mercredi, décembre 17, 2025
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Les personnages et les récits dans l’enseignement de Serigne Cheikh

Serigne Alioune Guèye, Serigne Seybatou Fall, Serigne Moussa Niang, Ibrahima, Mor Diama, Ngouda Banné… Autant de personnalités et de figures marquantes que Serigne Cheikh nous dépeint dans ses discours. Il a souvent recours à ces personnages, à la fois complexes, profonds et parfois hauts en couleur, pour incarner des idées, transmettre des enseignements et illustrer de grands thèmes.

Ainsi, Serigne Alioune Guèye, qu’il compare à Victor Hugo, est présenté comme un homme à la plume élégante, écrivant avec beaucoup de style. Ses discussions avec ses condisciples étaient fréquemment teintées de disputes. Bien que peu éloquent en apparence, sa capacité à transmettre ses messages de manière simple, claire et intelligible finissait par faire taire plus d’un.

Serigne Seybatou, quant à lui, est décrit comme un homme d’une stature impressionnante, dépassant les deux mètres. Pour se rendre chez lui, il fallait traverser une rue privée de soleil, que Serigne Cheikh compare à l’une des rues de Bagdad à l’époque où cette ville était la « Silicon Valley » de son temps. Qui que vous soyez, dès votre arrivée chez Serigne Seybatou, il vous faisait d’abord boire de l’eau ; ensuite, tous vos soucis semblaient s’évanouir dès que vous vous asseyiez sur son lit surélevé.

Serigne Cheikh nous a également souvent captivé avec les histoires de Mor Diama, qui racontait ses aventures et ses mésaventures avec un humour constant. Dans ces récits, Ibrahima, son talibé, commet toujours des gaffes, utilisant fréquemment la permission de son marabout comme prétexte. On se souvient notamment de cet épisode où, voyageant avec son maître, il affirma à leur hôte que son marabout aimait l’arachide, obligeant ainsi la maîtresse de maison à préparer des plats à base d’arachide, alors qu’il n’en était rien. Ngouda Banné, personnage excentrique, fit quant à lui sourire Serigne Babacar en portant le même tissu de la tête aux pieds, allant jusqu’à envelopper son cure-dent d’un morceau de ce même tissu.

Ces héros et héroïnes des discours de Mame Cheikh ont profondément marqué nos esprits par leurs histoires, leurs portraits et leurs caractères. Maodo est présenté comme un intellectuel, à la fois scientifique et mystique ; Serigne Babacar comme l’un des plus grands intellectuels de son époque. Ces grands érudits et leurs contemporains ne sont jamais mystifiés : la manière dont Serigne Cheikh parle d’eux rend le fondement de leurs enseignements accessibles à tous.

Serigne Cheikh rend justice à tous les personnages de son discours. Chaque être, quel que soit son horizon, porte en lui le moteur d’une fulgurance possible. Il peut faire d’un lutteur l’un des plus éminents philosophes et reconnaître la valeur des adversaires d’hier en saluant leur force. En écoutant Serigne Cheikh, on finit par percevoir en chacun cette étincelle divine qui brille au plus haut. C’est à travers lui que j’ai découvert que le Sénégal a donné naissance à des hommes phénoménaux.

Il crée un lien entre les hommes à travers le temps : il compare Ibrahima Lo à Stevie Wonder, évoquant un même gestuel ; Serigne Alioune Guèye à Victor Hugo. Ces rapprochements dépassent les épopées, les races et les religions. Pour lui, à toutes les époques, les esprits se rejoignent de telle sorte que le temps et le lieu où ils ont vécu importent peu. Les rencontres peuvent se faire partout : dans le rêve, dans l’imagination et même dans un espace cybernétique.
Les récits de ces hommes, dans les discours de Mame Cheikh, constituent un outil puissant de transmission des idées et des émotions. Les histoires qu’il raconte captivent l’attention, inspirent, éduquent et divertissent. Elles servent à transmettre des messages essentiels, à sensibiliser aux problèmes sociaux, à encourager des changements positifs et à inciter à l’action.

Ces récits contribuent également à renforcer les liens sociaux et à créer un sentiment de communauté. Ils permettent de transmettre traditions, valeurs et croyances d’une génération à l’autre.
En somme, à travers ses discours, Mame Cheikh nous transporte à travers toutes les époques et dans d’autres mondes. Et chaque fois qu’on l’écoute, on vit une expérience unique.

MRKeita

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