vendredi, septembre 20, 2024
Accueil Blog

Signature d’un Accord de Partenariat entre la CEZAT Cellule Zawiya Tijanyya et SOP NABY France

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ZAWIYA TIDIANE, le 2 mars 2023 – La CEZAT, Cellule Zawiya Tijanyya, est heureuse d’annoncer la signature d’un Accord de Partenariat avec SOP NABY France. Cet accord, conclu ce samedi 2 mars 2024, marque le début d’une collaboration fructueuse entre deux institutions engagées dans la promotion des valeurs islamiques et de la solidarité sociale.

Dans le préambule de cet accord, il est rappelé que la CEZAT œuvre activement pour la promotion des vertus de l’Islam, notamment la générosité et le partage, à travers des projets socio-économiques, des initiatives d’inclusion socio-économique des jeunes et des femmes, ainsi que dans le domaine de l’entreprenariat. De son côté, SOP NABY France, en tant qu’association dédiée à la vulgarisation culturelle de l’héritage de l’Université Populaire de Tivaouane en France, s’engage à perpétuer les valeurs de partage et d’éducation, notamment auprès de la jeunesse, en s’appuyant sur une expertise avancée dans la communication digitale.

L’accord repose sur la volonté commune de mutualiser les moyens et les ressources destinés aux œuvres sociales, en développant des partenariats avec des ONG, des organisations communautaires de base et des associations islamiques. Il souligne également l’importance de promouvoir la culture de la solidarité islamique pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, sans distinction de rang social, de conviction religieuse ou d’appartenance ethnique.

Les principes généraux de coopération, définis dans l’accord, énoncent clairement les objectifs et la portée de cette collaboration. Les deux parties s’engagent à travailler ensemble dans le cadre d’un programme de partenariat visant à promouvoir le partage du savoir, la solidarité sociale et la coopération humanitaire, notamment à travers des échanges d’expériences, des actions humanitaires, des activités de sensibilisation et de communication, ainsi que des partenariats pour la recherche de fonds et la réalisation de projets.

Enfin, l’accord souligne l’importance de protéger et de respecter les droits de propriété intellectuelle, tout en encourageant la transparence et la compréhension mutuelle entre les parties.

Cette signature marque le début d’une collaboration prometteuse entre la CEZAT et SOP NABY France, animées par la volonté commune de promouvoir les valeurs de solidarité et de partage, conformément aux principes de l’Islam.

Revivez les minutes de la cérémonie.

AL-AMINE, L’ACTUALITÉ D’UNE VOIX AUTORISÉE FACE AUX CRISES

Extrait de « INSPIRATIONS MALICKIENNES SUR DES PRODIGES DE TIVAOUANE »

Bakary Sambe
Janvier 2024

Lors des obsèques à la suite de la disparition de Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al-Maktoum, il a lancé un avertissement à la classe politique et aux représentants des partis. Voici ses paroles :

« Si vous n’arrêtez pas vos querelles, le pays basculera dans la guerre civile. (…) Ce que je vois venir n’augure rien de bon. Et vous n’aurez plus de temps pour vos partis politiques. Car, celui qui vous tuera sera à vos côtés. Mieux vaut donc arrêter vos querelles, sans quoi notre pays en sera détruit. » (cf. Journal, l’Observateur n°4046 du lundi 20 mars 2017 pp. 1 et 5)

Ces propos prononcés dans le contexte d’un climat politique tendu et délétère prenaient tout leur sens dans des circonstances où il appelait, toujours, à l’apaisement et à la sérénité. Le style d’un tel discours rappelle, sur nombre de ses aspects, un appel à la « raison » et à l’apaisement du climat politique par des directives et sages conseils pour plus de concorde et de cohésion.

Communiqué du Khalife général des Tidianes invitant à la retenue, au calme et au dialogue

Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux.  

Salut et prières sur le Meilleur des Hommes, l’Elu par qui Dieu a permis l’existence de tout ce qu’Il a voulu créer. Dieu l’a choisi parmi les hommes. Il est tendre et clément vis-à-vis de ceux qui le suivent (la Umma). Dieu l’a envoyé en tant que témoin, annonçant les bonnes nouvelles mais aussi en tant qu’avertisseur.

Il l’a en outre exhorté à renoncer aux intérêts partisans, à cultiver la paix et à privilégier le dialogue et le compromis lorsqu’ils peuvent conduire à préserver la vie humaine et à restaurer la paix civile. C’est ce que m’inspire l’attitude qu’il avait adoptée, à Houdaybiya, sur le chemin du Pèlerinage, refusant de marcher sur la Mecque et les Mecquois, contre l’avis de la plupart de ses compagnons. Cette trêve a été qualifiée de « victoire éclatante » par le Coran. (S48, verset 27)

La situation politique très tendue dans notre pays et les derniers évènements qui ont fini d’emporter trois de nos fils interpellent à la fois ma conscience en tant que citoyen et ma responsabilité en tant que chef de communauté religieuse.

Je voudrais m’associer à la douleur de leurs familles à qui je présente mes condoléances les plus attristées, tout en les assurant de mes prières afin qu’ils reposent éternellement en paix.

C’est à cette paix et à la retenue que j’invite tout le monde, acteurs politiques, membres de la société civile comme simples citoyens, pour préserver ce que nous avons de plus cher : notre volonté commune de vivre ensemble dans un Sénégal apaisé et réconcilié autour de tous ses enfants.

M’adressant au Président de la République, Macky SALL, je voudrais l’inviter et l’encourager à privilégier la concertation, le dialogue inclusif et constructif avec toutes les forces vives de la Nation, pour trouver une issue heureuse dans les meilleurs délais à cette impasse, qui, si elle n’est pas dépassée, pourrait plonger notre pays dans une nuit de regrets et de désolation.

M’adressant à la classe politique dans la diversité de ses courants et de ses positions, je l’exhorte à mettre le Sénégal au dessus de ses contingences partisanes et de ses revendications quelque légitimes qu’elles puissent être et à accepter toute main tendue du Président de la République, pour n’entrevoir que l’intérêt exclusif du peuple sénégalais et la préservation du climat social, afin d’aller vers des élections apaisées et inclusives.  

La paix de notre pays et son avenir incombent à tous.

C’est pourquoi j’invite également les autorités religieuses du Sénégal, sans exclusive, à toujours jouer leur rôle de censeurs pour la réconciliation des cœurs et des esprits.

Enfin, j’invite les populations, surtout la jeunesse, dont je comprends les frustrations et les inquiétudes à garder la foi et à faire preuve de retenue. La destruction des biens publics et la confrontation avec les forces de défense et de sécurité n’ont jamais été la solution. Vous êtes la pierre angulaire à partir de laquelle l’avenir de cette nation devra se construire. Que votre voix soit donc entendue dans la concertation et le dialogue. Cela pourra servir d’exutoire à vos insatisfactions.

C’est donc confiant que chacun pourra tirer de mes propos ce qui pourra lui être utile et en faire usage profitable, que je me tourne vers Mon Seigneur pour lui tendre mes mains périssables et lui demander de préserver notre pays des démons de la division et de l’antagonisme.

Paix et bénédictions sur tous. 

Serigne Babacar Sy Mansour Khalife Général des Tidianes
Fait à Tivaouane, le mardi 13 février 2024


Déclaration recueillie par la Cellule Zawiya Tijanyya

Comment se préparer pour le Ramadan ? Meilleure liste de contrôle pour la préparation du Ramadan

Comment se préparer pour le Ramadan?

Le Ramadan est l’une des meilleures périodes de l’année pour gagner des récompenses infinies et obtenir des bénédictions d’Allah جل جلاله. Les récompenses pour les bonnes actions sont multipliées plusieurs fois en fonction de votre intention et de votre sincérité au cours de ce mois. Une préparation minutieuse peut vous aider à gagner tout cela au cours de ce noble mois. Alors, comment se préparer pour le Ramadan ?

Les compagnons de Rasulullah صلى الله عليه وسلم et les Salaf (les trois premières générations de l’Islam) avaient l’habitude de commencer la préparation du Ramadan à Rajab. Rasulullah صلى الله عليه وسلم jeûnait presque tout le mois de Sha’ban pour se préparer au Ramadan.

Après avoir lu cet article, vous pouvez faire une liste de contrôle de préparation du Ramadan pour vous préparer correctement au Ramadan. C’est parti !

Pourquoi la préparation du Ramadan est-elle importante ?

Voici plusieurs raisons pour lesquelles nous devrions nous préparer à l’avance pour le Ramadan.

1. Maximiser votre Ramadan

Le Ramadan est un mois béni avec des primes infinies. C’est un mois où Allah pardonne aux pécheurs et accepte le repentir. Il y a une nuit du Ramadan qui s’appelle Laylatul Qadr, mieux que mille mois.

Allah le Tout-Puissant a révélé le Coran cette nuit-là. Celui qui manque les bénédictions du Ramadan est sans aucun doute dans une perte importante.

Les objectifs ne peuvent être atteints qu’avec une bonne préparation. Nous devons donc nous préparer au mois béni du Ramadan pour en récolter pleinement les bénéfices.

2. Sur les traces de Salaf

La préparation du Ramadan est une bonne action éprouvée de la part des Salafs (les trois premières générations de Salafs). Nous devons donc nous y préparer aussi.

11 meilleures façons de se préparer au Ramadan pour maximiser les bénédictions

Si vous voulez maximiser votre Ramadan et obtenir le plaisir d’Allah pendant le mois, il est préférable de faire une liste de contrôle et de la suivre étape par étape. Sinon, les choses pourraient devenir confuses et désorientées dans nos emplois du temps chargés. Voici plusieurs points clés que vous devez garder à l’esprit pour votre préparation au Ramadan :

1. Faites Taubah et Istigfar pour les péchés précédents

Prenez la ferme résolution de commencer une nouvelle vie à partir du Ramadan, une vie à la lumière du Coran et de la Sunna. Pour cela, faites amende honorable auprès d’Allah à partir d’aujourd’hui. Demandez pardon à Allah et repentez-vous de vos péchés passés avant le Ramadan afin de pouvoir recommencer votre compte à zéro lorsque le mois béni arrivera.

2. Commencez vos préparatifs à partir de Rajab

Rajab est le mois où de nombreux érudits dans le passé commençaient leurs préparatifs pour le Ramadan.

Abou Bakr al-Warraaq al-Balkhi (RA) a dit : « Le mois de Rajab est un mois pour les semailles, le mois de Sha’ban est un mois pour l’irrigation des cultures, et le Ramadan est un mois pour la récolte des cultures.

Comme l’a dit Dhu’n-Noon al-Masri (RA) : « Rajab est le mois de l’abandon des péchés, Sha’baan est le mois des actes d’obéissance et le Ramadan est le mois de l’attente des cadeaux et des honneurs. »

Ne retardez donc pas votre préparation du Ramadan au-delà du mois de Rajab.

3. Faites des douas à Allah pour atteindre le Ramadan

Faites beaucoup de dou’a à Allah pour atteindre le Ramadan. Les doua suivantes ont été mentionnées dans plusieurs livres de hadiths :

اَللّٰهُمَّ  بَارِكْ لَناَ فِيْ رَجَبٍ وَشَعْبانَ وَبَلّغْنَا رَمَضَانْ

« Ô Allah, bénis-nous à Rajab et à Shaban et laisse-nous atteindre le Ramadan. » [Tabarani al Awsat : 3939]

Ce hadith est classé comme faible. Mais il n’y a rien de mal à ce qu’une personne demande à Allah de lui faire atteindre le Ramadan.

4. Apprenez les règles et règlements (Mas’ala) du Ramadan

Rassemblez vos connaissances sur le Fiqh du Ramadan auprès d’une source authentique ou d’un érudit bien informé. Les choses qui rompent le jeûne et les choses qui ne le font pas, la Sunna du Ramadan, les règles de Sadaqatul Fitr, les règles de l’I’tikaf, etc. Renseignez-vous à l’avance afin d’être prudent pendant le Ramadan.

5. Récupérez un planificateur du Ramadan

Un autre moyen efficace de suivre vos progrès pendant le Ramadan est d’utiliser un planificateur du Ramadan. Il permet de tout organiser et de vous motiver à atteindre votre objectif quotidien d’A’mals (bonnes actions). Donc, avant le Ramadan, récupérez le planificateur que vous souhaitez suivre.

6. Réfléchissez aux erreurs commises lors du dernier Ramadan

Découvrez ce qui n’a pas fonctionné lors du dernier Ramadan. Peut-être vouliez-vous finir de réciter le Coran en entier, mais vous n’avez pas pu. Peut-être ne pourriez-vous pas prier assez les nuits impaires des dix derniers jours du Ramadan à la recherche de Laylatul Qadr. Probablement, vous aviez l’intention de faire I’tikaf, mais quelque chose s’est produit, et vous n’avez pas pu. Posez-vous la question : qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Une fois que vous avez identifié les raisons, notez-les sur votre liste de contrôle de préparation au Ramadan sous le plan « Choses à éviter ce Ramadan ». Essayez de les éviter encore cette année. In sha Allah, ce Ramadan sera spécial pour vous.

7. Observez les jeûnes volontaires pendant le mois de Sha’ban

En préparation du Ramadan, Rasulullah صلى الله عليه وسلم jeûnait presque tout le mois de Sha’ban. Ainsi, Sha’ban est le moment idéal pour vous d’observer beaucoup de jeûnes volontaires pour vous préparer au jeûne du Ramadan.

Oussama ibn Zayd (r) a dit : « J’ai dit : « Ô Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, je ne te vois pas jeûner un autre mois comme tu jeûnes à Cha’ban. » He صلى الله عليه وسلم a dit : « C’est un mois auquel les gens ne prêtent pas attention, entre Rajab et Ramadan, et c’est un mois où les actions sont élevées vers le Seigneur des mondes. J’aime que mes œuvres soient élevées quand je jeûne. [Sahih al-Targhib wa’l-Tarhib]

De plus, vous pouvez rattraper les jeûnes manqués (le cas échéant) du Ramadan précédent à Sha’ban. Aïcha (R) a dit :

إِنْ كَانَ لَيَكُونُ عَلَىَّ الصِّيَامُ مِنْ رَمَضَانَ فَمَا أَقْضِيهِ حَتَّى يَجِيءَ شَعْبَانُ

C’est-à-dire : « Je posséderais des jeûnes du Ramadan et je ne les ferais pas avant l’arrivée de Shaban. » (Coran : 2321)

8. Effectuez plus de prières volontaires

Les prières nocturnes (Tahajjud / Qiyam-ul-Layl) ont une grande signification dans l’Islam. Allah dit dans le Coran :

إِنَّ نَاشِئَةَ ٱلَّيْلِ هِىَ أَشَدُّ وَطْـًۭٔا وَأَقْوَمُ قِيلًا

Signification : « En effet, l’adoration de la nuit a plus d’impact et se prête mieux à la récitation. » [Sourate Muzzammil : 6]

Les prières nocturnes du Ramadan sont encore plus spéciales. Rasulullah صلى الله عليه وسلم Elle a dit :

مَنْ قَامَ رَمَضَانَ إِيمَانًا وَاحْتِسَابًا غُفِرَ لَهُ مَا تَقَدَّمَ مِنْ ذَنْبِهِ

Signification : « Quiconque se tient debout (dans la prière nocturne volontaire du) Ramadan par foi et dans l’espoir d’une récompense, ses péchés antérieurs seront pardonnés. » [Sunan-an-Nasai : 5030]

Alors, vous ne devriez pas manquer cette grande opportunité. Essayez de vous réveiller pour Tahajjud à partir de ce soir et faites-en une partie de votre vie quotidienne. Se tenir debout pour les longues prières nocturnes deviendra plus facile de cette façon.

9. Prenez soin de votre santé et de votre physique

En tant que musulmans, nous devons accomplir des actes d’adoration étendus et rigoureux pendant le Ramadan. Non seulement nous devons jeûner toute la journée, mais nous devons aussi rester debout pendant de longues heures à Tarawih et Tahajjud (Qiyam-ul-Layl). En plus de cela, nous devons également travailler.

Il est donc extrêmement important de bien prendre soin de votre santé et de votre condition physique au préalable. Vous pouvez marcher ou faire du jogging tôt le matin après Fajr. Entraînez-vous à un moment particulier dans la salle de sport si vous le pouvez. Si vous avez des problèmes de santé, consultez un médecin avant le Ramadan.

Tout cela renforcera votre endurance et vous aidera à accomplir les Ibadahs du Ramadan. Vous devriez les commencer au mois de Rajab.

10. Calculez votre zakat à l’avance

Comme beaucoup d’autres, vous pouvez donner votre Zakat pendant le Ramadan. Si vous prévoyez de calculer votre Zakat pendant le Ramadan, cela peut entraver vos autres Ibadah.

Alors, calculez votre Zakat à l’avance. Gardez l’argent en sécurité quelque part à l’avance pour éviter tout tracas. Vous pouvez utiliser notre calculateur de Zakat pour déterminer facilement combien d’argent vous auriez besoin de payer en Zakat ce Ramadan.

11. Essayez de comprendre le sens du Coran

Le Ramadan est le mois de la révélation du Coran. Ainsi, le but du Ramadan est de nous rapprocher du livre d’Allah. Si nous voulons comprendre ce qu’Allah veut que nous sachions, il n’y a pas d’alternative à la compréhension de la parole d’Allah.

Alors, commencez dès maintenant. Ne tardez pas. Passez autant de temps que possible à réciter le Coran et à lire sa traduction. Avec cela, vous serez en mesure de comprendre ce qui vous est lu dans Tarawih. Notre application Coran peut vous aider grandement à cet égard.

Foire aux questions

Q. Quand devrions-nous commencer à nous préparer pour le Ramadan ?

Réponses. Le meilleur moment pour commencer à se préparer pour le Ramadan est le mois de Rajab. Mais plus précisément, essayez de jeûner autant que vous le pouvez à Sha’ban.

Conclusion

Pour récolter les fruits du mois béni du Ramadan, nous devons nous préparer physiquement, mentalement et spirituellement. Ce n’est qu’alors que nous pourrons obtenir la miséricorde et la bénédiction d’Allah pendant le Ramadan. Qu’Allah nous permette d’atteindre le prochain Ramadan et de L’adorer comme il se doit.

Article en anglais sur le site: https://gtaf.org/blog/how-to-prepare-for-ramadan/

Le pouvoir religieux

Les relations entre les pouvoirs temporel religieux et traditionnel ont toujours été une préoccupation majeure des sociétés car ils embrassent chacun un domaine vital des individus de cette société. Leur interdépendance fait qu’une société qui veut vivre en paix et atteindre un développement durable doit nécessairement trouver un équilibre entre eux. Le développement durable étant une conception du développement axée sur un processus qui impose que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins du moment sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins propres.

Ainsi, le développement durable est à l’intersection de trois domaines ou piliers à concilier, à savoir l’économie et l’environnement dans la préservation  des  écosystèmes  écologiques  à  travers  la  biodiversité,  le social à travers l’éducation et la santé la préservation des patrimoines immatériels et culturels dans le respect des us et coutumes, l’éradication des inégalités sociales, particulièrement dans l’inclusion sociale entre autre…

Cependant ce qui est intéressant de souligner c’est que tous les trois pouvoirs n’ont pas une même inspiration. C’est la raison pour laquelle nous avons trouvé utile de redéfinir ce qu’on entend par ces pouvoirs avant d’entrer dans la problématique de la dynamique de leur interaction. Le pouvoir temporel : incarné par l’état, il peut être institutionnellement considéré   comme l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire  prévaloir  ce  qu’on  appelle  l’intérêt  général et  avec  une  nuance éthique le bien public ou le bien commun. Par cette définition le pouvoir ne peut s’exercer que dans le cadre de groupes humains (Hubert M.G Ouedraogo dans Mondes en développement 2006/1(N° 133)

Le  pouvoir  traditionnel  est  un  pouvoir  légitime  par  la  croyance  que l’ordre établit de manière immémoriale par des traditions est sacré en lui- même. Que cela suffit à justifier par conséquent ce qui ont reçu l’autorité, selon les mêmes traditions ont le droit de l’exercer autrement dit c’est un pouvoir légitimé non seulement dans leur immersion dans le moeilieu et les réalités sociales et culturelles locales mais aussi dans le fondement ancestral dont il se réclame comme l’a écrit Halpougdou tout pouvoir traditionnel est dénué de sens et de réalité sans l’investiture des ancêtres c’est à dire dans la dimension sacrée et mythique attribuée au pouvoir. Le pouvoir religieux fait référence à un Dieu selon la conception théologique de cette religion ou cette croyance. C’est cette représentation qui définit la relation qui doit exister entre ce Dieu et l’individu. L’essence de la religion est individuel c’est à dire que la réalité religieuse s’établit directement entre l’individu et Dieu.

Dans le cadre  de cette  conférence, loin des définitions théoriques, le pouvoir religieux qui nous intéresse est la religion musulmane incarnée par notre prophète PSL Mouhamadb. Abdallah. À ce titre il est investi des pouvoirs militaire et spirituel des musulmans. Son magistère religieux s’accompagne également d’un pouvoir absolu et de sa légitimité à mener des conquêtes militaires au nom de l’islam à l’image de ce que ce Dieu a dit dans son saint livre : Sourate « la vache » verset 30 «  Et lorsque ton Seigneur dit aux anges : «  je vais désigner un lieutenant sur la terre » Ils dirent ; « vas-tu en désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, alors que nous, par Ta louange chantons pureté, et proclamons Ta sainteté ! » Il dit «  en vérité je sais ce que vous ne savez pas ! » Et dans un autre verset le Très-haut a dit : Sourate « S’AD » verset 26 O David, oui, Nous t’avons désigné Lieutenant sur la terre, juge donc en droit parmi les gens, et ne suis pas la passion ou elle t’égarera du sentier de Dieu » Oui ; à ceux qui s’égarent du sentier de Dieu un dur châtiment pour avoir oublié le Jour des Comptes. »

C’est ainsi que les califes qui représente le prophète PSL sont chargés d’assurer la continuité jusqu’au jour Dernier. Sans entrer dans les divergences entre les exégètes on peut dire que ces deux versets parlent d’Adam  et  Daoud  et  ces  compétences  qui  sont  transmises  à  notre Prophète Mouhamad qui les transmit à son tour aux califes et ce sera ainsi jusqu’à la fin des temps.

Après avoir sommairement défini ces pouvoirs, la question qu’on est en droit de poser est de savoir comment ces trois pouvoirs doivent interagir et quelle dynamique ils doivent exercer pour que notre Nation se développe ? L’objet de cette communication sera donc de faire immersion dans notre passé et mettre en lumière les pratiques et enseignements de nos guides religieux et spirituels tels que les animateurs de la révolution Torodo de 1776 et à leur tête Thierno Souleymane Bal, au vénérable Cheikh Oumar Al Fouti Tall, à son petit-fils Thierno Seydou Nourou Tall, et à son califes Thierno Mountagab. AhmedTall pour parler du Fouta Tooro  sans  oublier  nos  autres  guides  vénérés  et  respectés  des  autres régions du Sénégal. Ils sont nombreux nos califes qui ont façonné la mémoire collective des musulmans du Sénégal mais les circonstances et le temps ne nous permettent de nous étendre dans tout le pays. On se contentera de nous focaliser sur le Fouta – Tooro, espérant que des chercheurs plus habilités s’occuperont de cette question dans les autres régions du pays.

Nous tenterons de voir dans quelle mesure ces enseignements et pratiques peuvent être utilisés comme un modèle capable de faire face aux divers défis du présent et du futur prévisible pour faire émerger notre pays et conduire au bonheur de la nation.

Avant d’aborder la nature des pouvoirs temporels religieux et traditionnel nous aurons besoin de faire l’état des lieux des pouvoirs traditionnels des royaumes et empire dans l’espace Senegalo-Mouritanien et Sénégambien avant la colonisation et comment ces espaces ont été traversés par le pouvoir colonial.

Sébastien D’Angelo dans son livre intitulé politique et marabouts au Sénégal (1854-2012) nous peint un tableau intéressant à ce sujet. Il nous dit ceci: « La zone Sénégalo- mouritanienne a vu se succéder des différents empires et royaumes dont la taille s’est progressivement réduite. C’est sur la base territoriale de deux de ces empires que la République du Sénégal a vu le jour en 1960.

Les royaumes wolof, du Toro et du Sine Saloum partageaient certaines caractéristiques communes comme le mode d’organisation de la vie politique   et   hiérarchisation   sociale   mais   ils   conserveraient   leurs particularités qui s’exprimaient notamment à travers la question religieuse. On peut en prendre par exemple le FoutaToro qui a connu des chefs politiques non-musulmans ou même réticents à l’islam. Il n’en reste pas moins que l’islam était très répandu et que le Fouta a vu se développer en son sein une théocratie musulmane entre le 18e et  le 19 e siècle. La propagation de la foi musulmane a été plus lente dans les territoires wolof où les réformateurs de l’islam se sont opposés à une classe dirigeante qui est restée longtemps animiste, voire anti-musulmane. L’islam s’est également diffusé dans le Sine – Saloum et la Casamance, mais ces deux régions ont conservé d’importantes communautés animistes et sont également devenues les principaux foyers chrétiens du Sénégal. En conséquence de cela si l’islam reste la religion la plus répandue du pays les pratiques religieuses varient en fonction des différentes régions.

La  République  du  Sénégal  doit  donc  se concevoir dans  une  diversité ethnique et religieuse et non pas comme une République monolithique qui se serait construite autour d’un modèle Islamo-wolof (Diouf ; 2001)- A l’heure de l’aventure coloniale, l’administration française a exploité l’instabilité   sociale   qui   régnait   au   Sénégal   en   s’alliant   soit   avec l’aristocratie, soit avec les forces maraboutiques et ce, afin de faire aboutir son projet colonial ». C’est exactement la réussite de ce projet colonial qui a conduit les espaces Sénégalo-mouritanien et Gambien dans d’interminables bouleversements à la suite desquels les conflits entre les pouvoirs se sont exacerbés. En prenant l’exemple du Fouta -Toro voyons comment  le  mouvement  Torodo  appelé  aussi  révolution  Torodo  a renversé  le  pouvoir  dynastique  des  satiguide  Koli  tenngalla.  Cheikh Souleymane Ball et Almamy Abdoul Qadiri Kane (1726-4 Avril 1807)

Dès la fin du 16e siècle déjà, nous dit  feu Oumar Kane dans son livre : la premièrehégémonie Peule» les marabouts soninke du Gajaaga s’étaient organisés autour de Gunguru et Dramane en une République théocratique pratiquement indépendante des Tounka.

Le Bundu est décrit par Charpentier comme une République composée de trois états : marabouts, nobles et artisans. « Le premier est les marabouts dont le plus grand passe pour roy. Il ne fait rien qu’il n’aient assemblé les trois Etats pour tenir conseil et n’agit que par délibération »

Cette République du Bundu s’est formée à la suite d’une guerre de succession aux dépens du royaume du Fouta : « Ayant été taxé d’impôts extraordinaires ils en secouèrent le joug et s’érigèrent en République .Dans le   même   ouvrage   le   professeur   Oumar   Kane   avance   ceci :   « les révolutionnaires de 1776 sont des idéologues qui se situent, dans la droite ligne d’Ibn Yaasin, d’AL Hadrami , d’Al Maghili et de Nasr AL Din. Il est intéressant de faire un rapprochement entre les tandems AL Hadrami, Abu Bakr ibn Umar , Al Maghili, Askia Mouhamed et Ceerno Sileymaan ; Almaami Abdul .Il est curieux de remarquer a un siècle de distance que sileymaan Baal développe devant SatiguiSuleNjaay, les mêmes thèmes que développait Nasr Al Din devant les rois de Sénégambien au 17esiecle . Tous les condisciples de Pir étaient d’accord sur la nécessite Dun changement de régime au FoutaToro .Il sont nombreux et nous en citons quelques-uns.

Ceerno Sileyman Baal de bood Abdoul Qadriri Kane de Kobbilo Bayla Perrejo Soh de Haaure, Elimane Bubacar Kan de Dimat, Tafsir Jaabiri de Jaanûm, Alfa Amar Seydi yero Buso de hoorefoonde, Tafsir Amadou Hammat Wan de Kanel, Ceerno Abdarahman Sall dit tenanta jannggobe de jandioli, Ceerno Abdoul Karim jaawando de seeno Paalel, Alfa Amadu Nâh dit Elimane lewa de Soringo, Ceerno yussuf lam de Jaarangel, Ceerno molle Mamadou Lih de Cilon et certainement d’autres…

Pour eux le pouvoir deeniyanke ne correspond plus à la réalité sociale et religieuse du pays et que Deenijankoobe et Kolujaabe ne sont musulmans que de nom car leur pratique religieuse laisse à désirer.

Leur  islam  est  entaché  de  pratiques  païennes,  une  réforme  profonde s’impose en matière religieuse et en matière politique. Les condisciples de Pir  sont  également  préoccupés  par  la  situation  politique  du  Fuuta, caractérisée  par  une  grande  dépendance  à  l’égard  des  maures  qui l’exploitent   comme   une   terre   de   païens.   Les   Deenijankoobe   se complaisent dans cette situation sans réagir. Là, aussi, un changement s’impose : l’émancipation du Fuuta islamisé de la tutelle des Maures. Ce parti tooroodo tente et réussit à faire adhérer à sa cause les éléments islamisés des Fulbe et de Sebbe, faisant des concessions à la coutume et à la  tradition  en  matière  de  justice  à condition  qu’elles n’aillent  pas à l’encontre de l’esprit du Coran et des principes fondamentaux de l’Islam. L’abolition de Muudo Horma :Ceerno Sileymaan se rend à Njafaan ou devait être concentré le muudo horma du Bosseya et s’adresse en ces termes aux plénipotentiaires de (Mohamed Ould Heyba venus recueillir le tribut « vous n’avez aucune qualité pour percevoir la dime qui est destinée aux démunis (fahir ou miskin), aux combattants du jihad, aux nouveaux convertis à l’islam, à celui qui rassemble la zakat, aux voyageurs qui n’ont pas les moyens de rentrer chez eux, à l’endetté insolvable, au rachat des musulmans asservis. Il fait allusion au verset du Saint Coran, sourate 9, verset 60

En plus de la proclamation de la déchéance du régime deeniyanke, l’assemblée des seerenbe (marabouts) énonce un certain nombre de principes qui doivent guider l’action administrative.

–   Egalité de tous devant la justice

–   Les chefs de provinces et de villages, assistés de kadi connaitront les affaires locales à conditions de se conformer aux prescriptions islamiques.

–   Les conflits entre collectivités voisines sont soumis à l’arbitrage de l’almaami qui prononce le jugement ou indique la marche à suivre pour régler le différend ;

–   Tout individu a droit de faire appel auprès de l’almmami s’il se sent lésé par un chef ou par un jugement :

–   L’impôt ou le produit des amendes et tous les revenus de l’Etat (bait al-maal) doivent être utilisés à des actions d’intérêt général,

–   L’almaami, responsable de la défense peut requérir les services de tous les hommes valides à cette fin.

–   Protection  des  faibles :  orphelins,  femme,  enfants  et  vieillards (Oumar Kane) 2004 :525-526-527)

Pour savourer leur victoire après avoir mis les maures en déroute les partisans de Ceerno Sileymaan Baal pendant qu’il dormait abandonnèrent leurs postes et passèrent sous les tentent où ils violèrent les femmes. Les maures qui s’étaient embusqués non loin du campement revinrent sur leurs pas. Ils massacrèrent un grand nombre de Fuutahkoobé. Silemaan Baal meurt dans ces circonstances à l’âge de 56 ans ; il est enterré à Fori Mawnde ou Jeryel – Tumbere, auprès du baobab de Sammba Gelajo jeegi (Oumar Kane 2004, 527)

Almaami Abdul Quadiri Kan (1926 – 4 avril 1807)

Le nouveau régime forgé par les efforts inlassables d’Almaami Abdul, adopte les prescriptions islamiques comme fondement de sa politique intérieure et extérieure (P604) en contrepartie de son engagement d’exercer les fonctions, il fit accepter au conseil les exigences suivantes :

1.  Ne jamais accepter que les maures foulent le sol du Fuuta sauf pour acheter du mil et sur autorisation de l’almaami de façon générale, tout étranger ne peut entrer dans le Fuuta sans avoir demandé et reçu l’autorisation du chef du pays. Ne jamais plus accepter que le Bambara viole le pays, il sera soumis aux mêmes conditions que le maure, le Barak du waalo, le dammel du kajoor et le burba (du jolof seront mis dans les mêmes conditions que le maure et le Bambara ;

2. Reconnaitre et défendre les limites du Fuuta

3. Tous  les  anciens  titres  (Ceerno,  ardo  joom,  jaagaraf,  Bummuy, farba, elfeki, elimaan) dignités et prérogativesantérieures au régime seront conservés à condition que les titulaires se convertissent à l’Islam et conforment leur vie aux préceptes du Coran, à conditions aussi qu’ils n’entreprennent rien sans prendre son attache.   Tous ceux qui refusent ces conditions sont libres de quitter le pays, avec leurs familles, mais en y laissant leurs biens.

4. La justice sera rendue dorénavant selon le Livre et les hadiths ;

5. Egalité de tous les hommes devant la justice ;

6. Toute personne condamnée pour non-respect de la loi et de la justice peut quitter le Fuuta, mais perd ses biens ;

7. Toutes les fois que l’almaami lève une armée pour faire le jihad, l’obéissance aveugle est de rigueur,

8. Pour assurer la relève de l’ancien régime, tout village doit choisir deux responsables l’un deux pour diriger la prière (imam) et l’autre pour rendre la justice selon le Coran (le qadi) chacun d’eux se choisira un suppléant le chef du village est nommé par l’almaami

9. Une fois le choix fait, l’imam et le juge assurent leurs charges au nom de l’almaami, et tous les habitants leurs doivent, à ce titre respect et obéissance

10. Toute dîme levée sur les récoltes et sur les troupeaux du Fuuta est destinée aux pauvres du Fuuta elle ne doit donc, en aucun cas sortir du  Fuuta.Ce  sont  là,  les  conditions  qui  furent  acceptées  par l’assemblée du Fuuta qui, de son côté demanda à l’almaami de consulter les Jaagorde sur les problèmes vitaux du pays. (Omar Kane ; 54 2004, 542-543).

Les Jaagorde en question sont :

Ali  Dundu,  Elimaan  Siree,  Sammba  Yeene,  Bummuy,  Nduetbe, Elimane Rinjaw, Ardo Samba Dede, Demba Nayel (Pour Mollien). Du temps de Almaami Abdul les Jaagorde étaient au nombre de cinq dont trois Fulbe (Paate Bunngu Bah de Bunngu Ciiwkon, près de Asnde Balla – Yeene Sammba Bah, de Bunngu Ciiwkon et Ali Siidi Bah de Mbolo Ali) et deux toorobbe (Ali Dundu Segele Kande Dabia  Odeeji  et  Amar  Bela  Raasin  Aaan  de  Peté)  mais  Cheikh Moussa  Kamara  cite  « Ali  Siidi  –  Ali  Dundu,  Siley  Amar,  Saajo Dundu, Sawa Dewa Nayyel, Sawa Yeene, Galo lummbal, hammadi Ilo)

Pour bon nombre de toorobbe, le règne trop long d’almaami Abdul a enlevé tout espoir de s’assoir sur le tapis almaami

Quant aux Jaagorde, ils jugent trop puritain et trop rigoureux le régime d’almammi Abdul, ils reprochent à celui-ci de n’avoir aucune considération pour leur rang et de réunir leur prestige et leur crédit dans leurs zones d’influence respectives en permettant au menu peuple de faire directement appel à son tribunal.

Almaami Abdoul exerce une véritable hégémonie sur l’ensemble de la Sénégambie avant de tomber le 04 avril 1807 sous l’action conjuguée de l’opposition intérieure et des ennemis de l’extérieur (Oumar Kane ; 2004 ;604)

La chute d’Almami Abdul Qadiri Kan et l’échec de l’Almami au Fuuta Torro nous oblige de parler du génie de son siècle ; El Hadji Omar Al-Fuuti Tall (1797 -1864)

Beaucoup de recherches et de publications ont été réalisées au sujet de la personne du Cheikh El Hadji Oumar Al-Fuuti Tall, mais elle demeure énigmatique et mythique presqu’à nos jours.

Chaque chercheur selon l’orientation de sa recherche lui attribue un qualificatif.  Les  uns  ont  dit  de  lui  qu’il  était  un  marabout conquérant, d’autres un théologien, d’autres un saint, d’autres un nationaliste, d’autres un soufi etc….

En  tout  état  de  cause  ces  différents  qualificatifs  font  de  lui  un homme multidimensionnel et un acteur inégalé de la vie religieuse et politique en Afrique.

Ecoutons ce que dit Mage à propos de ce saint homme. « Al Hadji Omar quitta le Fouta Djallon et se dirigea d’abord vers le Rio Grandet et la Gambie, puis le Sine Saloum, le Baol, le Kajoor (où il ne s’arrêta pas, mais où il reçut quelques présents) puis le Waalo. A Donnay en 1846. Il disait alors vouloir pacifier le Sénégal, établir l’harmonie entre les races et assurer la sécurité du commerce. Mr Caille l’approuva et lui aurait donné quelques présents (Fernand Dumont 1975 ; 59)

Fernand Dumont dans l’anti-sultan ouvrira une nouvelle approche pour comprendre la pensée du Cheikh El Hadji Oumar.

Il dit ceci : la synthèse de la pensée religieuse du combattant de la foi, révèle que Alhadji Omar fut avant tout un savant théologien, un propagateur de la foi, un adepte et un revivificateur de la voie mystique et militante de l’imamAhmed Al-Tidjani. Fernand Dumont fut amené par des faits à rejeter l’image trop facile, du « conquérant Peul » fondateur d’empire temporel, telle que l’onétablie Paul Marty à l’aube du 20ème siècle ou Faidherbe et ses officiers à la fin du 19ème siècle et telle que l’ont reprise bien souvent, des auteurs contemporains. L’Etude exhaustive des faits et les écrits fournit aujourd’hui une interprétation nouvelle et enrichissante de la vie et de l’action de celui qui ne voulut être et ne fut réellement que le défenseur et le propagateur de l’islam en Afrique Occidentale (Fernand Dumont 1974)

Dans Anonyme de Fés, Jules Salenc disait « Al Hadji Omar fut un océan de sciences théologiques. Il combattit pour Allah comme il convient que l’on combatte pour Lui, et il a été l’un des Kalifes du Prophète à la tête de son propre peuple »

Pour quiconque voudrait comprendre la pensée du Cheikh El Hadji Omar, il lui faut selon Ferdinand Dumont faire recours à ses écrits qui dégagent avec authenticité sa pensée religieuse et philosophique. Cheikh El Hadji Oumar a écrit beaucoup d’ouvrages et voici ceux qu’on trouve dans l’Anonyme de Fès (l’Anti-Sultan) P89)

1- Al- Rimah « les lances » (titre abrégé)

2- Kitab al Suyuf, « le livre des épées » ouvrage traitant, comme le premier de la voie tijani

3-  Kitab safinat al saada li-ahli al-du’af wa-al-naja-da « le livre de la nef du bonheur pour les hommes faibles et pour les courageux » (Poème)

4- Kitab al-nush-al-mubin « lelivre des conseils éclairés

5- Kitab al –makasid al-sanyya « le livre des desseins sublimes »

6- Kitab tadhkiratal ghafilin. « Rappel aux négligents »

7- Kitab tadhkirat al- mustarshidin » rappel à ceux qui sont dans la bonne voie »

8- Kitab falah al tâlibin » le bonheur des postulants

9- Taqyyid fi khawwas hizb al sayfi « Opuscule sur les vertus du hizb al sayfi »

10-    Ajwiba fi al tariq al tidjaniyya « réponses relatives à la voie tidjaniyya »

En puisant dans les profondeurs de sa pensée, on comprend aisément que le Cheikh El Hadji n’a jamais eu des ambitions pour obtenir des privilèges dans ce monde ici-bas. Au contraire toutes ses idées dans ses ouvrages renvoient à l’adoration, à la matérialisation de sa mission religieuse et à

ses relations avec le Seigneur. Par la foi, il a voulu faire de l’Afrique occidentale une terre où règne la foi islamique, l’harmonie, la paix et la sécurité. Hélas, c’est ce que les pouvoirs traditionnel et colonial ne l’ont pas permis de réaliser.

Evolution des relations entre les guides religieux et l’administration

coloniale

Nous emprunterons l’expression de Sébastian D’angelo pour appeler cette période :    Processus    d’accommodation    entre    les    marabouts    et l’administration coloniale.

A la fin du 20e  siècle, la conquête territoriale du Sénégal était achevée et les réformateurs musulmans étaient pratiquement tous vaincus. L’heure était donc venue pour l’administration coloniale d’organiser un territoire pacifié et sécurisé. Cependant le manque de légitimité des dirigeants français auprès des populations les a conduits à repenser leur politique coloniale (Sébastien D’angelo ; 2013 : 78)

Le climat de tensions qui a prévalu entre les pouvoirs temporel, religieux et  traditionnel  depuis  les  deeniyankoobe  les  rois  du  Joloff,  du  Sine Saloum, du Walo, du Baol, du Bundu, du Gajaaga à Ceerno Sileymaan Baal, Alamaami, Abdul Qadiri Kan et El Hadji Oamr Tall n’aura que changer de nature mais n’a pas disparu comme on le pense, car ces pouvoirs sont dialectiquement liés.

Néanmoins un équilibre peut être trouvéde temps en temps.

C’est ce que nous allons tenter de voir avec ce que Yussuf Zaydan dans son ouvrage (Al-lahut al-arabi –wa usul-al-unf –ad-dini 2009) a écrit

Les pouvoirs étant naturellement liés par des interactions forment des rouages qui fonctionnent suivant un mécanisme dialectique. Les relations entre les pouvoirs temporel, religieux et traditionnel peuvent être comparés d’une façon schématique aux saisons de l’année. Les quatre saisons de l’année comptent deux solstices et deux équinoxes. Lorsque le

soleil est au début de Bélier (21 mars 19 avril) pendant le printemps on constate l’avènement de l’équinoxe du Printemps. Le jour et la nuit sont d’égale durée. Quand le soleil atteint le Cancer, le solstice d’été arrivait (22 janvier 22 juillet) et le jour commence à devenir court. Lorsque le soleil est au niveau de Balance (23 septembre 23 octobre), l’équinoxe d’automne fait surface pendant lequel il ya encore égalité de durée entre le jour et la nuit. Quand le soleil atteint Capricorne (22 novembre 22 décembre) arrive le solstice d’hiver pendant lequel le jour commence à être progressivement plus long et on revient à l’équinoxe du printemps. Il atteint ses hautes limites à l’avènement du solstice d’été. Nous constatons aussi   deux  solstices  (été   –   hiver)  et  deux  équinoxes  (printemps, autonome). La religion et la politique ont chacune deux orbites qui tournent autour de leur axe. L’axe de la politique c’est le pouvoir, que ce soit une personne, un empereur, un roi, un président, un chef de tribu ou que le pouvoir soit entre les mains d’une communauté démocratique ou oligarchique etc…

L’orbite du pouvoir religieux est Dieu, selon la représentation théologique que l’on se fait de cette religion ou de ce dogme c’est la représentation qui régit la nature de la relation entre Dieu et l’individu. La première nature de la politique c’est qu’elle est collective c’est – à – dire qu’elle ne peut pas s’exercer en dehors de la société humaine, tandis que la nature essentielle de la religion est individuelle c’est -à-dire que la foi s’établit entre l’individu et Dieu. Il y a ainsi une imbrication entre les pouvoirs politique et religieux et une intersection entre les deux de l’axe central. Le pouvoir politique ne peut pas réguler la société sans passer par l’individu et pareillement il est impossible pour un individu de fonder sa vérité religieuse particulière sans se référer au sacré qui prendra sa source dans une société. La société est sa source première. Dans la plupart des cas, les religions naissent subitement et elles dictent la démarche à suivre que ce soit du vivant du prophète ou l’envoyé qui a transmis le message divin ou après sa mort, alors que le pouvoir politique dominant dans une société dans laquelle surgit cette religion se forme lentement dans un passé antérieur jusqu’à trouver son équilibre avant l’avènement de cette religion dans  cette  société.  C’est  ainsi  que  le  premier  solstice  arrive  dans  le domaine du débat entre les deux pouvoirs, politique et religieux, parce la religion, en fonction de sa nature subite ne reconnait pas le pouvoir temporel en place et essaie de le déstabiliser pour se faire une place au soleil dans la société, ou se substituer à lui définitivement. Le choc se produit ainsi entre le pouvoir religieux et le pouvoir temporel ancien en place. Avec l’expansion de la religion et son incarnation en dehors de la personnalité du prophète vers la société, laquelle est chargée de la réguler

et à ce niveau, la société entre dans un solstice douloureux d’hiver et la violence commence. La violence entre en jeu comme un troisième acteur dans ce solstice d’été. Elle commence à apparaitre du côté du pouvoir temporel et la première génération des croyants de ce pouvoir religieux commence à résister avec courage et persévérance, ce qui force l’admiration et l’étonnement à la fois. Elle s’éloigne de tout ce qui touche ce monde éphémère et nourrit son espoir sur ce qui est Eternel c’est – à – dire Dieu, le Paradis, la satisfaction morale et l’estime de soi. C’est la première manifestation de la violence à laquelle les adeptes du nouveau pouvoir  religieux  vont  faire  face,  venant  des  autorités  du  pouvoir politique et ce à travers divers moyens de répression Les exemples foisonnent dans les religions.

