Par Serigne Abdoul Hamid Sy Al Amine
C’est avec consternation paradoxalement mêlée à la foi que nous avons appris et accueilli par la voix du Professeur Mbaye Thiam le rappel à Dieu du Professeur Salam , parti à Saint-Louis pour la pose de la 1ere pierre de l’institut Islamique Mame Abdou Aziz Sy Dabagh promu par son cousin Sérigne Samba Diagne.
Je me souvins que le 10 juillet dernier, il partagea avec moi le prospectus de l’événement en même temps qu’un appel à communication pour un colloque qui doit se tenir au mois de novembre 2025 sur son immense œuvre universitaire. Je le félicitai et lui signifiai mon admiration et ma fierté devant tant d’humilité. Il me remercia avec la même humilité. Je ne savais pas que cet événement allait être son rendez-vous avec Ar rasûlul mawt. Je ne savais pas non plus qu’hier à cette heure-ci, en chopant de ma bibliothèque le livre collectif sur El Hadj Malick Sy dont il a assuré la coordination de son édition et sa compilation, qu’en lisant l’article qu’il y a consacré à la biographie de notre ancêtre commun que ça allait être notre dernière joute intellectuelle. Et me revint à l’esprit la confidence du Pr Mbaye Thiam, ce matin m’annonçant le Décret infaillible, que leur dernier échange hier tournait autour de la nécessité d’un travail scientifique supplémentaire pour creuser et trancher la date réelle de naissance de Mawlaya Cheikh Al Hadj Malick Sy que la hafiographie et la tradition orale situent entre 1853 et1855 mais qui remonte à bien au-delà.
Pour dire que Professeur Salam faisait partie de ces intellectuels organiques qui mêlaient prodigieusement engagement communautaire et rigueur scientifique. Membre éminent du Comité Scientifique de la Zawiya Tijaniyya, il marquait par sa générosité inégalable dans le partage et la dissémination du savoir. Animateur émérite de ce Comité Scientifique sous la houlette de son grand frère et ami Pr Mbaye Thiam, mêlant savamment élégance morale et vestimentaire, disponibilité et humilité, malgré sa charge professorale , il était toujours là dans les réunions comme dans les rencontres scientifiques de la Hadra pour nous rassurer par sa présence olympienne. Nos cœurs meurtris ne l’oublieront pas de sitôt.
Salam Professeur et repose en paix! Que la terre de Gaya te soit légère !
