Par Diakoula CISSÉ, Membre de la Cellule Zawiya Tidiane, Disciple de la Vérité par la Vérité
Dans la quête de sens et d’élévation spirituelle, il est essentiel de comprendre la relation qui nous unit à notre Créateur. Serigne Babacar Sy, modèle d’humilité et de sagesse, nous éclaire sur cette connexion fondamentale entre l’homme et son Seigneur (Boroom). À travers ses paroles empreintes de profondeur et de guidance, il nous rappelle que le monde dans lequel nous vivons est éphémère, traversé par des épreuves et des illusions, et que la seule lumière qui peut nous orienter est celle de la foi et du service à Allah.
Trois Lumières pour s’orienter vers Allah
Le Saint homme nous enseigne que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais une succession d’épreuves nécessitant des repères solides. Ces repères sont incarnés par trois lumières essentielles :
Takku gu mat sëkk (la constance dans l’engagement envers Dieu),
Jámbaar gu mat sëkk (le courage face aux épreuves),
Xel gu mat sëkk (la clairvoyance et la sagesse).
Ces trois principes sont les piliers de la relation entre l’homme et son Seigneur. La constance dans l’engagement envers Allah implique une pratique sincère et assidue du bien. Le courage consiste à affronter les difficultés avec une confiance absolue en la sagesse divine. Enfin, la clairvoyance nous permet de distinguer la vérité de l’illusion, nous orientant ainsi sur le chemin de la droiture.
Ne Pas Confondre Son Seigneur avec Son Prochain
Serigne Babacar Sy nous rappelle également une vérité essentielle : la relation avec Allah ne doit pas être confondue avec celle que nous entretenons avec notre prochain. Il nous exhorte ainsi à toujours garder à l’esprit la distinction fondamentale entre le Créateur et Sa créature :
« Bul jaawale sa Borom ak sa morom » (Ne confonds pas ton Seigneur avec ton prochain).
Dans cette perspective, il nous met en garde contre toute forme d’idolâtrie implicite où l’on en viendrait à accorder à autrui la place qui revient exclusivement à Allah.
Il illustre cette notion à travers ces paroles :
« Jël sa moroom def ko sa Boroom » (Ne prends pas ton prochain comme ton Seigneur),
Jël sa Boroom def ko sa moroom » (Ne rabaisse pas ton Seigneur au rang de ton prochain).
Cet enseignement nous invite à ne pas placer notre confiance ultime en une personne, aussi influente ou bienveillante soit-elle. Allah est l’unique refuge absolu, et toute relation humaine doit être perçue à la lumière de notre lien avec Lui.
Un Chemin de Vérité et de Justice
Serigne Babacar Sy nous met également en garde contre la tentation de craindre excessivement notre prochain au détriment de notre crainte révérencielle envers Allah :
« Di tiit si sa moroom te do tiit si sa Boroom » (Ne crains pas ton prochain plus que ton Seigneur).
L’humilité est la clé d’une relation saine avec Allah. Nous ne devons jamais nous enorgueillir de notre savoir ou de nos actes d’adoration, car seul Allah est le Juge de nos cœurs.
Enfin, il nous rappelle que le retour vers notre Seigneur est inévitable. Un jour viendra où nous quitterons ce monde, et ce jour-là, nous serons jugés sur notre sincérité, notre droiture et notre service aux autres.
Conclusion : Vivre pour Allah, avec Allah, par Allah
En tant que serviteur d’Allah (Diamou Yalla), nous devons nous efforcer de construire une relation authentique avec Allah en étant justes, bienveillants et sincères dans nos engagements. Notre proximité avec Lui ne dépend ni de notre statut social ni de nos possessions, mais bien de notre capacité à Le reconnaître dans chaque interaction, chaque prière, et chaque action du quotidien. C’est en ce sens que cet enseignement de Serigne Babacar peut être lu sous l’éclairage du mythique tawassoul de Seydi Hadji Malick Sy, Falaabouda min chakwa, texte dans lequel Maodo revisite la profondeur du concept de la prééminance d’Allah.
Que les enseignements de Serigne Babacar Sy illuminent nos cœurs et nous guident sur le chemin de la droiture. Qu’Allah nous accorde la sagesse et la force de Le servir à travers la pureté de notre foi et la justesse de nos actions.
Diakoula CISSÉ,
Cellule Zawiya Tidiane