On peut citer les premiers disciples de Moïse qui ont enduré les tortures

de Pharaon et l’exode était leur réponse pour lutter contre la violence. Pour les chrétiens c’est leur séparation avec les juifs qui a conduit Jésus à rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a subi ce qu’il a subi à cause de la foi. Les disciples se dispersent et rédigent les évangiles.  Quant  à  l’islam  les  précurseurs  musulmans  ont  enduré  les tortures des infidèles (Kuffar). Une grosse pierre a été posée sur la poitrine de Bilal, le muezzin du Prophète PSL pendant qu’il répétait le slogan de l’islam « Unique, unique !

Ils ont empêché les premiers croyants de manger et de boire…

On peut citer aussi parmi ces difficultés, le refuge du prophète PSL à Taïf et les tortures qu’on lui a infligées.

–   L’émigration vers l’Ethiopie deux fois

Enfin l’hégire vers Médine. C’est ainsi que cela se passe toujours entre les partisans d’une nouvelle religion et les autorités du régime en place. Les partisans de la nouvelle religion subissent la maltraitance des autorités temporelles, la supportent et émigrent vers d’autres localités.

Dans un premier temps cette forme de résistance paraît dérisoire mais en réalité,  elle  est  plus  payante  que  la  répression  puisque  la  violence politique  est  limitée  alors  que  les  premiers  croyants  d’une  religion s’arment de patience et à leur tête l’envoyé de cette religion nouvelle. Ces nouveaux adeptes vivent cette étape avec patience, endurance, une dose d’estime de soi, une force morale inouïe avec l’espoir et une entière certitude.  La vie d’ici-bas est l’objectif du pouvoir temporel alors que le pouvoir religieux dépasse la vie d’ici-bas et intègre la vie à l’Au-delà c’est- à-dire l’Eternité.« Annonce à ceux qui croient et pratiquent de bonnes œuvres qu’ils auront pour demeure les jardins sous lesquels coulent les ruisseaux,  chaque  fois  qu’ils  seront  gratifiés  d’un  fruit  des  jardins,  ils diront : « c’est bien là ce qui nous avait été servi auparavant »Sourate la vache verset 25 La confrontation entre ces deux pouvoirs dans un premier temps imprime deux choses qui laissent des séquelles graves sur l’étape suivante.

La première est que la violence du pouvoir temporel sera la cause de la diffusion de cette religion parmi les gens vertueux, les marginaux, les révoltés, les radicaux…

Ce  qui  s’avère  impossible  si  on  fait  usage  des  moyens  traditionnels autorisés dans la société, telle que l’hérédité, l’appartenance tribale, proximité avec l’autorité etc…

La deuxième c’est la satisfaction d’une courte durée qu’éprouvent les autorités croyant que les autorités religieuses ont fini le combat et qu’elles ne représentent plus un danger, ni une menace.

Et la violence du début des événements se calme progressivement du côté du  pouvoir  temporel,  alors  que  la  religion  prend  de  plus  en  plus d’ampleur et de  puissance dans la localité d’accueil et elle s’organise parfaitement de l’intérieur se revêtant d’une nouvelle forme différente de celle du pouvoir temporel en place. Il  suffit  d’une  courte  durée  pour  que  le  pouvoir  religieux  devienne puissant et renverse l’ancien régime. Cela est vérifiable avec la révolution et la dynastie des Deeniyankoobe Le premier équinoxe :

Ce  qui  se  passe  toujours  avant  le  retour  en  force  d’un  mouvement religieux  après  sa  fuite  momentanée  par  l’exode,  c’est  qu’elle  reste pendant une certaine durée avec les populations et avec sa nouvelle force, elle démontre encore une fois sa puissance et l’échec du pouvoir temporal en place. Cela pousse le régime en place à trouver d’autres solutions consistant à partager le pouvoir et d’autres réformes nouvelles qui dans la plupart des cas convient à la communauté religieuse, mais ces réformes sont plus nourries de valeurs spirituelles, lesquelles sont déjà requises par la communauté. Alors le pouvoir religieux devient prometteur de deux paradis : Le Paradis terrestre et céleste « Quiconque,  mâle  ou  femelle,  fait  une  bonne  œuvre  tout  en  étant croyant,   Nous   lui   ferons   vivre   une   bonne   vie.   Et   Nous   les récompenserons,  certes,  en  fonction  des  meilleures  de  leurs  actions. Sourate les abeilles verset 97 » Le pouvoir religieux est alors puissant, plus profond et mieux apte à négocier et à faire des compromis avec Le pouvoir temporel. Avec le temps le pouvoir religieux devient lui-même princier.

Les anciens rois juifs, les empereurs romains qui ont cru en Jésus-Christ et les nouvelles dispositions islamiques après la conquête de la Mecque à savoir  « les  meilleurs  gens  pendant  la  période  antéislamique  sont  les meilleurs pendant l’islam ». « Celui qui entre dans la demeure de Abi Sufyan  est  en  sécurité ».  Tout  cela  c’est  des  signes  qui  annoncent  la présence d’un équinoxe entre les pouvoirs temporel et religieux. C’est des indicateurs qui annoncent la création des règles de cohabitation entre eux dans un modèle social nouveau dans lequel le temporel devient religieux et le religieux devient temporel.

Le pouvoir religieux demeure religieux et le pouvoir temporel devient temporel mais ils se rapprochent de plus en plus et chacun d’eux prend les caractéristiques de l’autre. Ainsi le pouvoir temporel contrôle les affaires religieuses  organisationnelles  à  caractère  social  tel  que  la  création  du service de culte et son contrôle ou le rapprochement avec les symboles religieux. En contrepartie la religion soutient et renforce le pouvoir temporel en légitimant de plusieurs manières : jeter des fleurs à l’autorité temporelle qui devient ainsi pendant le premier équinoxe comme une haute ombre de Dieu sur terre.

Pendant le premier équinoxe le pouvoir religieux devient culturel et ses manifestations apparaissent dans les différents domaines de la vie quotidienne de la communauté. L’accomplissement des rites, des pratiques deviennent des obligations communautaires admirées et glorifiées. Le pouvoir temporel se renouvelle durant ce premier équinoxe grâce aux réformateurs pieux, pendant que la religion s’enrichit de personnalités admirables et indispensables ; les érudits, les prêtres et les saints, une harmonie, une paix durable s’installent entre les deux pouvoirs. Cette situation pacifique et fructueuse règne entre à la fois pour la communauté et pour l’individu. Cependant elle ne cesse de traverser des zones de turbulence qui sont souvent implicites et maîtrisables, d’autres aigues et annonciatrices de nouvelles crises. Par exemple, des plaintes d’injustice politique et confirmation de cette injustice par les arguments religieux.

–   Par exercer un contrôle sévère sur les religieux que sur les autorités du pouvoir temporel. L’exemple est vécu par le non-respect de certains juges du pouvoir temporel des principes généraux de la religion par des actes condamnables par la charia.

Je  veux  dire  ces  faits  qui  ont  eu  cours  dans  les  trois  religions Abrahamiques ; la lutte acharnée entre les deux royaumes juifs de Juda et Jérusalem. Le mariage de Heraclius, ancien empereur byzantin et la fille de sa sœur Martina, qu’il ne plaise à tout le monde, projet de mariage entre Henri8 avec la veuve de son frère et l’opposition du Cardinal Walzi au nom de la religion, puis Henri 8 se proclama lui-même chef de l’Eglise

d’Angleterre malgré l’opposition de Thomas More. On peut citer aussi ce que certains califes de l’Islam ont fait tel que boire de l’alcool, au point que Yazid  bMu’awiya b Abi Sufyan fut célèbre par son comportement mondain et le fait de boire de l’alcool publiquement et d’autres exemples de comportements condamnables perpétrés par Yazid B Abdul Malick B Marwan. Il arrive aussi que pendant l’équinoxe du printemps qu’une seule autorité incarne les deux pouvoirs. Il devient ainsi difficile de faire la distinction entre ce qui est religieux et ce qui est pouvoir. Cette situation ambigüe provoque des causes qui conduisent aux dérives autoritaires et l’éclatement de l’unité religieuse elle-même.

On peut citer l’Eglise Sainte de la Panagia d’Asinou pour les Nestoriens, les témoins de Yéhova, les Puritains… dans l’islam, les kharidjites, les Chites, les wahabies, les salafistes etc…

Avec ces éclatements les choses changent et le solstice d’été commence. Dans des cas d’éclatement à l’intérieur d’un pouvoir temporel dominant, la relation entre le temporel et religieux devient complexe. Il est fréquent que le mouvement dissident s’appuie sur une interprétation spécifique du dogme originel, donc de la lecture que fait la majorité des communautés environnantes.  Ces  deux  lectures  dans  leur essence  trouvent  un  fond commun, dans un héritage énorme provenant des efforts qui interprètent la religion d’une manière consensuelle et non radicale. Pendant ce temps l’éclatement partiel vient avec une nouvelle lecture dérivée, radicaliste et catégorique. Et dans ce cas la confrontation devient inévitable. La branche qui a pris son autonomie ne manque de conviction, de certitude religieuse et d’enthousiasme.

Elle nait armée d’un arsenal juridique issu des flancs radicaux qui éteint au départ une note musicale solo et muette dans la symphonie de l’équinoxe du printemps. Voilà que cette note singulière fait taire à son compte le reste des autres et se singularise par une chanson unique et devient une symphonie particulière avec une forte résonance chancelante. C’est en ce moment qu’entre en jeu la violence comme troisième élément dans ce rapport entre les pouvoirs temporel et religieux. Cette fois-ci la violence devient très vive, profonde et dure car elle est le résultat de l’explosion des deux extrémités de l’équilibre. Au nom de la religion cette branche radicale  s’oriente  vers  une  violence  double, d’abord  contre  la réalité politique et contre les croyances populaires en cours dans la communauté et rejette la légitimité et obéit à des lectures contraires aux siennes, en ce sens qu’elle devient sectaire, elle fait face à deux situations à la fois. Dans le but d’assurer la sécurité de la communauté, les forces politiques utilisent la violence pour mettre hors d’état de nuire la branche religieuse radicale en essuyant de l’éradiquer sans se soucier de son fondement qui tient ses origines de cette communauté. C’est ainsi que tournent ces trois roues dans la société d’une manière hésitante, déséquilibrée, annonçant ainsi des crises perpétuelles. La roue du pouvoir temporel se dérègle à chaque fois qu’elle rencontre la nouvelle secte religieuse et prend des mesures et actes violents pour asseoir sa domination et cela conduit à des conséquences désastreuses pour la paix sociale. Les échos se font entendre quotidiennement  chez  d’autres  communautés,  autre  que  celle  qui  est visée.

Les  manifestations  augmentent.  Les  stratégies  du  pouvoir  temporel deviennent confuses. Quant à la roue du pouvoir religieux, elle s’enracine dans  la  conscience  collective  de  la  communauté,  devient  violence  et repliée sur elle-même.  La scission sociale augmente et se radicalise dans son  rejet  des  couches  sociales  et  des  autres  communautés  différentes d’elle. La roue de cette violence attise le feu entre les deux pouvoirs, feu qui nait de la haine réciproque. Cette haine se manifeste en violence chez la communauté religieuse et cela débouche sur une guerre sainte vive et spontanée. Le pouvoir temporel verra cette violence comme une sérieuse menace et prendra toutes les stratégies possibles pour garder son autorité, et il n’est pas question pour lui de se soucier de la légitimité ni des initiatives de cette violence. Il n’ouvre aucune fenêtre de dialogue, et n’observe aucun moment de répit en attendant le retour de l’équilibre. Il se  dira  « Celui  qui  n’est  pas  avec  nous  est  contre  nous »  Malgré  les rapports  complexes  que  nous  avons  mentionnés  existant  entre  les pouvoirs  (temporel,  religieux  et  traditionnel),  des  solutions  restent possibles,  solutions  qui  ouvrent  des  portes  de  dialogue  pour  une cohabitation pacifique entre les pouvoirs et une justice sociale équilibrée. Parmi ces solutions ont peut préconiser :

La compréhension mutuelle et la sensibilisation. Il est impossible de régler la dynamique interactive entre ces trois pouvoirs si on ne s’appuie pas sur une étude approfondie et dualiste de ce qui est religion et ce qui est pouvoir. Cela ne peut être possible que par une reconnaissance réciproque de la légalité du régime politique et la réalité  du  pouvoir de  la  communauté. Il faudra renforcer cette conscience chez les individus de la communauté et la traduire dans des programmes culturels et des méthodes éducatives qui éclairent cette exigence réciproque et consacre leur complémentarité dans l’action sociale, loin de la propagande stérile qui prône la séparation des deux pouvoirs et loin des sons de cloches qui soutiennent que toutes les religions appellent à l’Amour et la paix.

L’étude  que  nous demandons  d’être  approfondie et  d’être  bien comprise   est   la   reconnaissance   de   l’imbrication   ancienne   et l’interpénétration de ces deux pouvoirs et orienter chacune dans sa direction. Que le pouvoir politique cesse de croire que les domaines de son action  et  ses  différentes  activités  du  moment  suffisent  pour remplacer efficacement les courants absolus que réclame le pouvoir religieux.

Le pouvoir religieux à son tour doit reconnaitre les limites de sa légalité au moins dans son droit organisationnel pour mener des actions de régulation de la société et sa coopération avec le monde extérieur  dans  lequel,  les  religions,  les  croyances,  les  écoles juridiques sont différentes.

Ce que le pouvoir politique est capable de faire par ses propres moyens, le pouvoir religieux n’est pas assez outillé pour le faire et inversement le pouvoir politique ne peut pas remplacer le pouvoir religieux.

Le monde a changé et ne sera jamais ce qu’il était auparavant. Le pouvoir légal ne doit pas ignorer le pouvoir religieux qui a reconnu sa légitimité et approuvé la nécessité nouvelle de son existence.

D’un autre côté, le pouvoir religieux doit tendre à s’affirmer en renforçant son expérience spirituelle, et non à s’éloigner continuellement   du   champ   politique   et   à   sous-estimer   son importance en croyant que c’est la religion qui est l’unique solution et que les royaumes célestes sont devenus des propriétés des guides religieux  ou  que  Dieu  a  promis  et  qu’il  est  l’heure  de  la manifestation de ses promesses.

Il est aussi important d’avoir une compréhension approfondie des manifestations d’une religion ou d’une secte qui surgit, et ne pas essayer de l’étouffer dans son berceau avec violence.

L’expérience a montré que parmi ces sectes ou courants religieux que le pouvoir politique croit faussement avoir éradiquer, une branche va toujours s’échapper en héritant des précédents courants la violence et devient plus haineuse envers la société et les autorités du pouvoir temporel qu’elle considère comme des représentants de Satan.

Il faut une compréhension mutuelle qui consiste à ce que chaque pouvoir reconnaisse l’autre et admette sa diversité. Il est intéressant de rappeler que dans le pouvoir religieux, il y a la vie et que le pouvoir temporel ne peut pas se passer de la religion.

L’expérience humaine que ce soit chez l’individu ou la communauté est évolutive. On doit admettre la contradiction et privilégier le dialogue.

L’incompréhension ne peut exister durablement s’il y a le respect mutuel car la violence n’y aura pas de place. Personne ne prétendra détenir la vérité absolue.

Les solutions solidaires entre les pouvoirs doivent être observées. Dans tous les cas il faut éviter la radicalisation et l’extrémisme et la rigueur  aveugle  dans  la  conception  des  lois  et  des  règlements intérieurs et exécuter avec sagesse leur application. La rigueur à elle seule ne règle pas les choses comme nous l’apprend la nature. « Une pression forte et continue finit par provoquer une explosion ». Le monde est devenu un seul village grâce aux réseaux sociaux et les pays ne peuvent plus vivre isolés.

La nature des rapports entre les pouvoirs temporel religieux et traditionnel comme nous l’avons montré ont connu des fortunes diverses avec un dénominateur commun que constitue la violence et l’instabilité. Nous avons essayé aussi de démontrer, avec Yusuf Zaydan l’effet de ces actions comparées à deux solstices et deux équinoxes. Grâce au génie de nos guides religieux tels que Cheikh Saad Buh, Cheikh Sidya Bâ, Cheikh El Hadji MalickSy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et le stratège Thierno SaïdouNourouTall notre pays a pu trouver une solution pacifique à la fois avec les chefs traditionnels et les français pour nous gratifier d’un pays qui fait aujourd’hui notre fierté, un pays de spiritualité, de tolérance, d’hospitalité et de liberté.

C’est la raison pour la laquelle nous allons emprunter encore à Sébastien D’Angelo des passages pour montrer comment nos guides se sont accommodés  avec  les  colonisateurs  pour  éviter  des  troubles  et  des atrocités qui auraient pu conduire notre nation à la dérive.

Sébastien  nous  dit  « A  la  fin du  19  siècle,  la  conquête  territoriale  du Sénégal était achevée et les réformateurs musulmans étaient pratiquement tous vaincus. L’heure était donc venue pour l’administration coloniale d’organiser un territoire pacifié et sécurisé. Cependant, le manque de légitimité des dirigeants français auprès des populations les a conduits à repenser leur politique coloniale.

Tout en maintenant  une  lourde  dépendance par rapport à des chefs choisis au sein des lignages aristocratiques traditionnels, les autorités coloniales  prenaient  désormais  en  compte  les  communautés maraboutiques liées au bassin arachidier pour établir des relations stables avec elles »

Mais celui qui s’est le plus illustré dans cette transition est sans nul doute le vénérable Thierno Saïdou Nourou Tall grâce à son savoir, son charisme, sa générosité, son courage, sa sainteté et son désintéressement total des biens terrestres, il a pu être le porte-parole de l’Afrique pour prêcher la bonne nouvelle. Il fut l’apôtre de la paix sociale en Afrique et du Sénégal. Nous citerons quelques témoignages parmi des centaines, écrits par les adversaires de son grand père Cheikh Omar Al-FutiTall eux – mêmes.

1.  « Vous  avez  parcouru  les  routes  de  la  Guinée,  prêchant  partout, comme les Saints Vénérés de l’Islam, le noble principe de fraternité humaine qui est à la base de votre doctrine religieuse et que s’est également donnée pour idéal la République Française pussiez-vous, de longues années encore exercer à travers toute l’Afrique noire votre magnifique apostolat »

Conakry, le 08 janvier 1938, Signé TAP

Gouverneur p.i de la Guinée Française.

2. « Sa science religieuse, sa vive intelligence plus que le prestige de son origine, son désintéressement, sa connaissance de l’âme noire, l’idéal élevé  qu’il  poursuit,  les  services  rendus  à  la  cause  musulmane expliquent l’immense influence dont il jouit dans le monde musulman et dans tous les milieux indigènes de l’Afrique.

L’accueil chaleureux qui lui a été réservé par la population de Mopti prouve que ce Grand Chef est compris et aimé.

Mopti, le 14/10/1937, Signé Rannou

Administrateur, Maire le Mopti

3. Thierno Saïdou Nourou Tall ! Belle et Noble figure coloniale dont les qualités de cœur et d’esprit s’affirment chaque jour davantage dans toute l’Afrique, qualités mises généreusement au service de la cause française   que   ce   Grand   Marabout   sert   et   défend   avec   un désintéressement, une abnégation, une conviction au-dessus de tout éloge. Vénérable apôtre d’une mission sacrée qu’il tient de sa religion, Thierno Saïdou NourouTall porte partout la bonne nouvelle, sème les ferments d’union, de concorde, de fraternité, de charité, de loyalisme qu’il puise à pleines mains dans son cœur généreux délicat et sensible. J’ai rencontré Thierno Saïdou Nourou Tall, pour la première fois à Man, en Côte d’Ivoire, et je fus frappé par sa vive intelligence, son regard franc et honnête où reflète une foi ardente, une volonté tenace en même temps qu’une bonté infinie, toutes qualités qui classent un homme et l’élèvent du premier coup sur un plan supérieur, parmi les sages.

L’action  bienfaisante  et  féconde  de  Thierno  Saïdou  NourouTall s’affermit  ici  à  Brazzaville,  comme  s’est  révélée  efficace  en  Côte d’Ivoire.

Là-bas, parmi les populations de races différentes, sa parole fut écoutée religieusement, ses conseils suivis, ses préceptes appliqués.

Aujourd’hui dans ce pays qu’il s’apprête à quitter et duquel nous le verrons s’éloigner à regret il continue de lutter pour la bonne cause, de prêcher les  principes  d’humanité,  de  justice, de  travail sur lesquels repose l’édifice qui s’appelle une plus grande France, et de se consacrer au  relèvement  matériel  moral  et  social  de  tous  ses  congénères  à quelque race qu’ils appartiennent.

Descendant distingué d’El Hadji Omar duquel il a hérité les qualités chevaleresques, Thierno Saïdou NourouTall possède au plus haut point le don d’étonner, d’émouvoir de convaincre, de ravir son auditeur, son dévouement, sa parole puissante et écoutée en font l’un des plus précieux et grands amis de la France … »

Brazzaville, le 25mars 1937, Signé Cortinchi

Administrateur, Maire de la commune de Brazzaville

4. « …Ce grand ami de la France nous a toujours rendu de précieux services auprès des populations qu’il visite que ce soient des musulmans ou des fétichistes la bonne parole pour notre cause à toujours été écoutée religieusement par les indignes la franchise est aussi grande auprès des Européens que son prestige auprès des indigènes.

D’une tenue parfaite au cours de ses nombreuses tournées à toujours fait l’aumône et n’a jamais rien reçu des populations qu’il visite. Il donne et ne reçoit rien.

Man, le 30 mars 1936, Signé : Vaseilles, administrateur

Adjoint commandant du cercle de Man.

Le thème de la conférence de cette 44e édition à savoir :

« Les  relations  entre  les  pouvoirs  temporel,  religieux  et  traditionnel :

quelle  dynamique  interactive  pour  le  développement  durable  de  la nation » dédiée à Thierno Saïdou NourouTall et à Thierno Mountaga Ahmed Tall a été bien choisi car Thierno Saïdou NourouTall incarne ces trois pouvoirs et a pu les concilier.

« Thierno Saïdou NourouTall, fils de Nourou, fils d’El Hadji Omar, fils de Seydou, fils de Ousmane, fils de Mokhtar, fils de Alpha Amadou Samba à Halwar ( FoutaTorro) »

Thierno Saïdou NourouTall fils Aissatou Kamissoko, fille de Kouroumba Makha, foulaténé Sambery, Foulaténé Bassy, Foulaténé Woura, Dinnamakha, Sambery Ba, Madidié MaditaHâboula, SadigaHamady Niankité Soundiata, Roi Gâdougou, Maliinké (Cercle de Kita)

Toutes ces trois lignées sont régnantes et ont régné du Fouta Toro Sénégal à l’actuelle Nigéria sous domination Anglaise »

Si les idées de Thierno SaïdouNourou Tall avaient été traduites en actes, le Sénégal aurait pu se passer des actes de la décentralisation de 1872, de 1972, de 1996 et de 2013 car elles contiennent tous les ferments d’un développement durable et un bien être pour tous les citoyens. Je vous remercie.

Conférence présentée par : Abdoul Malal Diop Docteur d’Etat

•  Maître de conférence assimilé

•  Ancien Ministre

•  Ancien Ambassadeur

Dakar, le 25 janvier 2024

BIBLIOGRAPHIE

1.  Le Saint Coran

2. D’Angelo Sébastien : Politique et Marabouts au Sénégal 1854 – 2012

l’harmatan D/2013/4910/45

3. Kane Oumar : la première Hégémonie Peule duFuuta-Toro, de Koli

Tengella à Almaami Abdoul Karthala janvier 2012

4. Sall Ibrahima Abou : les relations entre le Fuuta -Tooro et l’Emirat de Brakna  (moyenne  vallée  –  Sénégal)  un  terreau  du  colonialisme français 1850 – 1903 l’harmattan 2013

5. Sall Ibrahima Abou : Mauritanie du Sud conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945 Karthala 2007

6. Gaspard Théodore Mollien – Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, aux sources du Sénégal et de la Gambie, fait en 1818 l’Harmattan

2007

7. Dumond  Fernand  l’Anti-Sultan  ou  Al-Hadj  Omar  Tall  du  Fuuta combattant de la foi NEA 1974

8. Wane Yaya : les Toucouleur du FuutaTooro (Sénégal) stratification sociale et structure familiale IFAN Dakar 1969

9. Robinson David la guerre sainte d’Al Hadj Oumar Karthala 1988

10.Dalafosse Maurice Chroniques du Fouta Sénégalais ; 1913

11. Brigaud Felix : Histoire traditionnelle du Sénégal CRDS – Sénégal

Saint-Louis du Sénégal 1962

12.Islam, résistances et Etat en Afrique de l’ouest 19e   et 20e   siècles symposium du 20 au 23 novembre 2000 Dakar

13.Bicentenaire de la naissance du Cheikh El hadj Oumar Al-FutiTall colloque international 14-19 décembre 1998 Dakar – Sénégal

14.Bulletin de l’IFAN série B : Sciences Humaines n° 1 ; 1968

15.Afrique  histoire : La culture  noire  reconnue et respectée Alioune

Diop présence Africaine n° 10/1984

16.Historiens et géographes du Sénégal : pouvoir colonial et sociétés sénégambiennes n°3 avril 1988

17.Historiens et géographes du Sénégal : nationalisme et indépendance en Afrique n° 6,2° semestre 1991

18.Historiens  et  géographes  du  Sénégal :  démocratie  et  pouvoir  en

Afrique n° 7 ; 2e semestre 1999

19.Archives nationales du Sénégal (recueil)

20.Recueil de textes de la décentralisation :

21.Primature secrétariat général du gouvernement février 1997

SOURCES EN ARABE

1.  Zuhur al Basatin fi Ta’rikh as-Sawadin : Cheikh Moussa Kamara Koweït 2010

2.   Zaydan Yusuf : la divinité Arabe et les fondements de la violence Dar- Churuq 2009

3. Bâ Aboubakry Khalid : Elhadji Oumar Al-Futi sa vie et sa guerre sainte 1980 Institut Mauritanien de la recherche

4.Serigne Qadi Oumar Fall sa vie et son œuvre mémoire C.A.E.M. ENS 2012 – 2013, Souleymane Fall

5. L’Empire du Djolof : Histoire et civilisation mémoire C.A.E.M.Buwaydi Bâ 2019- 2020

6. 00

7. Le  rôle  géopolitique  de  l’Imam  Maba  Diakhou  Bâ  dans  l’espace Sénégambien mémoire C.A.E.M AssaneSeck 2015-2016

8. Mohamed  Youri  Fall :  Cheikh  Souleymane  Ball  pionnier  de  la révolution au FoutaTooro (1965-1776) Timbuktu éditions 2019

Adjaratou Fatou Kébé, « Ndéyou Daara » par l’exemple

 Il n’est pas donné à tout le monde d’imposer le nom de son école coranique dans une cité religieuse comme Tivaouane, réputée pour sa haute spiritualité autant que pour la place qui lui est dévolue dans la transmission du savoir islamique au Sénégal. Le symbole devient plus fort dans le cas d’une femme qui ne compte que sur elle-même.

Adjaratou Fatou Kébé n’est visiblement pas pour rien présidente des « Ndéyou Daara » (marraines des écoles coraniques) de la région de Thiès. Son abnégation donne la mesure de ce qui est nécessaire pour promouvoir et valoriser toujours plus l’enseignement coranique.

Le Daara Sokhna Oumou Ibrahima Dème, l’établissement qu’elle a fondé à Tivaouane, n’a pourtant vu le jour qu’en 2020. Mais elle a déjà bien pris ses marques. En atteste, la sortie de sa deuxième promotion de « hafiz » (personnes ayant mémorisé le Saint-Coran), le 7 janvier dernier.

Beaucoup de crédit en si peu de temps donc pour un établissement parti d’un vœu, de presqu’un pacte que sa promotrice a passé avec elle-même devant Dieu. Un vœu exaucé. Un rêve devenu réalité.

Huit ans avant d’entamer son projet, Adjaratou Fatou Kébé s’était envolée pour le pèlerinage à La Mecque en 2002, avec le vœu secret de solliciter de Dieu qu’il lui facilite l’obtention d’une parcelle pour bâtir l’école de ses rêves.

« Devant la Kaaba, j’ai demandé à Allah de me faciliter l’obtention d’un terrain pour y ériger un daara », se rappelle-t-elle.

Ce vœu sera exaucé trois années plus tard. La mise en œuvre du projet n’a plus attendu longtemps avec le démarrage de la phase de construction de l’école. Même si Adjaratou Fatou Kébé y allait de son rythme, ne pouvant compter que sur elle-même.

« Chaque fois que j’avais de l’argent, j’achetais du ciment et du fer, car j’avais hâte de vivre ma passion. Le combat sera finalement plié en 2020 », raconte-t-elle.

La phase de construction avait certes mobilisé toute son énergie et celle de ses proches, mais elle était soulagée. Surtout, il lui restait suffisamment d’enthousiasme et de détermination pour avancer.

Un établissement qui ne compte que sur la « banque d’Allah »

Le bouche-à-oreille a aussi eu son effet pour faire connaître son « daara » dans lequel elle reçoit d’abord des parents d’horizons divers, qui viennent y inscrire leurs enfants, en mode internat ou externat.

L’établissement compte désormais quarante pensionnaires filles et garçons, admis sous régime internat, avec plusieurs appartements servant de dortoirs, en plus de deux grandes salles pour les cours.

Les provisions destinées aux repas sont stockées dans deux grands magasins, transitent ensuite dans une spacieuse cuisine, avant de finir dans les plats des pensionnaires de l’établissement.

Après avoir mémorisé le saint Coran, certains pensionnaires intègrent l’école française, où « ils ont tous sauté la cinquième », en se faisant inscrire directement au CE1 après le CI, raconte la promotrice de l’école.

Pour supporter les « nombreuses dépenses » liées au fonctionnement de son « daara », Adjiaratou Fatou Kébé dit ne compter que sur la seule « banque d’Allah ».

« Je n’ai jamais demandé à personne la moindre aide pour le fonctionnement du Daara, Alhamdoulilahi Rabbil Aalamine (gloire au Seigneur des mondes) ».

Jusque-là, elle parvient pourtant à prendre en charge les charges fixes liées à la rémunération de ses trois « oustaz » (maîtres coraniques), ses deux « seydas » (institutrices coraniques) et de l’enseignant de français, sans compter celle des cuisinières.

Elle dit sentir la main de Dieu, se dit guidée par sa grâce, à travers toutes ces bonnes volontés parcourant des centaines de kilomètres pour venir débarquer devant son « daara » des tonnes de riz ou des sacs de sucre et d’oignon, entre autres denrées.

Adjaratou Fatou Kébé n’oublie pas pour autant de remercier ses parents et proches qui ne cessent de l’épauler depuis le début.

Elle compte, parmi ses bienfaiteurs, l’opérateur économique Abdoulaye Ndiaye Ngalgou, pour ne citer que ce dernier.

Adjaratou Fatou Kébé doit aussi beaucoup à certaines de ses connaissances établies en France, dont une femme du nom de Gnilane Diop, basée à Paris et qui lui envoie régulièrement d’importantes quantités de médicaments et lui prodigue moult conseils, en plus de l’appui de son frère, l’universitaire Abdou Aziz Kébé, ancien délégué général au pèlerinage.

Le souvenir inspirant d’une mère

Il reste que l’amour de Adjaratou Fatou Kébé pour l’enseignement et la mémorisation du Coran remonte à son enfance.

Après avoir mémorisé le Coran, elle avait été inscrite à l’école primaire de la cité Lamy de Thiès. Mais cinq ans plus tard, la brillante élève demandait à être orientée dans une école franco-arabe.

Malgré la réticence de son instituteur, qui ne voulait pas se séparer d’une si bonne élève, la ténacité de la jeune Adjaratou finit par convaincre le père qui, lui-même, enseignait à l’époque l’arabe à l’école primaire de la cité Lamy. Il accéda au souhait de sa fille.

Une affaire de famille. C’était écrit. D’autant qu’elle semble tenir de sa mère qu’elle entendait souvent psalmodier le Coran pendant son temps libre.

Adjiaratou Fatou Kébé décrocha son Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) en arabe en 1976. Comme le Baccalauréat arabe n’existait pas encore au Sénégal, elle n’eut d’autre choix que de suivre le parcours de son père.

Elle est recrutée dans la fonction publique en 1982, avant d’être affectée – ironie du sort -, dans ‘école primaire qu’elle avait quittée pour le cycle franco-arabe.

Un an plus tard, elle rejoint son mari à Tivaouane où elle officie d’abord à l’Ecole 4 jusqu’en 1992, année de sa mutation à l’Ecole 2, pour y poursuivre sa carrière jusqu’à sa retraite.

La journée du dimanche 7 janvier dernier restera mémorable pour le Daara Sokhna Oumou Ibrahima Dème, qui a fêté la sortie de sa deuxième promotion de « hafiz ». Devant les parents et l’encadrement de l’école, trois « bouts de bois de Dieu » ont pu réciter intégralement le Coran. Un grand moment de bonheur pour tout le monde.

L’émotion n’était donc pas en reste, certains parents n’ayant pu contenir des larmes de joie d’entendre ces jeunes voix psalmodiant parfaitement les versets coraniques. Il n’en fallait pas plus pour que des « Allahou Akbar ! » se fassent entendre. À la gloire du Seigneur.

Des louanges qui ont contribué à électriser un public acquis et reconnaissant à l’endroit de Adjiaratou Fatou Kébé.

Source: aps.sn

Tivaouane : un budget de 3,6 milliards CFA pour l’exercice 2024

Le budget de la commune de Tivaouane (ouest) pour l’exercice 2024 s’élève à 3 milliards 657.260.000 francs CFA, dont la grande partie est réservée à l’investissement, soit 2 milliards 14 millions 760.000 francs CFA.

Les crédits dédiés au volet fonctionnement ont été arrêtés à 1 milliard 642 millions 500.000 francs CFA.

Le budget 2024 de la commune de Tivaouane a été voté ce week-end à la quasi-unanimité des conseillers municipaux présents lors d’une séance présidée par l’adjoint au préfet du département, Mamadou Thiam, seule une conseillère s’étant abstenue.

Le maire, pour un meilleur recouvrement des recettes, mise sur plusieurs leviers. Il compte ainsi réorganiser les différents points de regroupement des conducteurs de motos-taxis dites « Jakarta » et encourager « le bon fonctionnement » du futur centre fiscal.

« Il n’est pas possible de laisser prospérer des garages [de motos Jakarta] à chaque coin de rue. Chaque conducteur de [moto Jakarta] doit payer chaque mois. Ils ne le font pas actuellement. C’est pourquoi nous profitons des occasions comme le Gamou pour les faire payer sans quoi leur outil de travail est mis en fourrière », a déclaré l’édile de Tivaouane Demba Diop.

Durant les débats, le conseiller municipal Alioune Badara Mboup a souhaité la transformation du stade El Hadji Moustapha Niang en université et plaidé pour la construction d’une autre infrastructure sportive « plus conforme à la dimension de Tivaouane ».

« Nous allons délocaliser le stade. La pose de la première pierre d’un stade départemental se fera bientôt. Nous avons déjà délibéré sur 10 ha à Keur Ndiobo », a déclaré  Demba Diop.

Le premier adjoint au maire, Cheikh Tidiane Diouf, en prenant la parole, avait sollicité de l’instance municipale un appui au profit du champion de taekwondo Mansour Lo, un fils de Tivaouane, pour l’aider à atteindre l’élite mondiale de la discipline.

La conseillère municipale Maimouna Ba, abordant la question relative au renforcement de capacités des élus, avait demandé au maire de faciliter la formation des élus dans les domaines de la mobilisation des ressources et de la gestion financière.

Le maire a dit avoir pris bonne note de ces requêtes, assurant être disposé à encourager toute initiative visant à relever l’image de la ville. Il a aussi pris l’engagement de faire faire des formations aux conseillers municipaux durant l’exercice 2024.

Répondant à une interpellation relative aux écoles coraniques, le député-maire Demba Diop a souligné la nécessité de revoir leur organisation pour mieux les appuyer.

 »Mes services ont relevé 245 daaras dans la commune. Nous ne pouvons pas aider certaines écoles coraniques et laisser d’autres. La municipalité va également redoubler d’efforts dans la prise en charge de l’éducation avec la construction de nouvelles salles de classe sans oublier les infrastructures sanitaires », a-t-il dit.

Les conseillers municipaux ont voté, au cours de la même séance, un plan triennal d’investissement de 2024-2026.

Source: aps.sn

Culture arabo-islamique : Souleymane Bachir Diagne différencie la contribution sénégalaise à la « littérature de vulgarisation poétique »

Rabat, 19 déc (APS) – ‘’Le type d’intervention philosophique qui constitue la contribution sénégalaise à la culture arabo-islamique’’ ne peut être considéré comme ‘’une littérature de vulgarisation poétique’’, affirme le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne.

‘’Ce n’est pas une littérature de vulgarisation poétique’’, a conclu le Pr Diagne, membre de l’Académie du Royaume du Maroc, au terme d’une analyse de deux exemples de contributions théoriques’’ à la philosophie soufie.

Il s’agit du livre des Lances de Cheikh Oumar Fūtī et de La perle des sens ou l’œuvre d’El Hadj Malick Sy.

Le philosophe a terminé sa réflexion en soulignant ‘’la responsabilité qui est la nôtre de poursuivre aujourd’hui dans la voie ainsi indiquée et de marquer de manière générale la « présence africaine » dans ce que Mohamed Iqbal a appelé : la reconstruction de la pensée religieuse de l’islam »’’.

Il a souligné comme préalable l’importance de ‘’considérer la contribution théorique et de mettre l’accent sur celle-ci. Aller au-delà du propos poétique qui était l’objet du livre d’Amar Samb’’, ancien directeur de l’Institut Fondamental d’Afrique noire (Ifan).

Il s’agit, pécise-t-il, de résoudre la problématique suivante  :  ‘’comment penser un apport original dans une œuvre qui se veut totalement inscrite dans l’univers intellectuel et spirituel d’une autre ?’’

‘’C’est le cas du livre des Lances déjà dans sa configuration textuelle même puisqu’il est d’usage de le disposer dans les marges qui entourent les pages où sont consignées les enseignements du fondateur de la Tijāniyya comme s’il s’agissait ainsi de sertir une pierre précieuse entre toutes’’, relève-t-il.

Il a rappelé à cet égard ‘’la promesse qui crée une des controverses que soulève la Tijaniyya, faite aux disciples que non seulement eux-mêmes ou elles-mêmes seront reçus au paradis le plus élevé mais qu’ils amèneraient avec eux ou avec elles leurs familles et leurs proches’’.

Il explique que ‘’c’est une des raisons pour lesquelles non seulement ceux qui sont hostiles par principe au soufisme mais également d’autres voies soufies ont, parfois violemment, reproché à la Tijaniyya ce que Jean-Louis Triaud appelle une « arrogance théologique » frisant « l’hérésie »’’.

‘’Il s’agit d’un défi bien entendu quand vient à l’esprit ce que dit le Coran de la responsabilité individuelle du musulman constituant un questionnement de l’intercession quand on sait que le jour du jugement signifie la rupture des liens de parenté’’, remarque-t-il.

L’auteur convoque à cet effet les versets de la sourate Anaam : « Et voici que vous nous arrivez, un par un, tels que la première fois Nous vous avons créés. Vous avez laissé derrière votre dos tout ce que Nous vous avions octroyé. »

Il convoque aussi la sourate Luqman dans laquelle Allah dit : ‘’« Craignez un jour où nul géniteur ne rachètera sa progéniture, pas plus que nulle progéniture ne rachètera en rien son géniteur. »’’

Mais c’est aussitôt après pour faire remarquer le défi qu’il y a de ‘’réconcilier ces versets avec celui-ci qui dit : 13 : 23 (Ar-Ra’d, le Tonnerre) :

« A ceux-là revient l’ultime demeure les jardins d’Eden. Ils y entrent avec les justifiés parmi leurs pères, leurs épouses, leur progéniture. »

« Modèle d’intervention théologique »

Le philosophe considère que ‘’sur ce point le texte du livre des Lances (en son chapitre 51 consacré au devoir d’émigrer si cela s’impose) est un modèle d’intervention théologico-philosophique’’.

L’originalité de ce modèle d’intervention, dit-il, ‘’provient de la réflexion qui a son origine dans la doctrine de la Tijaniyya mais est nourrie par la grande érudition de son auteur et l’autorité de son jugement’’.

‘’L’argument commence par rappeler le verset 31 : 33 puis quelques pages plus loin, Cheikhou Oumar rappelle la tradition qui dit qu’en envoyant Adam sur terre Dieu lui a dit : « construis pour le délabrement et engendre pour l’anéantissement ».

Il indique que ‘’comme exemple illustrant le caractère périssable de toute chose en ce monde, l’auteur décrit la décrépitude à laquelle est promise la plus belle des épouses, celle qui peut empêcher le croyant de partir au combat quand le devoir l’appelle’’.

‘’ A cette décrépitude il commence par opposer les 80 072 épouses qu’auront les hommes du paradis. Mais ensuite voici qu’il dit qu’à celui que la beauté périssable d’une épouse n’aura pas détourné de son devoir envers Dieu il sera donné de se retrouver au paradis avec elle « plus belle que les houris et autres avantages que Dieu seul connaît. ‘’

L’auteur de ‘’Comment philosopher en Islam’’ déclare qu’une telle réflexion ‘’n’est pas sans rappeler la philosophie platonicienne qui oppose le monde des réalités éternelles au monde de la génération et de la corruption’’.

‘’L’au-delà est alors la demeure de la stabilité (la dār al muqāmati dont parle le verset 35 :35, Fātir), de la transmutation en éternité des relations d’amour et d’affection dont nous savons la fragilité en ce monde’’, estime-t-il.

Le directeur de l’Institut des études africaines de Columbia University relève que ‘’cette leçon de Cheikhou Oumar est aussi celle que l’on trouve dans ce tafsir de Abdullah Yūsuf Ali (….)’’.

« Les liens en cette vie sont temporaires mais l’amour dans la justice est éternel. Dans les Jardins de la félicité, les justes seront réunis avec les proches et les êtres chers qu’ils ont aimés, à la condition que ces derniers soient justes également (…) Ainsi ancêtres et descendants, maris et femmes, frères et sœurs dont l’amour est pur et saint trouveront une nouvelle félicité dans la perfection de leur amour et verront une nouvelle signification mystique dans les liens anciens et éphémères. »

« Ancrage dans le Coran »

Selon Souleymane Bachir Diagne, ‘’c’est cette position philosophique qui se trouve exprimée sous la plume de l’auteur du livre des Lances. Elle trouve son ancrage dans le Coran et se trouve affirmée en toute fidélité à la doctrine et avec toute l’autorité et l’originalité que confèrent l’érudition et la pénétration spirituelle’’.

A l’en croire, ‘’lorsqu’il analyse « la démarche » d’El Hadj Omar Mouhamadou Alpha Cissé insiste sur l’érudition qui se traduit par la multiplicité des références dont se soutient l’argumentation à des « auteurs d’époques et d’horizons différents, en faisant abstraction de leurs obédiences confrériques et de leurs écoles juridiques, refusant par là toute balkanisation du savoir »’’.

‘’Et il ajoute, pour ce qui concerne l’originalité : « Ensuite il donne son point de vue qu’il débute toujours par « qultu », (j’ai dit) pour étayer sa pensée sur la question posée.’’

Démarche identique chez El Hadj Malick Sy

Il fait observer que ‘’c’est une telle démarche que l’on retrouve dans l’œuvre d’El Hajj Malick Sy, dans l’autorité qu’il manifeste par exemple, dans son ouvrage Ifhām (…)’’.

Cela se voit selon lui ‘’lorsque dans le chapitre qu’il consacre à la grande question de la relation de l’essence divine aux attributs, après de nombreuses références à la riche littérature théologique, philosophique et mystique sur la question il présente son point de vue en annonçant : qultu , « je dis ».

