mercredi, août 27, 2025
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Les Moukhadams de Maodo: Tafsir Abdou Birane Cisse

Pire

1862 – 1962

Aujourd’hui à entendre parler de Pire, toutes les pensées vont vers deux grandes familles religieuses ayant grandement contribué à la renommée de cette localité située au Nord de Tivaouane et distante d’une centaine de Km de Dakar.

Il s’agit de la branche  Fallène  du docteur Xaly Amar Fall et celle des Cissé-Cissé de Birane Rokhimat.

 Cette dernière personnalité connue pour ses talents d’exégéte coranique était le pére de Tafsir Abdou Birane Cissé, père de Emad Cissé Pire.

Né en 1862, Tafsir fut notoirement reconnu comme étant un grand homme de science qui maîtrisait parfaitement le livre sacré. Il récitait à merveille le contenu du livre sacré et fut, d’ailleurs, l’un des plus grands spécialistes du genre à avoir marqué sa génération dans ce domaine.

Les séances d’interprétations Coraniques organisées par son père en 1901 avant l’arrivée de Cheikh Seydil Hadj Malick Sy à Tivaouane auraient beaucoup influencé le fils. Ce fils du terroir était l’aîné des disciples de Maodo et faisait partie de la toute première génération de Moukhadems qui s’activaient âprement autour du Cheikh.

 Hâfizul Qu’uran comme l’ont été ses ascendants, Tafsir Abdou originaire de Wanar fait partie d’une famille de noblesse qui a eu un passé glorieux dans cette contrée du Saalum.  Son père Birane Rokhimat Cissé qui eut à  exercer la fonction d’imam pendant une bonne trentaine d’années dirigeait une grande école Coranique. Mais vu son âge avancé, il fit appel à un de ses cousins du nom de Djarga Saxo, père de Elimane Saxo pour lui confier la charge d’Imam et l’immense Daara qu’il tenait.

Mais si aujourd’hui, l’éminent érudit Tafsir Abdou Birane est universellement connu, c’est surtout grâce à son oncle Serigne Abdoulaye Cissé, familièrement connu sous le sobriquet de Serigne Djamal, qui l’avait introduit auprés de son ami Cheikh Seydil Hadji Malick Sy .

Et entre la fameuse sentence « bayyi ko fi »du Cheikh  et  «khanaa ma bahaleko fi» de  Serigne Djamal   rapportée par son excellence Moustapha Cissé, beaucoup de choses intéressantes se sont passées entre le guide spirituel de Tivaouane et Tafsir Abdou Cissé.  Le message était clair et bien perçu du coté du Cheikh et celui des Cissé-Cissé, et les dés donc jetés de part et d’autre . C’est sous le férule de son nouveau maître Maodo Malick Sy que le jeune protégé tenta une seconde expérience de nature spirituelle cette fois-ci . Ayant fait connaissance avec le Cheikh ,Tafsir allait trés  vite connaître un succès éclatant dans les activités qu’il menait auprès de son marabout, d’abord àTivaouane, puis dans son foyer à Pire. C’est ainsi qu’il fut initié au Wird Tidjane et se bonifia de beaucoup d’expériences. L’homme fut remarquablement distingué grâce à sa science et ses qualités d’exégéte  du Coran qu’il obtînt par hérédité de ses  parents. Sa  memoire si  prodigieuse avait démontré la vivacité d’esprit qu’il s’est forgée dans la cour des grands hommes. Et son talent d’érudit le plaça à un rang très honorable dans l’élite des saints. Tafsir était d’un  dévouement, d’une  sincérité et d’un esprit si clairvoyant qu’il avait attiré sur lui l’attention de son maître. Il fut considéré comme le pôle de son temps et sa dimension religieuse ainsi que son champ d’action demeurent grandioses .Il fut la première personnalité religieuse du pays avec Rawhane Ngom à avoir célébré en compagnie de Maodo le premier Maouloud officiel en 1902 à Tivaouane. Un an plus tard, il obtînt à sa demande l’autorisation d’organiser à son tour un tel événement chez lui à Pire et reçut la visite du Cheikh quelques temps après. D’aprés le quotididien le « Soleil » du 30 novembre 1988, Tafsir fut un homme de contact. Il était ouvert à toutes les branches de la société (religieuses et politiques) et avait tissé un faisceau de bons rapports avec la société.

Et J.M. Diouf de la  même revue parle de ses relations avec le député Blaise qui lui avait demandé un jour d’exprimer   ses doléances  pour la maison de Pire. Il poursuit que Feu Tafsir Abdou lui répondit  que seul le satisferait un lieu de culte où le Maodo pourrait effectuer ses cinq prières à chacune de ses venues à Pire.

Ce fut donc le résultat d’une longue collaboration entre les deux Cheikhs qui se visitaient mutuellement à leur grande satisfaction.

En 1962, au moment où il devait faire ses adieux après cent ans de vie bien remplie, son fils Emad Cissé Pire, déjà préparé pour la relève, succéda à son père et devint ainsi la troisième grande personnalité célébre  de la famille des Cissé-Cissé. (Voir œuvre).

Pape Amadou Sall

Ëttu Maodo

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