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Les Moukhadams de Maodo: El Hadji Abdou Hamid Kane

Kaoloack

1855-1932

Dans la cour du Maître, parmi les disciples il n’y avait pas que des savants, il y’avait aussi des Saints, El Hadji Abdou Hamid Kane le fils de Samba Abdoulaye Kane est l’un d’eux.
C’est son père qui lui a enseigné le Coran, et c’est le grand savant de Saint Louis Ahmad N’Diaye Mabèye qui lui apprit la jurisprudence Islamique.
Samba Abdoulaye Kane son père faisait partie de l’armée de El Hadji Omar Al Foutiyou Tall, ce dernier avait fait de lui Imam de Saint Louis et lui avait donné la main de sa fille comme épouse. D’aucuns disaient qu’à la disparition mystérieuse de Sheikh Omar Tall, c’est Samba Abdoulaye Kane qui avait hérité de son secret, il répondit par la négative mais ses interlocuteurs ne croyaient pas en ces propos, ils l’ont torturés à mort pour obtenir le secret. Alors que le secret en question était entre les mains de Alphahim Mayoro Wéllé qui devait le remettre au Maître Seydi Hadji Malick Sy.

El Hadji Abdou Hamid Kane est originaire de Saint Louis dans le village de Mbola Birane, c’est par la suite qu’il est venu à Rufisque pour faire du commerce en tant que traitant. À Rufisque il venait voir son disciple Faboly N’Diaye, c’est là qu’il croisât un homme venu de Saint Louis qu’on appelle Saer Bakar Diéye, El Hadj Abdoul Hamid Kane voulait faire du commerce de la gomme arabique. C’est Saer Bakar Dieye qui l’a encouragé à renoncer à cette activité qui n’était plus fructueuse, pour lui demander de venir avec lui au Saloum dans le but de vendre de l’arachide. D’autres sources affirment que c’est un Saint Homme qui l’a découragé de rester à Rufisque; ce dernier lui dit que sa place est encore loin devant lui. C’est ainsi qu’il fût accompagné de Saer Bakar pour venir à Kaolack, ce dernier le mit en rapport avec un français qui le conduisit dans le village de Latmîngué pour vendre de l’arachide. Les commerçants de la zone avait une confiance aveugle en lui jusqu’à lui confier leurs marchandises à l’image des Quraïshites avec le Prophète Muhammad SAW.
La première rencontre entre le Maître Seydi Hadji Malick Sy et El Hadji Abdoul Hamid s’est déroulée à Pout chez un de leur ami commun. Et depuis lors les deux érudits ne se sont plus quittés.

En effet, par une lettre télégramme n° 702 en date du 11 Aout 1916, le Ministre des Colonies informait le Gouverneur Généra de l’A.O.F. de l’invitation faite à El hadj Malick Sy par Hossein Ali, Chérif et Emir de la Mecque pour se rendre à Alexandrie prendre part en qualité de représentant de l’AOF à une grande conférence devant réunir les Oulémas du Maroc, de l’Algérie, et de la Tunisie.
Le Maître Seydi Hadji Malick Sy, indisponible pour des raisons de santé, proposa El Hadj Abdoul Hamid Kane.
C’est ainsi qu’il effectua le voyage, prenant place dans le paquebot « PARANA », le 20 Aout 1916 en direction d’Alexandrie.
Chaque fois que le Sheikh Abdou Hamid Kane venait à Tivaouane, c’est à Thiès qu’il enlevait ses chaussures par respect au Maître Seydi Hadji Malick Sy.