‘’On sait que ce qui est en jeu sur cette question a été déterminante dans la constitution des différentes écoles de Kalām, la littéraliste et celle du mutazilisme aux extrêmes, celle acharite qui se veut du « milieu » selon Al Ghazali, auteur de la « modération en matière de religion » (al I’tisad fil I’tiqad). Question théorique difficile, que celle de l’unicité divine et la mutiplicité des attributs.’’

Le philosophe estime que ‘’si on nie purement et simplement les Attributs, on se retrouve avec un Dieu abstrait qu’il n’y a pas de sens à prier’’. ‘’Sans tomber dans l’anthropomorphisme, dit-il, il s’agit de comprendre la coexistence dont parle le Coran : « Et Il est avec vous où que vous soyez »’’.

Cela est manifesté par ‘’ces paroles prophétiques : « anta sãhibu fis-safari wa khalīfatu fįl ahli wal māli wal waladi » en tenant en même temps « notre incapacité à appréhender le « comment ».

Il ajoute que la parole coranique parle non pas de la coexistence telle qu’entendue par tous mais de celle à laquelle ouvre une connaissance savoureuse.

Il dit s’en tenir à ‘’ces exemples pour conclure sur deux points’’. Le premier est ‘’le type d’intervention philosophique qui constitue la contribution sénégalaise à la culture arabo-islamique’’. ‘’Ce n’est pas une littérature de vulgarisation poétique’’, soutient-il.

Le second point, précise-t-il, est ‘’la responsabilité qui est la nôtre de poursuivre aujourd’hui dans la voie ainsi indiquée et de marquer de manière générale la « présence africaine » dans ce que Mohamed Iqbal a appelé : la reconstruction de la pensée religieuse de l’islam ».’’

De l’envoyé spécial de l’APS, Amadou Samba Gaye

Les Chroniques du Doyen – Abdoul Hamid Sy Al Amine, un exemple dans la mouvance religieuse

(par Majib Sène)

Il est des hommes qu’on respecte et admire non pas par leur descendance mais par leur admirable comportement dans la société. Ni grandiloquents, ni vindicatifs, encore moins expansifs, ils cheminent droit laissant leur cœur battre à gauche, fatalement comme un lit d’espérance. Abdoul Hamid Al Amine fait partie de ceux-là en dépit de son appartenance à la prestigieuse lignée de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, en passant par Khalifa Ababacar Sy et Abdoul Aziz Sy Al Amine qu’il a comme père. Avec autant de références toutes belles, toutes respectueuses et valorisantes, il a de quoi pavoiser dans un pays comme le Sénégal où les dynasties religieuses ont pignon sur rue. Mais très jeune, son père qui est un exemple dans l’islam des lettrés, s’occupa de son éducation religieuse par l’intermédiaire de grands maîtres particulièrement exigeants dans ce domaine. Puis ce fut l’école française où se révélèrent davantage son intelligence, son alacrité et la pétillance de son esprit. Son cursus scolaire et universitaire fait de lui un brillant économiste doublé d’un expert dans l’art de la communication fécondante.

Il est une pièce rare dans la fratrie de son père par sa modernité, sa sûreté de lui sans aucun nœud de fragilité et son allant d’homme cultivé ouvert aux alizés des vents fécondants. Haut cadre dans l’administration portuaire, il a l’art de se comporter comme il se doit, ne confondant pas sa casquette de guide religieux avec celle de responsable dans une administration publique. C’est parce que son éducation de base, sa formation polyvalente et sa philosophie humaine sont ses meilleurs alliés qui administrent son exemplarité comportementale dans tous les domaines. À l’occasion du grand Gamou de Tivaouane et des symposiums qui le précédent, il fait étalage d’une superbe subtilité et d’une maturité exceptionnelle dans la conduite de l’événement. Des exemples de compétences comme lui, foisonnent dans la prestigieuse école de Maodo Malick Sy RTA. L’islam des lettrés comme en témoignent les milliers de Moukhadam disséminés dans tous les coins du Sénégal, sont issus du sanctuaire de Tivaouane, incomparable dans la formation des guides religieux.

Feu Abdoul Aziz Sy Al Amine a consacré toute sa vie à l’Islam et à la confrérie de Aboul Abass Ahmada Tijane Chérif. Homme de dignité, de droiture, de générosité exemplaire et de vérité, ses enfants se reconnaissent en lui dans la manière de servir l’Islam. Abdoul Hamid chemine dans la voie de la droiture et dans l’accomplissement correct de ses devoirs religieux. Plaise à Allah SWT qu’il reste dans cette voie pour l’honneur et la gloire de l’Islam et de la confrérie Tijane.

Majib Sène

N’en déplaise à Saber Mashhur !

Par Pr Abdoul Aziz Kébé

Réponse à son message au peuple sénégalais

Dans une vidéo circulant sur la toile, le sieur Saber Mashhur, qui se dit journaliste indépendant, invite le peuple sénégalais à suivre l’exemple du Burkina Faso, du Niger et du Mali dans leur « France dégage » ! Et pour ce faire, il charge le Président Macky Sall et son candidat, l’actuel Premier Ministre M. Amadou Ba. Son option politique n’est pas mon propos, chacun est libre d’être avec qui lui chante. Mais son appel en tant que « frère » et « musulman » (sic) m’interpelle. Et c’est sur ce registre que se situe cette réponse.

M. Mashhur nous interpelle en ces termes :

« D’abord, j’ai un message pour le peuple sénégalais, ce grand peuple musulman. Beaucoup de personnes qui ont visité le Sénégal ont dit que c’est un grand peuple qui semble provenir directement de l’époque des compagnons. C’est un peuple respectueux, un peuple religieux, un peuple loyal, sincère, bienveillant. Et ils m’ont dit que la place idéale où ils auraient souhaité vivre, c’est le Sénégal. Et moi-même j’ai rêvé vivre au Sénégal, y éduquer mes enfants, dans les écoles du Sénégal, entre nos enfants sénégalais, garçons et filles. C’est un peuple au sommet des qualités humaines, et la culture occidentale ne l’a pas altéré. Le peuple sénégalais a préservé la culture islamique dans sa pureté. Ce peuple est l’un des meilleurs peuples de l’islam au monde. J’ai vraiment souhaité vivre au Sénégal, avec ma famille et voir mes enfants y grandir. Malheureusement le gouvernement du Sénégal est un gouvernement inféodé à la France, un gouvernement qui n’est pas digne de confiance. C’est pour cela que je n’ai pas vécu au Sénégal ». 

Ce beau témoignage sur le peuple sénégalais mérite qu’on s’y attarde un instant. Car ce peuple qu’il adule tant, n’est pas tombé du ciel, il est le fruit d’un long parcours. Il est le résultat des efforts louables des guides religieux de notre pays, fondateurs des écoles soufies, des confréries dans lesquelles ils ont éduqué leur peuple à préserver cette culture islamique, sans renier leur identité. Et ils ont apporté leur contribution au rayonnement de l’islam tant et si bien que le Sénégal est reconnu comme un havre de paix. Ces personnalités d’une grande envergure, depuis le premier État du Boundou, suivi de la Révolution Toroodo, depuis l’équipée du Grand Mujahid El Hadji Oumar et l’expansion pacifique de l’islam grâce aux organisations soufies, et l’intelligence sociale de ses successeur, El Hadj Aboulaye Niass, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Bou Kounta, Limamou Laye, et les disciples de Cheikh Saad Bouh, ont réussi cette prouesse de façonner un peuple que l’on compare aux compagnons du Prophète Psl, al hamdou lillah.

Mais si cela a pu se faire, avec l’aide d’Allah, c’est aussi grâce à la clairvoyance des hommes d’État qui se sont succédé à la tête de cette terre bénie. De Senghor au Président Macky Sall, chacun, avec ses moyens et son style, a pris en compte la religion dans ses politiques. Mais, en tant que « frère » et « musulman », j’invite M. Saber à l’honnêteté comme recommandé par le Coran, Sourate Mâida, verset 8 :

« ô vous qui avez cru, soyez droits et loyaux. Soyez des témoins en toute équité. Et que l’inimitié pour certaines gens ne vous conduise pas à être inéquitables. Soyez donc équitables. Et craignez Allah car Allah est parfaitement informé de ce que vous faites ».

Rendons à El Hadji Macky Sall ce qui lui appartient, en termes de politiques publiques au bénéfice de l’islam. Il est, que je sache, le premier Président à avoir bâti son action sur la base d’une réflexion stratégique axée sur le fait religieux et son importance dans la conduite des politiques publiques. Cela lui a permis d’avoir une vision claire, un plan d’action structuré, des résultats palpables, mesurables.

Si le Président Macky Sall est élu Bâtisseur africain de l’année, c’est pour l’ensemble de ses réalisations au niveau des infrastructures, dans tous les domaines et secteurs y compris celui du religieux. Il est le premier bâtisseur de lieux de culte au Sénégal. Les foyers religieux, ont ont vu leur profil infrstrurel totalement transformé grâce à ses politiques, au bénéfices des communautés. Au total, on dénombre pas moins de 26 lieux de culte et d’édifices à vocation socio religieuse, distribués sur l’ensemble du territoire national ; une moyenne de 2 édifices par an. Il a rationnalisé l’organisation des examens et concours des écoles privées pour l’enseignement de l’arabe, avec un seul baccalauréat, reconnu par les universités du Sénégal.

Il a développé la prise en charge des maîtres coraniques, en leur octroyant une subvention inscrite dans le budget de l’État à hauteur de 6 milliards susceptibles d’évolution. …..

Le Projet d’appui à la modernisation des daaras a connu un bond et est entré dans sa 2e phase avec à la clé 78 daara modernes construites, et une centaine réhabilitée.

L’enseignement coranique est entré dans une phase institutionnelle irréversible avec l’érection de la Direction des daaras à la place de l’inspection des daaras, et la consécration de la journée nationale dédiée aux daaras, aux maîtres coraniques et aux autres acteurs des écoles coraniques. Depuis 2012, sous la conduite de M. Macky Sall, 25 milliards de francs CFA ont été injectés dans le secteur de l’enseignement arabo islamique au Sénégal.

Et aujourd’hui, notre pays obtient sa reconnaissance parmi les nations musulmanes gardiennes du Coran avec le Prix international du Chef de l’État pour le récital du Coran.

Le pèlerinage, 5e pilier de l’islam a été rehaussé au niveau institutionnel. Le Président Macky Sall, conscient du coefficient social de ce pilier et de sa dimension historique et spirituelle dans notre pays, l’a hissé au rang de Délégation générale, dotée d’une administration inscrite dans la tradition des administrations performantes, avec un Secrétariat permanent, doté des moyens subséquents.

Le waqf, un instrument islamique de gestion des biens d’utilité publique, a été institué par le Président de la République, M. Macky Sall. Et grâce à cet outil, la Couverture Maladie universelle est une réalité dans les écoles coraniques.

Eh bien, si le « frère » « musulman » M. Saber Mashhur est autant émerveillé par le Sénégal et son peuple, il doit l’être autant pour son Président qui a su consolider les acquis, les développer et les hisser à un niveau qui n’existe nulle part dans les pays qu’il cite en référence.

Et s’il y a une révolution à parachever, certes il y en a, c’est bien celle entamée par le Président Macky Sall, avec les guides religieux de notre pays, qui consiste à préserver notre socle culturel et religieux, doter nos foyers religieux et les associations islamiques sérieuses des moyens qui leur permettent de contribuer, comme ils l’ont toujours fait, à l’éducation des populations et à répondre positivement, avec clairvoyance aux exigences de l’heure, sans dogmatisme, ni sectarisme. Cette révolution qui injecte dans le budget national des fonds destinés à l’enseignement coranique, qui intègre le Waqf dans la corbeille des outils de promotion économique et sociale, cette révolution qui, en Afrique de l’ouest, fait du Sénégal un pays où le Coran et ses serviteurs sont honorés, chaque année, par le Président de la République, est à poursuivre.

Si le Sénégal attire tant, si M. Saber admire la qualité des hommes et des femmes qui sont sorties de ces écoles, c’est parce qu’il y a des gardiens du temple qui n’ont pas trahi le legs. Ce sont nos guides religieux à la tête de nos confréries, et nos guides politiques qui s’abreuvent de la sagesse de ces foyers ardents pour animer leurs politiques publiques avec l’esprit du Sénégal et non d’ailleurs.

Et le peuple sénégalais que M. Mashhur adule tant, fidèle à sa tradition républicaine, se choisira librement un chef, porteur de ses valeurs, qui ne sont ni d’orient ni d’occident, mais d’ici, qui ont façonné cet homo senegalensis, si cordial et si bienveillant, si respectueux de la pluralité et de la diversité jusque et y compris dans les croyances religieuses. Et au soir des élections, celui qui sortira vainqueur du scrutin sera accepté par tous les Sénégalais puisqu’étant le choix de Dieu, car in fine, c’est Lui Allah Le Seul Détenteur du pouvoir Qui le donne à Qui Il veut. Et l’un de nos guides religieux nous a appris que tout ce que Le Majestueux a décidé, cela est ce qui est bien.

Que la paix soit sur ceux qui suivent la bonne guidance !

Pr Abdoul Aziz Kébé

Ministre Conseiller aux Affaires religieuses

Le courant anti soufi au Sénégal à l’épreuve du temps.

par Ousmane GUEYE

Le courant anti soufi au Sénégal à l’épreuve du temps par Ousmane GUEYE

Introduits au Senegal dans les années 70, ces mouvements se sont lentement mais sûrement installés au Sénégal entre 1980 et le milieu des années 1990. Fortement présents dans la banlieue et surtout dans les régions de Dakar, de Thies entre autres, ils ont recruté chez les familles à revenus faibles par l’installation d’écoles à eux, de structures de santé, d’organisation de colonies de vacances, de construction de mosquées, de fonçage de puits, d’ investissements communautaires, etc.

Les écoles franco arabe, les séries de conférences annuelles et les colonies de vacances rythmaient la vie de ces mouvements. Le recrutement se massifiait au fur et à mesure.

Vers la fin des années 90 et le début des années 2000 ils ont senti que les discours incendiaires contre les marabouts et confréries ne passaient pas pour une bonne partie des sénégalais. Il fallait changer de stratégie. Ils ont commencé à pacifier le discours, infiltrer les tarikhas pour les saper de l’intérieur. Ils s’invitent aux cérémonies officielles des gamous, magals et symposiums organisés à ces occasions.

L’essentiel c’est de faire passer un message, se faire accepter et recruter.. Profitant des crises dans la sous région et qui se sont exacerbées depuis 2000 avec l’arrivée massive de populations étrangères venues se réfugier – certaines avec de grosses malalettes d’argent, d’autres sans un rond- ils ont su ralier une bonne partie qui avait déjà cette sensibilité dans leurs pays d’origine.

A partir de 2000 le mouvement se diversifie avec plusieurs tendances. De jeunes recrues affiliés à plusieurs groupes de pays différents avec des perceptions differentes de l’Islam attaquent ouvertement les précurseurs. Ils vont jusqu’à les taxer de “kuffar” au même rang que les soufis. Le discours se durci à nouveau. Ils reçoivent des soutiens financiers importants et bénéficient de formations de leurs bailleurs. Ils construisent des mosquées et des puits à l’intérieur du pays (moyens de justifier les financements reçus). Ils entrent en politique, s’engouffrent dans les grandes écoles , se retrouvent au coeur de l’administation, de grandes entreprises et créent une jonction entre l’elite arabophone et celle “francophone”. Les fils des fondateurs ont grandi dans cette ambiance, ont étudié à l’étranger et sont revenus. Ils adoptent une approche plus tactique. Chaines de télévisions et radios prennent le relais des conférences et tournées de “dahwa”. Avec la crise économique, les dures réalités de la vie, il faut trouver un bouc-emissaire. Les marabouts. “Ils sont de connivence avec l’Etat” disent-ils. “Ils se sont accaparés des richesses, des terres, mènent une belle vie au détriment du peuple”. Une nouvelle étape.

Alors imploser les tarikha, s’emparer de l’Etat par le haut ou par le bas est l’objectif à long terme.

Le Sénégal étant un pays particulier il faut travailler la jeunesse avec différentes approches….

Ces 10 dernières années ils sont passés par la stratégie d’occupation de l’espace. Ils s’emparrent de tous nouveaux lotissements en finançant des mosquées de petites dimensions accompagnées d’installations de points d’eau. Ils dirigent les prières ou contrôlent les prêches quand ils le peuvent. Dans certaines grandes cités ils filment leurs prêches quotidiennes et l’envoient à leurs bailleurs.

Les réseaux sociaux sont venus leur offrir une occasion inouie de se cacher derrière le clavier, de pouvoir dire tout haut avec une large diffusion ce qu’ils n’osent pas dire dans les mosquées, les conférences et les plateaux de télévisions et de radios.

L’expérience de leur forte influence dans la sous région , soit pour faire tomber ou faire vaciller l’Etat, leur donna des ailes. Il faut profiter de toutes les crises ou les provoquer mais rester prudents. Certains dirrigeants doivent rester discrets (taqia)… ce sont les cerveaux…. Il faut des sortes d’activistes qui chauffent le terrain et entretiennent la contradiction et des “négociateurs” pour apaiser quand il le faut.

Pyromanes le jour et sapeurs-pompiers la nuit.

Certains travers qu’on laisse passer dans les tarikhas les confortent et leur donnent des arguments pour justifier à leurs bailleurs le renouvelerment les financements….

Seulement beaucoup d’entres eux sont manipulés sans le savoir. Des ennemis de l’Islam ont infiltré notre religion depuis fort longtemps et ont gagné des places dans certaines grandes universités pour préparer des “combattants de la foi” à travers des enseignements d’une “haqida” réductrice et simpliste. Retournés dans leurs pays d’origine, ces “musulmans” combattront l’Islam. Ils sont des agents sans le savoir. . Ainsi croyant prêcher un “Islam ” rigoriste, ils prêchent contre l’Islam pour le compte des ennemis de l”Islam. N’est ce pas plus commode que d’avoir des non musulmans qui combattent ouvertement des musulmans…

Toutefois, certains parmi eux ont fini par comprendre que leur chemin n’est pas le bon mais ils ne peuvent plus couper la branche sur laquelle ils sont assis depuis longtemps…. leur fond de commerce.. Dur. Ils se résignent. Certains prennent le risque et retrouvent leurs tarikhas qu’ils ont longtemps nargués..

Le Sénégal est à la croisée des chemins . Les confréries constituent les seuls remparts de la cohésion nationale. Mais ayons le courage de nous dire la vérité. Nous (soufis) devons aussi ramener certains parmi nous à la raison. Certaines dérives doivent être corrigées pour ne plus donner des os à sucer à ceux qui nous traitent de ” kuffar”

Ousmane GUEYE Membre DET des années 1990

Le Roi a contribué à la préservation de la religion en Afrique

“Le Royaume et plusieurs pays africains partagent l’attachement aux mêmes valeurs et constantes religieuses, ce qui a fait que le modèle religieux marocain est -largement suivi et salué- au niveau du continent”, puisque “Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, est le protecteur de la foi et de la religion”, a indiqué M. Toufiq à l’ouverture de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation.

Il a ajouté que ce qui distingue le Royaume dans ce domaine “ce sont les actes légaux de la bei’a à Amir Al Mouminine qui sont rédigés par des adouls et authentifiés par des magistrats et qui remontent à quatre siècles”.

“Nos ouléma ont jeté les fondements religieux de la bei’a considérant que cet acte préserve les constantes de la nation, dont la religion”, a-t-il dit, soulignant que ces ouléma marocains ont choisi de partager les valeurs authentiques de la religion avec les érudits africains afin de diffuser et de vulgariser le message de l’Islam, en partant d’une compréhension correcte de la religion et de la Sunna du prophète Sidna Mohammed.

Le ministre a invité les ouléma à jouer pleinement leur rôle afin de contribuer à la renaissance et au rayonnement de l’Islam, le but étant de “diagnostiquer le grand fossé qui existe entre l’Islam et la pratique de cette religion par les croyants”.

Il a précisé que les érudits africains sont appelés à suivre et s’imprégner de la voie tracée par la première génération de savants musulmans dans la manière de diffuser les enseignements de l’Islam, et qui est basée sur les constantes religieuses communes et la purification des âmes, citant la “Charte des ouléma africains”, qui est considérée comme un guide concret pour mener à bien ces efforts et ces objectifs.

Dans ce sens, le ministre a mis en avant les liens forts qui unissent les ouléma marocains et africains, outre les relations profondes entre les confréries soufies, réitérant son appel aux ouléma à adopter un “nouveau modèle” de transmission des messages de l’Islam.

Il a fait remarquer que les travaux de la cinquième session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains constituent une occasion pour faire le bilan des réalisations accomplies par cette institution et prospecter les meilleurs moyens de promouvoir et développer son action à l’avenir, précisant que la Fondation doit se pencher sur l’approbation de l’adhésion de nouvelles sections.

M. Toufiq a noté par ailleurs que la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains œuvre pour aider les fidèles à accomplir les bonnes œuvres et à permettre aux érudits africains, aux côtés des ouléma marocains, de diffuser le message authentique de l’Islam pour représenter dignement leurs pays, mettant l’accent sur la contribution éminente des ouléma à la réalisation du développement globale durant les temps modernes.

Les travaux de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains se sont ouverts avec la participation de 400 de ses membres représentant 48 pays.

Organisée avec la Haute approbation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, Président de la Fondation, cette session connaît la participation des présidents et des membres des sections de la Fondation dans ces pays africains, outre des membres du Conseil supérieur des oulémas.

Cette session, de trois jours, sera marquée par la présentation du rapport officiel des activités de la Fondation pour l’année 2022 et du résumé des activités de 2023, ainsi que des projets et activités programmés pour l’année 2024 avant leur approbation par les quatre commissions permanentes de la Fondation : les Commissions des activités scientifiques et culturelles, des études de la Charia, de la revitalisation du patrimoine islamique africain et de la coopération et du Partenariat.

Elle sera sanctionnée par un communiqué final de la réunion du Conseil supérieur de la Fondation et les recommandations qui émergeront des travaux des quatre commissions.

Source : ttps://www.lavieeco.com/

Les dégâts des mots, tiré du livre «Ihiya ‘Uloum ad-Dine» de l’Imam Abou Hamid Al Ghazzali

Imam Abu Hamid Al Ghazzali

1/2

Le texte traite de l’importance des paroles en islam et de la manière de les utiliser avec sagesse et vertu. Al Ghazali énumère les différents défauts de la langue qui sont blâmables ou illicites, tels que parler de ce qui ne nous regarde pas, la polémique, la dispute, la grossièreté, la médisance, etc…L’auteur évoque des versets coraniques et des hadiths pour appuyer ses propos et montrer les conséquences néfastes de ces défauts sur la foi et la société.


Sache que les dégâts causés par la langue (les mots, la parole) sont énormes, et rien ne peut être plus salutaire que sa retenue. Ainsi la loi religieuse (coran, hadiths) vante le mutisme et insiste sur l’importance du silence.

On rapporte d après un Hadith que : « Le silence est une sagesse mais rares sont ceux qui la pratiquent. » Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit dans un hadith : « La foi d un serviteur n acquiert la droiture que si son cœur est droit et le cœur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite. »

Moua’dh Ibn Jabal –qu’Allah l’agrée– demanda au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– « Ô envoyé de Dieu, serons-nous jugés pour nos paroles ? Et le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui répondit O Ibn Jabal! C’est la moisson de la langue qui jette le plus souvent les gens dans l’Enfer! » 

Et d’après Sahl Ibn Saadine As Aaidi –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Celui qui me garanti ce qu’il a entre ses mâchoires, et ce qu’il a entre ses jambes, je lui garanti le paradis. »

Et d’après Abou Hourayra –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement, qu’il dise du bien ou qu’il garde le silence. » 

On a dit a ‘Issa (Jésus) –‘aleyhi sallam– : « Montre nous une œuvre qui nous fait entrer au Paradis ? Il leur répondit :”Ne parlez jamais”. On lui dit : “Mais on ne peut pas se retenir de parler.” Il leur dit : “Alors parlez pour dire du bien”. »

Soulayman (Salomon), fils de Daoud (David) –‘aleyhim sallam– a dit : « Si la parole est en Argent, le silence est en or. » Et dans les traditions des Compagnons du Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– on rapporte que Abou Bakr –qu’Allah l’agrée– mettait une petite pierre dans sa bouche, pour s empêcher de parler, et il disait en faisant allusion a sa langue : « C’est elle qui me fait engager dans les sentiers dangereux.

‘AbdAllah Ibn Mass’oud –qu’Allah l’agrée– a dit : « Par Allah, qui, il n’y a d’autres divinités que Lui, nul organe n a besoin d être emprisonné plus que la langue qui est déjà derrière 2 obstacles; les lèvres et les dents ! » Tawuss –qu’Allah l’agrée– a dit : « Ma langue est un lion, si je le libère, elle me dévorera. »

Si tu poses la question sur l origine des grandes vertus du silence (mutisme) sache alors que ces vertus ne sont autres que l absence des péchés causée par la langue comme le mensonge, la médisance, la calomnie, l’ostentation, l’hypocrisie, la perversion, la vilénie, la vanterie, les vaines discussions, les disputes.

1) Parler de ce qui ne vous regarde pas

Sachant que le capital du croyant est son temps, les instants de sa vie sont précieux et passent sans retour, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Un des signes de perfection de la foi chez l’individu c’est l’abandon de ce qui ne le regarde pas. »

Et le récit suivant est très significatif à cet égard : On rapporte, d’après Anas –qu’Allah l’agrée– : « Un jeune homme était tombé en martyr le jour de la bataille de Ouhoud, et nous avons trouvé callé a son ventre une pierre (pour alléger les effets de la faim).  Sa mère essuya la poussière du visage de son fils et dit : “Le Paradis sera doux pour toi mon fils!”. Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit alors : “et qui t’assure qu’il ne parlait pas de ce qui ne le regardait pas ?” »

Parler de ce qui ne nous regarde pas c’est dire ce qui peut être délaissé sans que ce soit un péché, ni un mal présent ou futur ; et plus grave encore, c’est de perdre ton temps et de faire perdre à ton interlocuteur son temps, en posant des questions du genre : « Est ce que vous jeûnez ? ». S’il vous répond par oui son jeune perd de sa vertu ultime qui est d’être observée en secret, car l’adoration en secret est plus élevée : s’il répond par « Non », il aurait menti, s’il ne répond pas il aurait méprisé son interlocuteur, et s’il ruse pour détourner la question, il gaspillera son énergie etc….

Ainsi par une parole (question) sur quelque chose qui en te regarde pas, tu as exposé quelqu’un a l’ostentation en dévoilant son jeune, ou au mensonge ou au mépris ou a une rude épreuve etc….

2) Le surplus dans la parole

C est a définir comme l’excès de parole dans un intérêt quelconque. Si on a besoin de 2 mots pour exprimer quelque chose,  d’utile alors le 3eme mot est en plus. Cette indiscrétion n’est pas interdite mais elle est déconseillée. Les domaines de l excès dans la parole sont illimités et le Coran nous désigne ce qui est important et bon a investir par la parole : « Il n y a rien dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l un d eux ordonne la charité, une bonne action, ou une grande réconciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l ‘agrément de Dieu, a celui la Nous donnerons bientôt une récompense » (Coran 4/114). Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Heureux est celui qui retient le surplus de sa langue et dépense le surplus de son argent. »

De notre temps, les gens agissent inversement puisqu’ils retiennent le surplus de l argent et distribuent le surplus de la parole. ‘Atta’ –qu’Allah lui fasse Miséricorde– disait : « Les croyants qui vous ont précédés détestaient le surplus de la parole et pour eux le surplus est tout ce qui vient après le Coran, la Tradition, le commandement du bien la pourchasse du mal, et de parler pour un intérêt vital et obligatoire, et ils avaient a l’esprit les versets suivants qui évoquent les anges préposés a notre surveillance : « Alors que veillent sur vous des gardiens, des nobles scribes, qui savent ce que vous faites » (Coran 82/10-12) »

« Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt a l’inscrire. » (Coran50/18.)

Le jour du jugement ! Quelle honte pour le fidèle de voir son temps ici-bas rempli de futilités qui n’ont été d’aucun intérêt pour sa foi, ni pour sa vie et quels regrets ! Un des compagnons disait : Parfois quand quelqu’un me parle, j’éprouve autant l’envie de lui répondre que l’assoiffé de boire, mais je m’abstiens de peur que ce soit un surplus de parole.

3) Parler vainement

il est des habitudes des gens de parler dans leurs assemblées, des femmes des histoires débauchées dans les tavernes, des rois, des riches et leur vie de luxe, et de leurs mauvaises habitudes, de rire des gens et de dire des vanités. Cela est illicite.

Allah dit dans le Coran : « Dans Le Livre, Il vous a été déjà révélé ceci: lorsque vous entendez qu’on renie les signes de Dieu et qu’on s’en rit, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’a ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Dieu rassemblera, certes les hypocrites et les mécréants, tous dans l’Enfer. » (Coran 4/140). Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Un homme profère un mot pour faire rire les gens de l’assemblée, et par ce mot il chute dans l Enfer plus loin qu’une étoile. »

Il a dit également: « L’homme prononce un mot qui provoque la satisfaction de Dieu ,il ne pensait pas que ce mot atteindrait ce qu’il a atteint et Dieu lui accorde ,par ce mot Sa satisfaction jusqu’au jour du jugement, de même ,un homme prononce un mot qui provoque la colère de Dieu ;il ne croit pas qu’il atteindrait ce qu’il a atteint, et Dieu lui inflige par ce mot Son courroux jusqu’au jour du jugement. »

4) Sournoiserie et polémique

La définition technique du mot « Moraa’t », décrit celui qui contredit les autres en faisant apparaître dans leur discours des failles, et cela est soit dans les idées, dans la forme en grammaticale, dans la prononciation, l’éloquence ou même dans les intentions de l’orateur et cela a tort ou a raison.

Quant à la « Moujadala », c’est de vouloir mettre un interlocuteur dans l’embarras, le tourner en ridicule, montrer son incapacité de répondre, le confondre pour enfin mettre en évidence l’ignorance de son adversaire.

Et ces 2 attitudes sont fortement déconseillées par le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– qui a dit : « N’agace pas ton frère, ne plaisante pas avec lui et ne lui donne pas un rendez vous sans y aller (et une promesse sans la tenir) »

Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également: « Il n y a pas un peuple qui s’égare sans qu’il leur soit donné d’être polémiste » « Le serviteur ne peut acquérir la vérité de la foi que lorsqu’il abandonnera la polémique et la papelardise même s’il a raison. »

Bilal Ben Saad –qu’Allah lui fasse Miséricorde– a dit : « Si vous voyez quelqu’un ayant un caractère de polémiste fier de son opinion et inopportun, alors sachez que sa perdition est totale », quant a Ibn Abi Lail –qu’Allah lui fasse Miséricorde-, parlant à ce sujet il a dit : « Je ne polémique jamais avec un ami car j’aurais soit à le confondre soit à le mettre en colère. »

L’imam Malik Ibn Anas –qu’Allah lui fasse Miséricorde– a dit : « Il n’y a rien dans la religion qui nécessite une polémique” et il a dit aussi “les sournoiseries (miraa’) rendent les cœurs durs (les uns envers les autres) et fait hériter des haines et des inimitiés. »

Et la Foi oblige le croyant à se tenir à l’écart de toute polémique et papelardise, et quand il s ‘agit d’une discussion savante, il faut y prendre part pour poser des questions dans le dessein d’apprendre et comprendre, sans aucune volonté de chercher à nuire à son interlocuteur et à le pousser à se défendre avec du vrai comme du faux, ou prendre la parole pour exprimer une science si tu en es porteur sans aucune volonté de montrer que tu es savant intelligent et informé etc… Et cela en utilisant dans ton discours des vérités ou des mensonges.

Sinon garder le silence reste le meilleur remède pour éviter les péchés qui résultent des polémiques et des papelardises.

5) Les disputes

La dispute va au delà la polémique et de la papelardise, car si ces dernières n’ont d autres objectifs que de ridiculiser l’adversaire et d’apparaître sous son meilleur jour, dans la discussion ,la dispute cherche a aboutir a un objectif bien déterminé comme la reprise d’un droit ou la restitution d’un bien, et cela en comment la dispute ou en la repoussant; et l’excès y est interdit, et chaque mot qui ne serait pas dit dans l’objectif visé est un mot en trop mais sachant que les disputes ne font ,en plus qu’enraciner la colère, et la haine, il vaut mieux éviter cela.

6) L’âpreté dans la parole

Une parole est destinée a transmettre des informations, quelconques, et tout effort dans les mots ou dans la forme qui dépasse l’objectivité est blâmable, telle la recherche de l’éloquence, de la composition (des propos rimés et élevés), un certain artifice dans la parole etc..

Par contre l’embellissement des paroles dans le dessein d’influencer l’auditoire pour l’intérêt de celui-ci ,comme le fait d’essayer d’émouvoir les gens dans leur religion, mais pas dans un intérêt de celui qui parle pour qu il soit vu éloquent savant etc…,tout cela est louable.

7) Le libertinage, l’insulte et la vulgarité

« Al fohche » se définit par rapport à la clarté de description de certaines choses relatives à la pudeur, Ibn Abbas –qu’Allah l’agrée– a dit : « Dieu est pudique Généreux Il pardonne et Il fait allusion (à propos des choses pudiques au lieu de les exprimer crûment). Il a fait allusion a l’acte sexuel par le mot contact (al lams) » ; d’autres termes sont utilisés pour décrire ce contact. Lorsqu’ils sont trop expressifs, ces termes sont considérés comme fohche.

En général, toute chose qui éprouve la pudeur ne doit pas être citée expressément. On rapporte que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Evitez d’être grossiers dans votre langage, car Dieu l exalté n’aime pas le fohche (grossièreté, obscénité) ni le fait d’être grossier. »

Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également : « Le croyant n’est pas injurieux, ni maudisseur, ni grossier, ni indécent ». Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit également : « Dieu n’aime pas les grossièretés, ni les grossiers, crieurs dans les marchés ». Quant aux insultes, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « C’est commettre un acte d’indécence que d’insulter un croyant, et c’est de l’impiété (kufr) que de le combattre (avec les armes). »

On rapporte que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « L’un des grands péchés est d’insulter ses propres parents.  Etonnés, les compagnons lui ont demandé : O Envoyé d’Allah ! Comment quelqu’un peut-il insulter ses propres parents !

Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– leur a répondu : « Il insulte les parents de quelqu’un d’autre et celui-ci réagit à cela en insultant ses propres parents ». Quant à l’indécence, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « L’indécence et le langage cru (là où il faut être pudique) sont 2 branches parmi celles de l’hypocrisie. » Les causes qui poussent à cela sont soit la volonté de nuire à autrui, soit la fréquentation des libertins, et de ceux qui sont habituellement grossiers.

8) Le fait de maudire

Il est dans les habitudes des gens de maudire des objets, des animaux, ou des hommes, et tout cela est blâmable, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Le croyant n’est pas maudisseur. »

Maudire quelqu’un revient à lui souhaiter du mal ou à demander à Dieu de lui faire du mal, car la malédiction a pour sens l’éloignement du maudit de son Seigneur, alors qu’on doit éviter de maudire même le libertin de son vivant ou après sa mort. Il y a d’autres savants qui ne déconseillent pas de maudire ceux que Dieu a maudit dans le Coran ; en disant par exemple ; Que Dieu maudisse les renégats, les injustes etc…

9) La poésie et les chansons licencieuses

Beaucoup d’encre a coulé a ce sujet. Il en résulte que la poésie est un support d’expression qui peut véhiculer de bonnes ou de mauvaises paroles avec de bonnes ou de mauvaises intentions. Ainsi ce qui est licite de ces paroles et intentions, est licite et ce qui ne l’est pas est alors illicite.

On tolère même les paraboles et les images abstraites pour exprimer certaines idées ; pour dire par exemple de quelqu’un qu’il est généreux : « S’il n’avait en sa possession que son âme, il l’aurait donnée… »

Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a même dit à son sujet : « Il y a dans la poésie une certaine forme de sagesse. » Toutefois il est blâmable de trop s’y attacher.

Quant aux chansons, elles sont dans le même cas que la poésie mais de plus pour être licite, il faut que les consonances de leur rythme n’incitent pas à la débauche et ne séduisent pas les gens au point de négliger leurs obligations religieuses et de sombrer dans l’immoralité. etc…

10) La plaisanterie

L’excès de plaisanterie est une chose blâmable, car il fait hériter à la longue des attitudes badines, un esprit léger, de la haine dans certains cas, et il fait apparaître entre les croyants, la vénération et le respect.

Mais il n’est pas pour autant interdit, ni même déconseillé de plaisanter, car le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit de lui-même : « Je plaisante mais je ne dis que la vérité. »

En effet il nous est parvenu plusieurs histoires ou le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– plaisantait avec les croyants : Une fois une vieille femme a rendu visite au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– qui au cours de la discussion lui dit : « Aucune vieille n’entre au paradis. »

Et la vieille se mit à pleurer, mais le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui ajouta : « Mais tu ne seras pas vieille ce jour-la (quand tu rentreras au paradis) puis il récita ce verset » : « C’est Nous qui les avons créées à la perfection et nous les avons faites vierges. » (Coran 56/35-36).

Une autre fois ; pendant une tournée une dame est venue vers le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et lui dit : « O Envoyé de Dieu ! Fais-moi monter sur un chameau. » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit : « Mais nous allons te faire monter sur le fils d’un chameau. »

Et la dame lui répondit : « Je n’en ai rien à faire du fils d’un chameau, il ne peut pas me porter. » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– rajouta alors : « Tout chameau est fils de chameau. »

Et d’après Anas, Abou Talha –qu’Allah les agrée– avait un fils nommé Abou Omayr –qu’Allah l’agrée-, et quand le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– leur rendait visite il lui disait : « Et ! Aba Omayr, qu’est-il advenu de Norayr ? »

On rapporte d’après Aicha –qu’Allah l’agrée– : « Au cours d une sortie avec la Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam-, il lui a proposé de faire une course. Ils coururent et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a gagné la course. Il a dit à Aicha: “Celle ci est pour celle-là!”. »

Faisant allusion, disait Aicha –qu’Allah l’agrée-, au jour ou elle était enfant, son père l’avait envoyé avec quelque chose dans la main, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui dit : « Alors donne-moi ce que tu as »; n’ayant pas voulu le lui donner, il courut derrière elle sans pouvoir la rattraper.

D’après Abou Salama –qu’Allah l’agrée-, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– sortait sa langue pour son petit fils Al Hassan, fils de Ali –qu’Allah les agrée-, et celui-ci s en étonnait. On rapporte que Noayman al Ansari –qu’Allah l’agrée– était homme qui aimait plaisanter, a chaque fois qu’il rentrait a Médine, il achetait quelque chose qu il offrait au Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam-, et quand le commerçant vient demander le prix de la marchandise a Noyman , celui -ci le ramenait chez le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et lui disait : « O Envoyé De Dieu ! Paye le prix de sa marchandise ! Le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– lui disait: “Ne me l’a tu pas offert ?” »

Et Noayman –qu’Allah l’agrée– lui répondait « O envoyé de Dieu ! Je n’avais pas de quoi payer et j’ai tant aimé que vous le mangiez… » Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– souriait et ordonnait qu’on paye le marchand. Ainsi ce genre de bonne humeur et de plaisanterie est admise, mais sans excès ni dans la durée ni dans l’intensité.

Selon une autre opinion qui se base sur un hadith du Prophète –qu’Allah l’agrée– il est très déconseillé de plaisanter : en effet ce hadith dit : « Ne fait pas acte de moraa’t envers ton frère, et ne plaisante pas avec lui. »

Si on objecte aux tenants de cette opinion : « Comment peut-on déconseiller de plaisanter alors qu’il nous est parvenu du Prophète -qu’Allah l’agrée- qu’il plaisantait ainsi que ses compagnons ? »

Leur réponse est que cela est répréhensible, sauf quand il s’agit de quelqu’un qui est capable à l’instar du Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– et de ses compagnons, en plaisantant de dire la vérité, sans offenser les coeurs des interlocuteurs et sans excès alors il peut plaisanter.

Mais c’est une grave erreur que de s’adonner tout le temps a la plaisanterie car on serait alors comme celui qui passe son temps à regarder la danse des africains en prétextant que le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a autorisé ‘Aicha –qu’Allah l’agrée– a les regardé une fois. Il y a des petits péchés qui deviennent des péchés majeurs à force de les répéter, comme il y a également des choses licites qui deviennent des péchés mineurs a force de s’y adonner fréquemment.

11) La moquerie

Le fait de se moquer les uns des autres est illicite car Dieu  dit dans le Coran : « O vous les croyants ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : Ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : Celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets quel vilain mot que “perversion” lorsqu’on a déjà foi. Et quiconque ne se repend pas, ceux-là sont les injustes. » (Coran, 49/11)

Et se moquer de quelqu’un revient à le mépriser, le diminuer à citer ses défauts pour rire de celui ou le mimer et le singer ; toutefois il y a des amis qui ne se sentent pas offensés de se moquer les uns des autres, cela n’est pas interdit, mais les risques sont courus.

12) La divulgation du secret

C’est encore un des dégâts de la langue, le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « La parole entre vous est un dépôt. »

Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit aussi : « Quand un homme parlant (a un autre) de quelque chose, une fois prononcée sa parole devient un dépôt (pour celui qui la entendu). »

Et ainsi divulguer un secret devient la trahison d’un dépôt qu’on vous aurait confié. Il reste alors que cette trahison est illicite si elle engendre des dégâts sinon c’est de la vilénie. Al Hassan –qu’Allah lui fasse Miséricorde– disait : « Divulguer le secret de ton frère, c’est le trahir. »

13) La promesse mensongère

La langue a tendance à promettre très facilement, alors qu’être fidèle à ses propos est parfois impossible, et dans ce dernier cas si l’on a fait l’effort de tenir sa promesse sans succès cela n’est pas grave si ce n’est pas fréquent, alors que si l’on savait ne pas vouloir ou pouvoir tenir sa promesse au moment où on la donnait, cela est de l’hypocrisie, Dieu dit dans le Coran : « O vous qui croyez ! Soyez fidèles à vos engagements (pactes) » (Coran, 5/1)

Et le Prophète –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit : « Trois choses font de quelqu’un  un hypocrite même s’il jeune, fait sa prière et se dit musulman : Quand il parle il ment, quand il promet il n’honore pas sa promesse et si on lui confie un dépôt il trahit. »

Il ressort de cela que le croyant peut par facilité de la parole, s’exposer à la tentation de devenir hypocrite. Aussi, il est de son devoir d’éviter l’image de l’hypocrisie de même qu’il évite le fond de l’hypocrisie.

14) Le mensonge dans la parole et le serment

Ce genre de mensonge relève des péchés graves et des défauts pernicieux. Ceci est attesté par plusieurs hadiths de l’envoyé de Dieu  en ce sens : « Prenez garde au mensonge ! Il est associé a l’impudence. Et tous deux conduisent en Enfer. »

– « Le mensonge est l’une des portes de l’hypocrisie. » Passant près de deux hommes qui s’entendaient sur la vente d’une chèvre et qui s’échangeaient des serments : L’un d’eux disait « Par Allah ! Je ne peux baisser pour toi son prix au delà de telle somme ! L autre lui répliqua : Par Allah ! Je ne te donnerai pas au delà de telle somme ! L envoyé de Dieu –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit une fois que l’acheteur de la chèvre était passé devant lui : « Le péché et l’expiation s’impose a l’un d eux. »

– « Il y a trois sortes d’hommes auxquels Dieu ne s’adressera pas au jour de le Résurrection et ne les regardera pas. Ce sont : Celui qui ne cesse de rappeler son bienfait (al mannane), Celui qui vend sa marchandise a coup de jurements impudiques, Celui qui fait traîner par terre les pans de son manteau. »

– « Contre celui qui fait un jurement impudique pour s’accaparer illégalement les biens d’un musulman, Allah  sera courroucé au moment de la rencontre Ultime. »

Il –salla Allahou ‘alayhi wa salam– a dit à Mou’adh –qu’Allah l’agrée– : « Je te recommande d’être véridique dans tes propos, de t’acquitter de ce qu’on te confie, d’honorer ton engagement, d’offrir à manger, d’être bienveillant avec les croyants ».

Les wahabites du Sénégal, le temps de l’affirmation

Installés au Sénégal depuis plusieurs années, les wahabites ont longtemps vécu reclus, cloitrés dans un silence et une permissivité qui frôlait même l’inexistence. Prônant une idéologie arriérée, rétrograde, passéiste et rebelle de l’islam, ils reposent leur argument sur la doctrine de Mouhamed Ben Abdoul Wahab, un théologien connu pour avoir promu un islam radical, basé sur une lecture littérale et traditionnelle du coran. Le leader du mouvement wahabite, fervent disciple de ibn al Qayim et de ibn Taymiyya réfute entre autres le pouvoir d’intercession du Prophète Mouhamed (Psl). Selon lui, la place que les musulmans soufis octroient au Prophète de l’islam est démesurée pour un simple mortel.

