête de vérité.
À demain, In Sha Allah, pour une nouvelle leçon tirée de la sagesse inépuisable de Serigne Babacar Sy (rta).