Un jour alors qu’il était en train de somnoler, le créateur Allah, lui montra en songe la table bien gardée (Lawhul Mahfouz) où est consigné toute les destinées de toutes les créatures. C’est un commerçant qui le réveilla de ce songe pour lui demander sa marchandise, une fois réveillé Serigne Abdou Hamid Kane déclara illico qu’il abandonne le commerce ce jour même. Avant qu’il n’arrive à Kaolack, le roi de Kahone Guédél Mbodji fût trouvé par un émissaire à la demande du gouverneur pour lui dire qu’ils avaient de la marchandise dans le port de Kaolack et que le gouverneur souhaitait qu’il vienne la consulter.
Le roi demanda conseil à son ami Nguissaly Diaw qui lui dit par la suite qui s’il accompagne les émissaires des colons, il finira par être arrêter, Nguissaly de le conseiller de leur dire qu’il ne pourra pas se rendre au port mais il pourra leur mettre en relation avec ses émissaires pour consulter la marchandise. Le roi Guèdél Mbodj s’exécuta et souleva l’ire dudit émissaire qui lui dit par la suite qu’ils ne veulent pas de ses envoyés et qu’ils s’attendaient à ce que le roi en personne les accompagnât. Le roi leur opposa un niet catégorique, l’émissaire et sa suite rebroussa chemin, Nguissaly son ami de lui dire que : « Si ces derniers reviennent, ils vont t’arrêter; mais je connais un très grand marabout du nom de El Hadji Abdou Hamid Kane, tout près à Latmingué, je pense qu’il pourra t’apporter son soutien grâce à ces prières».

Le roi de Kahone et Nguissaly Diaw son ami arrivèrent chez El Hadji Abdou Hamid Kane, ils l’ont trouvés en train d’écrire avec de l’encre.
Ils ont suppliés le Cheikh de les aider, c’est ainsi que le Cheikh Abdoul Hamid Kane prit une nouvelle feuille et écrivit avec de l’encre à nouveau, prit la feuille ensuite et le mît dans une bouteille avec des graines; puis leur donna la bouteille en leur disant qu’arrivés à la mer de Kaolack, ils devront jeter la bouteille au fond de l’océan. Puis le Sheikh de leur dire « Si vous suivez les instructions que je vous ai donné, vous échapperez des mains du colon ».
Ils appliquèrent les recommandations du Saint homme et réussissent à s’échapper, c’est après cette histoire que le Roi de Kahone s’est converti à l’Islam auprès du Sheikh Abdoul Hamid Kane. Le roi Guédèl Mbodj est le père de Sira Mbodj qui fût la mère du très célèbre Valdiodio N’Diaye. C’est la Lingère du Sine, Selbé Diouf fille de Bour Sine Coumba Ndoffene qui est venu le trouver à Latmingué pour lui demander de venir à Kaolack, elle lui dit aussi qu’elle serait prête à lui offrir des terres pour obtenir sa venue. C’est à lui suite de cette épisode qui le Sheikh est venu avec la Linguere Selbé Diouf à Kaolack. Arrivé à Kaolack le Cheikh Abdoul Hamid Kane y construisit une mosquée. Cette mosquée créa beaucoup de polémiques par rapport à son positionnement d’aucuns affirmaient que la Qibla était faussé, c’est le Khalif de Cheikh Tijani au Maroc en l’occurrence le Sheikh Soukeïrij en personne qui écrivit une lettre pour dire que : « Si El Hadji Abdou Hamid Kane trace une mosquée et fausse la Qibla, sachez que toutes les Qiblas de toutes les mosquées du monde sont faussées »; missive qui mit fin à toutes les polémiques.
Je rappelle que le Sheikh Abdou Hamid Kane fût le Cadi et l’imam Ratib de Kaolack.
Lorsqu’il y eut des polémiques sur l’imamat de la mosquée de Kaolack, c’est Blaise Diagne qui avait prit la décision de fermer la mosquée juste avant son voyage à Paris, voyage dans lequel la mort le trouva; c’est ainsi qu’il fût décédé à Paris. C’est ensuite Ngalandou Diouf qui ouvrit la mosquée et prit les clés pour les remettre au Maître Serigne Babacar Sy, qui ensuite les remit à El Hadji Abdou Hamid Kane.