Il est évident qu’une telle idéologie dénote carrément avec cet islam modéré et pacifique que préconisent les confréries de ce pays. L’islam confrérique a fait du Sénégal un modèle d’inclusion, de tolérance et d’amour entre les différentes confessions, confréries et ethnies.  

Logiquement, la cohabitation entre ces deux visions antagonistes s’avère être difficile et pourrait être source de discorde dans ce beau pays majoritairement musulman, un pays qui a porté à sa tête, près de deux décennies, un président issu de le minorité chrétienne.

Depuis quelques années, le mouvement wahabite qui vivait en retrait a commencé à pointer le bout du nez en posant des actions concrètes tendant à renforcer son mouvement et s’affirmer de plus en plus dans l’espace religieux, un espace fortement dominé par les confréries.

La première phase a été la récupération des étudiants sénégalais partis poursuivre leurs études en Arabie Saoudite, le terreau du wahabisme. Originaires des familles religieuses du Sénégal pour la plupart, ils sont revenus au bercail, le cerveau complètement lavé, critiquant ouvertement les tariqas en les assimilant à des « sectes à la solde de satan ». Ces étudiants à la vision nouvelle vont commencer à dérouler leur agenda en mettant en place une série d’actions dont le but est de changer en profondeur l’islam au Sénégal.

Contester la pratique Tidiane dans les mosquées

Au lieu de construire de nouvelles mosquées pour y véhiculer leur idéologie, ils vont assiéger directement les mosquées estampillées « Tidiane » afin de combattre les séances de wazifa et de hadaratul Jumma qui, selon eux, ne sont qu’innovation.

Par cet acte d’intolérance et de sectarisme, la guerre des idéologies venait officiellement d’être lancée, la confrontation frontale décrétée, la récréation terminée.  Il était temps, pour eux, de contrecarrer le leadership des Tidianes dans les mosquées, nier leur mainmise et arrêter leur expansion.

Faisant face, ces mosquées vont être le théâtre de confrontations ardues entre les deux communautés. N’eut été la vigilance des dirigeants de mosquée et la mobilisation des jeunes et vieux de certaines contrées très chevillés à la doctrine du soufisme, ces mosquées allaient passer sous pavillon wahabite.

D’autres vont faire l’objet d’une fermeture pure et simple sur décision préfectorale au nom d’une prétendue paix sociale. Désormais le mot d’ordre est lâché, arrêter les Tidianes ou provoquer la fermeture de leurs mosquées.

Loin de se décourager, ils vont assiéger les universités avec les mêmes méthodes. C’est ainsi qu’à l’UCAD et à l’UGB, des tensions vives les ont opposés aux Tidianes et aux Mourides. Faisant montre d’une détermination sans commune mesure, ces deux confréries vont leur faire passer un quart d’heure qu’ils ne seront pas près d’oublier. Ils vont néanmoins réussir à en gagner certaines à force de bataille et devant la léthargie des musulmans en place. Le cas le plus connu est celui de l’Université Cheikh Anta Diop, devenue par la suite leur fief, leur point de ralliement. Ils ont réussi à y chasser les confréries qui ont permis sa construction. Les Tidianes, pour éviter tout quiproquo et sur ordre du Khalife de l’époque vont les laisser occuper cette mosquée.

La petite enfance, une terre fertile à l’érection d’une nouvelle conscience religieuse

Bénéficiant des fonds de l’extérieur, ils commencent par investir sur la petite enfance en faisant sortir de terre des écoles franco-arabes un peu partout dans le pays. L’idée étant de biberonner les enfants à leur doctrine dès le bas âge afin d’en faire des disciples insubmersibles de la cause wahabite.  Aujourd’hui certains de ces enfants, devenus grands sont au premier rang de la guerre lancée contre les tariqas. Des écervelés, qui à longueur de journée sur les réseaux sociaux, débitent des insanités envers nos guides religieux. Des paroles que la morale abhorre et la religion condamne.

Se démarquer pour exister : la marginalisation comme politique de positionnement

Parallèlement à ces actions qui sont mises sur pied, les wahabites vont créer leur propre commission de scrutation de la lune avec la naissance de la Coordination des musulmans du Sénégal.  La rupture avec l’islam confrérique est devenue totale et assumée. Désormais plus question de partager les fêtes musulmanes avec les confréries. Ils vont y aller en cavalier seul suivant ainsi le calendrier de l’Arabie saoudite. Cette stratégie qui est loin d’être anodine vise à récupérer les musulmans récalcitrants et de culture religieuse peu développée, frustrés par l’existence de plusieurs fêtes. Eh oui, le train qui n’arrive pas à l’heure fait plus parler que celui qui vient à l’heure !

Le temps de polir son image ou l’esthétique de la propagande !

L’appui des musulmans nécessiteux par la mise en place d’un fond sénégalais pour la zakat est un autre pas dans leur volonté de faire du wahabisme, le courant majoritaire. Ce fonds, un véritable trésor de guerre entre les mains de Ahmed Lo, le leader du mouvement wahabite constitue un moyen d’asseoir l’idéologie wahabite à travers un pseudo appui aux populations dans le besoin. Grace à ce pont d’or, des forages, puits, écoles coraniques sont construits dans le Sénégal des profondeurs.

Construction de la future université islamique

De l’avis du Dr Ahmed Lo, figure de proue du wahabisme, l’état du Sénégal leur a octroyé 70 000 m2 pour l’érection d’une Université islamique dans la nouvelle ville de Diamniadio. Ce projet, une continuité après les écoles franco arabes, constitue un danger de plus dans la cohésion nationale. Dr Bakary Samb et Dr Seydi Jamil Niane ont raison d’interpeller l’état en ces termes « en lui facilitant l’élaboration d’un tel projet, sans aucun appel d’offre ou manifestation d’intérêt préalable ou même consultation des différentes familles religieuses du pays, on ne fait qu’accentuer l’importation et une plus grande implantation de l’islam salafiste et wahhabite au Sénégal. De ce fait, l’État sénégalais risque de contribuer à la formation de personnes issus des pays de la sous-région dont les discours et idéologies pourraient porter atteinte, de manière irréversible, à la cohésion nationale et au contrat social sénégalais ».

Un financement de plusieurs milliards a également été signalé aux autorités de ce pays et à certains guides religieux. Cet argent servirait à financer entièrement l’université mais également d’autres activités propres au mouvement. Ce qui explique la possession de plusieurs sites internet, de radios, de télévisions et la mise en place d’une équipe sur le digital pour diffuser l’idéologie salafiste.

À la tête de mouvements associatifs pour la défense de l’islam, ils ont comme objectifs inavoués de rallier à leur cause le maximum de musulmans sénégalais.

Le temps de l’affirmation…

Le processus arrivant à maturation, il est temps pour eux de s’affranchir et d’affirmer leur force. C’est ce qui explique les attaques, de plus en plus acerbes et virulentes constatées contre les différentes confréries de ce pays. Des attaques de plus en plus coordonnées et assumées par leurs responsables.

À visages découverts, sous la houlette d’Omar Sall, un prêcheur à la gueule puante formaté et aviné à l’idéologie wahabite, ils se lancent dans une guerre ouverte contre les tariqas. Le temps de l’affirmation ayant sonné, il faut maintenant combattre les confréries même au péril de leurs vies. Une attitude qu’ils considèrent comme un jihad pour assainir l’islam au Sénégal. Cette confrontation qu’ils souhaitent de tous leurs cœurs va engendrer le chaos et le désordre dans le pays, ce qui ferait leur affaire car on le sait tous, le wahabisme ou le salafisme ne vit que d’anarchie et de trouble. Chassé par l’Arabie Saoudite qui s’en est débarrassée comme un malpropre, vaincu par les perses, anéanti par les Egyptiens, le wahabisme veut faire de l’Afrique de l’ouest son nouveau terreau.

La menace wahabite, devenue réelle, doit interpeller chaque sénégalais car elle transcende toutes les considérations politiques, religieuses ou confessionnelles. Il est important que les confréries unissent leur force pour bouter hors de ce pays le péril wahabite.  Il y va de la stabilité de ce pays et de la cohésion de notre nation.

Cheikh Ahmed Atidiani Cherif Dieng       

Juriste

 Manager Portuaire et Maritime

 Président de la Plateforme de Réflexion et d’Orientation des Jeunes Tidianes (PROJET)

A MON HUMBLE AVIS.

Dans son œuvre intitulée « Ifham al-munkir al-jânî » ou «Réduction au silence dudénégateur »,  notre vénéré Guide et Maitre, le Savant Seydi Elhadji Malick dit : 

« Lorsqu’il est établi que des croyants sont attaqués, surtout lorsqu’il s’agit de saints, de purs et de dévots, il devient un devoir pour tous ceux qui se réclament de l’islam, de les défendre. Car Dieu (Qu’IL soit exalté et glorifié) a déjà pris leur défense en disant : « Certes Dieu défend les croyants »

Il est établi que le Sieur Oumar SALL s’est tristement distingué ces dernières années par une insolence entretenue et des propos diffamatoires à l’endroit de Seydina Cheikh Ahmad Tidjane Cherif le Pôle des Pôles, le Sceau du cycle des Amis de Dieu (wali) les bien aimés, l’Intermonde scellé, l’océan des Vérités et des Connaissances essentielles, notre Maître et Refuge.

Pour moins que ça, des citoyens sénégalais ont traduit en justice des compatriotes pour laver leur honneur.

Il est établi que sans retenue le Sieur SALL s’est distingué dans la production de mensonges et de propos diffamatoires et arrogants à l’endroit de Seydina Cheikh (RTA) et des adeptes de sa tarikha, principaux auteurs reconnus des Zikr en groupe, dans les mosquées tous les vendredis.

Conscients que dans une république comme la nôtre, aucune expédition punitive n’est tolérable quoi de plus naturel et normal qu’individuellement et collectivement des adeptes de la tarikha tidjane saisissent la justice sénégalaise pour laver l’honneur de toute une communauté d’honnêtes et paisibles citoyens attaqués dans leurs croyances.

Plus qu’un problème religieux, il s’agit d’un problème de droits communs. Les auteurs des plaintes contre Oumar SALL ont fait avec sagesse et lucidité ce que tous les talibés ou sympathisants de Mawlana Seydi Ahmad Tidjani Cherif auraient dû faire par devoir.

Ne pas comprendre cet impératif véhiculé à travers cette saisine du juge, au regard de la géopolitique sous régionale et l’avancée des extrémistes « anti- tarikha » dans le Sahel relève d’une naïveté déconcertante.

Comme l’a fait et conseillé Seydi Elhadji Malick avec sa plume bénie dans « Ifham al-munkir al-jânî », il devient un impérieux devoir pour nous, adeptes de la Tijaniyya, voire pour tout croyant, et chacun sans excès, ni faiblesse, et dans la mesure des possibilités offertes par le droit commun, de prendre la défense de Seydina Cheikh et des autorités religieuses contre leurs détracteurs parmi nos contemporains dont des wahabites extrémistes qui s’arrogent à tort le pouvoir d’inclure ou d’exclure leurs frères musulmans du cercle des sunnites. Ces nouvelles pratiques portées par des jeunes endoctrinés sont importées et ne sont pas anodines.

Le Sénégal est un pays exceptionnel qui a le mérite d’avoir réussi à fédérer ses fils autour d’un vivre ensemble dans le respect des différences et des croyances. Nos valeureux ancêtres qui ont réussi à implanter l’islam au Sénégal sont pour l’essentiel des adeptes du soufisme.

Qui peut retracer l’histoire de la résistance des musulmans en ignorant Elhadji Oumar Foutiyou TALL, Tafsir Maba Diakhou BA, Seydi Elhadji Malick SY, Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul, Cheikh Abdoulaye NIASS pour ne citer que ceux là parmi les plus anciens.

Certains adeptes du wahabisme ont leurs méthodes et leurs convictions qui leur sont propres mais qui ne dérangeraient personne sans les injures, les fakes news, les calomnies insoutenables, les caricatures ; toutes choses aux antipodes de l’enseignement du Prophète (PSL).

Le Coran n’encadre-t-il  pas le prêche quoique recommandé à travers le verset 125 de la sourate 16 « Les abeilles », en ces termes : « Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur.  Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connait le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connait le mieux ceux qui sont bien guidés. »

Voudrions-nous alors inviter le Sieur Oumar SALL et ses semblables à méditer bien cette parole d’ALLAH avant de s’arroger fallacieusement le droit d’apostropher d’autres musulmans dans leurs pratiques quotidiennes solidement adossées au coran et à la sunna du Prophète (PSL).

Par ailleurs, si les propos et les critiques des provocateurs de la trempe de Oumar SALL ne cessent d’émettre sur les fondamentaux de la tarikha tidjane sont fondés sur des arguments solides, pourquoi n’acceptent-t-ils pas le débat contradictoire ?

Ils sont régulièrement invités à des débats civilisés dans tous les aspects de nos pratiques religieuses qui suscitent en eux une haine incontrôlable, source de maladresse et d’arrogance. Pourquoi fuient-ils le débat pour privilégier le monologue dans leur zone de conforts entourés d’adeptes pour insulter, calomnier et affecter en enfer des frères musulmans ?

Je répète que nous rêvons d’un plateau où leur Principal maitre Docteur Ahmad LO accepte de débattre enfin sur son livre devenu tristement célèbre par les attaques contre le soufisme et particulièrement Seydi Cheikh Ahmad Tidjani Cherif.  Pourtant l’offre est toujours renouvelée avec des disciples tidjanes pressés de saisir cette occasion pour démolir les arguments développés dans ce livre diffamatoire à la face du monde.

Nous nous réservons le droit légitime de ne pas respecter quiconque manque du respect à Seydina Cheikh Ahmad Tidjani Cherif (RTA) sans le regretter.

Nous invitons à la retenue et à la prudence certains « moukhadams » de la tarikha tidjane qui ne réagissent jamais lorsque des ennemis qui ne sont plus encagoulés racontent des balivernes sur Seydina Cheikh et insultent nos Guides religieux et qui, malheureusement s’arrogent de manière inopportune le droit de « raisonner » des talibés qui n’ont fait que réagir légitiment par une plainte afin que cela cesse. Un adepte averti de la tarikha tidjane ne peut ni aimer, ni tolérer un ennemi déclaré de Seydina Cheikh. Quiconque prône le contraire est dans l’erreur manifeste.

Comme l’a si bien dit Docteur Mamadou Mansour DIOUF dans une contribution partagée dans les réseaux sociaux, le problème entre Oustaz Oumar SALL et la communauté tidjane est un problème de droit commun.

En effet, nous sommes d’accord avec lui que « les juges ont été saisis pour juger un délit d’offense à autrui, d’atteinte à l’honneur, à la foi et à la dignité d’autrui comme ils le font au quotidien pour le délit de diffamation. ».

Sans provocation, avec retenue, responsabilité et sagesse, nous estimons que tous les talibés cheikh non retenus par des contraintes professionnelles doivent appuyer cette démarche par une mobilisation au tribunal, le jour de l’audience.

Chaque génération doit résoudre les équations de son époque et prendre en charge les impératifs de sa survie. Les tarikhas sont naturellement les cibles de l’extrémisme totalitaire musulman. Les injures proférées régulièrement à l’endroit de nos guides, les attaques verbales violentes sans retenue, la qualification de bida de nos pratiques les plus connues, Gamou, Magal, ziarras et autres sont les manifestations du moment. Nous devons mieux nous organiser dans les dahiras et associations qui nous sont propres pour prendre en charge correctement les défis de chaque instant.

A la violence verbale dictée par la méchanceté propre aux jaloux et l’ignorance coupable de l’esprit de l’islam, développons des réflexes qui nous permettent de répondre dans le calme et avec la volonté inébranlable de respecter dans la pratique toutes les exigences de notre tarikha. Notre éducation ou notre tarbiya ne doit laisser aucune place à la haine.

Remplissons davantage les mosquées, soyons assidus aux séances de wazyfa et aux « Hadaratoul djouma » pour clamer en groupe, en haute et intelligible voix « LA ILAHA ILA LAH » et cela n’en déplaise à Oumar SALL et semblables.

Notre constante fidélité à la pratique régulière des fondamentaux de la tarikha tidjanes doit être notre réponse quotidienne à ces provocations sans raison.

Adeptes du soufisme adossé sur le coran et la sunna du prophete (PSL) !

Nous avons intérêt à rester très vigilants et solidaires !

Babacar DRAME

Citoyen sénégalais,                                                                                                                                

Talibé Cheikh

Les jeunes Américains se tournent vers le Coran « pour comprendre la résilience des Palestiniens musulmans ».

Les lecteurs découvrent des thèmes qui correspondent à leurs valeurs alors qu’ils cherchent à « développer de l’empathie » pour une religion longtemps vilipendée en Occident.

Megan B Rice adore lire. Elle a créé un club de lecture de romans d’amour sur la plateforme de messagerie instantanée Discord et publie des critiques de livres sur TikTok. Le mois dernier, Rice, âgée de 34 ans et habitant à Chicago, a utilisé ses comptes sur les réseaux sociaux pour parler de la crise humanitaire à Gaza.

« Je voulais parler de la foi du peuple palestinien, de sa force, et comment ils trouvent encore le moyen d’en faire une priorité pour remercier Dieu, même quand tout leur est enlevé », a-t-elle déclaré lors d’une interview.

Certains adeptes musulmans lui ont suggéré de lire le Coran, le texte religieux central de l’islam, pour mieux comprendre la foi. Ainsi, Rice, qui n’a pas grandi religieuse, a organisé un « Club de lecture sur les religions du monde » sur Discord, où des personnes de tous horizons pouvaient étudier le Coran avec elle.

Plus Rice lisait, plus le contenu du texte correspondait à son propre système de croyances. Elle a trouvé le Coran anti-consumériste, anti-oppressif et féministe. En l’espace d’un mois, Rice a prononcé la chahada, la profession de foi officielle de l’islam, acheté des hijabs à porter, et est devenue musulmane.

Rice n’est pas seule à vouloir découvrir le Coran. Sur TikTok, des jeunes lisent le texte pour mieux comprendre une religion longtemps diabolisée par les médias occidentaux et pour montrer leur solidarité avec les nombreux musulmans de Gaza. Des vidéos sous le hashtag « quranbookclub » – qui compte modestement 1,9 million de vues sur l’application – montrent des utilisateurs tenant leurs nouveaux exemplaires et lisant des versets pour la première fois. D’autres trouvent des versions gratuites en ligne ou écoutent quelqu’un chanter les versets pendant qu’ils vont au travail. Tous les lecteurs du Coran sur TikTok ne sont pas des femmes, mais l’intérêt se chevauche avec l’espace #BookTok, une sous-communauté où se réunissent principalement des utilisatrices pour discuter de livres.

Zareena Grewal est professeure agrégée à Yale et travaille sur un livre sur l’écriture islamique et la tolérance religieuse dans la culture américaine. Elle affirme que cet intérêt pour TikTok n’est pas entièrement sans précédent.

Après le 11 septembre, le Coran est devenu instantanément un best-seller, bien que, à l’époque, de nombreux Américains l’achetaient pour confirmer leurs préjugés sur l’islam en tant que religion intrinsèquement violente. « La différence, c’est qu’en ce moment, les gens ne se tournent pas vers le Coran pour comprendre l’attaque du 7 octobre par le Hamas », a déclaré Grewal. « Ils se tournent vers le Coran pour comprendre l’incroyable résilience, la foi, la force morale et le caractère qu’ils voient chez les Palestiniens musulmans. »

C’est ce qui a poussé Nefertari Moonn, une femme de 35 ans originaire de Tampa, en Floride, à prendre le Coran de son mari. Moonn se considérait comme spirituelle, non religieuse, et décrivait son mari comme un musulman non pratiquant. « Je voulais voir ce qui poussait les gens à appeler Allah quand ils faisaient face à la mort », a-t-elle dit. « Voyant passage après passage, cela a résonné en moi. J’ai commencé à avoir un attachement émotionnel. »

C’est pourquoi Moonn a également décidé de prononcer la chahada, devenant une musulmane convertie (un terme que certains musulmans préfèrent pour désigner ceux qui rejoignent la religion).

« Je ne peux pas l’expliquer, mais il y a une paix qui vient avec la lecture du Coran », a-t-elle dit. « Je me sens légère, comme si je revenais à quelque chose qui a toujours été là, en attente que je revienne. »

Misha Euceph, écrivaine et animatrice de podcast américano-pakistanaise qui étudie les interprétations progressives du Coran, anime sa propre série Instagram du Club de lecture du Coran depuis 2020. Elle affirme que certains thèmes du texte correspondent aux valeurs des jeunes Américains de gauche.

« Le Coran est plein de métaphores de la nature et vous encourage à être écologiste », a déclaré Euceph. « Le Coran a aussi cette attitude anti-consumériste, le sentiment que nous sommes tous des gardiens de la terre qui ne devraient pas établir une relation exploitative avec le monde ou avec nos semblables. »

Dans le Coran, les hommes et les femmes sont égaux aux yeux de Dieu, et Rice et d’autres converties de TikTok affirment que leurs interprétations du texte soutiennent leurs principes féministes. Il traite également d’explications scientifiques de la création, avec des versets dans le Coran couvrant le big bang et d’autres théories.

« D’habitude, nous sommes tellement habitués à ce que la communauté religieuse combatte la science », a déclaré Rice. « Maintenant, je vois une religion embrasser la science et utiliser ses textes sacrés pour la soutenir. »

Sylvia Chan-Malik était étudiante diplômée après le 11 septembre, au milieu d’une vague d’actes de haine contre les musulmans et de discours xénophobes dans les médias. « J’étais très intéressée par ce qui se passait, en le comparant à l’histoire des Américains d’origine japonaise après Pearl Harbor », a-t-elle dit. « J’ai commencé à me renseigner par moi-même, à rencontrer de vrais musulmans, et j’ai été stupéfaite quand j’ai fait mes devoirs sur l’islam. »

En cours de route, Chan-Malik s’est convertie à l’islam. Elle est maintenant professeure agrégée à l’Université Rutgers, se concentrant dans ses recherches sur l’histoire de l’islam et de l’islamophobie aux États-Unis. « J’ai eu une expérience très similaire à ce qui se passe actuellement sur TikTok », a-t-elle déclaré. « À l’époque, je me demandais pourquoi les personnes que je rencontrais et qui étaient musulmanes étaient si différentes de ce que j’entendais dans les nouvelles. Je n’avais jamais vécu un tel décalage entre la perception populaire et la vérité. »

Grewal, la professeure de Yale, pense que les gens commencent souvent à lire des textes en espérant confirmer la vision du monde qu’ils ont déjà. « Tout comme les personnes racistes cherchent des versets pour confirmer leurs préjugés raciaux, les personnes de gauche se tournent vers ce livre pour confirmer des messages progressistes », a-t-elle déclaré. « Chaque écriture est complexe et invite à des lectures multiples », et les utilisateurs de TikTok « viennent au texte chercher ce qu’ils espèrent trouver ».

Ayant grandi à l’ombre du 11 septembre, Rice a déclaré qu’elle rejetait l’islamophobie et la discrimination qui visaient les Américains musulmans. « En tant que femme noire, j’ai l’habitude que le gouvernement américain propage des stéréotypes nocifs qui conduisent à des idées fausses que les gens en dehors de ma communauté ont sur moi », a-t-elle dit. « Je n’ai jamais cru aux stéréotypes qui circulaient sur la communauté musulmane après le 11 septembre, mais ce n’est qu’en commençant à lire le Coran que j’ai réalisé que j’avais en quelque sorte intériorisé ces idées fausses, car je croyais que l’islam était une religion très sévère ou stricte. »

La lecture du Coran a commencé comme une façon pour Rice de montrer de l’empathie envers les Palestiniens piégés à Gaza. Maintenant, c’est devenu un élément majeur de sa vie. Cela ne doit pas être aussi révélateur pour tout le monde. « Je dirais que peu importe votre origine religieuse », a-t-elle dit. « Vous pouvez développer de l’empathie pour quelqu’un en apprenant les parties les plus intimes d’eux, ce qui inclut leur foi. »

The Guardian

Tidjaniya : usages diplomatiques d’une confrérie soufie

Bakary Sambe est chercheur à l’European Foundation for Democracy (Bruxelles) et
associé au Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient
(GREMMO/Maison de l’Orient et de la Méditerranée-université Lumière-Lyon 2

Pour les sociétés du Sud, la dimension religieuse demeure fondamentale.
Son poids s’affirme de plus en plus au niveau des relations entre États. Et
elle est sans conteste un vecteur d’influence en direction des sociétés
subsahariennes. Dans les relations entre Sénégal et Maroc, par exemple,
la confrérie soufie Tidjaniya constitue un de ces vecteurs, et s’est
imposée comme un acteur incontournable. Elle se trouve également au
cœur des rivalités algéro-marocaines.

L’analyse contemporaine des relations internationales prend généralement peu en compte le facteur religieux. Plusieurs décennies de modernisation économique et sociale et l’impact de la sécularisation expliqueraient pour partie notre sentiment d’une véritable « revanche de Dieu » devant le regain de ses différentes expressions. Cette nouvelle donne – accentuée par la soudaine défaillance de l’ennemi soviétique qui « terrorisa » longuement l’Occident –, a désigné ou fait imaginer les « nouveaux barbares » de l’Empire, comme le notait déjà Jean-Christophe Ruffin [1][1]J.-C. Ruffin, L’Empire et les nouveaux barbares , Paris, J.-C.…. Au « péril rouge » communiste succéda alors un « péril vert » islamiste, construit théoriquement et entretenu. Cette manipulation des symboles et du discours religieux a certainement rendu l’approche des questions internationales de plus en plus fermée à la religion, et jeté un discrédit sur l’usage du facteur religieux.

Pour les sociétés du Sud, le religieux demeure une donnée fondamentale et influe, au-delà de leurs frontières, sur la dimension internationale : on ne peut évoquer les rapports entre le Sénégal, le Mali et le monde arabe sans prendre en compte son impact et son rôle. Mais vouloir déceler cet impact et ce rôle à travers les seules organisations et institutions panislamiques présente le risque de négliger d’autres aspects de la réalité. Dans les pays que nous étudions, le sentiment d’appartenance religieuse est intact et peut donc peser, sous différentes formes, sur les autres activités et dimensions de la vie sociopolitique. En étudiant la place diplomatique acquise par le Maroc au moyen d’un modèle religieux et de réseaux non institutionnels, l’objectif est ici, précisément, de se pencher sur l’impact du facteur religieux, de l’usage qui en est fait, plus que de faire une sociologie religieuse en soi.

Le religieux peut par exemple mettre à disposition du politique des ressources de légitimation qui lui font défaut : il en va ainsi de l’accueil du souverain marocain dans les rues de Dakar lorsqu’il est dirigé par les chefs des communautés religieuses, au nom de l’islam. L’acte est éminemment politique mais profondément empreint de religiosité. Dans son approche des interconnexions entre l’islam africain et le reste du monde musulman, Christian Coulon avait déjà remarqué que les relations internationales « n’étaient pas que l’affaire des États ou des multinationales ». Il écrivait : « la société civile a des systèmes de communication et d’identification qui lui sont propres et qui mettent en jeu des rapports que l’on peut qualifier d’internationaux lorsqu’ils concernent des peuples différents situés dans des entités politiques différentes [2][2]C. Coulon, Les Musulmans et le pouvoir en Afrique noire ,… ».

De tout temps, dans le cadre africain et de l’islam local, des activités impliquant différentes nations mais échappant au contrôle des États et des autorités politiques ont pris place. Malgré la focalisation sur la notion d’oumma – parfois institutionnalisée au même titre que les structures étatiques –, on peut saisir la dimension « internationale » des appartenances religieuses, notamment confrériques. C. Coulon a pu déceler des facettes d’une diplomatie parallèle, ou périphérique, avant même que François Constantin ne les conceptualise comme « modes islamiques d’action diplomatique [3][3]F. Constantin, La Transnationalité : de l’individu à l’État, … ». Cependant, tant que ces études se restreignaient aux dimensions institutionnelles de l’oumma, avec l’Organisation de la conférence islamique (OCI) par exemple, on ne pouvait saisir que de manière très limitée l’impact réel du facteur religieux. Même parallèles aux structures étatiques, les organisations finissent par en épouser les contours et adopter leur mode de fonctionnement afin de gagner en reconnaissance. Il devient dès lors difficile de cerner le véritable rôle du religieux, ainsi que la manipulation de ses symboles par les différents acteurs. Son impact réel est donc à chercher dans les perceptions et la manière dont le sacré s’inscrit dans la vie sociale des acteurs ordinaires et façonne leur rapport au monde.

Le poids de la religion est traditionnellement analysé du point de vue de la politique intérieure des pays ; on étudiera au contraire ici son impact et son influence en matière de politique étrangère, à partir d’un cas où la diplomatie officielle est complétée, influencée, légitimée ou concurrencée par des acteurs non institutionnels qui s’appuient sur l’efficacité des symboles et sur leurs interprétations multiples. On prendra pour exemple le rôle de la confrérie Tidjaniya [4][4]La confrérie Tidjaniya constitue un exemple typique de ces… dans la politique étrangère marocaine en direction de l’Afrique subsaharienne, et plus particulièrement du Sénégal. Ce dernier pays, connu surtout pour son islam confrérique soufi, est depuis quelques décennies traversé par un renouveau religieux, avec une affirmation de plus en plus nette de mouvements d’obédience salafiste, voire wahhabite [5][5]Doctrine rigoriste de l’islam, née de l’accointance entre la…. Après un rappel de l’influence du facteur islamique dans les rapports arabo-africains en général, nous analyserons la manière dont la Tidjaniya s’est imposée comme un acteur incontournable des rapports sénégalo-marocains, avec ses réseaux et relais locaux qui véhiculent un discours religieux se prêtant à diverses interprétations. Les rapports sénégalo-marocains contemporains nous permettront de saisir comment cette confrérie soufie s’impose en régulatrice d’une coopération bilatérale, en devenant un enjeu important dans la lutte d’influence entre l’Algérie et le Maroc, opposés, entre autres questions, sur celle du Sahara occidental.

Des routes transsahariennes aux réseaux de la Tidjaniya : aux origines de la « connexion musulmane »

L’islam a historiquement été un lien entre le monde arabe et l’Afrique de l’Ouest, où il est devenu un facteur important de la vie sociale, culturelle et politique, avec la présence de multiples confréries soufies. Ces dernières ont assuré un rôle de jonction et d’interprétation du dogme dans des cultures longtemps dominées par l’animisme. L’islam africain, baptisé « islam noir » bien avant Vincent Monteil, n’a jamais été en marge de l’oumma, cette « nation » ou « communauté » musulmane transnationale.

Au cours de l’histoire, le Maghreb a entretenu d’étroites relations avec l’Afrique occidentale tout proche, par la Segiet el-hamra, le Sud marocain, voire l’Arabie lointaine. Dès le xi e siècle, les historiens arabes, à l’instar d’Al-’Umari et d’Ibn Battuta, ont identifié des contacts entre le « pays des noirs » (Bilad as-sudan) et les Arabes au travers du commerce de l’or, des esclaves, de la gomme arabique et du sel qui a très tôt favorisé son islamisation. Les richesses de l’Afrique noire d’alors ont aussi profité aux célèbres empires médiévaux des Almoravides et des Almohades, tandis que l’islam se répandait et bénéficiait des retombées de la « fraternité religieuse ». Les confréries soufies accentuèrent ce rapprochement aux xi e et xix e siècles, avec le déplacement des marabouts et prédicateurs. Ainsi la Qadiriya [6][6]Confrérie soufie fondée ou attribuée à Abdel Qadir al-Jilani,…, comme plus tard la Tidjaniya, ont très tôt traversé le Sahara et offert un cadre propice aux échanges culturels et spirituels entre la Sénégambie et la Mauritanie voisine. De ce point de vue, l’hypothèse d’un facteur islamique facilitateur des relations arabo-africaines se consolide.

La Tidjaniya dans les relations entre le Sénégal et le Maroc indépendants

L’implantation de la Tidjaniya en Afrique subsaharienne a été largement étudiée par Jean-Louis Triaud et David Robinson [7][7]J.-L. Triaud et D. Robinson (dir.), La Tidjaniya une confrérie…. Cette confrérie présente un intérêt particulier en raison des itinéraires qu’elle emprunte, de ses acteurs depuis le xix e siècle, mais aussi de la connexion importante qu’elle a opérée entre les peuples des deux rives du Sahara [8][8]B. Sambe, L’Islam dans les relations arabo-africaines : rôles….

La dimension sociopolitique de la Tidjaniya, les liens tissés à travers elle ou à travers son instrumentalisation, donnent aux rapports sénégalo-marocains leur spécificité et leur caractère durable. On ne peut parler de relations avec le Maroc sans faire référence à cette confrérie et au Sénégal, elle est vue comme la base, sinon comme le soutien religieux, des rapports bilatéraux. L’analyse des seuls mécanismes institutionnels ne permet pas de saisir le caractère inhabituel de ces interactions (les relations très personnelles entre les acteurs politiques sont doublées d’autres raccourcis) et un « réseau tidjani » se trouverait ainsi au cœur des relations entre les deux pays, par le jeu de perceptions et d’amalgames politiquement rentables. On peut donc parler d’une sorte de diplomatie parallèle.

Plus complexe et non moins intéressante est la manière dont ces deux formes d’action – celle du pouvoir politique institutionnel, celle des acteurs religieux – se complètent, ou s’utilisent mutuellement, selon les enjeux. D’une part, l’État et ses agents s’appuient sur les structures religieuses pour enraciner la relation bilatérale dans un terreau sacré, et donc légitimant. D’autre part, le religieux unificateur a besoin de l’étroite coopération avec les acteurs institutionnels, ou officiels, pour mieux jouer son rôle et franchir les frontières des États-nations : c’est par leur interaction avec les acteurs politiques, à l’aide de procédés informels, que les acteurs religieux s’institutionnalisent. Ces confréries sont-elles poussées au cœur de structures étatiques sophistiquées par la seule nécessité de subsister, par la volonté de mieux les servir ou d’en user plus efficacement ? Pour les acteurs tidjanis, s’ils s’adaptent et se maintiennent sur l’échiquier politique, c’est grâce à la place qu’ils occupent – ne serait-ce que dans les perceptions ou l’imaginaire – dans les relations sénégalo-marocaines.

Les cheikhs de la diplomatie et les oulémas « bilatéraux »

Les cheikhs de la Tidjaniya ont leurs propres entrées au Palais royal de Rabat ; et leurs frais médicaux et de pèlerinage à La Mecque ou à Fès sont souvent pris en charge par l’État marocain, grâce au puissant ministère des Affaires religieuses. Ces relations personnelles se développent indépendamment des rapports bilatéraux entre autorités politiques. L’Agence marocaine de coopération internationale gère, quant à elle, les bourses octroyées aux étudiants subsahariens qui viennent dans les universités marocaines et les instituts islamiques.

Dans la logique de complémentarité entre diplomatie institutionnelle et relais religieux, existe une organisation religieuse « officielle » parrainée par les deux États, mais surtout financée par le Maroc : la Ligue des oulémas du Maroc et du Sénégal, créée en 1985 sous le patronage de Hassan II et du président Abdou Diouf, lors d’une réunion au siège du Parlement marocain regroupant ambassadeurs du monde musulman et autorités politiques et religieuses. Avec le sceau officiel dont elle bénéficie, cette organisation constitue l’aile religieuse de la coopération sénégalo-marocaine. Cet état de fait revêt un double sens : d’une part, l’appropriation par les acteurs politiques d’une organisation religieuse au service de la coopération, de l’autre, la légitimation des acteurs religieux désormais « officialisés ».

La Ligue des oulémas du Maroc et du Sénégal constitue le prototype même d’une appropriation religieuse de la part des acteurs diplomatiques. Le but déclaré de cette organisation, où prédominent des acteurs appartenant à la confrérie Tidjaniya, est de « renforcer les relations fraternelles entre les deux pays ». Mais elle est aussi l’outil performant sur lequel s’appuie Rabat pour mener une politique d’influence religieuse au sud du Sahara. Elle témoigne d’une revitalisation des liens historiques entre les deux rives du grand désert par le biais du religieux, comme à l’époque où, pour nombre de perceptions, la frontière sud du « Grand Maroc » était la rive droite du fleuve Sénégal et où les prières du Vendredi et de l’Aïd étaient dites au nom du Commandeur des croyants, titre encore porté par les rois du Maroc.

La Ligue regroupant des oulémas marocains et sénégalais a d’autres objectifs, au nombre desquels la perpétuation d’un modèle religieux marocain au sud du Sahara, à travers l’appartenance commune au rite malikite [9][9]Une des quatre écoles juridiques de l’islam répandue au Maghreb…. La défense du malikisme est en effet au centre des préoccupations « religieuses » de Rabat, qui entend en faire le socle de sa politique de coopération culturelle avec l’Afrique subsaharienne à majorité musulmane. Devant l’ampleur prise par les mouvements islamistes sous influence des thèses wahhabites, le Maroc s’efforce de promouvoir le rite malikite en Afrique noire, et ce, en forte concurrence avec la Libye – qui veut faire émerger et renforcer en Afrique un pôle soufi sous son contrôle – et avec l’Arabie Saoudite – qui promeut elle son wahhabisme sur fond d’aide financière. Ces deux pays sont dotés de moyens financiers beaucoup plus importants que ceux de Rabat qui, en conséquence, travaille davantage la symbolique de son action. Le Maroc, du fait de sa constante implication au sud du Sahara, s’appuie ainsi sur un capital historico-symbolique qui le favorise par rapport aux autres pays arabes.

Les fréquentes activités et événements confrériques sont, aussi, mis à profit par Rabat pour consolider son modèle religieux. Le Maroc en attend quelques retombées diplomatiques, notamment quant à la sensibilisation des opinions africaines sur la question du Sahara occidental. C’est tout le sens de son implication en Afrique, en dépit de son absence des instances de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), puis de l’Union africaine depuis 1984, due à la reconnaissance puis de l’admission de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD). On peut même relever que, paradoxalement, Rabat n’a jamais été aussi présent sur le terrain diplomatique africain que depuis son départ de l’ex-OUA…

Manifestations confrériques d’utilité diplomatique : la confrérie en mission

Chaque année se tiennent au Sénégal des journées culturelles dédiées au fondateur de la Tidjaniya. L’événement est accueilli à l’Institut islamique, dans la cour de la Grande Mosquée de Dakar, financée et inaugurée par Hassan II en 1963. Le gouvernement marocain y dépêche une délégation officielle composée de ministres et de diplomates. Cette manifestation est, pour les dignitaires et disciples de la confrérie, l’occasion de rappeler l’attachement de la Tidjaniya sénégalaise au Maroc, par un jeu d’associations découlant du fait que ce pays abrite la zaouïa [10][10]Mosquée où sont pratiqués les rituels soufis, et où est…-mère, siège de la confrérie.

L’édition de 1999, quelques mois après la mort d’Hassan II, fut chargée de symboles mais aussi de messages politico-diplomatiques. Elle fut le cadre choisi pour décliner toute la stratégie d’allégeance des membres de la confrérie au nouveau roi Mohammed VI. Son long message adressé aux Tidjanis sénégalais était porté par le ministre des Affaires religieuses Abdelkébir Alaoui Mdaghri , sans passer par les chancelleries ou d’autres circuits diplomatiques. Le message a été lu publiquement et immédiatement traduit en wolof, la plus parlée des langues nationales du Sénégal. Un important cheikh de la Tidjaniya, Maodo Sy, s’est chargé de réaffirmer explicitement « l’allégeance de la confrérie et de ses cheikhs au trône des Alaouites [11][11]Discours de ce marabout lors des journées de la Tidjaniya en…». Le représentant du gouvernement sénégalais à cette manifestation ne pouvait qu’entériner cet état de fait, précisant dans son allocution au nom du président de la République : « nous vous confions les relations sénégalo-marocaines ». La confrérie venait d’être reconnue pour son rôle diplomatique, et ses membres étaient très courtisés par des partis politiques galvanisés. On était à quelques mois de l’élection présidentielle de février-mars 2000, qui fut finalement fatale au dauphin et successeur de Senghor Abdou Diouf, et vit l’arrivée d’Abdoulaye Wade à la tête du Sénégal.

Les relations « fraternelles » allaient-elles souffrir des changements intervenus à la tête des deux pays ? L’extrême privatisation des rapports politiques allait-elle avoir raison de leur dimension religieuse ou bien les ressources symboliques partagées allaient-elles encore aider à maintenir le lien, et garantir leur nature « exceptionnelle » et leur stabilité ?

La dimension religieuse d’une diplomatie : l’onction religieuse comme gage de durabilité

Le Maroc se distingue de ses voisins maghrébins par sa forte et constante implication au sud du Sahara. D’une stratégie continentale tâtonnante dans les années 1960 – avec le rôle du groupe dit de Casablanca dans la naissance de l’OUA – jusqu’à une politique de bilatéralisme sélectif, le royaume chérifien a toujours marqué sa présence dans les « affaires africaines ». En témoigne, par exemple, l’envoi, en 1977, de soldats au secours de Mobutu dans la guerre du Shaba.

L’arrivée d’Hassan II à la tête du royaume marque le début d’une nouvelle politique dite de « retour en Afrique », dès 1963. Le déclic fut le rapprochement entre le Maroc et le Sénégal en 1964, ce dernier constituant, selon l’expression d’un ancien conseiller du roi, la « profondeur africaine» du royaume. Cet état de fait fut par la suite renforcé par les liens personnels entre les dirigeants des deux pays ayant en partage la francophonie et une proximité idéologico-politique avec le bloc occidental, notamment la France [12][12]A. Barre, « La politique marocaine de coopération en Afrique.…. Le Sénégal put même être considéré comme le partenaire africain privilégié du Maroc du fait des relations personnelles entre Senghor et Hassan II.

Mais la constante religieuse fut toujours un secours face aux aléas de la vie internationale et des conjonctures diplomatiques. Hassan II l’avait compris très tôt, qui affirmait clairement lors d’une conférence de presse à Taef, en Arabie Saoudite, le 9 mars 1980 qu’en Afrique « le Maroc se considère comme investi de la mission de préservation et de diffusion de la religion musulmane, par le biais des universités, des mosquées, des prédicateurs, des oulémas et des professeurs [13][13]Conférence de presse à Taef le 9 février 1980, in Ministère de… ». Lors des changements politiques quasi concomitants dus à la mort d’Hassan II (juillet 1999) et à l’alternance qui plaçait Abdoulaye Wade à la tête du Sénégal (mars 2000), ce sont ces liens symboliques qui ont facilité la transition. Pour sa première sortie officielle, le tout nouveau président Abdoulaye Wade porta son choix sur le Maroc, un titre de presse relatant éloquemment : « la spontanéité dans la communion, les peuples marocain et sénégalais ont toujours su et savent toujours la faire vibrer à l’unisson, par une évocation culturelle souvent émouvante de leurs destins croisés, aux confluences de leurs racines communes [14][14]Maroc Hebdo, 2 juin 2000. ».

Devant la force d’un tel symbolisme diplomatique, tout se passait comme si l’ancien opposant et nouveau président, qui avait reconnu le Front Polisario, se devait de « rentrer dans le rang », pour se conformer à la nature sacrée des relations bilatérales, affirmant, à propos du conflit sahraoui, sur la chaîne de télévision marocaine 2M  : « Moi je suis aux côtés du Maroc, et le Sénégal est aux côtés du Maroc ». Bien que d’obédience mouride (une autre confrérie du Sénégal), le président Wade tint à clôturer sa visite officielle en se recueillant, avec toute sa délégation, au mausolée de Sidi Ahmed Tijani à Fès, message éminemment politique envoyé aux adeptes de la Tidjaniya au Sénégal.

Le nouveau président l’avait reconnu lui-même avant son départ du Maroc : « les temps ont changé et nous devons tourner le regard vers l’avenir qui interpelle nos destins communs [15][15]Ibidem, 2 juin 2000. », tournant ainsi la page.

La Tidjaniya au cœur des rivalités algéro-marocaines : l’enjeu diplomatique d’une confrérie

La rivalité entre Algérie et Maroc, et le conflit du Sahara, se répercutent dans la lutte d’influence pour contrôler une confrérie soufie transnationale et se servir de ses réseaux plus que performants. Le Maroc a eu une parfaite compréhension des enjeux de la Tidjaniya, et ce, depuis très longtemps. Mais l’Algérie peut entrer aussi, dans ce schéma, et en tirer des profits au plan diplomatique.

Le pouvoir algérien semble avoir tardivement saisi l’importance des réseaux de la Tidjaniya. En 1983, le rapatriement de la dépouille de cheikh Mohammed El Habib, descendant du fondateur de la Tidjaniya, installé au Sénégal depuis 1950, fut un événement marquant en Algérie. Le président sénégalais de l’époque, Abdou Diouf, lui avait donné une dimension politique et diplomatique en mettant son avion personnel à la disposition des cheikhs de la Tidjaniya.

L’événement fut un déclic pour les autorités algériennes qui, dès 1984, organisaient un rassemblement des Tidjanis d’Afrique subsaharienne, de Tunisie et d’Égypte à Aïn Madhi, lieu de naissance du fondateur de la confrérie. Dans la foulée, le président Diouf posait un acte significatif, reconnaissant la RASD et le Front Polisario, alors que l’Algérie accordait, au même moment, une aide financière d’environ 20 millions de dollars au Sénégal, pour un projet de logement social dans la région de Dakar : la construction de la Cité des enseignants [16][16]D’ après un marabout de la Tidjaniya appartenant à la branche….

La réplique du Maroc ne se faisait pas attendre. Rabat prenait l’initiative d’organiser un Colloque international sur la Tidjaniya, à Fès, en décembre 1985. L’événement fut « mémorable », non seulement pour les Tidjanis subsahariens qui voyaient leurs califes réunis dans la capitale religieuse du Maroc, mais encore pour la diplomatie marocaine, qui remportait un succès certain en obtenant des plus importants guides de la Tidjaniya une motion de soutien réaffirmant la « marocanité du Sahara ». Les autorités marocaines prirent également d’importantes mesures financières en faveur de la communauté tidjane de Kaolack, avec une subvention de près d’un million de dollars pour l’achèvement des travaux de la Grande Mosquée de Médina Baye – une importante cité de la Tidjaniya à laquelle sont affiliés plusieurs dizaines de millions d’adeptes, notamment au Nigeria, au Ghana, au Niger et dans la diaspora africaine d’Europe et des États-Unis.

L’Algérie a fait appel à la Tidjaniya et à son « capital symbolique » beaucoup plus tard, en 2006, pour des raisons de politique intérieure, notamment avec la rencontre de l’Aghouat [17][17]Informations transmises par des participants sénégalais à cette…. Cette rencontre visait d’abord à user de l’influence du soufisme en général, et de la Tidjaniya en particulier, pour réduire celle de l’extrémisme qui avait conduit, à partir de 1988, à la guerre civile : recherche d’une alternative à l’islamisme radical s’appuyant sur le confrérisme soufi qu’avaient, pourtant, sévèrement combattu les nationalistes lors de la lutte pour l’indépendance.

L’offensive marocaine ou la revendication de paternité

Le Maroc, qui ne négligeait pas l’alternative offerte par le soufisme, essaya alors de répondre aux manifestations d’intérêt pour la Tidjaniya du voisin et concurrent algérien. Ainsi Rabat reprenait-il la main en réactivant ses nombreux réseaux en Afrique subsaharienne, et mettant l’accent sur la dimension internationale de la Tidjaniya.

La grande rencontre de Fès, désormais annuelle, regroupe depuis juillet 2007 des délégations des cinq continents, venues réaffirmer le rôle incontournable, et le statut, du Maroc auprès des adeptes de cette confrérie fondamentalement attachée à la zaouïa-mère. Le roi Mohammed VI donnait ainsi une nouvelle dimension à cet « attachement » des Tidjanis du monde entier à la ville de Fès, qui abrite le mausolée du fondateur de leur tarîqa Tidjaniya. Plus que les Durus Hasaniya [18][18]Les Durus Hasaniya sont des cours magistraux sous forme de… qui avaient plutôt un aspect élitiste avec l’invitation des seuls oulémas pendant le mois du ramadan, la rencontre annuelle de Fès inaugure une nouvelle ère : celle de l’ancrage symbolique d’une communauté spirituelle transnationale.

Les rivalités s’accentuent sur le terrain subsaharien avec l’arrivée de l’Iran qui recherche des partenariats économiques alternatifs et l’émergence de communautés chiites endogènes différentes de celle des Libanais. Cette dernière com-munauté est connue pour son rôle économique, et sa présence dans les affaires, en Afrique de l’Ouest francophone. L’Iran, quant à lui, tente d’investir au Sénégal dans le secteur de la construction automobile et a récemment proposé son aide au gouvernement sénégalais pour la modernisation des écoles coraniques du pays.

***

En Afrique de l’Ouest, les relations politiques, économiques et culturelles avec le monde arabe empruntent très souvent le canal religieux. S’agit-il d’une simple prise en compte de l’impact de l’islam ou d’un calcul intégrant les éventuelles faveurs de partenaires détenteurs de pétro-dollars ? L’assistance apportée aux « frères en religion » est-elle gratuite, ou découle-t-elle d’exigences politiques, à la fois internes et externes, dont, en particulier, le souci de se légitimer auprès des gouvernés ? N’est-elle pas, également, pour les pays du Golfe, une manière parmi d’autres, de gagner en sympathie auprès des pays africains, sujets de droit international, susceptibles d’apporter leur soutien et leurs suffrages aux causes arabes dans les instances internationales ?

L’interpénétration poussée des faits politiques, religieux, économiques et culturels semble rendre obsolètes nombre de paradigmes de l’étude classique des relations internationales ; et l’on ne peut désormais négliger les ressources que dégagent le religieux et les sentiments et imaginaires qui en découlent. Avec l’irruption inattendue des individus et des acteurs non institutionnels sur la scène internationale, les relations « internationales » cessent d’être le domaine réservé des États-nations. La confrérie Tidjaniya, caractéristique d’un rapprochement, par le biais du spirituel, entre deux entités politiques entraînées par l’imaginaire religieux et le partage d’une histoire plus que millénaire, continuera à occuper une place de choix dans les relations bilatérales entre le Sénégal et le Maroc. Au-delà, en matière économique, la présence grandissante des grandes entreprises et autres groupes bancaires marocains en Afrique subsaharienne, témoigne d’un leadership de jour en jour plus nettement dessiné. Le Maroc a clairement défini la « géographie de ses intérêts » au sud du Sahara, ainsi qu’une politique africaine cohérente. Cette dernière dépasse le maniement de l’influence religieuse, intégrant désormais l’action des groupes industriels et bancaires.

Cette volonté d’affirmation du Maroc ne pouvait au vrai s’exprimer qu’en Afrique subsaharienne : ses ambitions en Méditerranée sont compromises par l’Espagne au nord tandis que le rival algérien les limite à l’Est. L’Afrique subsaharienne est donc un espace essentiel, et la Tidjaniya reste au centre de la manœuvre pour la présence dans cet espace.

Notes

  • [1]J.-C. Ruffin, L’Empire et les nouveaux barbares , Paris, J.-C. Lattès, 1991.
  • [2]C. Coulon, Les Musulmans et le pouvoir en Afrique noire , Paris, Karthala, 1983, p. 147.
  • [3]F. Constantin, La Transnationalité : de l’individu à l’État, in M. Girard (dir.), Les Individus dans la politique internationale , Paris, Economica, 1994.
  • [4]La confrérie Tidjaniya constitue un exemple typique de ces organisations religieuses fondées sur des appartenances communes.
  • [5]Doctrine rigoriste de l’islam, née de l’accointance entre la famille Al-Saoud régnante en Arabie Saoudite, et un prédicateur dont les thèses rejettent toute innovation ou possibilité d’évolution de l’islam se référant à la période prophétique et à celle de ses suivants immédiats.
  • [6]Confrérie soufie fondée ou attribuée à Abdel Qadir al-Jilani, un saint de Bagdad né dans la province du Jil dans l’actuel Iran (1083-1166) et qui occupe une place centrale dans l’histoire du soufisme.
  • [7]J.-L. Triaud et D. Robinson (dir.), La Tidjaniya une confrérie musulmane à la conquête de l’Afrique , Paris, Karthala, 2005.
  • [8]B. Sambe, L’Islam dans les relations arabo-africaines : rôles et usages des confréries et associations islamiques dans les rapports entre le Sénégal et les pays du Monde arabe , thèse de doctorat, université Lyon 2, 2003.
  • [9]Une des quatre écoles juridiques de l’islam répandue au Maghreb et en Afrique subsaharienne.
  • [10]Mosquée où sont pratiqués les rituels soufis, et où est dispensé un enseignement mystique.
  • [11]Discours de ce marabout lors des journées de la Tidjaniya en 1999 (traduction de l’auteur), voir Minbar Tijâniyya , 1999.
  • [12]A. Barre, « La politique marocaine de coopération en Afrique. Essai de bilan », in A. Saaf (dir.), Le Maroc et l’Afrique après l’indépendance , Rabat, Institut d’études africaines, Actes des Journées d’études, 1998.
  • [13]Conférence de presse à Taef le 9 février 1980, in Ministère de l’Information et de la Communication, Discours et Interventions de Sa Majesté le Roi Hassan II , 3 mars 1982-3 mars 1983.
  • [14]Maroc Hebdo, 2 juin 2000.
  • [15]Ibidem, 2 juin 2000.
  • [16]D après un marabout de la Tidjaniya appartenant à la branche des Niassènes du Sénégal.
  • [17]Informations transmises par des participants sénégalais à cette rencontre.
  • [18]Les Durus Hasaniya sont des cours magistraux sous forme de conférences au Palais royal durant le mois du Ramadan où le roi invite des personnalités et oulémas du monde musulman.

La philosophie islamique est fondamentalement une philosophie coranique

La Journée mondiale de la philosophie a été proclamée par l’UNESCO le troisième jeudi de novembre de chaque année.

L’un des domaines de recherche actuels dans le domaine de la philosophie, consiste à étudier l’importance ou les effets pratiques de la philosophie islamique dans le monde de la philosophie.

Parmi ces recherches, nous pouvons citer les efforts d’Henry Corbin pour analyser et expliquer la philosophie islamique. Ses recherches se sont poursuivies jusqu’à ce qu’il trouve apparemment, les réponses à certaines questions restées sans réponse en Occident et en Orient.

A ce propos, l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), a eu un entretien avec le professeur Tarad Konj Hamadeh, professeur d’université, poète et ancien ministre du Travail du Liban. Hamadeh est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université de la Sorbonne en France, et a travaillé comme professeur d’enseignement secondaire et maître de conférences à l’Université du Liban et à l’Université islamique Azad de Beyrouth.                                           

Le 19 juillet 2005, il est nommé ministre du Travail au nom du Hezbollah dans le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniure, sous la présidence d’Emil Lahoud, et il reste à ce poste avec d’autres ministres chiites, jusqu’au 11 novembre 2006, date de sa démission.

En réponse à une question sur la philosophie islamique contemporaine influencée par le Coran, l’héritage du Prophète (as), la jurisprudence et les principes islamiques, il a répondu : « Le Messager de Dieu a dit dans un testament rapporté par l’Imam Ali bin Abi Talib (as) : « Accrochez-vous au Livre de Dieu, dans lequel il y a des nouvelles sur le passé et le futur, et un jugement sur ce qui se passe entre vous. Celui qui suit le Coran sera guidé et celui qui suit un chemin autre que celui du Coran, s’égarera.

La relation entre philosophie et religion

L’histoire du Moyen Âge est l’histoire des relations entre la philosophie et la religion, en particulier la relation entre la philosophie grecque et la philosophie islamique, née d’un travail intellectuel complexe auquel de nombreuses nations ont participé. Ibn Rushd a abordé cette question dans son livre « Fazal al-Maqal » et estime que la sagesse et la charia proviennent de la même source et sont en accord et liées l’une à l’autre. Le philosophe français Henri Corbin qui après Ibn Rushd, s’est intéressé à la philosophie islamique ou à ce qu’il appelle la philosophie divine ou la philosophie des Gens du Livre, dit qu’il semble que la philosophie islamique soit l’œuvre de penseurs qui appartiennent avant tout, à un groupe religieux que le Coran appelle « les Gens du Livre ».

Racines iraniennes de la philosophie islamique

Le professeur Tarad Hamadeh a ajouté : « Mes écrits sur Mulla Sadra à l’Université de la Sorbonne en France en 1993, ont montré que la philosophie islamique est fondamentalement une philosophie coranique et que la sagesse transcendantale est basée sur le Coran et les traditions des Imams (as).              

La philosophie de l’Allameh Tabataba’i, de Seyed Mohammad Baqer al-Sadr et de Motahhari, et celle des centres chiites, estime que la philosophie islamique à ses racines en Iran. Désormais, le sujet de la philosophie échappe au monopole grec et la discussion sur le sens et le concept de la philosophie, ne se limite plus à son concept grec et est un sujet qui nécessite une longue recherche.

La philosophie, cependant, est en réalité, étroitement liée au comportement humain, c’est pourquoi les thèmes de l’éthique sont considérés comme des thèmes de philosophie et le soufisme est considéré comme une philosophie pratique. Il existe une relation étroite entre la philosophie et l’action humaine. L’action humaine est une action volontaire réalisée par une personne consciente et libre. Comme le dit Ibn Maskawayh, la morale est la meilleure chose qui ait été créée et c’est avec l’action humaine qu’elle prend sens et améliore les actions d’un être humain dont la volonté et la liberté doivent être respectées. Sans aucune justification, les humains tendent vers le bénéfice ou l’altruisme, le respect des autres et le sacrifice. C’est une morale spontanée, résultant d’inclinations naturelles, sans exigences extérieures, et sujette à récompenses et punitions.

Réforme du système mondial après la réforme de soi

Notre monde contemporain souffre de nombreux problèmes moraux dus à l’exploitation, à la tyrannie, à la corruption, à la guerre, à la pauvreté et à l’exploitation de la nature. C’est un monde où règnent la cruauté et les déviations morales et sexuelles, l’homosexualité, les mensonges des médias, le terrorisme et la corruption.

Le monde a besoin d’être réformé de telle sorte que la philosophie du bien, qui est la pure existence, l’emporte, sur le mal.

La réforme du système mondial commence par la réforme de l’âme humaine, des relations entre Dieu et l’homme, entre l’homme et son frère dans l’humanité, la religion et la gestion des affaires. Cela nécessite de la bonne volonté, du courage et un travail continu pour diffuser la philosophie de l’éthique et les vertus révélées et acceptées par la raison ».

La place de la philosophie dans l’Islam

En réponse à une question sur la place de la philosophie dans l’Islam et son rôle dans la formation de la civilisation islamique, le professeur Tarad Hamadeh a déclaré : « Le travail de la philosophie consiste simplement à observer les créatures et à prêter attention à leur importance aux yeux du Créateur. Cette définition de la philosophie selon « Qazi al-Qurtubi Abu al-Walid bin Rushd » nous pose un défi sur le sens de la philosophie. Dans la définition d’Abu al-Walid bin Rushd, il y a une fusion entre conscience philosophique et conscience religieuse, qui correspond à la définition grecque de la philosophie de Socrate, Platon et Aristote, et d’autre part, montre le lien entre la philosophie et Dieu, et entre philosophie et religion.

La philosophie islamique retrouve sa position prestigieuse dans les études islamiques contemporaines, et nous assistons à la présence de jeunes étudiants à la recherche d’un dialogue scientifique sur la philosophie et ses sujets.

En fait, la philosophie trouve sa production créatrice dans les régions chiites, notamment en Iran, dans la sagesse transcendantale, le mysticisme théorique, la nouvelle théologie et la définition de la philosophie et du rôle des centres islamiques qui nécessite un débat indépendant ».

Iqna.ir

150 familles vulnérables soutenues par la Haute Autorité du Waqf et l’ONG ARPIECA

(Dakar, le 09 novembre 2023) – 150 familles ont reçu le jeudi 9 novembre 2023 chacune un kit alimentaire composé de riz, sucre et huile. Parmi elles, des bénéficiaires sélectionnés par l’Union nationale des retraités de la Police (UNRP). Certaines d’entre elles sont des veuves de policiers vivant à Saint-Louis, Thiès et Dakar. Ces denrées leur sont offertes par Kuwaiti Horizons Charity Society.

Ce soutien leur a été remis par M. Racine Ba, Directeur général de la Haute Autorité du Waqf et M. Daouda Haïdara, Directeur exécutif de l’ONG ARPIECA (Association pour la renaissance du patrimoine islamique et de l’expansion de la culture Arabe), lors d’une cérémonie organisée à la mosquée de Mermoz à Dakar, en présence de l’Imam de ladite mosquée, M. Diabel Ndiaye.

Daouda Haïdara, Directeur exécutif de l’ONG ARPIECA : « La Haute Autorité du Waqf (HAW) est un partenaire traditionnel d’ARPIECA. Nous saluons cette collaboration avec le DG Racine Ba et ses collaborateurs. Nous prions Allah subhanahu wa ta’ala, pour qu’Il les assiste dans l’importante mission qu’ils sont en train d’accomplir pour le développement du waqf dans notre pays. Les kits que nous distribuons aujourd’hui ont été confiés à la HAW par nos partenaires du Koweït. La façon dont la HAW a distribué ces dons va au-delà de nos espérances car elle a même pris de ses ressources financières pour augmenter la valeur des dons ».

Racine Ba, Directeur général de la Haute Autorité du Waqf : « La Haute Autorité du Waqf fait régulièrement des actions de solidarité. Il faut rappeler que la mission première assignée à la HAW c’est la vulgarisation du waqf, faire connaître le waqf aux Sénégalais, ensuite faire le contrôle et la supervision pour assurer une sécurité juridique aux constituants des waqf, qui font des actions sociales, et enfin l’investissement public pour le compte de l’Etat du Sénégal. Donc à travers cette dernière mission, les revenus générés par les investissements dans des projets de waqf productifs servent également à appuyer des personnes vulnérables. C’est dans ce cadre que cette année, 100 mille enfants des daara sont pris en charge par la HAW dans le cadre de la couverture maladie universelle. D’autres projets sont réalisés par la HAW. En termes d’investissements, il y a le projet Daara modernes consistant à construire un immeuble de 16 étages au centre-ville de Dakar. Les revenus locatifs issus de l’exploitation de l’immeuble sont entièrement destinés aux daara du Sénégal. Donc l’Etat du Sénégal organise les actions de solidarité, de sorte que tous les bienfaiteurs sont appelés à faire des donations à travers le Waqf public monétaire qui permet d’avoir des investissements pareils et dont les revenus générés permettent d’assurer la soutenabilité des actions sociales, pour que tout ce qu’on fait cette année soit renouvelé sur plusieurs autres années ».            

Haute Autorité du WAQF

L’humanité en péril (Par Abdoul Aziz Kébé)

(APS)- Jusqu’où ira la dérive violente au Sénégal ? L’universitaire et islamologue Abdoul Azize Kébé constate effaré, qu’un nouveau seuil a été franchi avec l’exhumation et l’incinération publique à Kaolack, d’un défunt présumé homosexuel.

L’universitaire et islamologue sénégalais Abdoul Azize Kébé, analysant l’affaire défrayant la chronique à Kaolack (centre) où le corps d’un présumé homosexuel a été exhumé et brûlé, attire l’attention sur ‘’l’accroissement effrayant de la violence’’ dans la société sénégalaise, qui s’est départie de son humanité à force de relativiser et de se détourner de la lumière de la foi et de la raison.

‘’Les derniers événements qui ont défrayé la chronique, l’acte barbare consistant à déterrer la dépouille d’un concitoyen pour la brûler autour d’un feu de joie, interpellent notre conscience’’, écrit M. Kébé dans une contribution, ajoutant : ‘’Que sommes-nous devenus ? Pourquoi désormais jouer avec le feu nous est si banal au risque d’y consumer notre humanité et notre héritage ?’’

‘’Avec ce que le Sénégal a vécu, nous savons maintenant que nous, Sénégalais, sommes capables de monstruosité. Et cela doit nous effrayer et nous alerter sur notre rapport à la violence et les limites que nous avons semblé franchir’’, analyse-t-il.

Abdoul Azize Kébé semble regretter l’éloignement du ‘’temps du foyer ardent où, à la lumière des flammes et au reflet de leur danse, le talibé déchiffrait le secret des lettres et mémorisait le solfège des versets’’. ‘’Ce feu est éteint dans notre pays, laissant la place à celui des violences urbaines, qui se sont développées au fil des revendications démocratiques ou subversives.’’

‘’Dans un premier temps, relève l’universitaire, le feu des revendications urbaines s’alimentait des pneus et autres matériaux usés, allumés dans les rues pour faire barrage aux forces de défense et de sécurité. Et subitement, on ne sait par quelle fascination ce feu a commencé à se propager aux propriétés et bien privés appartenant à des adversaires politiques, la plupart du temps aux personnalités de premier plan de l’Etat.’’

Il a ensuite ‘’consumé les commerces de simples entrepreneurs qui tirent leur subsistance de l’exploitation d’une licence française’’, a constaté Abdoul Azize Kébé.

‘’Nous sommes des témoins distraits de l’accroissement effrayant de la violence’’

‘’Jusque-là, les Sénégalais observaient plus ou moins amusés, spectateurs d’un mauvais spectacle qu’ils croyaient être temporaire puisque lié au calendrier électoral. Mais voilà qu’avec une force irrésistible, avec la rapidité de la langue des flammes, le feu a surpris les temples et leurs gardiens. Les temples de foi et de savoir, les sanctuaires des lumières de la raison et de l’âme, les mosquées et universités exhalent encore le souffre des autodafés’’, a observé M. Kébé.

À partir de ce moment, ‘’nous avons été témoins, peut-être distraits, de l’accroissement effrayant de la violence dans notre société et des limites que nous avons franchies allègrement. Mais nous n’avons pas mesuré à sa juste valeur le danger qui se profilait à l’horizon’’, a-t-il signalé.

M. Kébé renchérit : ‘’Nous n’avons pas perçu que symboliquement on a tenté de brûler le Sénégal en offrant à l’appétit vorace des flammes les sanctuaires de la mémoire, les bibliothèques et les archives des universités et des services d’état civil, mais aussi nos représentations consulaires et diplomatique à l’étranger. Nous avons encore considéré qu’il s’agissait de simples débordements politiques. Or, tout cela cumulé aurait dû nous réveiller et nous amener à nous poser la question : où allons-nous ? Est-ce donc que le Sénégal n’est plus Sunugaal ?’’

L’islamologue estime que par ‘’crainte d’être jugés ou classés dans un camp ou dans l’autre, nous avons simplement gesticulé’’, et pour faire ‘’bonne figure, nous avons tenté une explication contextuelle, et nous avons cru exorciser le mal’’.

‘’Et voilà que le feu nous a encore surpris, en déployant ses flammes sur les voitures de transport public, prenant au piège de vieilles personnes qui garderont, jusqu’à la tombe, sa signature sur leurs corps’’, a-t-il écrit.

‘’La gravité des choses nous rattrape aujoud’hui’’

D’après Abdoul Azize Kébé, devant de telles situations, l’attitude générale adoptée par la communauté nationale a été de manifester ‘’timidement notre malaise, car nous ne nous reconnaissions plus face à de telles cruautés’’, ou de relativiser les choses.

‘’Hélas, aujourd’hui, la gravité des choses nous rattrape, de plein fouet elle nous assène un coup foudroyant, puisque le feu, cette fois-ci, est descendu dans le couloir de l’au-delà pour disputer à Dieu ce qui Lui est exclusif, le châtiment infernal’’, fait observer l’ancien délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam.

‘’Nous avons osé ! Nous avons mal agi ! Trop mal agi ! Refuser une sépulture à un concitoyen en supposant qu’il fût un homosexuel, puis s’en aller hardiment déterrer sa dépouille et la brûler ! Nous avons dépassé les bornes, or au-delà des bornes, disait l’autre, il n’y a plus de limites. Et c’est cela qui est effrayant. Il est clair qu’avec cet acte innommable, la violence et l’intolérance ont franchi un seuil que nous étions loin d’imaginer’’, a remarqué l’universitaire, actuellement ministre conseiller auprès du chef de l’État, chargé des Affaires religieuses.

Il est d’avis que ‘’les ‘comportements énergumènes’ […] sont désormais considérés comme héroïques dans notre pays, et cela conduit à stimuler la montée aux extrêmes dans l’usage de la violence’’. ‘’Nous y voilà ! Nous avons gravi le sommet lorsque nous nous sommes départis de notre humanité, lorsque nous ne sommes plus éclairés par la lumière de la foi ni, par celle de la raison. Que sommes-nous devenus ? Le risque est grand que ce soit des monstres’’, a analysé Abdoul Azize Kébé.

‘’L’acte de déterrer une dépouille pour y mettre le feu est ignoble, il est innommable. Je n’invoquerai aucun verset du Coran, ni de la Bible pour exprimer ma rage devant cette folie, je laisse cette partition aux théologiens de l’islam et du christianisme. J’invoque seulement l’esprit d’humanité, qui est supposé nous animer et nous distinguer des autres créatures. Et je m’interroge : au nom de quoi ? Parce que ce n’est pas au nom d’Allah, Le Miséricordieux’’, a-t-il écrit.

Le 28 octobre dernier, les vidéos d’une dépouille exhumée, sortie d’un cimetière puis brûlée devant une foule ont choqué le Sénégal.

Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête. Le défunt, supposément homosexuel, avait été enterré le même jour à Kaolack (centre).

Édition : El Hadji Malick Sy et la Lumière Muhammadienne: Mythologie, prophétologie et cosmogonie à la lecture de Ḫilāṣ al-ḏahab

L’ouvrage offre un regard croisé porté ici par Abdoul Azize Kebe et Seydi Diamil Niane, sur le premier chapitre de Ḫilāṣ al-ḏahab fi sîrat hayr al-´arab qu’El Hadji Malick Sy consacre à la Lumière Muhammadienne (Al-Nûr al-muhammadî) et le rôle qu’elle a joué en tant que énergie créatrice à l’origine du Monde.
Le livre est constitué de deux chapitres dont chacun offre une lecture originale des vingt-deux premiers vers de Ḫilāṣ. Seydi Diamil Niane montre comment El Hadji Malick Sy apporte une contribution majeure aux études sur les mythologies musulmanes tout en offrant une lecture inédite du parcours de la Lumière muḥammadienne, dans le premier chapitre de Ḫilāṣ, entre son jaillissement et son incarnation par le Muḥamamd historique de l’Arabie du VII e siècle.

Abdoul Azize Kébé réinterroge, principalement, trois concepts puisés dans le premier vers du poème à savoir al-ījād, al-imdād et al-qidam, pour démontrer, de manière inédite, qu’en abordant des questions purement théologiques, Ḫilāṣ est au-delà d’un simple traité de sīra. Kébé démontre par ailleurs que dans son écriture de Ḫilāṣ, Mawdo propose aussi une œuvre de théologie dogmatique, Kalām et s’inscrit, en même temps, dans la continuité d’auteurs soufis, tels que Ghazālī et Ibn ‘Arabī, particulièrement lorsqu’il s’agit de discuter la question de la création ex nihilo.

Source: https://www.amazon.fr

Premier incubateur de la cité religieuse de Tivaouane

La Cellule Zawiya Tijannya en partenariat avec 01 Talent et le Conseil Départemental de Tivaouane vient d’inaugurer le premier incubateur de notre ville religieuse en présence du Premier Ministre M. Amadou Bâ

Micro assurance islamique au Sénégal : vers l’élaboration d’un rapport de plaidoyer pour lever l’obstacle de la réglementation

(Equonet-Dakar) – Perçue comme un des éléments clés de l’écosystème, la micro assurance islamique tarde à être opérationnaliser au Sénégal, faute de l’absence d’un cadre réglementaire favorable susceptible de favoriser son développement dans la zone CIMA.

Parce qu’elle est considérée comme l’un des éléments clés de l’écosystème, l’assurance islamique mérite d’avoir un cadre réglementaire favorable qui lui manque pour être opérationnel.  A cet égard, un plaidoyer complet auprès des autorités s’avère nécessaire afin d’identifier les contraintes qui retardent son développement.

C’est ce qu’a compris les dirigeants du Programme de développement de la micro finance islamique au Sénégal (PROMISE) qui organise aujourd’hui et demain un atelier technique regroupant des partenaires techniques et institutionnels clés capables de faire l’état des lieux de la micro assurance islamique.

Selon son coordonnateur qui présidait les travaux, Néné Fatoumata Tall, le but de l’exercice est d’élaborer un rapport ou note conceptuelle pour conduire un plaidoyer pour la mise en place d’un cadre réglementaire favorable à la micro assurance islamique au Sénégal et la zone de CIMA.

Dans son allocution d’ouverture, elle est a fait état des nombreux résultats attendus à l’issu de ces échanges parmi lesquels l’on peut citer, entre autres, l’élaboration d’une feuille de route claire pour la mise en place de l’assurance islamique au Sénégal et l’identification des contraintes réglementaires ainsi que les conditions ou modalités pratiques pour l’ouverture d’un guichet Takaful. Lequel vise à fournir une couverture d’assurance respectant les principes de la charia islamique, évitant notamment l’usure (riba) et l’incertitude (gharar).

Ndakhte M. GAYE

DENONCIATION D’UNE INTOLERANCE CURIEUSE

Par Babacar DRAME

AU NOM D’ALLAH LE CLEMENT LE MISERICORDIEUX

Gloire à ALLAH

Maitre de nos âmes

Qui nous a créé pour l’adorer

Qui nous a ordonné le convenable et interdit le blâmable

Que le Salut d’ALLAH se déverse à perpétuité sur le Prophète

Notre référence absolue et Sublime modèle

Qu’ALLAH soit satisfait du Pôle des Pôles

Le Favori d’ALLAH Héritier du Prophète

Détenteur de secrets ésotériques réservés et inaccessibles

Diffuseur des flux divins destinés aux élus

Notre Maitre Aboul Abass le digne de confiance

Ya ALLAH

Maitre de nos âmes

Que Ta Volonté sublime nous protège et nous préserve

Contre les pièges mortels de Satan le maudit

Contre la jalousie, la méchanceté et la cupidité

Contre l’ignorance coupable source de malheurs

Contre l’insolence délictuelle propre aux damnés

Ya ALLAH

Par le Coran et la Souna du Prophète

Tu as élevé au-sommet de l’échelle des valeurs

La bonne conduite, l’humilité et la mesure

Que toute personne qui en doute

Consulte le verset 125 de la sourate 16

Ya ALLAH

Par Ta Miséricorde infinie propre à Ta Singularité

Tu as banni le mensonge et nous a interdit l’injustice

Sous toutes ses formes et sans restriction

Quel serpent au venin mortel a mordu

Ces détracteurs insolents de Seydina Cheikh

Au point d’en faire des Menteurs de renommée

Bon sang !       

Des coupables porteurs de mission impossible

S’arrogent le droit et le devoir suicidaire de s’attaquer à Aboul Abass

Ma plume trempée dans un océan d’affection

Réservé particulièrement au Pôle des pôles

Se charge telle une flèche mortelle

De les ramener à la raison évidente

Et d’avertir tout insolent de leur acabit

Non par des injures propres aux faibles sans argument

Mais par une fermeté au service d’une évidence déconcertante

Ils se trompent d’ennemi et de cible !

Dans leur démarche insolite et inélégante

Soutenue par des arguments subjectifs et partisans

Ils usent et abusent du concept « bida »

La fréquence des diatribes publiques

Inélégantes dans le ton et la charge expressive

Destinées à des coreligionnaires

Dont le seul tort est leur pratique religieuse

Qui se résume par le Zikr individuel ou collectif

N’est ni acceptable, ni tolérable

La voie de Aboul Abass compte à l’échelle planétaire

Des dizaines de millions d’adeptes

Maitrisant tous les domaines de la charia et de la science mystique

Pour tenir la dragée haute à tout détracteur de la voie tidjani

Avec comme Référentiel le Coran et la Souna du Prophète (PSL)

Je rêve d’un Sénégal où le Procureur s’autosaisit

A chaque fois qu’un idiot imprudent 

Expose par une déclaration subjective et orientée

Inopportune, inqualifiable ou irrespectueuse

La stabilité d’une nation connue à l’échelle mondiale

Pour sa Teranga et l’équilibre de ses composantes

Une stabilité acquise de haute lutte par plusieurs générations.

Le Sénégal est notre bien commun le plus cher

Ne le déchirons pas

Par une liberté d’expression non encadrée.

Dakar le 26 octobre 2023

Babacar DRAME

Citoyen sénégalais, Ouakam aéroport

Dakar, Sénégal

Marketing digital : le sénégalais Mansour Ndao dans le top des 50 jeunes leaders africains émergents

Le Sénégalais Mansour Ndao se fait distinguer dans le domaine du marketing digital. Il a été désigné parmi les 50 jeunes leaders africains émergents qui se sont illustrés durant l’année 2023 par le magazine panafricain Confidentiel Afrique dans son numéro spécial hors-série.

L’expertise de Mansour Ndao est reconnue jusque dans la sous-région ou il dispense des cours dans des institutions prestigieuses en plus de l’animation de master class dans plusieurs pays. Il est également membre du Département Communication, Digitalisation et Evènementiel de la Cellule Zawiya Tijanya.

D’autres jeunes talents sénégalais, Hawa Aw, Aveni-Ré, Ibrahima Sory Diallo et Seynabou  Dia Sall sont aussi désignés dans le top.

SENEGAL-RELIGION-REPORTAGE / El Hadj Oumar Tall, une épopée spirituelle partie de Halwar

+++Par Alhousseynou Diagne+++

Halwar (Podor), 27 sept (APS) – Des tas de cendre, et tout autour, des fagots de bois. Signe de la présence d’un foyer coranique. C’est le premier détail qui attire l’attention dans la cour de la plupart des maisons à Halwar, village de naissance de Cheikh Oumar Foutiyou Tall (1797-1864), dans le département de Podor (nord).

“C’est un passage obligé pour tout enfant né à Halwar. Tout le monde fréquente tôt l’école coranique, les garçons comme les filles’’, témoigne Thierno Oumar Tall, président du dahira “La Mémoire Oumarienne’’, une association engagée dans la préservation de l’héritage de Cheikh Oumar Tall ou Cheikh Oumar Foutiyou Tall.

Dans certaines familles, dit-il, les enfants fréquentent parallèlement l’école française et poursuivent souvent même leurs études jusqu’à l’université.

“Le sentiment le mieux partagé à Halwar est d’appartenir au village de Cheikh Oumar Foutiyou’’, souligne le président de “La Mémoire oumarienne’’, selon qui “dès le bas âge, un ensemble de valeurs est enseigné à l’enfant’’, qui est quasiment soumis à l’obligation de se doter de connaissances islamiques, notamment.

Halwar privilégie le savoir sur toute autre chose. Comme si le village de naissance de ce chef de guerre et grand érudit de l’islam, se devait de toujours mériter de son illustre fils.

Propagateur de la Tidjania

La quête de connaissances semble être la raison d’exister de cette cité religieuse multiséculaire, lovée entre le marigot le Doué au sud et le fleuve Sénégal au nord, à environ cinq kilomètres du carrefour de la route menant à Démette, à la frontière avec la Mauritanie. 

L’on y accède par une route bitumée qui part de la commune de Ndioum, de laquelle Halwar est séparé par un bras de fleuve appelé Gayo, lequel est enjambé par un pont à l’entrée du village de naissance de celui qui est considéré comme un acteur déterminant de la propagation de la Tidjania au Niger, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal.

Halwar se singularise par son calme remarquable, ne vibrant qu’au rythme des activités religieuses et des travaux champêtres.

Comme l’avait fait El Hadj Oumar Tall, à un certain âge, les jeunes habitants du village, de sexe masculin, sont encouragés à quitter le village vers d’autres horizons pour poursuivre des études coraniques, parfaire leur formation religieuse de manière générale.

Et pour galvaniser les jeunes “talibés’’, les motiver à aller chercher le savoir jusqu’en Chine, il est de coutume de leur raconter l’histoire du “combattant et résistant’’, en insistant sur les nombreuses anecdotes sur la vie du marabout, aussi extraordinaires et miraculeuses les unes que les autres.

Les parents font par exemple visiter à leurs enfants les sites très caractéristiques de la vie et de l’œuvre du “combattant de la foi’’, “des lieux classés patrimoine culturel mondial et qui résistent encore au temps’’, même s’ils ont subi quelques “retouches mineures’’, rappelle avec fierté Thierno Oumar Tall.

Faiseur de miracles

Il y a toujours, par exemple, cette chambre debout au milieu d’un bâtiment en banco. C’était celle de Sokhna Adama Aissé Thiam, la mère de Cheikh Oumar Tall, qu’elle a mis au monde un mercredi coïncidant avec le 29e jour du mois “Chabaan’’, précédant le début du jeûne musulman, rapporte l’imam de la mosquée de Halwar, Thierno Mahmout Tall.

“Le lendemain, c’est-à-dire le jeudi, le jeûne avait démarré dans la confusion. Une partie de la population avait observé le jeûne. Tandis que l’autre disant n’avoir pas aperçu le croissant lunaire attendait le vendredi pour entrer dans le mois de ramadan’’, ajoute-t-il.

Mais un fait “ssez étonnant a attiré l’attention des parents du nouveau-né qui, toute la journée du jeudi, de l’aube au coucher du soleil, n’a pas tété le sein de sa mère’’. 

 Sokhna Adama Aissé Thiam et Thierno Saidou Atoumane Tall, les parents du jeune Cheikh Oumar Tall, inquiets pour leur fils, ont été surpris de voir l’enfant chercher le sein dès le coucher du soleil qui marque la rupture du jeûne, révèle l’imam Tall.

Il évoque un autre fait qui s’est produit le jour de la naissance de Cheikh Oumar Tall et pouvant être considéré comme tout autant miraculeux : “Le marigot Ndiadialol où les populations s’approvisionnaient en eau et qui avait un goût salé, perdit depuis ce jour sa salinité’’.

 Une maîtrise précoce du Coran et des sciences islamiques

 Très tôt, son oncle Nguira Hamat Tall, l’initia à la lecture du Coran à Halwar, selon le patriarche. “Il sera son maître jusqu’à ce qu’il récite avec une grande maitrise tout le livre. C’est par la suite qu’il sera confié à son frère aîné Alpha Amadou Tall auprès de qui, il apprit d’autres spécialités dont le droit ou charia pour recevoir sa certification (lidiassa)’’.

 El Hadj Oumar Tall a ensuite poursuivi sa formation dans d’autres localités dont Ndormboss, dans l’actuelle commune de Dodel, et Séno Palel, dans la région de Matam.

 “Son enfance et sa jeunesse se sont passées naturellement comme pour la plupart de ses classes d’âge avec qui il vivait’’, indique l’imam Tall. 

 Après une longue période d’absence, il revient dans son village natal avec une forte envie d’effectuer le pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam.

C’est durant cette période, qu’il se rend à Loboudou Doué, où il rencontre le marabout guinéen Abdoul Karim Diallo, qui l’initie à la Tijania et avec lequel, raconte Thierno Oumar Tall, il était prévu qu’ils se retrouvent, quelques années plus tard, en Guinée, sur le chemin du pèlerinage qu’il effectue à l’âge de 23 ans. Sauf que ce dernier décédera avant même la venue de Cheikh Oumar Tall.

 Ce grand érudit devenu chef de guerre et résistant à la colonisation, est le fondateur d’un nouvel empire musulman implanté dans la vallée du Niger, à partir de conquêtes territoriales nées de la guerre sainte (Jihad) qu’il déclencha à partir de 1852.

Selon certaines sources historiques, l’empire toucouleur de El Hadj Oumar s’étendait en 1863 sur 300 000 km² et s’appuyait sur une administration redoutable dont le fonctionnement est encore aujourd’hui donné en exemple, ce qui a contribué à asseoir la réputation d’homme d’Etat du marabout.

 A Halwar, le premier Gamou célébré après la disparition d’El Hadj Oumar

 Du temps d’El Hadj Oumar Tall, les musulmans sénégalais en général et du Fouta en particulier ne célébraient pas le Gamou, a renseigné l’imam ratib de Halwar, Thierno Mahmout Tall, précisant que c’est avec l’avènement d’El Hadj Malick Sy que le Gamou a été institué.

 “Toutefois, la ziar d’Elhadj Oumar, commémoration de sa naissance et qui a lieu le dernier mercredi du mois de Chabane draine énormément de monde. C’est l’actuel khalife de la famille oumarienne, Thierno Bassirou Tall, qui en a relevé le niveau d’organisation. C’est ce qui fait que la localité est devenue trop petite pour recevoir les pèlerins’’, confie l’imam Thierno Oumar Tall.

 Dans le cadre du programme de réhabilitation des villes religieuses, Halwar a donc bénéficié d’une résidence dite “Gallé Cheikh Oumar’’.

 Cette infrastructure vient s’ajouter à plusieurs sites historiques dont la maison natale d’El Hadj Oumar, la chambre consacrée à ses retraites et où il a séjourné 41 jours avant de quitter Halwar pour la dernière fois, pour aller faire le Jihad (guerre sainte), ou encore la mosquée ainsi que le mausolée de Thierno Saidou Atoumane Tall (son père) et de Sokhna Adama Aissé Thiam (sa mère) qui attirent les visiteurs.

 Depuis la ziar de 2023, un disciple sénégalais du nom de Mamadou Sall, a entamé la construction d’un ensemble d’infrastructures composées d’une esplanade pour accueillir la cérémonie officielle de l’événement et des villas pour recevoir des hôtes de marque du khalife. Aujourd’hui, les travaux avancent à grands pas.

 Plus de 158 ans plus tard, l’épopée de ce personnage historique et héros légendaire continue d’être racontée aux nouvelles générations et chantée, notamment dans Tara, célébrissime geste en son honneur.

AHD/BK/MTN/AKS

Source: aps.sn

À l’approche du grand Gamou 2023 de Tivaouane, prévu pour le 27 septembre prochain, GTS SA (Les Grands Trains du Sénégal) est déjà sur le pied de guerre pour assurer le transport sécurisé des pèlerins. La société prévoit la mise en circulation de trois trains qui effectueront des allers-retours entre Thiès et Tivaouane.

À l’approche du grand Gamou 2023 de Tivaouane, prévu pour le 27 septembre prochain, GTS SA (Les Grands Trains du Sénégal) est déjà sur le pied de guerre pour assurer le transport sécurisé des pèlerins. La société prévoit la mise en circulation de trois trains qui effectueront des allers-retours entre Thiès et Tivaouane.

Tout comme lors du grand Magal de Touba, GTS SA s’engage à maintenir ses services ferroviaires en marche pour faciliter le déplacement des pèlerins lors du Gamou de Tivaouane.

Selon le Directeur Général de GTS SA :  » 34 navettes sont programmées pour le grand Gamou entre Thiès et Tivaouane, avec une escale commerciale à Ndiassane.»
«En première classe, le billet pour un trajet de Thiès à Tivaouane ou Ndiassane est fixé à 1500 FCFA, tandis qu’en deuxième classe, il est de 1000 FCFA. Entre Thiès et Ndiassane, la première classe est à 1000 FCFA et la deuxième classe à 500 FCFA,» a précisé Samba Ndiaye lors d’une interview avec Radio RFM.

Lors du Magal de Touba, plus de 3800 pèlerins avaient emprunté le train pour se rendre dans la ville sainte. Cependant, des incidents et actes d’indiscipline avaient été signalés, notamment par des automobilistes et charretiers traversant la voie ferrée, perturbant ainsi la circulation des trains. Pour le Gamou, GTS SA a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter de tels problèmes.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec les forces de sécurité et tenons régulièrement des réunions avec elles. En partenariat avec CFS, nous leur indiquons les passages à niveau et les points stratégiques où ils doivent se positionner. Bien entendu, il est possible que des incursions ou des actes d’indiscipline surviennent à certains endroits. C’est pourquoi nous lançons un appel aux automobilistes et charretiers qui ont l’habitude d’emprunter les voies ferrées : ils doivent comprendre que nous avons repris le trafic ferroviaire et qu’il est extrêmement dangereux de circuler en dehors des passages à niveau officiels,» a prévenu Samba Ndiaye.

Source: https://www.socialnetlink.org/

Serigne Babacar Sy en quelques lignes : 66 ans après – Toujours Missionnaire de l’histoire, élu de l’éternel

« Je ne suis pas à la place de Maodo parce que je suis tout simplement son fils; même si j’étais le fils de Malaw le “bûcheron”, cela ne m’empêcherait pas d’être son khalife et celui de Cheikh Ahmad Tidjani Chérif ; c’est celui qui l’a investi qui m’a investi». Cette phrase, avec une forte dose mystique, témoigne de la stature spirituelle de l’homme multidimensionnel que l’on surnommait «Borom bonnet bi» (l’homme au bonnet carré). Ayant très vite atteint les degrés les plus élevés des gnostiques, le digne héritier d’El Hadji Malick Sy a marqué son temps.