C’est aussi Le Sheikh El Hadji Abdou Hamid Kane que le Maître Seydi Hadji Malick Sy envoyât pour prier pour la fin de la deuxième guerre mondiale, d’ailleurs l’on raconte que sur le chemin ils étaient en proie à une tempête en haute mer et El Hadji Abdou Hamid Kane s’était mis à prier, soudain il vit l’image du Maître apparaître sur l’océan.
Lorsque les colons sollicitèrent le Maître pour la construction de la mosquée de Paris, le Maître leur dit : « c’est celui que j’avais envoyé prier pour la fin de la guerre que je vais à nouveau envoyer tracer la mosquée de Paris ».
C’est le Sheikh El Hadji Abdou Hamid Kane que le Maître Seydi Hadji Malick déléguera pour le représenter à Paris, en 1922, lors de la pose de la première pierre de la Grande Mosquée de Paris. C’est au cours de ce voyage pendant qu’il faisait escale au Maroc qu’El Hadj Abdoul Hamid Kane apprit le décès du Maître Seydi Hadji Malick Sy.
Lors de son voyage à la Mecque il s’est arrangé pour obtenir la couverture de la Kaaba, qu’il envoyât au Maître Serigne Babacar Sy pour couvrir le mausolée du Maître Seydi Hadji Malick Sy.

Un jour c’est le Sheikh Soukeïrij en personne qui lui écrivit une lettre en lui disant qu’il avait pour mission de lui dire qu’il avait reçu la « Martabatul Kubrah » (l’une des plus éminentes stations de la Tariqa Tijane) de la Tariqa Tijane.
Il était le père des pauvres à Kaolack, toute les nuits il recherchait des démunis pour leur donner de l’argent et à manger; parfois même sa dépense quotidienne était remis aux pauvres. Il est établi que le Sheikh Abdoul Hamid Kane est le premier à donner à Serigne Djiby Diaw un des rares secrets de la religion musulmane qu’on appelle le : « Asmaoul Barikati » ce qui déclencha l’ouverture spirituelle de ce dernier.
Lorsque le gouverneur Bloccart lui interdit de faire sa Wazifa, il est venu jusqu’à Tivaouane pour en parler au Maître Seydi Hadji Malick Sy, le Maître lui donnât une prière spéciale qu’il devait réciter à la fin de la Wazifa, le lendemain le commandant Bloccart fut affecté en France ; et mourut peut de temps après.

Un jour alors que le Sheikh Abdou Hamid Kane trouvat Selbé Diouf chez Nguissaly Diaw, il vit une jeune fille et s’interrogea sur l’origine de celle ci. La Linguere Selbé Diouf de lui faire comprendre que c’est sa fille Marième Selbé, le Cheikh Abdou Hamid Kane lui demanda immédiatement sa main. Selbé Diouf de lui répondre que son tuteur est à Bandjol, il s’agit de Saer Maty petit frère du fameux roi Maba Diakhou Bâ.
Je rappele que la Linguere Selbé Diouf était la femme de Abdoulaye Woulimata Khouma le petit frère de Maba Diakhou Bâ, elle faisait partie des prisonnières de la bataille de Somb. Le Roi savant Maba Diakhou Bâ avait aussi prédit avant sa mort que les Lingueres captives lors de cette bataille engendreront des hommes de Dieu et des hommes d’etats.
El Hadji Abdou Hamid Kane écrivit une lettre à Saer Maty pour demander la main de Marieme Selbé, lorsque Saer Maty lu la lettre il était tellement impressionné par l’éloquence cette dernière en Arabe qu’il accepta de donner la main de Marieme Selbé sans jamais voir l’auteur de la lettre.

Avec Marieme Selbé il eut une fille du nom de Sokhna Astou Kane qui fût l’épouse du Maître Serigne Babacar Sy qui est la mère de Serigne Cheikh Tijane Sy Al Maktoum, de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, et de Serigne Pape Malick Sy.
C’est aussi El Hadji Abdou Hamid Kane que le Maître Seydi Hadji Malick Sy chargeât de récupérer El Hadji Abdoulaye Niasse à Guinguinéo suite à la médiation du Maître pour obtenir que le Saint homme reste au Sénégal.
Pour le confort d’El Hadji Abdoulaye Niasse c’est son propre lit qu’il lui a offert en plus des terres ainsi que du bois pour construire sa demeure de Leona Niassene. Pour la petite histoire, le lit qu’El Hadji Abdoul Hamid Kane avait offert au père de Cheikh Al Islam Baye Niasse est toujours à Leona Niassene plus connu aujourd’hui sous le nom de « Lalou Baarkèlou bi ».

Par Alphahim Mayoro

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