Bien qu’ayant disparu en 1957, Serigne Babacar Sy reste et demeure un modèle pour des milliers et milliers de fidèles nés après les indépendances. Plus émouvant encore, ce sont de très jeunes fidèles, à peine âgés de vingt-ans et moins, qui se bousculent à chaque Gamou pour espérer entrer dans son mausolée afin de prier de mille mots pour soigner mille maux.
Deuxième fils d’El Hadji Malick Sy, il a occupé le haut fauteuil de Khalife de juin 1922 à mars 1957. Né en 1885, cet homme de haute sagesse qui a été le premier à porter le titre de Khalife général, était connu pour son hospitalité légendaire, ses connaissances multiformes, sa spiritualité hors du commun et sa culture légendaire.
Soufi et homme de consensus qui maîtrisait mieux que quiconque les profonds secrets du «Fiqh», domaine qui régit les activités des individus et des groupes dans toutes les situations et dans tous les domaines de la vie à un niveau culturel, moral, politique, économique, juridique, social, depuis la naissance jusqu’à la mort, Serigne Babacar Sy, sans conteste, est un élu de l’histoire et de l’éternel.
«C’est comme si j’avais toute ma vie connu l’homme, alors que je suis né trente-ans après sa disparition. Ce qui me lie à Serigne Babacar Sy est très fort. Je ne peux l’expliquer. Tout est spirituel, surtout que je me nomme également Serigne Babacar», indique Serigne Babacar Diagne, disciple de l’homme religieux qui a les larmes aux yeux lorsqu’il parle du saint homme. Maitre de la parole, enseignant hors pair, il est ce qu’il y a de plus constant pour mettre en relief les valeurs mohamediennes. De sa main, l’indice, symbole de l’unicité de Dieu, scintille et s’impose de mille lumières pour conduire le musulman sur le chemin du bon et du bien, de l’humilité et de la sagesse, de l’empathie et du sens du partage, du pardon et de la guidance. En clair, il a vécu pour faire faire aux musulmans ce qu’il faut faire afin de faire ce qu’il faut faire sur le chemin qui mène au Créateur en passant par la ‘’porte’’ d’or et de diamant qui n’est autre que le Sceau des sceaux.
66 ans après sa disparition, la lumière continue de jaillir à Tivaouane pour remplir le cœur des fidèles à travers le Sénégal et bien au-delà. Car, ce haut fonctionnaire, calligraphe reconnu, est en réalité un élu de l’histoire. Oui… de l’Éternel.
Par Abdoulaye Mbow (Journaliste-analyste politique)

Il a marqué son époque, le Gamou et manque aux talibés : Al Amine – Coursier de l’Islam, protecteur de la tarikha

Al Amine coursier de l’Islam, protecteur des talibés

Il a traversé les âges pour ne pas dire les générations. Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, Khalife général des tidjanes est parti rejoindre le monde des élus dans la nuit du 22 septembre 2017. Incontestablement, il fait partie de ceux qui ont atteint les degrés les plus élevés des gnostiques. Elu de l’histoire, Al Amine le véridique, a été toute sa vie le coursier de l’Islam et le protecteur de la tarikha de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif.
Il a été sur tous les fronts. Social, politique, culturel, religieux et du raffermissement des liens séculaires et familiers des différentes tarikhas du Sénégal. Lui, c’est Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Responsable au plus haut sommet, c’est très tôt et tout jeune que son illustre père, Serigne Babacar Sy, fit de lui un confident. D’ailleurs, c’est presque à 17 ans qu’il était devenu le plus proche collaborateur de celui qui avait défendu ceci : «Même si j’étais le fils de Malao le bûcheron, rien ne m’empêcherait de devenir Khalifa». Né en 1928, celui que le Sénégal a surnommé «junior» en référence à son homonyme Dabakh, allait vite devenir «Al amine» (la confiance).
En effet, à un moment où Serigne Moustapha Sy Djamil tout comme Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum étaient tous les deux à Dakar, c’est bien lui que son père choisit pour faire toutes les démarches de la famille de Tivaouane, de l’Islam et de la tarikha. Homme de parole qui n’a jamais froid aux yeux, courtois, généreux, perspicace, adorable, plein de vie, maître de la parole, Serigne Abdoul Aziz, sixième Khalife général des Tidianes a été arraché à notre affection en septembre 2017.
Mais, il faut le dire. Sa vie a été remplie par des œuvres intarissables. Coursier de l’Islam, il n’hésitait jamais à faire et poser les mêmes actes que Dabakh qui en a très vite fait son porte-parole. Professeur et docteur des bons comportements, cet enseignant n’était en réalité que le reflet, l’ombre, les pas et les doigts de son grand-père El Hadji Malick Sy. A ce propos, il faut le dire, à chaque fois que de besoin, il parlait à la jeunesse, l’éduquait. Il parlait aux politiques et éteignait beaucoup de foyers de tensions. L’enseignement n’en parlons pas. Donc, Al Amine a pleinement rempli sa mission de régulateur social, incarnant une institution de régulation sociale. Ayant succédé à l’homme des temps, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum, il n’aura fait que six mois dans le plus beau des fauteuils terrestres : le Kilafa. Justement, il s’en est allé un mois de septembre comme son illustre homonyme de père, Mame Dabakh. Entre le 14 septembre 1997 et le 22 septembre 2017, des coursiers de l’Islam sont partis, des protecteurs de la tarikha tidjane, des bâtisseurs d’une Ummah unie et unifiée.  Et tous les deux se nommaient…Abdoul Aziz.
Par Abdoulaye Mbow (Journaliste-analyste politique)

Au cœur sacré de Tivaouane…

Au cœur sacré de Tivaouane, nous sommes les témoins privilégiés d’un dévouement incommensurable, guidé par la vision éclairée du Khalif général. Depuis qu’il a assumé cette noble responsabilité, il n’a eu de cesse de raviver l’âme de notre communauté par le biais de projets de construction et de restaurations.

Les édifices se dressent comme des témoins silencieux de sa vision, des témoins de son engagement à préserver notre patrimoine religieux et culturel, tout en le faisant rayonner dans toute sa splendeur. Chaque brique posée, chaque détail soigné, est une expression de son amour pour sa communauté et son désir de la voir prospérer.

Sous sa sage guidance, Tivaouane se transforme en un lieu de paix, de prière et d’apprentissage, ouvert à tous ceux qui cherchent la lumière spirituelle. Son leadership éclairé nous guide sur le chemin de la piété et de la tolérance, rappelant constamment les enseignements du prophète Mouhammad (PSL).

Alors que nous contemplons les réalisations de ces dernières années, nous ne pouvons qu’élever nos prières pour la longévité du Khalif général. Puissent ses jours être longs et sa santé robuste, afin qu’il puisse continuer à guider notre communauté avec la même énergie et la même détermination qui l’animent aujourd’hui.

Que Dieu Tout-Puissant l’entoure de Sa grâce et de Sa miséricorde, le protégeant de tout mal et lui accordant une vie pleine de sagesse et de prospérité. Que sa vision continue d’illuminer nos cœurs et d’inspirer des générations futures à suivre la voie de la foi et de la bienveillance.

Que la paix et les bénédictions de Dieu soient avec le Khalif général des Tidjianes de Tivaouane Serigne Babacar SY Mansour, pour toujours et à jamais.

NB: N’oubliez pas de changer vos fonds d’écran et votre photo de profil🚀

Par Maguette Mohamed Gaye Source: Au cœur sacré de Tivaouane,… – Cellule Zawiya Tijaniyya | Facebook

Seyyiduna Muhammad (PSL) : même d’illustres hommes d’Etat ou politiques non musulmans admettent et témoignent de ses succès

Par Ndakhté M. Gaye, membre de la Cellule Zawiyya Tijaane

(Cellule Zawiya Tijaane – Tivaoune) – Ils n’étaient ni de son époque, ni de son aire géographique, ni même de sa foi, mais Johann Wolfgang von Goethe, Mahatma Gandhi, entres autres illustres hommes d’Etat ou politiques non musulmans étaient pourtant ses plus grands admirateurs.  Dans ce contexte de la célébration de la naissance du Meilleur des hommes, Seyyiduna Muhammad PSL, la Cellule Zawiya Tijaane (CEZAT) a jugé utile de rappeler quelques citations d’illustres hommes d’Etat ou politiques non musulmans sur les succès de ce Prophète-guide dont la venue n’est que félicité et son apostolat Miséricorde pour l’univers.

Ecoutons Johann Wolfgang von Goethe Goethe qui, dans une boutade, parle du Prophète Muhammad à un de ses amis : « Tu vois Eckermann, Son enseignement réussit toujours . En dépit de tous nos systèmes, nous ne pouvons pas aller au-delà, aucun homme ne peut aller au-delà ».

Ailleurs, un autre sage de l’Inde parle de lui en ces termes : « Je voulais mieux connaître la vie de celui qui aujourd’hui détient indiscutablement les cœurs de millions d’êtres humains. Je suis désormais plus que jamais convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait une place pour l’Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C’était cette grande humilité, cet altruisme du Prophète, l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, d’on intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès et lui permirent de surmonter les problèmes. » Mahatma Gandhi.

En revenant sur ces témoignage, la CEZAT a voulu faire savoir que c’est autour de la reproduction du modèle prophétique que va s’articuler toute la programmation scientifique et culturelle du Mawlid, suivant ainsi les enseignements de Cheikh Àl Hadj Malick Sy qui n’a rien laissé du Prophète-guide.

“Serigne Babacar Sy Mansour, le véridique” (par Majib Sène)

0

“S’il y a un homme dans le landerneau maraboutique Sénégalais qui se distingue par sa sagesse coutumière, sa sérénité en toute circonstance et son amour viscéral de la vérité, c’est bien Serigne Babacar Sy Mansour, l’actuel Khalif Général des Tidianes du Sénégal. Né et nourri dans le sérail d’une famille d’érudits dont l’apport dans la propagation de l’islam au Sénégal est sans commune mesure, il se définit comme le digne continuateur de l’œuvre de son grand-père, Cheikh Seydi Hadj Malick Sy (RTA). 

L’homme est tellement véridique que dans tout le pays, on le surnomme « allemand ». Dans notre pays, les Allemands, depuis la deuxième guerre mondiale, sont réputés être des hommes de vérité qui disent toujours ce qu’ils pensent sans détour. Homme de rigueur, de sérénité et de sagesse, il veille continuellement sur la protection sans faille des principes fondateurs de l’islam, mais également sur la doctrine du tidianisme, à l’image de ses valeureux devanciers. 

Sa simplicité et sa courtoisie proverbiale, font qu’il n’hésite pas, quand le temps le lui permet d’assister à des cérémonies familiales dont les baptêmes et les funérailles. Très à cheval sur les règles qui gouvernent la bonne conduite des fidèles, il prêche toujours par l’exemple. Ses discours à l’occasion des rassemblements religieux, sont teintés de rigueur pédagogique pour corriger certaines tendances déviationnistes de fidèles sensés être en harmonie avec les règles sacro-saintes de la confrérie. La répétition étant pédagogique, il ne manque aucune occasion pour rappeler les règles de conduite dans la confrérie telles que enseignées par son fondateur, Aboul Abass Ahmada Tijane (RTA). 

Nationaliste de la tête aux pieds, il défend farouchement toutes les théories qui prônent le dialogue, l’entente cordiale et le respect mutuel. C’est la raison pour laquelle, je n’hésite pas à l’appeler « le Khalif du dialogue fécondant », tellement importent pour lui, la stabilité du pays et son développement économique, social et culturel. 

L’éducation des enfants est un de ses soucis majeurs car, dans ce monde en folie, tout enfant dépourvu d’éducation s’expose dangereusement aux graves méfaits de l’évolution. Conscient de ce mal de notre temps, en homme précautionneux, il est toujours sur ses gardes pour prévenir toutes circonstances porteuses de calamités. Son intelligence, servie par une éloquence phénoménale, lui confère une posture de celui qui sait comment parler pour atteindre ses cibles. Il exerce son magistère avec confiance, sagesse et sérénité pour être en phase permanente avec ses devanciers qui ont correctement tracé toutes les voies qui mènent à la félicité. Quand on la chance d’avoir comme grand père Mawdo Malick, comme père Elhadj Mansour, l’homme aux deux turbans et comme homonyme Khalifa Ababacar, le roseau qui plie mais qui ne rond point, on ne peut être qu’une référence dans la mission qu’on accomplit. 
Nos vœux ardents de succès, de longue vie et de bonne santé, l’accompagnent dans sa délicate mission assignée aux hommes prédestinés. On retiendra dans son khalifa cette œuvre de dimension pharaonique qui est l’édification de la mosquée de Tivaouane dont la gestation porte la signature du défunt Khalif Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh (RTA). Une œuvre impressionnante par son immensité, son charme conquérant, sa fonctionnalité et sa modernité qui sont une merveille de notre époque. C’est, en vérité, une œuvre collective reposant sur la solidarité car, tous et chacun, ont contribué financièrement à son édification. 

Serigne Babacar Sy Mansour se distingue par son esprit cartésien dont la quintessence est issue des préceptes coraniques qui modulent le sanctuaire de Tivaouane, fondé par Cheikh Seydi Malick Sy (RTA). De Khalifa Ababacar Sy en passant par Dabakh Malick, Borom Daradji, Al Maktom et Al Amine, l’école de Mawdo s’illustre chaque jour par son dynamisme, sa rigueur et son ancrage fécond dans les valeurs du tidianisme. Ni vindicatif, ni isolationniste mais recroquevillé dans la vérité, Serigne Babacar Sy Mansour est le digne et fidèle continuateur de l’œuvre de ses devanciers qui sont des références dans l’univers islamiques. 

C’est un homme fascinant, intègre, ouvert aux alizés des vents fécondants et pour qui, la vérité en tout et dans tout rythme sa vie. Loin des mondanités, il se réfugie dans l’univers des « dara » où l’on enseigne la droiture, le savoir-faire, le savoir-vivre et le savoir-être pour être en phase permanente avec le modèle islamique. Il exerce son magistère avec confiance et sérénité suivant en cela l’exemple du grand Mawdo Malick qui, mieux que personne, nous a fait aimer et respecter le Saint Sauveur de l’Humanité (PSL). Ainsi, Serigne Babacar Sy Mansour tient solidement la barre avec optimisme, sérénité et confiance grâce à la guidance de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy, avec la bénédiction de Taha l’Intercesseur (PSL), et par le truchement de Aboul Abass Ahmada Tijane le sceau de la sainteté. Plaise à Allah (SWT) que chaque année, nous nous retrouvions à Tivaouane pour exalter par fusion et par osmose, la grandeur et l’éminence de celui que Dieu a doté de tous les dons, Mouhammad ibn Abdallah PSL.

Source: seneweb.com

« Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », ou l’incarnation de la sagesse et de la droiture » (Majib Sène)

S’il m’était permis de décerner le prix Nobel de la sagesse, de la vérité, de l’intelligence et de la soumission totale à dieu, je choisirais sans sourciller, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, le distingué secrétaire particulier de son vénéré père, Khalifa Ababacar Sy. 
Formé par cet homme de dieu aux élans féconds, il a vécu dans l’honneur et le respect absolu des valeurs qui fondent le socle de l’école de cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, il a rempli sans défaillance aucune, toutes les missions découlant des magistères de ses pères, de ses frères et de lui-même. Sur tous les plans religieux, culturels, économiques et familiaux, al amine a impressionné son monde par sa constance, par son dynamisme, par son dévouement et par son souci de ne jamais déroger à aucune règle de bonne conduite. 
Il fut un guide religieux d’une envergure exceptionnelle parce que imbu des valeurs et vertus de l’islam confrérique, dont l’un des plus grands chantres sinon le plus distingué, est incontestablement Mawdo Malick, géniteur incomparable de « Xilazou Zahab » et autres œuvres panégyriques pour l’honneur et la gloire du Prophète Mouhammad PSL. 
Pour avoir tant soit peu côtoyé cet homme de dieu à la posture magnanime, j’ai cherché sans le savoir, les sources abondantes de son dynamisme, de sa générosité discrète, de son éloquence coulante comme les eaux du Nil, de sa connaissance approfondie de la société sénégalaise et de sa façon de tisser des relations humaines qui résistent aux vicissitudes de la vie. 
Durant sa vie, Serigne Abdou a parcouru le Sénégal de long en large, créant partout des dahiras rien que pour renforcer l’audience et la crédibilité de la tarikha fondée par Aboul Abass Ahmada Tijane RTA. Son comportement au figuré, s’apparente à celui d’un père de famille veillant sur sa fratrie en l’installant sur la droiture, la solidarité et le partage. Malgré son ouverture d’esprit et sa grande sociabilité, il était prompt à réprimander le mensonge et à rétablir la vérité en toute chose et en toute circonstance. 
On a beau le côtoyé, apprécié son urbanité exquise mais on se gardera de lui marcher sur les pieds. Il a consacré toute sa vie à défendre et à pérenniser les acquis de la confrérie Tijane dont le fief sûr, profond et inaltérable est Tivaouane la ville de lumière. Il m’a été donné le privilège de partager plusieurs fois ses repas avec lui dans ses appartements en présence de son fils Serigne Moustapha dont je salue la courtoisie, le savoir faire et le savoir vivre. 
Son apport personnel dans l’élargissement des bases de la tarikha s’apparente à celui de son valeureux père qui est parti, emportant dans sa demeure éternelle, beaucoup de secrets que son père lui confiait. Il est impossible de parier de Tivaouane sans se référer à Al Amine qui était le point de convergence de tout ce qui concerne la confrérie. Dès son jeune âge, son père l’avait initié dans la gestion de toutes les questions relatives à l’évolution de la tarikha au point qu’il en était devenu l’un des plus illustres contrôleurs. 
 Grand communicateur et régulateur social de renom, il était sollicité partout pour régler des conflits ou remettre de l’ordre dans les dahiras en proie à des dissensions. Porte parole de tous les khalifs généraux de la confrérie, il avait cette rare capacité de s’acquitter de ses nombreuses tâches en temps et en heure réels sans jamais déceler la moindre fatigue. Dans nos conversations, je lui disais qu’il était par excellence l’historien de la famille de Mawdo Malick tant il était instruit en profondeur de tous les événements heureux ou malheureux qui ont ponctué l’évolution de la communauté. 
Être régulier dans ses devoirs religieux, se mettre à la disposition de tous sans maugréer, faire respecter et appliquer les enseignements de son père et être le miroir de la tidianya, tel était Al Amine. Sa particularité était de ne rien faire ou entreprendre à moitié car l’homme était entier, sans réserve ni compromission. C’est ainsi qu’il a été formé dans la pure tradition des êtres véridiques, civilisés et dignes de confiance. Il était la synthèse de toutes les belles traditions de la famille Sy grâce à la parfaite éducation qu’il a reçu de son père. 
Célébrant le quarantième anniversaire du rappel à Dieu de son vénéré père Khalifa Ababacar SY, il m’avait fait l’honneur de présider le comité national préparatoire. Son engagement personnel dans cet événement d’une portée historique, avait été à la base de tous les succès qui ont jalonné notre cheminement. Quelques temps avant son rappel à Dieu, nous avions eu des séances de travail étalées sur une semaine à Tivaouane, avec le professeur Mamadou Koumé et en présence de son fils Serigne Moustapha et son neveu Babacar Fall. Sous le feu roulant de nos questions, il nous avait parlé de long en large de la vie et de l’œuvre de Serigne Babacar Sy RTA. 
Malgré la fatigue et le poids de l’âge, il n’avait rien perdu de sa superbe, de son éloquence et du bon fonctionnement de sa mémoire. Quand il parlait de son père, son inspiration s’accentuait de plus belle et à travers ses propos, se révélaient ses profonds sentiments d’affection et de respect à l’endroit de celui qui fut l’inventeur des dahiras au Sénégal en 1927. 
 Après sept mois de califat, il rendit l’âme le 22 septembre 2017 à l’âge de 90 ans. Son ancrage dans les valeurs de l’islam soufi en avait fait un homme foncièrement pieux, généreux, solidaire et compatissant. Il restera éternellement gravé dans nos mémoires collectives pour avoir consacré toute sa vie à l’islam, à la confrérie Tidiane, à la famille de son grand père cheikh Seydi Hadj Malick Sy et à tous les disciples de la merveilleuse école de Tivaouane. 
 Serigne Abdou Al Amine avait le sens très poussé du partage. En effet, il distribuait intégralement dons et aides qu’il recevait, dans la majorité des familles installées à Tivaouane et même jusqu’au-delà. Il n’avait de répit que lorsqu’il venait en aide à tous ceux que le hasard mettait sur sa route. 
Son humanisme de bon aloi, son intégrité, son sens de la mesure et sa compréhension du monde, ont fait de lui un guide religieux incorruptible, équilibré toujours en phase avec les principes sacro-saints de l’islam et du tidianisme. Il fut un homme indemne de toutes souillures durant sa jeunesse, durant son adolescence et durant sa vieillesse. En vérité, il fut un homme exemplaire dans toute l’acception du terme. 
 Qu’il repose dans les plus splendides jardins d’Allah SWT. Amine 

Source: seneweb.com

Zoom sur l’université populaire ou séminaire mythique de Njarndé

Par Ndakhté M. Gaye, membre de la Cellule Zawiyya Tijaane

(Cellule Zawiya Tijaane – Tivaouane) –

De 1895 à 1902, des centaines d’étudiants mus par la seule quête du savoir, l’envie d’une orientation spirituelle saine et la volonté de transformation sociale par le travail partagé se sont défilés dans l’Université populaire de Njarndé.

Pour la 123ième édition du Mawlid An Nabi 2023, les Muqaddams (étudiants formateurs) de Cheikh Al Hadj Malick Sy seront au cœur de la programmation scientifique et culturelle conçue par la Cellule Zawiyya Tijaane (CEZAT), sous la coordination de Serigne Abdoul Hamid Sy Al Amin.

Modèles achevés de sagesse et de sainteté, tous taillés dans le cordeau et la rigueur intellectuelle de l’Université populaire de Njarndé ou séminaire mythique de Njarndé, ces Muqaddams verront leurs œuvres en valeur. En effet, la CEZAT prévoit dans sa programmation un symposium qui va tourner autour ‘’des leçons et lumières de Njarndé’’.

« Il s’agit de mettre en lumière cette période déterminante dans la stratégie de Cheikh Al Hadj Malick Sy visant à former des formateurs qui vont essimer sur tout le territoire national et au-delà puisque certains se sont ensuite installés dans la région ouest africaine, notamment El Hadj Ndary Mbaye au Gabon, El Hadj Amadou Bouya Guèye en Côte d’Ivoire ou Gorgui Madiama Diongue à Congo Brazza, entre autres », a expliqué Serigne Abdoul Hamid Sy Al Amin, Coordonnateur de la CEZAT.

M. Sy livrait le message du Khalif général des Tijaanes à l’endroit de la communauté musulmane du Sénégal, lors du point de presse tenu ce samedi 16 septembre 2023, à la salle de conférence Serigne Babacar de Tivaouane.

Il a fait savoir que cette année, le symposium sur ‘’Leçons et Lumières de Njarndé’’ se focalisera sur des figures nationales de la Tijaaniyya dont les noms sont devenus familiers et dont l’hagiographie est tout aussi épique que celle de Mame Maodo. A titre d’exemples, il a cité El Hadj Rawane Ngom (Paal, Saint-Louis), El Hadj Abdou Kane (Kaolack), El Hadj Baba Diongue (Podor), Mame Mor Khoudia Sy, El Hadji Malick Sarr, Serigne Hady Touré, Serigne Birahim Diop (Saint-Louis), Mame Goor Sané Niang, Serigne Amadou Ndiaye Mabèye, Serigne Alioune Guèye, Serigne Alioune Diop Maïmouna, etc.

« Leurs vies et œuvres seront revisitées à travers des plateaux de télévisions pour les ériger en modèles pour notre génération tardive », a-t-il indiqué.

Ce point de presse marque le début de la programmation des activités prévues dans le cadre de la célébration de la naissance du Meilleur des Hommes, Seyyiduna Muhammad (PSL).

123ième édition du Mawlid An Nabi 2023 : Tivaouane retient la guidance du Prophète Muhammad (PSL) pour orienter les générations perdues.

Par Ndakhté M. Gaye, membre de la Cellule Zawiyya Tijaane

(Cellule Zawiya Tijaane – Tivaouane) 

Perdues dans les limbes du désespoir parce que mal guidées et mal instruites, les générations tardives n’ont que la guidance du Messager d’Allah pour se retrouver. 

Le Khalif général des Tijaanes, Serigne Babacar Sy Mansour, se préoccupe du sort des jeunes générations tardives et perdues. Pour les sauver, il cherche à les attirer vers les enseignements du Prophète-guide, les ramener à la source, les enraciner aux valeurs et vertus fondatrice de la vraie humanité.  

C’est ainsi qu’il a instruit le comité d’organisation de retenir comme thème officiel de l’édition 2023 du Gamou de Tivaouane : « C’est vers la guidance du Prophète de l’Islam (PSL) que nous allons orienter les générations ». Comme pour exorciser le mal-devenir des générations tardives perdues dans les limbes du désespoir parce que mal guidées et mal instruites, moralement et spirituellement mal armées pour faire face aux vicissitudes de cette époque trouble et troublée, vivant d’expédients destructeurs qu’ils soient virtuels comme TikTok ou Facebook, matériels comme « barça ou barzakh » ou idéologiques.

Livrant le message du Khalif à l’endroit de la communauté musulmane du Sénégal, lors du point de presse tenu ce samedi 16 septembre 2023, à la salle de conférence Serigne Babacar de Tivaouane, Serigne Abdoul Hamid Sy Al Amin, Coordonnateur de la Cellule Zawiyya Tijaane (CEZAT), est revenu sur le sens historique du Mawlid An Nabi.

« Le Mawlid est un évènement qui se rattache historiquement et géographiquement à la ville sainte de Tivaouane du fait de la préséance par laquelle Cheikh Seydi El Hadj Malick Sy avait décidé, à partir de 1902, de reproduire le modèle prophétique à travers la commémoration de la naissance du Meilleur des Hommes, Seyyiduna Muhammad (PSL) », a-t-il rappelé.  

Il visait par-là deux objectifs :

  • Métamorphoser les consciences marquées par des pratiques paganisantes séculaires ;
  • Asseoir une stratégie de communication entre lui et ses disciples qui venaient répondre à son appel de tous les coins du Sénégal.

Pour marquer la célébration de la naissance du Prophète-guide de cette année, la CEZAT a conçu un programme riche en évènements. Il sera déroulé avant, pendant et après le Gamou.

Préparatifs du Gamou de Tivaouane : 21 zones inondables identifiées

Les services techniques, l’administration territoriale et le comité d’organisation du Gamou de Tivaouane ont identifié 21 points bas et zones inondables à prendre en charge en prévision du Gamou de cette année qui coïncide avec la période de l’hivernage, selon l’APS.

La délégation a effectué une visite sur le terrain, notamment dans les quartiers Elhadji Malick Sy, Kouly, Fogny, Keur Khaly, Pam, Djeddah, Keur Matar, Keur Cheikh Awa Balla et Carrefour. Ils ont également visité deux bassins de rétention destinés à l’évacuation des eaux usées et pluviales.

Une réunion a eu lieu à la fin de la visite de terrain pour une mini-évaluation. Plusieurs recommandations ont été formulées pour une bonne organisation du Gamou, comme le déploiement de camions hydrocureurs et de motopompes.

Des mesures structurelles à moyen et long termes ont aussi été suggérées dans le cadre d’un programme global d’assainissement pour Tivaouane, incluant les eaux usées et pluviales. Un rapport détaillé avec des recommandations sera remis aux autorités compétentes.

La réunion a également souligné la nécessité d’une intervention coordonnée de différentes structures telles que l’Office national de l’assainissement (ONAS), la direction de la prévention et de la gestion des inondations (DPGI), les sapeurs pompiers, l’Ageroute, la Senelec et le service de hydraulique.

Les participants ont recommandé la mise en place d’un système de suivi/évaluation multi-acteurs pour assurer la mise en œuvre de toutes les actions retenues, après validation par les autorités compétentes. Ils ont également exprimé le souhait de voir ces rencontres se pérenniser.

Lors d’une réunion préparatoire de l’événement qui s’est récemment tenue à Thiès, le gouverneur avait demandé au préfet du département de Tivaouane d’organiser une réunion spécifique sur la problématique de l’assainissement à Tivaouane dans les plus brefs délais.

Source: senego.com

Serigne Pape Makhtar Kébé fait docteur honoris causa de l’Université islamique de Minnesota

Dakar, 25 août (APS) – L’islamologue sénégalais Pape Makhtar Kébé a été fait docteur honoris causa de l’Université islamique de Minnesota (États-Unis d’Amérique) pour ‘’services grandissimes rendus à la langue arabe et à ses sciences’’, a appris l’APS vendredi du site d’information spécialisé Asfiyahi et du récipiendaire.

‘’L’Université islamique de Minnesota […] a l’honneur de décerner le titre honorifique de docteur honoris causa au distingué professeur Pape Makhtar Kébé pour ses services grandissimes rendus à la langue arabe et à ses sciences’’, affirme la même source en se basant sur une lettre de l’établissement académique américain adressée au récipiendaire.

Il est de tradition, dans cette université, d’honorer des personnalités religieuses et scientifiques, ainsi que des hommes qui font avancer, par leurs efforts, la pensée, l’islam et l’humanité, rappelle l’établissement d’enseignement supérieur.

L’Université islamique de Minnesota salue la ‘’contribution remarquable’’ de Pape Makhtar Kébé à la promotion de la langue arabe et de la culture islamique. ‘’Partant de vos services rendus à la recherche scientifique, à l’islam et à la confraternité au Sénégal, l’Université islamique de Minnesota, avec sa branche sénégalaise, a décidé de vous accorder le titre de doctorat honoris causa’’, déclare l’institution académique dans une lettre publiée par Asfiyahi, un site d’informations religieuses.

‘’Je rends grâce à Dieu pour ce titre honorifique, je le dédie au Sénégal, aux ‘daara’ (écoles coraniques) et à l’enseignement’’, a dit à l’APS le récipiendaire de la distinction honorifique.

Pape Makhtar Kébé invite par ailleurs ses compatriotes à faire de la recherche du savoir une priorité. ‘’L’argent est trop présent dans la vie des Sénégalais, au détriment du savoir’’, a-t-il observé en encourageant les jeunes à s’armer de savoir pour développer leur pays.

Des responsables de l’Université islamique de Minnesota seront à Dakar, les 14 et 15 septembre, pour une cérémonie de graduation d’étudiants sénégalais en licence et en master, qui ont suivi des enseignements à distance de cet établissement américain.

Lors de cette visite, ils fixeront la date à laquelle sera remis le doctorat honoris causa à Pape Makhtar Kébé, qui contribue à l’enseignement de l’islam et de la tidjaniya dans le monde depuis de nombreuses années.

FKS/ESF/ASG/MTN

Visite du nouveau Directeur général de la Banque Islamique du Sénégal à la Grande Mosquée de Tivaouane (Photos)

  • CRD Mawlid Tivaouane 2023

Source: leral.net

Adabul Masdjid, œuvre d’El Hadj Malick Sy (RTA) traitant des convenances à respecter lorsque le fidèle se rend à la mosquée pour y faire ses adorations.

image: e-media

1 – Celui qui veut entrer dans une mosquée, doit avoir les attitudes suivantes :

2 – Etre convaincu que celle-ci est le  Temple de Dieu et que celui qui y pénètre est bien son hôte.

3 – Dans une mosquée, un fidèle est, sans nul doute, un hôte de Dieu, comme le hadith l’a bien dit.

4 – Or, tout hôte a l’impérieux devoir de traiter son visiteur avec certes tous les honneurs.

5 – Il doit y accomplir une prière de deux « rakaas », si c’est pendant les heures autorisées.

6 – Si ce n’est le moment, il faut qu’il récite en lieu et place, les « salutations pieuses » (Subhânallahh, Wal hamdoulilah, wa Lâ ilaha ila lâh, wallâhou akbar 4 fois).

7 – Et bien rapporté du prophète d’Allah, Salut et Paix du Créateur sur lui :

8 – « Qu’aucun de vous ne s’assoie dans une mosquée sans tout d’abord la saluer par deux rakaas ».

9 – Il s’y doit de garder tous ses membres de commettre des péchés ou tout ce qui n’est agréé.

10 – Car c’est en fonction du lieu et du temps que croit ( la récompense à ) la dévotion et s’aggrave la transgression .

11 – Que son intention y soit d’attendre l’heure de la prière ; il en sera rétribué.

12 – Car celui qui y attend la prière est comme l’officiant, s’il n’y fait autre chose.

13 – Consulte le hadith : « Aucun parmi vous ne cessera… », tu comprendras ce que j’ai dit.

14 – Les ablutions faites à des moments pénibles, efface les fautes en absolvant les péchés.

15 – Ainsi que la fréquentation de mosquées distantes, Gloire à notre seigneur, le Généreux, le Prodigue.

16 – Il en est de même y attendre la prière. Tout ceci peut consolider que c’est grand.

17 – Qu’il ait l’intention de bien y augmenter ( la) solennité ( du lieu) et le nombre de fidèles s’y trouvant.

18 – Dans un Hadith, notre guide a bien dit : « Qui accroit le nombre d’un peuple en se mettant sous l’abri du Tout- Puissant triomphera ».

19 – « Chacun avec celui qu’il aime » est un hadith annonçant (une) bonne nouvelle aux compagnons.

20 – Ceci avec l’intention de mettre en relief les pratiques cultuelles ainsi que la servitude.

21 – De se libérer de toute autre activité en se mettant sous l’abri du Tout-Puissant.

22 – Que de châtiments Dieu détourne grâce à ceux qui peuplent sa maison sans nul doute.

23 – Et à ceux qui implorent son pardon, déjà à l’aube, tél du Prophète rapporté.

24 – S’il y apprend ou écoute le savoir, il en sera rétribué comme l’étudiant.

25 – Avec une intention louable même si , il n’y trouve nullement cela. N’en doute pas.

26 – Assister à une séance de cours est de loin plus méritoire que de rendre visite à mille malades.

27 – Cela a aussi plus de mérite que d’assister à un millier de funérailles sans conteste.

28 – Et à un millier de pèlerinages, ou d’ « Umra ». Que Dieu nous inspire meilleur œuvre.

29 – Assister à l’exposé d’un savant est préférable, auprès du Tout-Puissant,

30- A la dévotion d’un serviteur quarante ans. Ö compagnon ! Comprends bien l’explication.

31- Apprendre un chapitre d’une discipline est assurément plus méritoire que mille « rakaas ».

32 – Si tu apprends pour un autre but que le Seigneur, sache que cette connaissance ne sera pas pour Dieu.

33- Cherches y la bénédiction des gens de bien, de religion , de vertu, et qui se suffisent de ce que leur octroie le Seigneur.

34 – N’est pas exhaustive cette énumération d’intention mais elle peut suffire au bien intentionné.

35 – En dehors de ça, voici les bonnes manières, prends en soin ! Tu arriveras en Donateur.

36 – Car si c’est par des actions qu’on va au paradis, c’est par les Bonnes Manières qu’on arrive à Dieu.

37 – C’est par le pied droit qu’on entre dans la mosquée pour en sortir par le pied gauche ; Ô cher ami.

38 – L’inverse pour les toilettes, mais chez toi, c’est avec le pied droit, aussi à chaque action.

39 – Déchausse avant le pied gauche et pose- le sur ta chaussure. Ecoute bien, cher compagnon.

40 – Par la suite déchausse le pied droit pour l’introduire le premier en ferveur.

41 – Suivra bien ton pied gauche ; deux Sunnah ainsi réalisés avec de bonnes manières.

42 – Déchausser d’abord le pied gauche, puis mettre le pied droit en entrant, Comprends bien.

43 – C’est à ce moment que tu devras dire : Au nom de Dieu ! Paix sur l’Envoyé !

44 – « Pardonne mes fautes, seigneur ouvre moi grande les portes de ta miséricorde ».( Bismillahi wa salatou wa salamou ‘ala rassoulillah, Allahoumma ftahli abwabi rahmatika).

45 – Avec la main gauche, tu reprends tes chaussures, secoue-les avec soin, à la porte de la mosquée.

46 – Nettoie-les jusqu’à être sûr qu’elles sont devenues propres, tu seras respectueux.

47 – Quiconque fait ainsi tel qu’il est rapporté, entendra dire : « Entre et sois pardonné ».

48 – Combien nombreux sont ceux qui se targuent de savoir, et qui avec la main droite tiennent leurs chaussures en entrant dans la mosquée !

49 – Et leur livre avec la main gauche alors que cela est défendu ! Evite donc tout reproche !

50 – En sortant dit également : Au Nom de Dieu ! Salut sur le Prophète qui fit ascension ;

51 – Seigneur ! Pardonne mes fautes et ouvre-moi les portes de ta Grâce et de tes Bienfaits. (Bismillahi wa salatou wa salamou ‘ala rassoulillah, Allahouma ikhfirlî zeunebî Waftah lî abwâbi fadlika).

52 Dirige-toi vers la Qibla, le regard baissé, la voix basse. N’y fais point de poème.

53 – Evite bien de t’appuyer sur le livre ( le Coran) en te levant, tu seras bien inspiré.

54 garde-toi d’y taper des mains où même de faire autre chose que d’invoquer Dieu ou lire le Coran.

55 – Car la conversation y mange les bienfaits tout comme le feu consume le bois. C’est déjà dit.

56 – Recevra des anges celui qui y converse trois noms dont celui de maudit.

57 – Premièrement à chaque fois qu’il parlera, il est nommé « Ami de Dieu », deuxièmement, c’est bien « Honni de Dieu ».

58 – C’est l’appellation « Maudit de Dieu », le dernier nom appliqué à l’impertinent.

59 – L’Envoyé de Dieu, le prophète, salut et paix, tel que l’agrée notre Seigneur prédisait :

60 – Il viendra un temps ou des gens s’assiéront dans les mosquées, se regroupant :

61 – Ils ne parleront alors que du bas-monde. Mais nullement le seigneur n’aura cure d’eux !

62 – Ne vous asseyez point parmi eux, car ils sont bien loin de ton Seigneur..

63 – Ce sont ceux qui n’auront aucune part dans l’au-delà ainsi que rapporté par le Prophète.

64 – on ne leur acceptera ni rachat, ni rançon. Que Dieu nous préserve de cette épreuve !

65 – Leurs prières, ô mortel, pliées come un vêtement, leur seront violemment jetées au visage.

66 – Et ils rentreront chez eux tous bredouilles, méritant, tous de surcroit, damnation.

67 – A moins qu’ils ne fassent amende honorable, celle que Dieu accepte bien évidemment.

68 – Quand avait dit Ibn Abbâs au Prophète(SAWS) : » Nous sommes contraints de parler dans la mosquée c’est une nécessité ».

69 – Le prophète lui dit en de belles paroles. (Salut et paix de notre Seigneur soit sur lui).

70 – « Dans une mosquée, on s’assoit face au Seigneur », si tu respectes, on te respectera sans nul doute.

71 – Ibn abbâs s’évertuera toute une année, pour obtenir du Prophète (SAWS), le pardon.

72 – Mais imperturbable demeura celui-ci ; tous furent étonnés pour une si longue durée.

73 – Quant aux rires dans les mosquées, ils seront des ténèbres dans la tombe. Suis bien les conseils.

74 – Seigneur, puisses-tu nous faciliter la pratique des bonnes manières et l’accès à ta bonne Grâce.

75 – Après avoir purifié nos intentions ; Puisses-tu ne(pas) décevoir, Seigneur, nos espoirs.

76 – Seigneur ! Accorde le Salut et la paix à Muhammad, et aux siens éminents.

Traduit en 1996 , El Hadj Rawane Mbaye, Maitre de conférences

2 eme édition Gamou Fédération des Dahiras de Serigne Mansour Sy Dabakh

La fédération des Dahiras de Serigne Mansour Sy est née en 2007, de la volonté de notre guide de renforcer l’esprit de fraternité, d’entraide et de solidarité entre les membres de 5 dahiras ( Moutahabina filahi lilahi 1994, Ikhsan 2005, Nour, Sope Dabakh et Moutabina filahi lilahi de Rufisque).
Aujourd’hui la fédération regroupe 22 Dahiras dont 5 présents dans la sous-region et en Europe. il s’agit notamment, pour le Sénégal des Dahiras de Beye, Cité port, Saint Louis, Ouakam et Sacré-coeur3.
La fédération œuvre principalement dans :

L’organisation de soirees religieuses (Gamou)

Le développement d’actions humanitaires en direction des groupes vulnérables.

La fédération a enregistré au fil des années, des résultats encourageants dans les domaines précités.

Souvenir du rappel à Dieu Sëriñ Mansuur Si «Balqawmi»,

Le 29 mars 1957 était rappelé à Dieu Sëriñ Mansuur Si «Balqawmi», fils de Seydi El Hadji Maalik Si et figure incontestablement importante pour l’Islam sénégalais et la Tariqa Tijaaniya.

Né vers 1900, sa mère était la noble Soxna Safiyetu Ñaŋ, descendante des Géllwaar, des Ñaŋ de Aafe et des rois du Jolof.

Il fut surnommé «Mujibal Qawmi» c’est à dire «le miracle de son époque» pour sa dimension mystique extraordinaire, qui fut toujours secondée par une immense érudition. Certains le surnomment aussi «l’inspecteur de la Tariqa» pour son fort attachement à l’orthodoxie et à la pureté des rituels de la confrérie.

Il passa énormément de temps auprès de son auguste père: sans doute ce fut le fils qui en fut le plus proches. Son père ce chargea personnellement de sa formation religieuse, et lui il en fut en quelque sorte son secrétaire particulier, qui rédigeait aussi sa correspondance.

En 1944 il effectua le Hadji, certains disent envoyé par son frère Sëriñ Babakaar pour prier pour la fin de la deuxième guerre mondiale.

 Il fut aussi un écrivain de haute carrure et un poète à la plume sublime comme beaucoup de membres de sa famille. Malgré son détachement des choses mondaines il fut aussi très intéressé aux thèmes éthiques, de morale et de bon comportement à prêcher aux fidèles, comme le fut son frère Sëriñ Babakaar, qui quitta ce bas monde quelques jours avant, le 25 mars 1957.

Après son rappel à Dieu c’est son jeune frère germain, Sëriñ Abdul Asiis Si «Dabaax» qui accéda au khalifat.

Ziarra Générale, Edition 2023

Thème général : « Les dahiras, vecteurs de progrès économique et social »

NOTE D’ORIENTATION

THEME : « Une Dahira, une activité économique ».

Contexte et justification

A l’heure des crises multiformes que notre époque traverse, où nous avons besoin d’ancrage moral pour ne pas dériver, revisiter les enseignements de leur inspirateur – Sérigne Babacar Sy –  s’impose comme un impératif catégorique pour conjurer les vicissitudes de notre époque.

C’est ce que la Cellule Zawiya Tijaniyya, organe chargé de l’animation scientifique et de la communication de la hadra Malikiyya de Tivaouane, sous l’autorité du Khalife Général des Tidianes,  a vite compris en amorçant une structuration qui lui permette de prendre en charge les aspirations économiques et sociales en s’érigeant en force de proposition et de propulsion pour les organisations de la communauté que sont les dahiras, qui s’ils sont encadrés peuvent être des réceptacles de programmes  de productions  économiques au bénéfice de leurs membres et contribuer ainsi à la lutte contre la pauvreté et à l’insertion des jeunes et des femmes.

En créant dans sa structuration une commission Entreprenariat, la CEZAT veut servir de véhicule pour ses dahiras en promouvant des concepts innovants

Ces innovations, gages de productivité économique vont permettre aux dahiras de se  revivifier  en aidant les membres à avoir une autonomie financière mais aussi à consolider leur ancrage dans le développement économique et social du Sénégal.

C’est la raison pour laquelle, nous avons choisi l’occasion de la Ziarra Générale, rassemblement institué pour un rappel des troupes et pour leur réarmement moral et spirituel pour organiser un forum sur le thème : « Les dahiras, vecteurs de progrès économique et social » et lancer le programme : Une Dahira, une activité économique ».

Objectif général

À l’issue du forum, un programme opérationnel sera élaboré afin de proposer une nouvelle orientation à nos jeunesses et de mieux positionner l’offre de l’école de Tivaouane aux niveaux régional et international.

Le  forum nous permettra de créer une synergie entre la CEZAT,  les dahiras et les institutions financières, d’élaborer un plan d’action pour mettre en œuvre le plus rapidement possible les différentes recommandations pour le démarrage des phases test, de cibler les dahiras pilotes, d’identifier les activités économiques qui pourront bénéficier d’un appui financier.

la CEZAT veut promouvoir à travers ce forum  avec la collaboration des différents démembrements de l’état, des institutions financières, des ONG ce nouveau concept appelé « une Dahira une activité économique ».

 Ce forum  va également permettre aux différents participants de nous proposer leurs offres, leurs attentes et leurs objectifs.  En créant ce cadre d’échange  entre les différents composants de la HADARATOUL MALIKYYA, les institutions financières  les ONG et les démembrements de l’état, la CEZAT à travers sa commission entreprenariat COMMUNAUTAIRE va impulser une nouvelle dynamique   qui, nous le souhaitons, contribuera au développement économique des dahiras

Participants

  • les Dahiras ;
  • Différents démembrements de l’Etat
  • Les différents composants de la HADARATOUL MALIKYYA
  • Les institutions financières 
  • les ONG
  • La presse

Date et lieu

Le forum se tiendra le samedi 11 mars 2023 à partir de 09h30, à la salle de spectacle Serigne Babacar Sy.

Termes de référence du Forum de la  Ziarra Générale 2023

Invitation

Chronogramme

Mame Sokhna Astou Malick Sy , la sainte : un monument de l’islam.

Mame Sokhna Astou Malick Sy est née à St Louis le 27 juillet 1887.

Elle est la fille de Elhadji Malick Sy et de Sokhna Rokhaya Ndiaye ( 1860- 1933), femme vertueuse, pieuse , noble et pleine de qualités morales et sociales.

Elle fut la première épouse de Maodo et eut deux garçons avec le cheikh : Sidy Ahmeth sy , Serigne Babacar sy et quatre filles dont Sokhna FatimataSy ( épouse de  de Mame Malick Sarr et enterrée aux cimetières Tollou pero de  Louga), sokhna Astou, sokhna khadijatou(épouse de Thierno seydou Nourou et mère  de Medina  Tall ) et de Sokhna Seynabou sy ( enterrée à Ndiarnde)

Elle assimila très tôt le coran et les sciences théologiques connexes. Elle fut l’épouse de Serigne Amadou Ndiaye Sarr, grand érudit khadre, imam et caddi à  Saint Louis, ce qui montre une des facettes de Elhadji Malick, pour qui toutes les confreries , mènent à  Dieu.Autrement dit, les confréries, loin d’être source de division , ont le même objectif.

Elle s’installa à Louga avec sa vénérée mère en 1903, sur ordre de son  frère ainé Serigne Babacar Sy.

Sa maison fut érigée en daara où s’enseignait le coran et toutes les branches de la théologie, sous la supervision d’abord de Serigne Mounirou Sarr , fils de sokhna Fatimata Sy, puis de Serigne  tidjane Sarr, de Serigne Ahmeth sy sarr et aujourd’hui cet héritage est perpétué par Serigne Ahmeth Sarr Abdou karim, dont le savoir est connu et reconnu de tous.

En 1929 ou 1932, toujours sur recommandation de Serigne Babacar Sy, elle commença à organiser des chants religieux, dont l’envergure était inégalable dans l’agenda de la tariha tidjane. Cet événement polarisait tous les villages environnants et était un lieu de convergence de tous les Moukhadames et dignitaires religieux du  Ndiambour.

Tout le monde convient que ce gamou historique, constituait l’un des plus grands événements de la confrerie tidjane à  Louga . Cette célébration de la nuit du prophète, dont l’édition 2023, aura lieu le 25 fevrier , étaitd’abord présidée par Serigne Abdou Aziz Dabah, ensuite par Serigne cheikh tidiane sy, puis par Al Amine et depuis 2017 par son valeureux fils Serigne Moustapha, en parfaite osmose avec Serigne Pape Sarr et toute la famille.

Sokhna Astou avait le sens intelligent des relations humaines et sociales . C’est pourquoi, elle entretenait des relations de convivialité avec toutes les communautés religieuses de Louga, ce qui lui a permis d’avoir plus d’une centaine d’homonymes à Louga et ailleurs.

Après le décès  de Sokhna Astou Malick Sy, intervenu le 20 Avril 1972, 

Le gamou sera maintenu et pérennisé par son fils Serigne Abdou karim Sarr(02 Avril 1922- 03 septembre 2013),en relation avec le dahira Moukhsinina , composé de notables lougatois comme Serigne Malick sall, Serigne Mor sene, Elhadji khaly Mbengue, El hadji sidya cisse, El hadji Bassirou Dia, Ablaye sarr, Medou Binta Lo,Serigne Malick sall, Serigne Mor Sene, Serigne Sarakh Ndiaye et tant d’autres.

Aujourdhui, Serigne Amadou Ndiaye Sarr, appuyé par ses frères, dont Mame Ass,  Serigne Maka,Serigne cheikh Tidiane etc , la famille de Tivaoune et de Thies , est en train de donner une touche nouvelle à ces chants religieux, qui constitue un moment grandiose dans la vie spirituelle de Louga.

Mame sokhna Astou Sy Malick, était ouverte, civilisée,pieuse, travailleuse,  fédératrice et jouissait d’un leadeship transformationel incontesté.  Elle était d’une urbanité exquise et d’une forte personnalité qui forçait le respect.

Pour une meilleure visibilité et une lisibilité de sa demeure, une mosquée fut construite tout juste apres son installation , puis  rénovée  en 1956 , et avait comme premiers  imams , Serigne Ousmane Fall de Ndiobene, Serigne Tidiane Sarr, Serigne Mor Mbengue …

Très altruiste et sociable, elle était d’une hospitalité légendaire, car sa maison était le point de ralliement de tous les talibés qui provenaient des villages environnants.  Mieux , elle appuyait les pauvres et donnait à manger aux talibés et étrangers.

En derniers mots, elle était l’expression concentrée de l’engagement et de la soumission de Sokhna Mariama, mère  du prophète  Insa, la générosité et la pudeur de Sokhna Khadija, première femme du prophète, l’éducation et la piété incommensurable de son homonyme Aicha,fille du prophète et l’endurance indescriptible de Fatimatou Bintou Rassoul.

Elle est décédée le 20 Avril 1972 à Dakar et fut enterrée  à  Louga auprès de Sokhna Rokhaya Ndiaye à l’est de la mosquée.  Sa prière mortuaire a été dirigée par Serigne Mansour Sy, Borom Daara yi, sur ordre de Al Maktoum.

Sokhna Astou Malick Sy est donc l’incarnation la plus subblime de la sainteté, de la veru et de la mystique du travail . Sa trajectoire de vie merite d’être enseignée  dans les curricula de notre système éducatif, surtout au niveau local.

Que Dieu puisse la pérenniser dans ses plus hauts paradis, auprès du prophète Mahomet, des vertueux , des saints, des martyrs et endurants et auprès de son père et de Cheikh Ahmeth Tidjane Cherif.

Khalifa Dia socio philosophe Louga.

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0f4MEiDm6Tjm1CaSvSBG3p1XxA8dErN7NoZvVD8bLQiVHmp1MLEhmswwEWJCN6odvl&id=1215465300&sfnsn=mo&mibextid=6aamW6

Al amîn, viatique transgénérationnel

Article paru dans “Minbar at tijani, special Gamou Abrar” 2019

Voilà deux ans déjà que notre vénéré murshid était rappelé à Dieu. Depuis lors, qu’est-ce qui n’a pas été dit à son endroit en hommage pour que nous ayons encore de la matière pour écrire sur lui ? Sans doute rien de nouveau, mais le devoir de mémoire et de gratitude envers celui qui, de tout temps, par ses gestes, ses paroles et silences, nous orientait sur la voie de l’élégance morale, reste constant.

De son vivant déjà, il n’avait cessé de recevoir hommages sur hommages, de la part de ses pères et pairs, de ses disciples et condisciples. Le surnom de « al amîn » ne valait-il pas à lui seul tous les hommages? Bien sûr que oui, car porteur des valeurs fondamentales de sûreté, d’intégrité qui font l’honnête homme. Serigne Abdoul Aziz a été un personnage multidimensionnel : guide religieux et maître spirituel de la tijaniyya, médiateur social et politique, exploitant agricole, bref, citoyen modèle…

Pourtant en dépit de toutes ces charges qui auraient pu le rendre indisponible, son style c’est de n’avoir vécu ni sur un piédestal ni dans une tour d’ivoire. Il a été toujours disponible et accessible, toujours présent auprès des fidèles, partageant leurs espoirs et craintes, leurs joies et peines. Abdoul Aziz ibn Seydi Abubakar a eu une vie sociale engagée auprès des plus faibles, plaidant leurs causes auprès des gouvernants, tel un avocat sans robe. Son sacerdoce a toujours été la solidarité.

Sa vie a été pleine d’enseignements et son parcours d’une richesse inestimable. Responsabilisé très jeune déjà par son guide et père, il n’a, pour ainsi dire, jamais eu à vivre une jeunesse insouciante et oisive. Ce sens de la responsabilité l’a toujours habité et c’est tout naturellement que, porte-parole de notre communauté pendant plusieurs décennies, il fut plus que la seule voix de la hadara. Il en fut la pierre angulaire, le socle de son unité, l’intendant, le diplomate et que sais-je encore… ( à suivre)
[03/02, 11:05] Issa Faye Cellule: Suite de l’article: “C’est la rigueur de sa formation qui l’a autorisé à dire, alors que les disciples le plaignaient pour le grand âge, qu’il était insensible à la fatigue.

Un seul exemple, parmi tant d’autres, peut illustrer la dimension diplomatique du murshid. Lorsqu’en période de troubles politiques, les manifestations de rue contre une troisième candidature du président sortant d’alors se succédant, une bavure policière avait profané la zawiya Cheikh Seydi El Hadji Malick SY, par le jet d’une grenade lacrymogène, à quelques minutes de l’ouverture de la séance de recollection hebdomadaire du vendredi. Les fidèles si attachés à cette zawiya pour ce qu’elle représente dans le prosélytisme maodien, ont voulu en découdre, attendant juste un signal des autorités religieuses. Il convoqua à un rassemblement le dimanche suivant, sur les mêmes lieux. Ceux qui s’attendaient à un mot d’ordre hostile, à un discours va-t-en-guerre en eurent pour leurs frais. Il servit à la foule pourtant survoltée un prêche apaisant, de pardon et de miséricorde, fit faire des bénédictions pour la paix dans notre pays. N’était-ce pas suffisant pour attester de son leadership, cette capacité à se mettre au-dessus de la colère et de l’émotion ? Sage posture de protecteur du vivre-ensemble. Telle était aussi l’une des multiples facettes du très digne de confiance qu’a été Abdoul Aziz SY. Les exemples foisonnent qui illustrent que la vie de Serigne Abdoul Aziz al amîn est un viatique pour toutes les générations.

Puisse Allah lui renouveler Son agrément et nous rendre digne de son héritage !”

Issa Faye
Membre Cellule Zawiya Tijaniya

AL AMINE le multidimensionnel

par Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Amine

Al Amine est un guide religieux qui a marqué son temps en jouant un rôle important et diversifié dans tous les aspects qui intéressent la République. Régulateur social, diplomate, guide spirituel et tout simplement, citoyen, Al Amine est un homme multidimensionnel qui aura marqué son temps et les hommes qui l’ont côtoyé. Il pouvait plaire ou ne pas plaire, mais il ne laissait personne indifférent.

Al Amine le régulateur

Il était un régulateur hors pair dans un Sénégal où les religieux ont toujours joué un rôle de régulation dans la gestion des tensions sociales et politiques. En effet, même si on vote dans notre pays depuis 1848, les violences politiques sont souvent inhérentes à l’imperfection de notre démocratie et souvent intimement liées au processus électoral. Ainsi, les élections sont souvent source de violence, car moment privilégié où le peuple opère ses choix et renouvelle sa confiance à la classe politique en exprimant ses frustrations et ses peurs. Au moment où notre pays est en train de s’acheminer vers des lendemains incertains avec les élections présidentielles qui se profilent en 2024, les esprits se tournent vers les régulateurs faiseurs de paix que nous avons connu dans notre histoire récente, à l’instar d’Al Amine.

Al Amine n’hésitait pas à monter au front ou dans le secret de son salon pour jouer les missions de bons offices dont lui seul en avait le secret.

Ces interventions dans la sphère politique pouvaient plaire ou non, mais étaient toujours mues par l’intérêt du plus grand nombre et pour la préservation de la paix sociale à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il ne cessait de dire que son action n’était pour séduire une opinion ou un public mais plutôt pour préserver le ciment social qui lie les sénégalais. Il faisait fi de la perception que l’opinion pouvait avoir de ses discours arguant qu’il ne parlait pas pour plaire mais plutôt pour parfaire. Il répétait souvent dans ses discours qu’« un guide religieux a pour rôle de préserver la paix et non d’allumer le feu ». On se rappelle des grands moments où les forces de l’ordre du régime d’Abdoulaye Wade, un mouride affiché, ont eu le malheur, lors des troubles préélectoraux de 2012, de jeter malencontreusement une grenade lacrymogène dans la zawiya El Hadj Malick Sy de Dakar. Il a fallu la fermeté et le tact d’Al Amine pour contrer la vague tidiane qui criait au sacrilège devant la Mosquée. Quelques jours après, le Ministre de l’Intérieur de l’époque fut quasiment séquestré à Tivaouane par une population en furie. Al Amine est encore montré au créneau pour affronter la foule surexcitée et préserver le calme. Qu’adviendrait-il si un Ministre de la République s’était fait lyncher dans la ville de Maodo, ce patriarche qui s’est battu contre la force coloniale sans jamais verser dans la violence.

Le rappel de ces événements nous montre, qu’avec le recul, Al Amine avait raison de s’opposer à la foule impersonnelle et parfois irréfléchie, face à l’affront d’un Etat incarné jadis à sa plus haute station par un chef qui ne donnait parfois pas l’impression d’être impartial dans l’équilibre des confréries.

Le 26 septembre 2002, le bateau « le Joola » sombrait au large de la Gambie engloutissant près de 3000 sénégalais. Le pays se réveille sous le choc et l’Etat est reconnu comme principal responsable de cette tragédie. Face à l’émotion que suscite un tel sinistre, la voie d’Al Amine a retenti lors des obsèques pour délivrer un discours mémorable et apaisant afin de calmer les ardeurs, surtout dans le contexte d’un conflit casamançais qui n’avait que trop duré avec des relents de négligence de l’Etat, face à une communauté Joola qui s’est toujours sentie laissée en rade. Serigne Abdou avait l’art de choisir les bons mots pour apaiser les cœurs tout en rappelant le sens de la responsabilité des acteurs en présence.

On pourrait continuer à citer les actes posés par Al Amine pour pacifier l’espace public, tant il aura laissé une empreinte indélébile dans la préservation de la paix et du vivre ensemble, si cher à notre pays et parfois au détriment de sa réputation. Qu’est ce qu’il n’a pas entendu ?      

Aujourd’hui, le Sénégal est à un tournant historique où l’inquiétude est grandissante face à la surenchère des acteurs politiques. L’avenir du pays est menacé par la fracture sociale qui s’est opérée entre une jeunesse en quête de nouveaux repères et se sentant de plus en plus abandonnée par les adultes qui ne reconnaissent plus les jeunes. Le gap intergénérationnel s’élargit en termes de pertes de valeurs. Les réseaux sociaux n’arrangent pas les choses en accélérant les mutations sociales qui ont fini de dénaturer les relations entre jeunes et moins jeunes.

L’on se pose la question : qu’aurait fait Al Amine face à cette situation ? On peut se demander légitimement, quelle aurait été son attitude dans un jeu politique où les acteurs se regardent en chiens de faïence tels des gladiateurs dans l’agora. Au-delà des discours d’apaisement, il est temps que les religieux prennent en charge le processus de maintien de la paix sociale pour assumer leur responsabilité historique avec courage et détermination afin de préserver la paix sociale. Tel Al Amine, le religieux doit adopter une démarche désintéressée orientée uniquement vers l’intérêt général.

Al Amine le diplomate

Si l’enseignement arabe occupe une place appréciable dans le système éducatif sénégalais, Al Amine y aurait joué un rôle primordial en créant la Fédération des Associations Islamiques du Sénégal (FAIS). Avec cette institution, Al Amine a parcouru le monde arabe en consolidant la place du Sénégal dans le monde islamique et promouvoir l’enseignement arabe. En fin stratège face à un Etat laïc, il a permis a beaucoup de sénégalais de bénéficier de bourses d’études dans les pays arables et réussi à implanter des écoles franco-arabes dans le pays.

A travers ses pérégrinations dans le monde arabo-islamique, Al Amine a porté la voix du Sénégal défendant avec beaucoup de dynamisme le soufisme dans une Umma islamique dominée économiquement par des pays prônant un Islam pas toujours favorable aux courants spirituels soufis.

Il a tissé dans le monde arabe des relations profitables au Sénégal notamment en Irak, en Lybie et plus récemment au Maroc où il a représenté le Sénégal pendant plusieurs années au Drouss Hassani, ces conférences publiques organisées par feu le Roi Hassan II pendant les nuits du Ramadan.

Al Amine l’agriculteur

Il aimait l’agriculture et en avait fait son activité économique par excellence à tel point qu’un mois avant son rappel à Dieu, Al Amine s’occupait encore de son exploitation agricole à 90 ans révolus. Au-delà de ce qu’il tirait de ses exploitations, il voulait surtout donner l’exemple à ses disciples sur la nécessité de vivre du fruit de son travail comme le préconisait son aïeul, Maodo. Al Amine considérait le travail comme un sacerdoce et incitait son monde au licite. Il incitait les disciples au culte du travail pour subvenir à leurs besoins au lieu de vivre de trafic.

Al Amine le mécène

C’est peut-être la marque de fabrique la plus éloquente d’Al Amine et son dernier geste public sur terre a été la traditionnelle séance de distribution de moutons de Tabaski aux nécessiteux. Ce n’était véritablement que la partie visible de l’iceberg tant la générosité d’Al Amine était sans limites. De la dépense quotidienne qu’il assurait à plusieurs familles de la ville de Tivaouane, en passant par les soutiens à l’hôpital de Tivaouane ou aux nécessiteux qui avaient des problèmes de santé, Al Amine était un mécène infatigable, donnant même parfois au-delà de ses possibilités. Il se réveillait parfois sans un sou mais arrivait, par la grâce de Dieu, à résoudre les problèmes des indigents.

Qui aurait cru qu’Al Amine ne disposait pas d’un lopin de terre à Dakar, a fortiori une maison dans la capitale sénégalaise au moment où la course au foncier était le sport préféré de tous ceux qui avaient de l’influence au sein de la République. Quand je lui posai la question du pourquoi de ce désintéressement face aux biens fonciers à Dakar, il me répondit par une boutade : « Je n’habite pas Dakar ». Et plus sérieusement, il me rétorqua : « Si tu possèdes tout le foncier du monde, tu ne dormiras que dans une chambre. Si tu as plusieurs épouses qui cuisinent tous les mets du monde, tu ne mangeras que ce qui te rassasie. Les hommes doivent avoir raison gardée sur les biens matériels ». Il aurait fait de cette attitude un viatique qui guidera ses actions tout le long de sa vie.

Serigne Abdou a été un homme multidimensionnel qui a bien vécu une vie d’ascète sans en donner l’air. Il aura guidé un grand nombre de musulmans et même de non musulmans dans le droit chemin en vivant par l’exemple. Il était transparent jusque dans sa chambre à coucher qui était accessible à tous, du Ministre à l’indigent, comme pour dire à tout le monde « je n’ai rien à cacher ».

Il ne cessera de nous manquer jusqu’à la nuit des temps. Paix à son âme.    

#Cellulezawiyatidiane #Islam #Senegal #Tivaouane #Tijaniya

Dahiratoul abrar : aux origines d’une Dahira à la dénomination mythique, il y a aujourd’hui 96 ans

(Cellule Zawiya Tijjane-Tivaouane) – Aux jeunes tijjanes venus solliciter Serigne Babacar Sy (RTA) pour avoir une Dahira qui leur soit dédiée, l’homme au bonnet carré leur donnera la dénomination « Dahiratoul Abrar » faisant référence au verset coranique S. 83-v. 22 « innal abrâra la fî nahîmin » : « En vérité, les vertueux seront dans un jardin de délices ».

La Dahiratoul Abrar est très ancienne. En effet, son actuel président, El Hadji Khalifa Ababacar Niang, informe qu’elle a été créée par Serigne Babacar Sy (RTA) en 1927. « La première Dahira connue portait le nom de Dahiratoul Kiraam, à Dakar. Après, à la demande des Taalibés habitants à Tivaouane, est venue la Dahiratoul Mouhadjrina Wal Ansar qui regroupe tous les Taalibés résidant à Tivaouane et alentours. Elle comptait en son sein plus de 1000 membres composés d’hommes, de femmes et de jeunes », rapporte-t-il citant les propos de Mawlaya Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amin (RTA).   

« Après avoir ensemble passé des années dans la Dahiratoul Mouhadjrina Wal Ansar aux côtés des adultes, les jeunes, imprégnés de nouvelles idéologies, sont allés voir Serigne Babacar Sy (RTA). Ils lui ont demandé l’autorisation de fonder une Dahira pour la jeunesse.  Il leur a choisi ce nom :  Dahiratoul Abrar », ajoute-t-il.

Parlant des différents dirigeants qui se sont succédés à la tête de cette organisation musulmane d’instruction et de formation, Khalifa Niang informe que le premier président fut El Hadji Ahmed Sy Wélé. Ensuite, c’était au tour d’El Hadji Ahmed Lô (chauffeur de Serigne Babacar Sy – RTA) qui prendra le relais. Après lui, la présidence de la Dahira a été confiée à El Hadj Dame Ndiaye, puis à El Hadji Habib Niang avant d’atterrir entre les mains d’El Hadji Khalifa Ababacar Niang, l’actuel président.

La Dahiratoul Abrar comprend 16 sections réparties dans tout le territoire national sénégalais. Celle de Tivaouane est la section mère avec comme président El Hadji Khalifa Ababacar Niang. La section de Dakar est dirigée par El Hadji Ousmane Mbodji, alors que celle de Dakar Angle Goumba est placée sous l’autorité d’El Hadji Mayoro Paye.

Quant aux sections de Mbao, Rufisque1, Rufisque2, Bargny, Thiès1, Thiès2, Ngaye Mékhé, Ngadiaga, Médina Sy Boulèl, Panel Bara Gaye, Guinguinéo, Fass Boye et Gallolli, elles sont présidées respectivement par Sadibou Sow, El Hadji Lamine Guèye, El Hadji Diabèl Seck, Abdou Karim Ndione, Abdou Aziz Samb, El Hadji Salif Ndiaye, El Hadji Morkhoudia Diagne, Papa Alioune Gadiaga, El Hadji Papa Sarr, Bara Gaye, El Hadji Mor Ciss, Papa Khole Boye et Abou Faye.

Ce sont eux qui, de nos jours, continuent d’entretenir la flamme, cette vive lumière allumée par Serigne Babacar Sy (RTA), dont la mémoire sera rappelée aux disciples de la Hadra Malikiyya At-Tijjaniya, à l’occasion de la célébration du Gamou Abrar 2023, fixé le samedi 04 février 2023, à l’Esplanade des Mosquées de la ville Sainte de Tivaouane aux côtés de la famille de leur responsable moral, Sérigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.


Prélude Gamou Abrar

الاحتفال بالمولد النبوي الشريف على ضوء تعاليم الشيخ الحاج مالك سي رضي الله عنه

La célébration de la naissance du Prophète Mouhamad à la lumière de l’enseignement de Cheikh Elhadji Malick Sy RTA.

#Cellulezawiyatidiane #Islam #Senegal #Tivaouane #Tijaniya

EDITION: « Seydi EL Hadji Malick Sy- Un héros de la Umma »

De Boubacar Camara

« Seydi EL Hadji Malick SY- Un héros de la Umma », l’ouvrage de Monsieur Boubacar Camara, ingénieur statisticien et Docteur en économie, est à mettre entre les mains de tout musulman. Qu’il soit de la confrérie Tidiane ou d’une autre, le livre est riche en enseignements. A travers un texte alerte et riche de 139 pages, cet ancien expert en planification de l’économie avec 29 ans d’expérience à l’Unesco ouvre des portes et nous fait découvrir Seydi EL Hadji Malick Sy. Le livre met en lumière la manière par laquelle le saint homme, grand érudit et guide spirituel, a suivi avec intelligence les pas du « Coran en marche », qu’Allah soit Satisfait de ses œuvres. L’auteur nous explique comment Seydi EL Hadji Malick SY a mis en déroute l’Administration coloniale et a contribué de manière décisive à l’expansion de la Umma au Sénégal. A travers une riche documentation historique, M. Camara nous permet de mieux connaitre cette grande figure de la Umma et ses actions. A travers des enseignements coraniques, l’auteur perce la personnalité du religieux, fondateur de l’école de Ndiarndé- Tivaouane. Le livre met surtout l’accent sur les aspects primordiaux permettant de saisir le fondement et la portée des actes posés par le grand érudit et guide religieux. …

La méthode employée par l’auteur s’appuie sur l’utilisation des cinq forces : force physique, intellectuelle, morale, mentale et spirituelle. Elle met en lumière la plupart des réalisations considérables de ce Héros de la Umma.

Un livre, on l’a dit, riche en enseignements. Ce qui fait qu’il édifie le lecteur sur l’Ecole de Ndiarndé – Tivaouane fondée par El Hadji Malick Sy, ayant formé des centaines d’érudits et des milliers d’imams ainsi que sur les fondements coraniques de diverses composantes du Dhikr de la Tarïqa Tijäniyya

Ouvrage didactique, il s’adresse principalement aux jeunes qui ont besoin de comprendre et d’apprécier à sa juste valeur, l’œuvre de grands auteurs, stratèges sociaux et leaders spirituels qui ont marqué l’histoire du Sénégal, de l’Afrique et de la Umma.

A se procurer absolument !

Aida Mboup SEYE

Tivaouane : la cellule zawiya tijaniyya explore les pistes de la finance islamique pour le développement économique, social et culturel de la ville sainte 

Par Ndakhté M. Gaye, membre de la Cellule Zawiya Tijaniyya

(Cellule Zawiya Tijaniyya-Tivaouane) – Dans le cadre du Mawild Nabi de l’année 1444 (2022), la CEZAT organise un atelier pour identifier les types produits de la finance islamique adaptés et répondant au besoin de développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane.

Promouvoir l’investissement, à travers les instruments de la finance islamique, pour l’autonomisation économique et l’inclusion économique et sociale des communautés. C’est le but visé par la Cellule Zawiya Tijaniyya (CZAT)qui organise un atelier, le mercredi 04 octobre, Tivaouane, un atelier sur le thème : « Développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane, quel apport des Institutions Financières Islamiques ».

Selon Serigne Abdoul Hamid Sy, Coordonnateur de cette Association chargée de l’organisation de la communication de la Hadara Malikiyya, cette rencontre s’inscrit dans le sillage de la dynamique impulsée par le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar SY Mansour, à travers l’association AJANA, en vue d’utiliser les instruments de la finance islamique pour l’achèvement des travaux de la Grande Mosquée de Tivaouane.

« L’organisation de l’atelier va permettre l’identification des axes de collaboration à court, moyen et long terme entre la CEZAT, les organisations communautaires et les institutions de finance islamique », déclare-t-il.

L’objectif principal de cette rencontre est d’offrir un cadre d’échanges aux différents participants en vue de discuter et d’identifier les opportunités de partenariat en vue de promouvoir le développement économique, sociale et culturel de la ville sainte de Tivaouane à travers les instruments de la finance islamique. Il doit permettre également de réfléchir sur les conditions de réalisation de l’inclusion économique et sociale des communautés.

De manière spécifique, il s’agira de :

  • mettre l’accent sur les enjeux du financement islamique du développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane ;
  • constituer avec les différents acteurs (IFIs et autres) des groupes de travail devant réfléchir sur les problématiques au développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane ;
  • mettre en place un comité de suivi des recommandations émanant de l’atelier et permettant d’atteindre les objectif de l’atelier.

En termes de résultats attendus, l’atelier devra permettre de susciter la réflexion et de proposer des solutions favorables au développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane.

Il devrait contribuer aussi à l’identification des obstacles, à la mise en œuvre de ce développement de la ville sainte et à la proposition de pistes de réflexion permettant la concrétisation des opportunités qu’offre la finance islamique.

Créée à Tivaouane (Sénégal), conformément aux dispositions du Code des obligations Civiles et Commerciales, l’association Cellule Zawiya Tijaniyya s’est engagée à impulser une nouvelle dynamique économique au sein de la communauté tidiane autour de ce cadre de questionnement :

  • Quelle activité économique, quelles incitations, quels programmes à soubassement économique faudra-t-il encourager au sein des membres individuels et collectifs (dahiras, mouvements) pour créer de la richesse, lutter contre la pauvreté en milieu urbain comme rural ?
  • Comment impulser une solidarité de groupe au niveau de la diaspora Tidiane à l’étranger et comment orienter l’épargne des membres de la communauté vers le financement de projets communautaires dont le retour sur investissement est garanti ?
  • Comment s’insérer dans les programmes économiques publics et capter des financements qui auront un impact sur la communauté ou sur les membres de la Communauté ?

La CEZAT fait partie de cette catégorie d’organisations qui cherchent entre autres à contribuer au progrès humain et social, par des actions de formation et/ou des initiatives de renforcement des activités économiques et / ou sociales. L’organisation de l’atelier va permettre l’identification des axes de collaboration à court, moyen et long terme entre la CEZAT, les organisations communautaires et les institutions de finance islamique.

Atelier sur le « Développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane, quel apport des Institutions Financières Islamiques »

TERMES DE RÉFÉRENCE

Le mercredi 5 octobre 2022, Complexe El Hadj Malick SY, Tivaouane

  1. Contexte et justification

Après quelques décennies d’existence, la Finance Islamique, dans sa nouvelle forme, a fini de montrer sa crédibilité comme un système financier alternatif. L’État du Sénégal a entrepris de vastes réformes stratégiques qui se matérialisent par l’élaboration et la mise en œuvre de documents cadres stratégiques, à savoir le Plan Sénégal Émergent (PSE) et l’Acte III de la décentralisation.

Dans son diagnostic économique et social, le PSE cite la finance islamique comme un type de financement innovant insuffisamment utilisé dans le financement de l’économie.

En effet, les résultats de l’enquête sur l’inclusion financière au Sénégal (EIFS 2015) montrent que certains secteurs de l’activité économique, tels que l’agriculture, au sens large, la pêche, l’élevage, le tourisme, ainsi que les MPME, rencontrent souvent des contraintes d’accès au financement pour plusieurs raisons. Force est de reconnaitre que malgré ces contraintes L’Etat du Sénégal s’est évertué à élargir les mécanismes de financement et d’accompagnements des porteurs d’actifs financiers et tangibles.

C’est dans ce contexte et dans le but de promouvoir l’investissement, à travers les instruments de la finance islamique, pour l’autonomisation économique et l’inclusion économique et sociale des communautés, qu’un atelier sera organisé lors du Mawlid Nabi de l’année 1444 (2022) sur le thème : « Développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane, quel apport des Institutions Financières Islamiques ».

Cet atelier initié par la Cellule Zawiya Tijaniyya (CZAT), chargée de l’organisation de la communication de la Hadara Malikiyya, s’inscrit dans le sillage de la dynamique impulsée par le Khalife Général des Tidianes, Serigne Babacar SY Mansour, à travers l’association AJANA, en vue d’utiliser les instruments de la finance islamique pour l’achèvement des travaux de la Grande Mosquée de Tivaouane.

Créée à Tivaouane (Sénégal), conformément aux dispositions du Code des obligations Civiles et Commerciales, l’association Cellule Zawiya Tijaniyya s’est engagée à impulser une nouvelle dynamique économique au sein de la communauté tidiane autour de ce cadre de questionnement :

  • Quelle activité économique, quelles incitations, quels programmes à soubassement économique faudra-t-il encourager au sein des membres individuels et collectifs (dahiras, mouvements) pour créer de la richesse, lutter contre la pauvreté en milieu urbain comme rural ?
  • Comment impulser une solidarité de groupe au niveau de la diaspora Tidiane à l’étranger et comment orienter l’épargne des membres de la communauté vers le financement de projets communautaires dont le retour sur investissement est garanti ?
  • Comment s’insérer dans les programmes économiques publics et capter des financements qui auront un impact sur la communauté ou sur les membres de la Communauté ?

La CEZAT fait partie de cette catégorie d’organisations qui cherchent entre autres à contribuer au progrès humain et social, par des actions de formation et/ou des initiatives de renforcement des activités économiques et / ou sociales. L’organisation de l’atelier va permettre l’identification des axes de collaboration à court, moyen et long terme entre la CEZAT, les organisations communautaires et les institutions de finance islamique.

2.   Objectifs

L’objectif principal de cette rencontre est d’offrir un cadre d’échanges aux différents participants en vue de discuter et d’identifier les opportunités de partenariat en vue de promouvoir le développement économique, sociale et culturel de la ville sainte de Tivaouane à travers les instruments de la finance islamique. Il doit permettre également de réfléchir sur les conditions de réalisation de l’inclusion économique et sociale des communautés.

De manière spécifique, l’atelier vise à :

  • mettre l’accent sur les enjeux du financement islamique du développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane ;
  • constituer avec les différents acteurs (IFIs et autres) des groupes de travail devant réfléchir sur les problématiques au développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane ;
  • mettre en place un comité de suivi des recommandations émanant de l’atelier et permettant d’atteindre les objectif de l’atelier.

3.   Méthodologie

Les travaux se dérouleront sous forme d’exposés et d’ateliers :

  • Introduction à la finance islamique et processus de création d’un SFD islamique ;
  • Présentation des instruments et de l’offre des institutions de finance islamique ;
  • Présentation de la mission et des objectifs de la CEZAT ;
  • Identification des axes de collaboration et de partenariat entre les parties prenantes, en travaux de groupes ;
  • Plénière et synthèse.

4.   Thématique

Le thème général de l’atelier s’articule autour du : Développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane, quel apport des Institutions Financières Islamiques ».

Les sous-thèmes pourraient concerner :

  • le financement de l’inclusion financière islamique des communautés ;
  • le financement des infrastructures de la ville sainte de Tivaouane ;
  • le financement de la construction et de la rénovation des lieux de culte de la ville sainte de Tivaouane :
    • Grandes mosquées
    • Mosquées ;
    • Zawiyyas ;
    • Etc.
  • le financement des structures d’enseignement et formation académiques et professionnels :
    • Financement de la construction et du fonctionnement d’une Université d’enseignement religieux de niveau international ;
    • Financement de la construction et du fonctionnement d’établissements supérieurs, secondaires, primaires et maternels d’enseignement modernes prenant en comptes les études islamiques ;
    • Financement des projets de modernisation des daaras ;
    • Etc ;
  • le financement des structures de développement du tourisme religieux :
    • Hôtellerie religieuse ;
    • Transport routier ferroviaire et aérien ;
    • Restauration ;
    • Agences de voyages ;
    • Etc.

5.   Suivi de l’atelier

Le suivi des recommandations de l’atelier se fera à travers :

  • la signature de conventions de partenariat avec les Institutions Financières islamiques partenaires ;
  • l’édition d’un rapport de synthèse de l’atelier ;
  • la proposition de recommandations issues de l’atelier ;
  • l’élaboration d’un plan d’action pour la mise en œuvres des recommandation de l’atelier.

6.   Résultats attendus

Dans un premier temps, cet atelier devra permettre de susciter la réflexion et de proposer des solutions favorables au développement économique, social et culturel de la ville sainte de Tivaouane.

 Il contribuera aussi à l’identification des obstacles, à la mise en œuvre de ce développement de la ville sainte et à la proposition de pistes de réflexion permettant la concrétisation des opportunités qu’offre la finance islamique.

À cet égard, les résultats suivants sont attendus :

  • le développement d’un cadre de partenariat entre la CZAT, les Institutions Financières Islamiques, les autorités religieuses et celles administratives ;
  • la proposition de solutions facilitant le financement des différents secteurs de développement pour la ville sainte de Tivaouane.

7.   Chronogramme

Maouloud 2024 : connectivité et solidarité…

Maouloud 2024 : connectivité et solidarité pour un Gamou en harmonie

Au Sénégal, le Maouloud est bien plus qu’une simple célébration : c’est une véritable communion spirituelle. Des milliers de fidèles affluent vers les grandes cités religieuses, transformant ces lieux en véritables sanctuaires de dévotion. Cette année, Sonatel s’engage à offrir une expérience inoubliable pour tous les pèlerins.Dès les premières lueurs du jour, les rues de Tivaouane s’animent.

Les chants et les prières résonnent, tandis que des milliers de personnes se rassemblent pour célébrer la naissance du Prophète. Sonatel, conscient de l’ampleur de l’événement, a mis en place un dispositif renforcé pour garantir une connectivité sans précédent durant le maouloud. Avec une augmentation de +320% de la capacité réseau et une couverture 4G++ élargie, chaque fidèle peut partager ses moments de dévotion sur les réseaux sociaux.À Kaolack, l’effervescence est palpable durant le Maouloud

Des pirogues arrivent des îles du Saloum, apportant des centaines de pèlerins. Leur enthousiasme est contagieux. Ils ont parcouru des heures sur le fleuve, et maintenant, ils sont accueillis en grande pompe, avec musique et chants à la gloire du Prophète.Dans la petite ville de Ndiassane, la magie du Maouloud opère également.

Les rues sont décorées de lumières et de banderoles, tandis que les habitants préparent des plats traditionnels pour accueillir les visiteurs. Sonatel a déployé des équipes sur place pour assurer la connectivité, permettant à chacun de partager ces moments de joie et de foi. Les événements locaux, tels que les veillées de prière, sont retransmis en direct, rendant hommage à la ferveur de cette communauté.À Thiénaba, l’atmosphère est tout aussi festive.

Les fidèles se rassemblent autour de la mosquée, chantant des hymnes et partageant des histoires inspirantes. Grâce aux initiatives de Sonatel, des points d’accès Wi-Fi ont été installés, permettant aux pèlerins de se connecter facilement et de rester en contact avec leurs proches tout au long du Maouloud. Les jeunes de la ville organisent des activités pour sensibiliser à la paix et à la solidarité, renforçant ainsi l’esprit communautaire.Sonatel a investi dans des infrastructures modernes, incluant des points d’accès Wi-Fi dans les zones de forte affluence.

Les équipes sont présentes sur le terrain, prêtes à répondre aux besoins des pèlerins. De plus, la technologie 5G a été intégrée pour garantir des connexions encore plus rapides et fiables, permettant aux utilisateurs de partager instantanément leurs expériences et de suivre les événements en direct avec une qualité exceptionnelle.

Des liaisons spécialisées ont permis de retransmettre les événements en direct, permettant à ceux qui ne peuvent pas être présents physiquement de participer à la célébration. À chaque coin de rue, des bénévoles et des équipes de Sonatel veillent à ce que la technologie serve la spiritualité. La mise en place d’une cellule de veille a également permis de recueillir le ressenti des utilisateurs en temps réel, assurant que chaque voix soit entendue.Sonatel, fidèle à ses valeurs, lance plusieurs initiatives de bienfaisance.

Le Maouloud est aussi un moment de partage et de solidarité. Des repas et des rafraîchissements sont offerts aux pèlerins, en particulier ceux venus de loin. Des puits d’eau potable ont été inaugurés pour assurer que chacun puisse se désaltérer dans ces jours de chaleur.

Cette année, les actions de bienfaisance vont au-delà des simples distributions. Des campagnes de sensibilisation sur des thèmes comme la paix et la cohésion sociale rappellent l’importance de ces valeurs dans la communauté.

Dans le cadre du Maouloud, Sonatel met également en avant le développement local à travers des initiatives comme les Hackathon. La 3ème édition a réuni des étudiants autour du thème « Le numérique au service de la Hadara Malickiya ». Cela montre que l’avenir de la communauté passe aussi par l’éducation et l’innovation.

Le Maouloud 2024 était un événement mémorable, où spiritualité et modernité se rencontrent. Sonatel se positionne comme un véritable partenaire pour tous les pèlerins, garantissant une expérience riche et connectée. À Médina Baye et dans toutes les cités religieuses, la ferveur des fidèles est palpable, témoignant de l’importance de ce moment unique dans le calendrier religieux sénégalais.

Source: www.zonebourse.com

Docteur Djim DRAME, un profil adéquat à la tête de la Direction des affaires religieuses et de l’insertion des diplômes en langue arabe.

Le Président de la République Son excellence monsieur Bassirou Diomaye DIAKHER FAYE vient de nommer à la tête de la Direction des Affaires religieuses un brillant intellectuel qui a une parfaite maîtrise de la cartographie et de l’histoire des familles religieuses du Sénégal.

Ce chercheur émérite qui a dirigé jusqu’à sa récente nomination Le laboratoire de l’IFÀN est un intellectuel arabophone qui a une parfaite maîtrise de la langue de Molière qui est pour lui une langue de travail.

Docteur Djim DRAME a un parcours atypique qui lui a donné une capacité d’écoute, une intelligence et une élégance morale lui permettant aujourd’hui d’assurer une mise en œuvre adéquate de l’ambitieux programme du Président de la République pour accompagner les familles religieuses qui constituent des garants de la stabilité, de la paix et de l’équilibre des différentes composantes de la société sénégalaise.

Docteur Djim DRAME est un « Domu DAARA » dirais je en woloff qui a d’abord fréquenté des la tendre enfance l’école coranique au Saloum comme un bon descendant de Tafsir MAKHTAR KALA DRAME. Il termine ses études coraniques dans le DAARA Amadou Sakhir LO de COKI où il a maîtrise parfaitement le livre saint. Il poursuit sa formation arabe- islamique à COKI et au collège franco arabe Serigne Fadilou MBACKE et obtint une bourse qui lui ouvre les portes de l’Universite de Al Azhar au Caire en Égypte. Il revient au bercail avec une licence délivrée par la Faculté de l’Universite d’ Al-Azhar en 1995 .

De retour au Sénégal, il décroche successivement à l’Universite Cheikh Anta DIOP de Dakar le CAEM (1997), une licence (1998), une maîtrise en littérature arabe (2000), le CAES (2002), un master en sciences de l’éducation (2009), et la thèse de doctorat unique (2013).

Chercheur et Chef du Laboratoire d’islamologie de l’IFÀN-UCAD, Docteur Djim DRAME a publié des ouvrages et plusieurs articles scientifiques et de presse dans le domaine de l’islam, de l’éducation, de l’enseignement arabo-islamique au Sénégal.

Son passage à l’IFAN comme Chef du laboratoire d’islamologue lui a permis de percer et de mieux comprendre l’histoire des daaras au Sénégal et des familles religieuses.

Docteur Djim DRAME est aujourd’hui bien introduit dans toutes les familles religieuses, de Touba à Tivaoune en passant par Kaolack, YOFF et Ndiassane sans oublier les foyers religieux du Saloum et du Fouta.

J’ai plusieurs fois eu l’occasion de travailler avec lui dans le cadre d’activités religieuses. À chaque fois, je suis séduit par sa grande capacité d’écoute, son sens élevé de l’anticipation, sa courtoisie et la profondeur de son analyse.

Très courtois et discret, Docteur Djim DRAME a aujourd’hui toutes les qualités et compétences pour remplir sa mission à la tête de la prestigieuse Direction des Affaires religieuses et de l’insertion des diplômes arabophones.

Nous souhaitons que ses résultats aillent au delà des attentes du Président de la République.

Il a besoin tout juste de l’accompagnement, des prières des families religieuses où il ne compte heureusement que des amis.

En tant que Cousin et ami, je souhaite qu’ ALLAH lui facilite la tâche et lui donne la santé, la quiétude et les moyens lui permettant d’atteindre tous les objectifs résultant des orientations et de la vision des nouvelles autorités.

Babacar DRAME
Citoyen sénégalais

Mawlidu-n-Nabî, Gaîté des âmes

Allons Amis, égayez vos âmes,

Au printemps des cœurs, fourrez les lames.

Allons Ami, écoute la réclame,

Des cieux, en mer tout est Salam

Les fées, les anges tous l’acclament.

Le point puis Nûn, trace le Calame ;

Et oui ! Voici la fête des âmes.

Debout amis,

Voyez qui blêmit,

C’est Satan le maudit,

Tout honteux, il s’enfuit.

Il entend que ça bruit,

Sans entendre aucun bruit,

Quand il vit qu’il naquit,

Le Bien né qui conduit

Les humains qu’il instruit.

Le déchu, bien déçu,

Le voilà qui s’enfuit.

Allons amis, égayez vos âmes !

Ça s’amuse en ferveur,

Réjouissance en pudeur.

Muçtafâ, l’intercesseur

Nous invite aux honneurs

Au jardin des bonheurs

Où chagrin, où malheur

Disparaissent à toutes heures .

Allons amis, allons-y !

Il est là et il vit.

Il nous voit, les amis,

Il nous dit, allez-y.

Il écoute, il sourit.

Ce sourire nous forcit,

Sur la voie qui durcit

Mais nous mène à merci.

Égayez Amis, égayez vos âmes !

Car ce jour est sans larmes.

C’est le jour sans  alarme,

La police, les gendarmes,

Les milices, se désarment.

Les étoiles comme des carmes

Se prosternent, et quel charme !

A. Azize Oumou Ibrahim KÉBÉ

Message du Khalif Général des Tidianes

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

        Louange à Allah qui dit dans sa révélation décisive : « Allah a très certainement fait une faveur aux croyants lorsqu’il a envoyé chez eux un messager de parmi eux-mêmes, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils fussent auparavant dans un égarement évident. »[1] 

        Que la paix et le salut soient sur celui dont la vie, la mort et la mission demeurent toujours une miséricorde, le Messager arabe et le Prophète qurayshî, la Miséricorde accordée et la Bénédiction offerte,   notre Maître Muhammad, dont l’humanité s’est honorée de l’apparition splendide et qui a illuminé les cœurs par son message éclatant, ainsi qu’à sa famille et ses compagnons honorables gens de rectitude et d’influence, et sur ceux qui les suivent dans la perfection jusqu’au Jour du Jugement !

  • Excellence M. le Ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, représentant Son Excellence le Président de la République du Sénégal, M. Bassirou Diomaye Diakhar FAYE,
  • Excellences, distingués ministres et honorables membres de la délégation gouvernementale,
  • Excellence, M. l’ambassadeur du Royaume du Maroc, M. Hassan Nâçiri, et la forte délégation qui l’accompagne, représentant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, composée d’imams, d’universitaires et de prédicateurs de la Fondation Mohammed VI des savants africains,
  • Excellences, messieurs les ambassadeurs,
  • Distingués représentants d’autorités spirituelles et temporelles,
  •  Distingués représentants des associations et mouvements islamiques,
  • Distingués représentants des partis politiques et des organisations syndicales,
  • Éminences, distingués imams, maîtres coraniques, muqaddams et présidents de Dawâ’ir,
  • Mesdames et Messieurs,
  • Auguste assemblée,

Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous !

         C’est d’une heureuse opportunité et d’une grande occasion que la Hadra malikite de Tivaouane, en solidarité avec les musulmans du monde entier,  profite pour célébrer et glorifier la nativité de la meilleure créature de l’humanité, notre Maître Muhammad – Que la paix et le salut soient sur lui -. Le prophète de la miséricorde et le modèle de la communauté, celui qui incarne les nobles vertus, la joie des cœurs, le réconfort de la détresse, le porteur du message éternel, l’excellent professeur et le géostratège.  Il a uni les peuples et les tribus dans une nation qui a bâti sa gloire et sa civilisation sous la conduite d’une foi sincère, celle qui a libéré l’homme des croyances corrompues, des chaines de restrictions qui entravaient l’homme et l’empêchaient de vivre en parfaite harmonie avec les bonnes valeurs de l’islam bâties sur des principes tels que la fraternité, la liberté, la solidarité, l’égalité, la justice et la piété. Et ce sont même ces belles vertus qui sont la quintessence de la mission du Prophète – Que la paix et le salut soient sur lui – qui dit : « Je n’ai été envoyé que pour parfaire les belles vertus. »

Frères de foi :

         Nous félicitons toute la communauté musulmane, rendant grâce à Allah – Tout-Puissant – Qui nous a permis de nous réunir entre croyants, une fois de plus dans cette auguste assemblée dans la ville sainte de Tivaouane, à l’occasion de la célébration de la naissance du noble Prophète – Que la paix et le salut soient sur lui -. Nous formons le vœu qu’Allah nous prête la force et la santé de la fêter encore de longues années remplies de grâce, de bonté et de bénédiction.

Notre maître Cheikh El Hadji Malick SY – Qu’Allah soit satisfait de lui – a dit :

Sa naissance renferme honneur et grâce, la célébrer est un saint viatique pour les besoins.[2] 

Il a dit encore – Qu’Allah soit satisfait de lui – :

Oui, célébrez la nuit de la nativité pour solliciter des grâces, si aucune interdiction ne s’y mêle.[3]

Frères de foi :

        Célébrer cette grande et bénie occasion, c’est célébrer l’Islam, le modèle parfait et la bonne direction qu’Allah – Gloire à Lui – a institués – pour humaniser l’humanité et la rendre heureuse. Et cela ne pourra se réaliser que par l’incarnation des vertus intrinsèques du prophète – Que la paix et le salut soient sur lui- , par le suivi scrupuleux de Sa Pure Sunna, Ses nobles caractères, par l’adoption de sa solide et excellente méthode éducative, car le bien-être de cette communauté dépend de son retour à la vie de leur Prophète, de se laisser guider par sa bonne direction et la précellence de sa bonne morale reconnue.

Notre maître Cheikh El Hadji Malick SY – Qu’Allah soit satisfait de lui – a dit :

Ne sert à rien un amour non soutenu par une action. Alors, suis bien la tradition de l’Elu, tu seras comblé.

Eprouver un ardent désir de rencontrer notre maître, fait partie de ces indices. Accorde-le moi, ô Créateur des temps.

Prier en abondance, soutenir Sa religion et adopter ses excellentes qualités.[4]

Frères de foi :

        L’Islam est une religion de miséricorde, comme en témoigne la parole du Tout-Puissant :

 Et Nous ne T’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers.[5]

        Et la parole du prophète – Que la paix et le salut soient sur lui – :

« En effet, je n’ai jamais été envoyé pour maudire, mais plutôt j’ai été envoyé en miséricorde. »[6]

        A l’heure où les ennemis de l’Islam accusent notre religion d’iniquité et de barbarie qui, selon leurs prétentions, ne connait ni miséricorde ni compassion, et évoque beaucoup le respect des droits de l’homme, à telle enseigne que la débauche est considérée comme une liberté, la violation des libertés individuelles et collectives une civilisation, la diffusion des mauvaises mœurs une mode, la corruption esthétique et morale  une banalité, la calomnie sur les personnalités éminentes une habitude. La distraction, la dépendance et le meurtre intentionnel sont devenus des phénomènes très répandus dans notre société. Il urge de revenir à la précellence du message de notre Maître Muhammad – Que la paix et le salut soient sur lui -, le modèle le plus élevé en miséricorde et l’exemple le plus parfait en vertus et tolérance humaine.

Frères dans la foi,

        Dans une démarche allant dans le sens de consolider et de pérenniser l’héritage socioculturel de nos aïeuls, gens d’honneur et de justice, qui ont sacrifié leur vie dans l’enseignement et l’éducation pour faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui, la Hadra tidiane de Tivaouane appelle tous les segments de la société, les guides religieux, le gouvernement et l’opposition, les femmes et les jeunes, à s’unir pour faire face aux crises et trouver des solutions à nos problèmes et inquiétudes qui menacent notre vie communautaire et entravent sa marche vers le progrès et le développement.

Frères dans la foi,

         S’accrocher solidement à la corde de Dieu est un principe religieux et une obligation statuée, c’est pourquoi nous appelons tous à être plus disciplinés, à unir nos paroles et à éviter la division, pour bâtir une vie équilibrée, surtout dans ces moments où le monde traverse des tournants dangereux et des crises multiples qui n’épargnent aucun aspect de la vie humaine : aspect religieux, culturel, social, économique, etc.

Notre maître El hadji Malick SY nous avertissait :

 « Méfiez-vous de la divergence !  Accrochez-vous solidement à la corde de Dieu et à la convergence (d’idées). La divergence a fait échouer vos prédécesseurs. Et par elle, le temps nous prend en otage. Et dans le hadith : « Vous n’entrerez jamais au paradis tant que vous ne serez pas des croyants et vous ne serez jamais des croyants tant que vous ne vous aimerez pas les uns les autres. »[7]

Mes plus jeunes compatriotes,

        Nous ne terminerons pas ce message sans vous présenter cette recommandation de haute portée venant de votre grand-père, Cheikh El Hadji Malick SY – Qu’Allah soit satisfait de lui -, et en particulier ceux qui utilisent les réseaux sociaux et passent le plus clair de leur temps à télécharger de mauvaises informations et les propager à grande échelle, une attitude irresponsable qui nuit à la paix sociale, à la sécurité humaine et à la stabilité du pays.

Notre Cheikh EL Hadji Malick SY – Qu’Allah soit satisfait de lui – nous recommande :

« Sachez – Que Dieu honore votre prestige – que le temps est pour celui qui l’utilise à bon escient, sinon il est une horreur. Il est aussi comme une épée, donc celui qui en use intelligemment, y trouve son compte, sinon c’est la mort. En réalité, tout le bien-être est dans le contentement et la soumission à ce que Dieu décrète. »

         Nous attirons également votre attention sur certains phénomènes qui pourraient vous conduire à la destruction, notamment :

  • la relégation de la religion au bas de l’échelle ;
  • le manque de respect envers nos guides religieux ;
  • la corruption des mœurs ;
  • la banalisation de l’homosexualité ;
  • la violence aveugle ;
  •  la diffusion de fausses nouvelles sur les personnalités religieuses.

        Il s’agit de fléaux sociaux effrayants qui se propagent dangereusement, c’est pourquoi nous appelons les autorités exécutives et judiciaires à consentir davantage d’efforts pour  mettre un terme à ces pratiques quotidiennes barbares et dévastatrices qui sont devenues monnaie courante dans notre vie privée et publique.

         Je conclus mon discours en adressant mes sincères remerciements, ma reconnaissance, mon respect et mes prières à Sa Majesté le Roi Mohammed VI – Que Dieu lui accorde la victoire – que nous remercions pour ses efforts généreux et ses sacrifices inlassables, au service de l’islam, des musulmans, du soufisme, de son peuple et de l’humanité en général, et en particulier la Hadra tidiane de Tivaouane.

         Mes remerciements et prières vont également à l’endroit de Son Excellence, M. Bassirou  Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République du Sénégal, pour ses généreux et inlassables  efforts envers la Hadra de Tivaouane.

         Aux membres du corps diplomatique accrédités au Sénégal, nous leur adressons nos sincères remerciements pour l’honneur qu’ils nous font en répondant à notre invitation pour rehausser notre assemblée de leur présence.

         Nous remercions tous les guides religieux, les imams, les érudits, les partis politiques et tous les musulmans : sympathisants et disciples.

Nous renouvelons également nos sincères prières pour tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’achèvement des travaux du projet de la Grande Mosquée de Tivaouane, au premier rang, l’association Jama’atun Nûr As’sunniyya et tous ceux qui ont coopéré avec elle pour faire de ce grand projet un succès, qui sera bientôt inauguré – S’il plait à Dieu -.

         Félicitations à la communauté musulmane ! Félicitations à toutes les autorités religieuses et étatiques d’ici et d’ailleurs ! Nous formons le vœu qu’Allah pourvoie chacun de nous de plus de succès, de santé et de bien-être, nous accorde l’agrément de nos prières et guide nos pas vers ce qui est dans l’intérêt du peuple et du pays.

Bonne et heureuse année !

Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous.

Khalife général des tidianes

Cheikh Seydi Abubakr SY Mouhamadou Mansour

Tivaouane, 15 septembre 2024

 


[1]  Al Imran, 159.

[2] Voir son nouveau Dîwân, t. 1

[3] Source précédente.

[4] Source précédente.

[5] An-Biya, 107.

[6] Sahîh Muslim, N° du Hadith : 2599.

[7] Voir son nouveau Dîwân, partie Sermons et Correspondances.

Remise officielle des clefs de la grande mosquée de Tivaouane

Zoom sur une belle œuvre architecturale qui fait la fierté de la Oumah islamique

L’association “Jama’atou Nour As’souniyou”, présidée par l’ancien ministre Makhtar Cissé, a procédé, ce samedi 14 septembre, à la remise officielle des clefs de la grande mosquée de Tivaouane au khalife général des Tidiane, Serigne Babacar Sy Mansour. La cérémonie solennelle s’est tenue dans l’enceinte de ce lieu de culte en présence du Premier ministre, Ousmane Sonko, des autorités religieuses et coutumière de la cité de Mame Maod, ainsi que des représentants d’entreprises ayant realisé les travaux.

Le Khalife général a exprimé sa satisfaction de voir cette œuvre se réaliser. Il a ainsi rendu grâce à Dieu et a remercié l’association “Jama’atou Nour As’souniyou”, toute la Oumma islamique et tous les Sénégalais qui ont contribué à la l’achèvement de ce joyeu. “Jusqu’à aujourd’hui, des gens continuent d’apporter leur contribution, cela temoigne de leur engagement et leur détermination pour Tivaouane et surtout pour l’oeuvre de Seydi El Hadj Malick Sy”, s’est réjoui le saint homme.

A préciser la mosquée n’est pas encore ouverte au public. Elle sera inaugurée prochainement, a assuré Serigne Babacar Sy Mansour.
« L’ancienne grande mosquée avait une partie réservée aux femmes et un bloc de toilettes détaché. Quand on est venu, sous l’autorité et l’inspiration de l’actuel Khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour, on a recommencé le projet. Au départ, la particularité du projet c’est qu’il n’était pas déjà calé à l’image des projets classiques. Quand on a commencé, on n’avait pas le projet, mais sur l’inspiration du Khalife, on a démarré », confie Djibril Dia, adjoint de l’architecte maître d’œuvre Malick Faye. Inspiré et méthodique, le Khalife général des Tidjanes a beaucoup échangé avec l’équipe chargée de la mise en œuvre de ce beau projet. « Il (Ndlr : Serigne Babacara Sy Mansour) nous a dit : « Démolissez, construisez et étudiez en même temps ». Avec l’ancienne mosquée, il y avait un rez-de-chaussée, une mezzanine qui comprimait un peu le rez-de-chaussée. Ainsi, le Khalife a donné une autre instruction par ces mots : « Na Siggi, Na Yaatou » (Que la mosquée soit haute et espacée), nous révèle M. Dia.

« On était obligé d’éliminer la mezzanine qui était à l’intérieur de l’ancienne mosquée construite par Serigne Abdou Aziz Sy. Cette surface de plus de 1 000 m2 en étage, a été récupérée pour l’extension de l’espace de prière des hommes. La mosquée des femmes qui était sur l’ancien projet prévu de l’autre côté a été intégrée dans le nouveau projet avec ses 1 800 m2. Ce qui fait que d’une surface de 4 100 m2 sur l’ancien projet, on a maintenant 10 800 de m2 », nous renseigne l’architecte. Sur cette surface bâtie, il y a aussi une annexe réservée à l’imam et au Khalife où il pourra recevoir ses hôtes durant les grands évènements, une antenne médicale pour une prise en charge rapide, entre autres.

Toujours dans le souci d’avoir un lieu de prière spacieux avec en tête l’instruction « Na Siggi, Na Yaatou » (Que la mosquée soit haute et espacée) du Khalife, sur la partie centrale de la mosquée, la hauteur est de 14 m. Au niveau des extensions/hommes et de la mosquée des femmes, on a une hauteur 11 m sous dalle. Pour la partie ancienne mosquée, la hauteur est de 6,8 m. Avec les instructions, la première mosquée de Seydi Elhadji Malick Sy est intégrée dans l’actuelle mosquée. La zone de prière des hommes est séparée de celle des femmes par des panneaux vitrés.

1 grand minaret de 82 m, 2 autres de 56 m, 7 coupoles, 7 portes d’accès

Au départ, il n’y avait qu’un seul minaret de 82 m sur instruction de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. La nouvelle mosquée dispose maintenant de trois minarets. « On a rajouté deux autres minarets. Un du côté de la zone de prière des hommes et un autre à la zone de prière des femmes. Toujours sur instruction du Khalife, la hauteur des deux nouveaux minarets a été limitée à 56 m », explique l’architecte.

La zone de prière de la mosquée et surplombée par 7 coupoles. Il s’agit de deux sous la partie réservée à la zone de prière des hommes de diamètre 14 m et de deux coupoles sur la zone de prières des femmes. Sur la partie ancienne mosquée d’El Hadji Malick Sy, il y a une grande coupole de 30 m de diamètre. L’autre grande coupole a un diamètre de 22 m et la plus grande et plus haute a un diamètre de 34 m, soit une hauteur de plus de 10 étages.

Dans la mosquée, les belles décorations internes des coupoles sont faites en composante polyuréthane avec des lames, du plâtre, de la silicone, avec des sourates gravées sur les parois. Ce sont les Turcs qui sont chargés de la décoration intérieure. Le choix des sourates à graver sur le bâtiment ou les coupoles est décidé et validé aussi par le Khalife général des Tidjanes. Pour les entrées extérieures, il y a 7 grands portiques dont les motifs de décoration de type oriental ont commencé à être appliqués sur les façades par des Marocains.

Le calcul millimétré de El Hadji Malick pour l’orientation

Même si l’architecte a participé à plusieurs chantiers, il se sent pousser des ailes et se dit animé par une force extraordinaire en travaillant à la réalisation de cette grande mosquée. Selon Djibril Dia, « la mosquée est différente et particulière ». « C’est un site qui a été choisi par Seydi El Hadji Malick Sy. Pour le minbar, par exemple, l’orientation vers l’Est (Qibla) qu’il avait définie en 1904, avec ses compagnons, est vraiment exacte. On a vérifié avec la technologie et rien n’a bougé par rapport à l’Est. C’est le degré zéro. Tout a été inspiré en fonction de la première mosquée d’El Hadji Malick, d’où on part pour l’extension », dit l’architecte qui y voit une dimension mythique, voire mystique.

40 000 fidèles peuvent prier dans cette « mosquée intelligente »

Pour cette grande mosquée de Tivaouane, sur la partie couverte, on a 10 800 m2 dont 9 800 m2 en zones de prière. Par rapport à la notice de sécurité, il est prévu deux personnes sur un m2. Ce qui fait que la mosquée peut accueillir 19 600 personnes pour la partie couverte, selon M. Dia, adjoint de l’architecte maître d’œuvre du projet. L’esplanade qui fait 12 800 m2 peut accueillir 20 000 fidèles. Globalement, la mosquée pourra accueillir 40 000 fidèles au même moment. La mosquée dispose de 26 issues de secours, même si 24 avaient été recommandées par la Protection civile. Pour l’esplanade, il y a 40 unités de passage avec une largeur de 90 cm, ce qui fait que la mosquée peut être désemplie en un temps record.

À l’intérieur, les portes font 2,5 m de largeur sur plus de 4,05 m de hauteur (avec double vitrage qui tient compte de la chaleur, etc.). L’architecte adjoint en chef du projet renchérit qu’il est prévu des écritures au-dessus des panneaux des portes. Pour les fenêtres, il y a une partie fixe et une partie ouvrante. Au-dessus des parties hautes, il est prévu de mentionner des versets coraniques et les 99 noms d’Allah.

Pour plus de sécurité, toutes les portes sont asservies au contrôle d’accès. Derrière la zone de l’imam se trouve le local technique. À partir de cette zone, tout est contrôlé à distance : l’électricité, la plomberie, la climatisation, la sécurité, la régie-vidéo. Depuis le centre de contrôle, on peut ouvrir toutes les portes et les refermer. « S’il y a une panne sur une installation, il y a un report d’alarme proposé à l’agent qui peut recevoir l’information sur son téléphone », explique M. Dia. Pour familiariser les jeunes de la zone avec le projet et pour faciliter sa maintenance future, il est prévu de recruter des sortants des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep) de la zone. « Il y a des ingénieurs et autres stagiaires qui travaillent sur le chantier qui est un cas d’école. Ils vont accompagner les installations et certains seront recrutés après pour l’entretien. La mosquée est vraiment moderne », assure-t-il.

Cellule Zawiya Tijannya

Les fruits de la connaissance des vertus prophétiques

Allah, exalté soit-Il, a honoré son prophète Mohammed (SAW) en le dotant de nombreuses vertus et de qualités considérables. Parmi toute Sa création, Il a choisi de le distinguer également par l’attribut de beauté et par la perfection qu’Il lui a accordé dans son caractère unique, il s’agit là d’attributs que les mots et l’esprit ne peuvent décrire. Il lui en a également attribué d’autres, exceptionnelles, que personne, avant lui ni après lui, n’a pu recevoir. Allah l’a décrit en disant : « Et tu es certes d’une moralité éminente » (Coran 68/4). Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit « Le Prophète () était le meilleur des hommes par son caractère » (Rapporté par Boukhari). Al-Barâ’ ibn ‘Ȃzib, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « Le Prophète () avait parmi les hommes, le plus beau des visages, et également le meilleur des caractères » (Rapporté par Boukhari). Al-Nawawî, Qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Al-Qâdî ‘Iyâd a expliqué que le mot ” Khoulouq ” dans le verset revoie à ses attributs physiques, tandis que dans le hadith d’Anas, il désigne l’excellence de son comportement ». Al-Munâwî a dit dans Al-Taysîr fî Sharh Al-Jâmi’ Al-Saghîr«(Kāna Ahssan al-nāss wajhan… wa ahssanuhum khuluqan) (Le Prophète () était le plus beau des hommes par son apparence et le meilleur d’entre eux par son caractère) le mot dans le verset fait référence à la beauté physique, tandis que dans le hadith il fait référence à la beauté morale».

La connaissance des vertus, des attributs et des actes du Prophète (SAW) est une source intarissable dont les profits sont inestimables, notamment dans le fait de reconnaitre la suprématie de son rang et de son éminence car cela conduit à réaliser la compréhension de l’amour qui lui est dû. L’étude de cette connaissance est semblable à une récolte fructueuse dont nous citerons quelques fruits :

1. Le fait de réaliser qu’il est l’homme parfait, empli d’amour, et digne de vénération :

Allah, exalté soit-Il, et par la grâce de Son amour pour notre Prophète, Mohammed (SAW) l’a comblé de vertus élevées, de qualités uniques et d’un comportement illustrant en permanence sa suprématie et le plaçant au-dessus de tous les hommes. Il était en termes de caractère et de comportement l’être le plus élevé, celui dont les paroles étaient les plus véridiques, dont la fidélité dans les engagements n’avait pas de faille, et dont la générosité dépassait celle des limites humaines. Son degré de patience et de tolérance lors des nombreuses épreuves qui ont jalonnées sa vie a profondément marqué les esprits de tous ceux qui l’ont connu, et nul ne pouvait être plus indulgent et plus miséricordieux que lui envers les gens. Il était également l’homme le plus serviable et le plus endurant dans les moments difficiles. Jamais, il ne trahit aucune de ses promesses et en toute situation il apparaissait comme le plus humble des hommes. La contemplation, et l’examen de ses étonnantes vertus mènent à une conclusion essentielle ; la perfection humaine qui s’est réunie en lui n’a jamais été réalisée chez aucun être humain avant lui et ne le sera jamais chez personne après lui. Par ailleurs il fut le plus pieux des hommes et le plus savant d’entre eux en ce qui concerne son Seigneur. Umm Al-Muʼminîn ʻȂʼishah a rapporté que le Prophète (SAW) a dit : « Je suis parmi vous le plus pieux et celui qui a la plus grande connaissance d’Allah, glorifié soit-Il » (Rapporté par Boukhari). Dans Sahîh Mouslim, il est rapporté qu’un homme dit au Prophète (SAW) : « Tu n’es pas comme nous, ô Messager d’Allah. Allah t’a pardonné tous tes péchés passés et futurs ». Le Prophète (SAW) a dit : « Par Allah, je crains Allah plus que vous tous et je suis le plus conscient de ce que je crains ». Al-Mawârdî a dit, concernant ses caractéristiques, ses vertus, et la noblesse de son comportement qui soutiennent sa prophétie et se présentent comme la preuve de son message dans Aʻlâm Al-Nubuwwah : « La perfection considérée chez les humains peut être de quatre types : la perfection physique, la perfection morale, les vertus des paroles et celles des actions… Ces quatre catégories qui sont des chemins menant au bonheur et des lois de la prophétie, se sont réunies en sa personne bénie il () lui fut ainsi permis d’atteindre ce qu’elles impliquent et de mériter ce qu’elles exigent… ».

Cette perfection humaine avec laquelle Allah a honoré Son Prophète Mohammed (SAW) a attiré vers sa personne l’amour démesuré de tous ceux qui l’ont approché et cette admiration a suscité sa vénération. Allah, exalté soit-Il, dit : « Nous t’avons envoyé en tant que témoin, annonciateur de la bonne nouvelle et avertisseur, pour que vous croyiez en Allah et en Son messager, que vous l’honoriez, reconnaissiez sa dignité, […]. » (Coran 48/8-9).

Ibn Kathîr a dit : « Ibn ʻAbbâs et d’autres ont dit : Vous l’honorez, ‘et vous le respectez’ signifie le respect, l’admiration et la vénération », et Al-Saʻdî a dit : « ‘Vous l’honorez et le respectez’ signifie qu’un respect absolu est dû au Messager d’Allah () et que vous l’admirez et le vénérez, et vous respectez tous ses droits, comme il en est digne par le don glorieux qu’il a reçu, et cela quoi qu’il vous en coute ». Ibn Taymiyya a dit : « Allah a ordonné de l’honorer et de le respecter en disant : ‘Et vous l’honorez et le respectez’, et l’honorer signifie dans tous les sens du terme, le soutenir, lui prêter main forte, et veiller à assurer sa protection contre tout ce qui pourrait lui nuire. Et le respecter signifie de contribuer à lui apporter toute la tranquillité et la paix qu’il mérite, et qu’avec honneur, admiration et respect, il soit traité, afin de le préserver de tout ce qui pourrait outrepasser la limite due à sa dignité ». Par conséquent, l’honneur et l’amour qui lui reviennent (SAW) sont des principes fondamentaux de la religion, et une condition incontournable pour être digne de la foi, car nulle foi ne peut se réaliser pour quiconque n’a pas plus d’amour pour le Prophète (SAW) que pour ses propres enfants, parents et toutes autres personnes, Allah, exalté soit-Il, dit : « Dis: Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers ». (Coran 9 /24). Al-Qâdî ʻIyâd a dit : « Cela suffit comme incitation et preuve de l’obligation de l’aimer, de l’importance du danger de s’écarter de cet avertissement, et de son droit à tout cela, car Allah a réprimandé ceux dont la richesse, la famille et les enfants sont plus chers à eux qu’Allah et Son messager, en les a menaçant par la parole suivante : ‘Attendez donc jusqu’à ce qu’Allah fasse venir Son ordre’, puis Il les a condamnés de façon claire par le plein sens de ce verset, et Il leur a fait savoir qu’ils feraient ainsi partie des pervers égarés qu’Allah n’a pas guidés ». Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète (SAW) a dit : « Aucun de vous n’atteindra la foi véritable jusqu’à ce que je sois plus cher à lui que son père, son fils et toutes les autres personnes » (Rapporté par Boukhari). Ibn Taymiyyah a dit : « La raison pour laquelle il est essentiel de l’aimer et de le respecter plus que toute autre personne s’explique par le fait que le plus grand bien dans ce monde et dans l’au-delà ne peut être obtenu que par la foi en lui et en suivant la voie qu’il a tracée. Nul salut pour quiconque du châtiment d’Allah, ni possibilité d’atteindre Sa miséricorde, si ce n’est par l’intermédiaire du Messager, par la foi en lui, la sauvegarde de son amour, la loyauté vis-à-vis de sa personne et ce que cela entraine, car il est le sauveur du châtiment de ce monde et de l’au-delà, et le guide vers le meilleur de ce monde et de l’au-delà »… Ibn Al-Qayyim a dit : « Lorsque le serviteur reçoit la bénédiction de l’amour du Prophète () et que cet amour domine son esprit par l’intermédiaire du cœur, il devient alors son imam, son enseignant, son maître, son guide et son modèle, de la même façon qu’Allah, exalté soit-Il, en a fait son prophète, son messager et son guide. Il est donc essentiel d’examiner avec attention sa vie, les principes de commandement, et les détails concernant la révélation qui lui est parvenue. Par ailleurs, il est nécessaire de connaître ses caractéristiques, l’ensemble de son comportement, ses différentes attitudes, dans ses mouvements et son repos, durant son éveil et son sommeil, de quelle façon se réalisait son adoration, sa vie au sein de sa famille et avec ses compagnons, afin que de fil en aiguille, celui qui réalise cela, arrive au degré de ressentir sa présence, comme s’il était parmi ses compagnons… ».

2. Imiter son exemple et obéir à ses préceptes :

La volonté de l’imiter (SAW) est l’un des profits les plus importants pour accéder à la connaissance de ses caractéristiques. Il est inconcevable pour celui qui réalise les vertus du Prophète (SAW) de ne pas l’aimer et de ne pas se précipiter à suivre son exemple, d’éviter ce qu’il a interdit, et d’en faire son modèle dans les apparences de ses faits et de leurs subtiles réalités, dans les actes d’adoration, à travers ses comportements et son caractère, et de se comporter comme lui le faisait dans les moments de joie et aussi ceux de tristesse. Allah, le Très-Haut, dit : « En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre] » (Coran 33/21). Ibn Kathîr a dit : « Ce noble verset est une référence importante invitant à suivre l’exemple du Messager d’Allah (SAW) à travers ses paroles, ses actes et ses états ». Et Allah, le Très-Haut, dit : « Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en ; et craignez Allah car Allah est dur en punition »(Coran 59/7). Ibn Kathîr a dit : « Quoi qu’il vous ordonne, faites-le, et quoi qu’il vous interdise, abstenez-vous-en, car il ne vous ordonne que le bien et il ne vous interdit que le mal ». Et Al-Saʻdî a dit : « Cela comprend tous les fondements de la religion et les ramifications qui en découlent, à travers les sens apparents et cachés. Ainsi, ce que le Prophète () a apporté doit être pris et appliqué par les fidèles sans qu’il ne soit permis de le contredire. Il faut savoir également que les textes concernant le Prophète () au sujet d’un jugement ou d’une chose ont autant de valeur que ceux provenant d’Allah, le Très-Haut, qu’Il soit exalté, et personne ne peut se permettre de les écarter. De la même façon, nulle priorité à la parole de quiconque devant la parole du Prophète () ».

Allah, le Très-Haut, a fait de l’obéissance à Son Prophète (SAW) une partie de Son obéissance, car Il dit : « Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah » (Coran 4/80). Al-Tabarî a dit : « Allah, le Très-Haut dit à ce sujet : Celui d’entre vous qui obéit à Mohammed, ô gens, M’a obéi en obéissant à lui, alors écoutez sa parole et obéissez à son ordre, car tout ce qu’il vous ordonne vient de Moi, et tout ce qu’il vous interdit vient de Moi ». Et Ibn Taymiyya a dit : « Allah a ordonné l’obéissance à Son Messager dans plus de trente endroits du Coran, et Il a lié Son obéissance à la Sienne, et Il a lié Sa désobéissance à la Sienne, comme Il a lié Son nom à Son nom, donc Allah n’est mentionné que lorsqu’Il est mentionné avec Lui ». Et Al-Qâdî ʻIyâd a dit : « Sachez que celui qui aime quelque chose doit en faire sa priorité et lui donner toujours la préférence, car dans le cas contraire la sincérité de son amour doit être mise en doute, faisant de lui un imposteur. Par conséquent, la sincérité de quiconque aime le Prophète () doit se manifester sur sa personne en faisant de sa priorité le devoir de l’imiter, d’être en conformité avec sa Sunna, de suivre ses paroles et ses actions, et de se comporter tel qu’il le faisait, aussi bien dans les moments d’affliction que de grâce, et c’est ainsi que la personne fera partie des êtres cités dans le témoignage de la parole d’Allah, qu’Il soit exalté, quand Il dit : « Dis: « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux » (Coran, 3/31) ».

3. L’aspiration vers sa personne :

La connaissance des caractéristiques prophétiques agit sur le cœur du musulman en intensifiant son désir d’obtenir la vision du Prophète (SAW) de le retrouver sur le lieu de rencontre promis, le Bassin, et de boire de sa main bénie la boisson rafraîchissante qui ne sera plus jamais suivie d’aucune soif. Abou Huraira, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète (SAW) a dit : « Ceux de ma communauté qui m’aiment le plus sont des gens qui viendront après moi et qui donneraient même leur famille et leurs biens pour me voir.» (Rapporté par Mouslim). Al-Tayyibî a dit dans Al-Kâshif ʻAn Haqâʼiq Al-Sunan : « Cela signifie que l’un d’entre eux sacrifierait sa propre famille ses biens pour arriver à me voir et parvenir jusqu’à moi ». Et Ibn Hubayra a dit dans Al-Ifsâh ʻAn Maʻânî Al-Sihâh” : « Dans ce hadith, il y a une jurisprudence qui concerne les croyants de sa communauté ; ceux qui sont parvenus à la connaissance de sa personne bénie () de sa station suprême, des lieux où les batailles faisaient rage contre les musulmans, de tant de difficultés auquel il a dû faire face durant sa vie, et bien d’autres évènements, souhaiteraient donner ce qu’ils ont de plus cher pour être en sa présence. Combattre à ses côtés jusqu’à la victoire dans toutes les batailles, contribuer à son réconfort dans les moments difficiles, avoir l’honneur de l’interroger sur diverses questions qui leur viendraient à l’esprit, obtenir la bénédiction de son enseignement, ou juste se réjouir en le regardant. Tout cela, certains de ses compagnons en ont eu, plus que d’autres, une grande part. Et pour obtenir cet honneur, chaque véritable croyant aurait souhaité, pour le vivre, sacrifier sa famille et ses biens ».

Ainsi, chaque personne qui a connu le Prophète (SAW) n’a pu s’empêcher de l’aimer d’un amour unique, et désirer plus que tout être en sa présence. Serait-il donc surprenant que les arbres et les pierres eux-mêmes l’ont aimé et ont désiré le voir ? Sahl, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté de son père que le Prophète (SAW) a dit : « Uhud est une montagne qui nous aime et que nous aimons ». (Rapporté par Boukhari). Et ʻAbd-Allah ibn ‘Umar, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « Le Prophète () avait pour habitude de s’adosser à un tronc d’arbre, lors de son prêche, et quand un minbar lui fut construit, il s’est éloigné du tronc et celui-ci se mit à gémir de tristesse comme un enfant, jusqu’à ce que le Prophète vienne le caresser et lui parler ». (Rapporté par Boukhari). Et Al-Hassan Al-Basrî, lorsqu’il racontait le hadith de Hanîn Al-Djizʻ, disait : « Ô musulmans, le tronc d’arbre, un morceau de bois se languit du Messager d’Allah () avec l’impatience de le retrouver, n’êtes-vous donc pas plus en droit de le désirer ?»

4. Ni tiédeur, ni fanatisme :

Le fanatisme dans la religion : c’est dépasser les limites de ce qu’Allah a prescrit, et que cela soit dans le domaine de la croyance, de la parole ou de l’action. Et parmi les fruits de la connaissance des caractéristiques du Prophète (SAW) se trouve la croyance exacte, de ce qu’il est, celle qui tient compte tout autant de ses attributs qui en font un être parfait, et conjointement le fait qu’il est le serviteur par excellence d’Allah, exalté soit-Il, le Tout-Puissant. Ainsi, le fanatisme et la démesure sont écartés, car nul ne peut l’élever au rang du Créateur, ni croire qu’il partage les attributs du Seigneur. Par ailleurs, en raison de son ultime mission qui fut celle de protéger le monothéisme, et de la connaissance qu’il avait de l’immense amour que les croyants lui portaient dans leur cœur, il s’est opposé à l’exagération dans sa louange, car il savait que cette exagération pouvait conduire au fanatisme et devenir une cause menant au polythéisme et à la déviation. ʻAbd-Allah ibn ʻAbbâs, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Un homme vint voir le Prophète () et lui dit : ‘Qu’Allah veuille et que tu veuilles’. Le Messager d’Allah () a dit : ‘M’as-tu mis à égalité avec Allah ? ou (as-tu fait de moi un associé), non, mais qu’Allah Seul, veuille’ » (Rapporté par Ahmad). Et ʻAbd-Allah ibn ʻAbbâs, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « J’ai entendu le Messager d’Alla () dire : « N’exagérez pas dans mon éloge comme le fîrent les chrétiens avec Jésus, fils de Marie. En vérité je ne suis qu’un serviteur d’Allah. Appelez-moi donc : serviteur et messager d’Allah. » (Rapporté par Boukhari). Néanmoins, le rejet de l’extrémisme dans l’amour du Prophète (SAW) n’implique aucunement la tiédeur à son égard. Si l’outrance, qu’elle soit dans son amour, son respect et ses éloges est blâmable, cela ne signifie aucunement que le musulman doive ressentir un détachement à son égard, qui conduirait de façon déplorable, à manquer de respect à ses droits, et par conséquent désobéir à l’ordre divin. Le musulman ne doit pas situer son amour pour le Prophète (SAW) dans la démesure, mais doit reconnaitre de façon certaine, l’éminence de sa position, car Allah, exalté soit-il, l’a préféré à toute l’humanité en le dotant des qualités parfaites, des caractéristiques uniques et des miracles qui prouvent sa prophétie. Il l’a préféré à tous les humains et également aux autres prophètes. Les hadiths sur ce sujet sont nombreux. Abou Saʻîd al-Khudrî, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète (SAW) a dit : « Je suis le maitre des fils d’Adam; je le dis sans prétention. Je serai le premier pour qui la terre se fendra le Jour de la Résurrection; je le dis sans prétention. Je serai le premier intercesseur et le premier dont l’intercession sera acceptée; je le dis sans prétention. L’étendard de la louange sera entre mes mains au Jour de la Résurrection ; je le dis sans prétention ». (Rapporté par Ibn Majah).

Et de la même façon que la tiédeur envers le Prophète (SAW) affecte le cœur de celui qui ignore ses qualités morales, ses attributs et les miracles qu’Allah lui a accordés en raison de son rang et de sa position, le musulman qui étudie tous ses aspects voit son amour pour le Prophète (SAW) s’intensifier et faire place en son cœur au plus profond respect, à la discipline et à la profonde volonté de se conformer à ses enseignements et à sa Sunna.

Source: islamweb.net

Le chef de l’État Reçu Aujourd’hui à Tivaouane, en prélude du Gamou

Tivaouane, 12 sept – Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye est accueilli, ce jeudi, à Tivaouane, au domicile du Khalife général des Tidianes Serigne Babacar Sy Mansour, en prélude de la commémoration de la naissance du prophète de l’islam Mohamed (PSL) dénommée Gamou ou Maouloud.

Le chef de l’État devra se recueillir aux mausolées de Seydi ElHadj Malick Sy et de Serigne Babacar Sy avant d’aller à la grande mosquée Elhadji Malick Sy.

Le Maouloud sera célébré dans la nuit du dimanche au lundi.

(APS)

De la nécessité de réintroduire la pudeur, vertu essentielle du Prophète (ﷺ), dans nos comportements quotidiens et nos interactions sociales

À l’analyse de notre société actuelle, nous pouvons sans hésiter emboiter le pas à Seydi Hadji Malick et le paraphraser en disant : « Nous te confirmons, O Djibril, que suite à votre dernière descente, cette noble vertu qu’est la pudeur a définitivement quitté notre terre ». En effet il n’est nul besoin de parcourir les rues et ruelles de nos villes et faubourgs pour s’en rendre compte, tous les comportements, les langages et les pratiquent corroborent la perte de cette valeur fondamentale à la vie sociétale, mais surtout intrinsèquement liée à la foi islamique. Elle a été illustrée de manière éclatante par le Prophète Muhammad (ﷺ) tout au long de sa vie. Le Prophète (ﷺ) a toujours manifesté une grande pudeur, non seulement dans ses interactions avec les autres, mais aussi dans sa relation avec Allah. Cette pudeur se reflétait dans sa manière de parler, de se comporter et de traiter les autres avec respect et dignité. Il est rapporté que le Prophète (ﷺ) était plus pudique qu’une jeune fille dans sa chambre, et cette pudeur était une manifestation de sa profonde foi et de son respect pour les commandements divins.

Le Prophète (ﷺ) a enseigné que la pudeur et la foi sont intrinsèquement liées. Dans un hadith rapporté par Abdullah ibn Umar, le Prophète (ﷺ) a dit : “La pudeur et la foi sont liées ensemble, si l’une des deux est enlevée, l’autre est enlevée”. Cette déclaration souligne l’importance de la pudeur comme une composante essentielle de la foi islamique. La pudeur n’est pas seulement une question de modestie vestimentaire, mais elle englobe également la modestie dans les actions, les paroles et les pensées.

Un autre exemple remarquable de pudeur dans l’histoire islamique est celui de Ousmane ibn Affan (رضي الله عنه). Ousmane était connu pour sa grande pudeur, au point que le Prophète (ﷺ) lui-même l’a cité comme un exemple de cette vertu. Il est rapporté que le Prophète (ﷺ) a dit : “Le plus pudique de ma communauté est Ousmane”. Ousmane était si pudique que même les anges ressentaient de la pudeur en sa présence. L’on raconte que le Prophète (ﷺ) était assis négligeant de ramener le pan de son habit sur sa cuisse. Il reçut tour à tour la visite de ses illustres compagnons sans changer de posture. Mais quand la venue de Ousmane (رضي الله عنه) était annoncée, il réajusta sa tenue et couvrit sa cuisse. À l’interrogation de l’assemblée sur les raisons de ce comportement, il répondit : «  Allah Lui-même et les anges respectent la pudeur de Ousmane (رضي الله عنه) ».

Comment pouvons-nous arriver à ce degré élevé de cette vertu ? Cultiver la pudeur dans notre vie quotidienne commence par renforcer notre relation avec Allah à travers la prière, la lecture du Coran et la méditation. En développant une conscience constante de la présence divine, nous devenons plus attentifs à nos actions et à nos paroles. Adopter une tenue modeste qui respecte les principes de l’Islam, surveiller nos paroles pour éviter les propos grossiers ou offensants, et traiter les autres avec respect et dignité sont des moyens concrets de manifester la pudeur. La pudeur se reflète également dans notre comportement, en agissant avec modestie et humilité, en évitant l’ostentation et la vantardise, et en pratiquant la générosité discrète.

Nous devons inculquer à la jeune génération ces valeurs de base telles que, baisser le regard en présence de personnes âgées ou du sexe opposé, soigner son habillement de manière à rien laisser paraître de son intimité, apprendre à parler à ses parents avec respect et déférence tel qu’enseigné par le Coran, notamment dans la sourate al-‘isrâ verset 23 : « Et ton Seigneur a décrété: « N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère: si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point: « Fi ! » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses ».  Il faut aussi réapprendre à aider les autres sans chercher à attirer l’attention sur soi-même. En intégrant ces pratiques dans notre vie quotidienne et dans celle de nos enfants, nous cultivons la pudeur et renforçons notre foi et par conséquent contribuons à refonder une société équilibrée en conformité avec l’enseignement prophétique. 

Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Wade, un érudit exceptionnel (par Majib Sène)

Chaque jour que dieu fait, on découvre au Sénégal des hommes dont l’érudition dans le landerneau islamique dépasse l’entendement. L’exemple le plus frappant, est Serigne cheikh Ahmed Tidiane Wade de la ville de Mbour dans la région de Thiès. Pourtant, il n’en paraît pas en raison de sa grande humilité qui se déploie sous les yeux comme étendard au vent. Pédagogue au sens premier du terme, il maîtrise de façon éblouissante toute la littérature produite par cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, avec une aisance hors du commun. Il en est de même pour le coran dont il connaît toute la quintessence, la subtilité, les nuances et les substrats essentiels. Sa connaissance approfondie de l’école de Tivaouane, est si étonnante qu’il navigue avec une aisance débridée dans les profondeurs abyssales de la confrérie de Aboul Abass Ahmada tijane RTA. Quand il parle de la fratrie de Mawdo Malick au travers de sa dimension mystique, on a l’impression qu’il est lié à ce dernier par une fusion et une osmose phénoménales. Sa façon de s’exprimer, d’exprimer ses sentiments et ses profondes connaissances vis-à-vis des sciences islamiques, sont d’une beauté exquise.

L’ayant longtemps suivi sur Asfiyahi et Malikya tv, l’homme fait feu de tout bois dans ses commentaires juteux du coran. Grand philosophe et pédagogue chevronné, il a l’art de décortiquer les nuances contenues dans le livre saint qui est peut-on dire, la clé de voûte de la religion islamique. Talibé Tidiane jusqu’à la moelle des os, il se glorifie d’être un fidèle de Khalifa Ababacar Sy RTA, cette barque qui ne tangue point, ce roseau qui ne rompt point. En vérité, cheikh Tidiane Wade est un perfectionniste de haut lignage avec une tête bien faite dans laquelle sont emmagasines des secrets illimités. J’aime écouter ce grand érudit de l’islam confrérique qui fait honneur à l’école sans tâche, de cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA.

Majib Sène: Les chroniques du doyen, dakarmidi.net